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Privilèges Hervé Kempf : « Il est vital pour l’oligarchie de maintenir la fiction d’une démocratie »

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03042011

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Privilèges Hervé Kempf : « Il est vital pour l’oligarchie de maintenir la fiction d’une démocratie » Empty Privilèges Hervé Kempf : « Il est vital pour l’oligarchie de maintenir la fiction d’une démocratie »




lien vers l'article : http://www.bastamag.net/article1450.html

Les puissances d’argent ont acquis une influence démesurée, les grands médias sont contrôlés par les intérêts capitalistes, les lobbies décident des lois en coulisses, les libertés sont jour après jour entravées. Pour Hervé Kempf, journaliste et essayiste, si nous voulons répondre aux défis du 21e siècle, il est impératif de revenir en démocratie. Et mettre fin à l’oligarchie, régime actuel qui maintient les privilèges des riches au mépris des urgences sociales et écologiques.
Basta ! : Pourquoi affirmez-vous que nous ne sommes plus en démocratie, et pas encore en dictature, mais dans une « oligarchie » ?

Hervé Kempf : Dans les pays occidentaux, l’évolution du capitalisme ces 30 dernières années a provoqué une considérable augmentation des inégalités. Elle a conduit à détacher encore plus le groupe des très riches du reste de la société. Ce groupe a acquis un pouvoir énorme, qui lui permet de contrôler les grands choix collectifs. Derrière l’apparence d’une démocratie représentative, le destin de la collectivité est déterminé par un petit groupe de gens, la classe oligarchique.

Le régime oligarchique actuel se caractérise par une extension du pouvoir des acteurs économiques, bancaires et financiers. Et par un affaiblissement du pouvoir relatif de l’État. L’histoire récente l’illustre clairement, avec les exemples de la Grèce, du Portugal, de l’Irlande : ce sont désormais les spéculateurs, les banques, les fonds de pension qui décident des politiques économiques de ces pays. Le dénouement de la crise financière montre également la disproportion entre le pouvoir des États et celui des agents privés. Le système financier est sauvé fin 2008 par l’engagement des crédits et de l’épargne publics. Éviter l’effondrement du système était nécessaire. Mais on est en droit d’attendre que la puissance publique reprenne le contrôle des agents financiers qui avaient conduit à la crise par leur comportement irresponsable. Cela n’a absolument pas été le cas. L’autonomie de décision du secteur bancaire a été largement préservée. Les tentatives de régulation ne corrigent qu’à la marge les dysfonctionnements et les comportements spéculatifs.

L’oligarchie désigne à la fois une réalité sociologique et un système politique. Comment fonctionne cette élite puissante et fortunée ?

Une des caractéristiques du régime oligarchique est l’imbrication étroite entre les cercles dirigeants politiques et économiques. Alors que l’un des principes fondamental de la démocratie est la séparation : d’un côté les élus, les hauts-fonctionnaires, les membres des cabinets ministériels et de l’autre les dirigeants des banques et des grandes entreprises. Ils ne doivent pas être adversaires, au contraire, c’est important qu’une société démocratique ait une activité économique prospère. Mais en démocratie, les affaires privées relèvent d’une autre logique que les affaires publiques. Or on observe aujourd’hui une fusion des deux systèmes de gestion. Ceux qui sont en charge des affaires publiques ont beaucoup moins le souci de l’intérêt public. Ou plutôt, ils ont le souci que la gestion des intérêts publics n’entre pas en contradiction avec la préservation des grands intérêts privés. On observe aussi un constant va-et-vient, du point de vue des acteurs, entre les milieux de la haute décision publique et ceux des grandes entreprises ou de la banque.

Le glissement de la démocratie vers l’oligarchie ne s’est pas fait brutalement, mais plutôt de manière insidieuse...

Cela s’est opéré avec le creusement progressif des inégalités – dont on a véritablement pris la mesure ces dernières années. Tout le discours de l’oligarchie consiste à préserver la fiction de la démocratie. Il est vital pour le maintien d’un système inégalitaire que le peuple continue à croire qu’il est en démocratie, que c’est lui qui décide. Aujourd’hui, une partie de la classe dirigeante est cependant en train d’abandonner l’idéal démocratique et aspire plus ou moins ouvertement à un régime totalitaire. Il n’y a qu’à voir le nombre de capitalistes en admiration devant le régime chinois, parce qu’il atteint des taux de croissance économique records grâce à un gouvernement autoritaire.

L’oligarchie témoigne d’une conscience de classe aiguisée, d’une communauté sociologique solidaire. Mais, face à l’oligarchie, pourquoi une telle passivité, une telle apathie collective ? Pourquoi ne se rebelle-t-on pas ?

L’évolution du capitalisme s’est accompagnée d’une transformation majeure de la culture collective. L’individualisme s’est exacerbé à un point sans doute jamais vu. Il forme aujourd’hui le fond de notre culture, de notre conscience collective, de notre façon d’être. C’est ce qui cause notre faiblesse et notre incapacité à nous rebeller. L’individualisme fragmente la société. Il nous paralyse et nous handicape face à des gens qui, même s’ils sont peu nombreux, « jouent collectif » et sont très cohérents.

Pour dépasser cela, il faut nous affranchir d’un conditionnement extrêmement fort des médias, et particulièrement de la télévision. Elle est devenue si quotidienne et banale, on ne se rend même plus compte à quel point elle modèle et diffuse la culture collective. Le système de valeurs qu’elle projette, avec la publicité, est individualiste, axé sur la consommation, et n’invite pas à intervenir dans la sphère publique.

Sommes-nous indifférents à ce qui est en train de se passer ?

Il y a, dans une large part des classes moyennes, un conservatisme fondé sur la crainte. Elles savent que les mécanismes de la démocratie sont très affaiblis, que la situation générale se délite, que les institutions de solidarité collective sont mises à mal. Mais elles estiment que le capitalisme finissant et l’oligarchie leur garantissent une certaine sécurité face à l’ébranlement du monde. Après tout, cet ordre existant, bien que très critiquable, nous assure un confort qui pourrait être perdu en cas de changement majeur. Mais la situation ne peut pas rester stable. La sécurité actuelle est une fausse sécurité. Si l’on n’agit pas, si le sentiment d’indignation exprimé par les lecteurs de Stéphane Hessel ne se transforme pas en engagement, les oligarques, face à la montée de la crise sociale et écologique, nous entraîneront dans un régime de plus en plus autoritaire. Un régime qui affaiblira le confort, mais aussi la liberté et la dignité de chacun.

L’enjeu politique le plus immédiat est-il de « dé-financiariser » l’économie et de reprendre le contrôle du système bancaire ?

Oui. L’un des leviers essentiels pour revenir en démocratie – et pour donner des capacités d’action au politique – est d’affaiblir cette puissance financière. Il faut reprendre le contrôle, par des règles que les spécialistes de la finance connaissent bien : séparation des activités spéculatives et des activités de dépôt, gestion collective du crédit, taux de réserve obligatoire pour les banques… On peut aussi envisager la socialisation d’une partie du secteur bancaire.

Autre enjeu crucial : réduire drastiquement les inégalités. Cela est indispensable pour que notre société ait les moyens de se transformer, de s’orienter vers une politique écologique de la ville, de l’énergie, des transports. Il faut développer des activités moins destructrices de l’environnement, et moins tournées vers la production matérielle, comme l’éducation, la santé, la culture. Des activités qui ont un impact écologique plus faible, mais qui sont beaucoup plus riches en termes de lien social et de création d’emplois. Et la démocratie est fondée sur un principe d’égalité. Or aujourd’hui, certains sont dans une telle position de richesse qu’ils peuvent influencer très largement la décision collective. Par des activités de lobbying, par le financement des campagnes des candidats, par le contrôle des médias, autant d’actions qui conditionnent les esprits.

Comment réagit l’oligarchie face à la crise écologique ?

La crise écologique crée une contrainte historique tout à fait nouvelle et impose une véritable transformation de nos sociétés occidentales, de nos modes de vies. Notre économie repose sur un accroissement continu de la consommation, et nous savons pertinemment que cette course à l’enrichissement matériel ne peut se poursuivre indéfiniment. En termes de prélèvement des matières premières ou de recyclage, nous avons atteint les limites de la biosphère. Et les pays émergents revendiquent légitimement d’être traités sur un pied d’égalité avec les pays occidentaux, en terme d’accès aux ressources et de consommation. Historiquement, nous allons vers une convergence des niveaux de vie. La situation écologique ne permet pas que cette convergence se fasse par un alignement sur le niveau de vie occidental. Celui-ci doit changer, ce qui se traduira par une baisse du niveau de vie matériel. C’est le défi majeur de nos sociétés. L’oligarchie ne peut pas le relever.

Pourquoi en est-elle incapable ?

Pour l’oligarchie, il est vital que croissance économique et promesse d’augmentation de la consommation matérielle soient considérées comme un objectif absolu. C’est la condition pour que les inégalités actuelles restent acceptables : la croissance du PIB est censée permettre l’élévation du niveau de vie de tous. La question écologique est donc toujours minorée et la critique de la croissance considérée comme absurde. Il est essentiel que la délibération collective porte sur ces questions, qui sont la clé d’un avenir pacifique. La démocratie est le seul moyen de parvenir à cette transition, qui doit être réfléchie et choisie collectivement, dans une logique de réduction des inégalités.

Propos recueillis par Linda Maziz

À lire : Hervé Kempf, Comment les riches détruisent la planète, Éditions du Seuil, 2007 et Pour sauver la planète, sortez du capitaliste, Éditions du Seuil, 2009.

Hervé Kempf, L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie, Éditions du Seuil, 14 euros.

Site d’Hervé Kempf : www.reporterre.net

Bonne réflexion sur l'aveniir qui attend nos enfants...
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Privilèges Hervé Kempf : « Il est vital pour l’oligarchie de maintenir la fiction d’une démocratie » :: Commentaires

brusyl

Message Lun 13 Juin 2011 - 23:55 par brusyl

dans la famille "oligarchie" je voudrais Bilderberg, et puis la trilatérale et puis le siècle et puis la fondation Bertelsmann et puis le council on Foreign relations
Dans la famille think tanks je voudrais.... le Mont Pélerin, l'Heritage foundation..

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Mister Cyril

Message Lun 13 Juin 2011 - 23:28 par Mister Cyril

Les "maîtres du monde" se sont retrouvés à Saint-Moritz, en Suisse. A l'abri des regards. Par Baptiste Legrand


L'hôtel 5 étoiles Suvretta, lieu de la rencontre du groupe de Bilderberg (AFP)

La réunion 2011 du groupe de Bilderberg s'est achevée dimanche 12 juin dans la station huppée de Saint-Moritz, en Suisse. Ce rassemblement d'une centaine de décideurs économiques et politiques a une fois de plus ouvert une polémique pour son opacité. Protégé par un important dispositif policier, le rendez-vous se tient à distance des médias. Impossible de connaître le thème des discussions. Quant à la liste des participants, elle ne peut pas être vérifiée.

Il n'est donc pas surprenant de voir les théories du complot s'emparer de l'événement pour le décrire comme une rencontre entre "maîtres du monde" décidant dans leur coin de l'avenir de la planète.

Des manifestations

Plus prosaïquement, le manque de transparence pose un problème de contrôle démocratique, selon des opposants. Une centaines de manifestants se sont rassemblés samedi après-midi à Saint-Moritz à l'initiative des Jeunes socialistes suisses. "Il y a un problème lorsque des représentants politiques et économiques se retrouvent à huis clos", a dénoncé leur président, David Roth. Le groupe de Bilderberg "prend des décisions importantes en catimini. Les participants ne se retrouvent pas pour boire le café" mais influencer la gouvernance, a-t-il insisté.


Un groupe a séjourné sur une prairie devant l’hôtel, banderoles à la main (AFP)

Un autre groupe d'environ 150 personnes a séjourné sur une prairie devant l’hôtel, banderoles à la main, pour dénoncer ce qu'ils qualifient de "mafia globale".

"Cette réunion est totalement en contradiction avec le modèle suisse de la transparence. Des dirigeants se réunissent sans qu'on puisse savoir de quoi il en retourne", a dénoncé pour sa part Dominique Baettig, député suisse UDC (droite populiste).

Un seul opposant a été interpellé : le député européen Mario Borghezio. Cet Italien de la Ligue du Nord a tenté d’entrer sans invitation dans l’hôtel, selon le journal suisse 24 Heures, qui précise qu'il a passé plusieurs heures au poste de police.


Ils dénoncent ce qu'ils qualifient de "mafia globale" (AFP)

Tout est fait pour assurer une discrétion absolue

Les réunions du Bilderberg sont habituellement entourées d'un important dispositif policier, notamment lors du dernier meeting à Sitges en Espagne ou en 2009 à Athènes. Cette année, "des mesures policières spéciales" ont été mises en œuvre "pour protéger des personnalités", a indiqué un porte-parole du département de la Justice et de la Sécurité du canton des Grisons. Des bâches blanches ont été mises en place autour de l'hôtel cinq étoiles Suvretta afin de tenir à l'écart les télévisions et les photographes.

La Suisse a pris "des mesures policières spéciales" (AFP)

Banquiers, ministres, grands patrons... et une reine

Et pourtant, année après année, le nom des participants fini par être éventé. Pour cette édition 2011, le quotidien suisse 20 Minuten publie une liste de noms qui comprend six Français (pour 29 Américains): Nicolas Baverez (essayiste), Nicolas Bazire (Groupe Arnault/LVMH), Henri de Castries (Axa), Maurice Lévy (Publicis), Thierry de Montbrial (Ifri) et Olivier Roy (politologue). Le groupe de Bilderberg publierait lui-même une liste, sur un site internet dont il est impossible de vérifier l'authenticité, faute d'interlocuteur.

Les principales organisations internationales et européennes sont représentées, selon 20 Minuten, avec Pascal Lamy (OMC), Robert Zoellick (Banque mondiale), Jean-Claude Trichet (BCE), Herman van Rompuy (président du Conseil européen), Javier Solana (Pesc). Mais pas le FMI - Dominique Strauss-Kahn était présent l'année dernière. Ajoutons pêle-mêle les présidents d'Airbus, de Google et d'Amazon, un co-fondateur de Facebook… Le Chancelier autrichien, les ministres italien et grec des Finances, les ministres néerlandais et suédois des Affaires étrangères, le vice ministre chinois des Affaires étrangères, le gouverneur de la Banque du Canada… La reine d'Espagne elle-même était annoncée - Sofia est une habituée.

Une partie des participants ont publiquement assumé leur présence. Quelques uns, parmi lesquels l’ancien ministre des finances allemand Peer Steinbrück, ont fait samedi une promenade en dehors de l’espace sécurisé de l'hôtel. Les commissaires européens Joaquin Almunia (Concurrence) et Neelie Kroes (nouvelles technologies) ont joué la transparence, tout comme Doris Leuthard, ministre suisse de l'Environnement et de l'Energie.

Tout est fait pour maintenir le mystère autour de la réunion (AFP)

Une réunion informelle

Le groupe de Bilderberg se décrit lui-même comme un "petit forum international, flexible, informel et officieux dans lequel différents points de vue peuvent être exprimés". Il affirme qu'"aucune résolution n'est proposée, aucun vote n'est entrepris et aucune déclaration politique n'est publiée".

Etaient au menu de la conférence de cette année, selon le site du groupe de Bilderberg : les défis auxquels est confrontée l’Union européenne, les réseaux sociaux, le Moyen-Orient et la Chine.

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Message Mar 5 Avr 2011 - 23:14 par Invité

Mister Cyril a écrit:
Pour l'action individuelle je suis plus que sceptique, non pas que la cause n'est pas honorable Mélody mais il faut quand même des mots d'ordre et un organe (politique, syndical ou médiatique...)qui centralise et multiplie les initiatives face à la masse de désinformations lobotomisatrices des grands médias...mais il appartient à chacun de saboter de l'intérieur cette putaing de société de haute consommation.
Je sens que je deviens de plus en plus anarchiste...(lol). Dans la mesure où nos syndicats caca ne représentent plus rien (aux dernières nouvelles Thibaut serait agent de la CIA lol), et que nos partis politiques "démocratiques" sont de plus en plus coupés de la réalité (j'ai assisté à un repas avec Yves Cochet où il a dit qu'il se désisterait des primaires EELV si Hulotte se présente, je te dis pas le tollé !), il me semble que toute organisation citoyenne spontanée genre mvt uncut sera bien plus adaptée pour lutter contre l'oligarchie et un bank run bien plus efficace quand on décidera d'en finir avec ce système pourri. Encore faut-il convaincre une masse critique qui pourra changer la donne...
A propos du bancor un article sur le blog de Jorion que vous avez certainement lu...mais je n'y connais pas grand chose en "monétarisle" mais ça me semble pas très sèrieux, m'enfin...
j'ai lu cet article de Pierre-Sarton de Jonchay. Ce qui nous fout dedans c'est le privilège absolument injuste que s'arroge le dollar d'exporter ses problèmes dans d'autres parties du monde via le quantitative easing. Le bancor c'est un panier des monnaies (comme l'était l'écu) dans lequel seraient libellées les transactions internationales et qui abolirait le privilège actuel du dollar (la plupart des transactions étant libellées dans cette monnaie actuellement). Mais la fin du dollar est proche, même les chinois ne veulent plus de leurs bons de trésor pourris. Alors on s'achemine certainement vers un nouveau Bretton-Woods ; de toute manière les états vont faire défaut sur leurs dettes à terme, mais récupèrera-t-on le privilège régalien de créer notre monnaie à 'issue de cette révolution qui se profile ? Depuis 1973 ce sont les banques privées qui créent la monnaie (merci Pompidou).
Voir à ce sujet le clip l'Argent-Dette de Paul Grignon (sur you tube) qui explique de façon très claire le processus de création monétaire et la crise systémique qui en a résulté en 2008 et celles qui suivront.
ma citation préférée De Thomas Jefferson - 1802

« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain ( grec, espagnol, français,etc...) permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis. »

salut à toi

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Mister Cyril

Message Mar 5 Avr 2011 - 21:36 par Mister Cyril

Oui je suis ce mouvement depuis peu, et tout en étant sceptique je suis prêt à donner la main...après on verra...(j'aime bien le slogan "on ne payera pas leur crise") pour le bouquin de Guillebaud ma Bru, promis la prochaine fois que je vais à ma librairie je l'achète; tu as l'air d'y tenir et je te fais confiance!
Pour l'action individuelle je suis plus que sceptique, non pas que la cause n'est pas honorable Mélody mais il faut quand même des mots d'ordre et un organe (politique, syndical ou médiatique...)qui centralise et multiplie les initiatives face à la masse de désinformations lobotomisatrices des grands médias...mais il appartient à chacun de saboter de l'intérieur cette putaing de société de haute consommation.
A propos du bancor un article sur le blog de Jorion que vous avez certainement lu...mais je n'y connais pas grand chose en "monétarisle" mais ça me semble pas très sèrieux, m'enfin...

"Imputer les pertes abyssales du système financier sur ses créanciers, c’est allumer la lumière dans la chambre noire où la ploutocratie nous a enfermés. Au premier dollar ou premier euro de dette restructurée, c’est la réalité vraie qui est restaurée derrière son masque financier. En l’occurrence, la vraie valeur est politique, sociale et économique et n’a pas grand chose à voir avec les modèles de prix abstraits imposés par des marchés financiers captés par des intérêts particuliers sans nationalité et exonérés de toute responsabilité de bien commun.

Dans l’actuel système financier mondialisé non régulé capté par des intérêts particuliers, la loi est achetée par la finance pour créer des dettes sur des obligations sans valeur réelle. Les lois sont votées pour acheter une réélection mais ne sont pas financées par la fiscalité et l’économie réelle. La seule façon de donner un début d’application aux promesses électorales est depuis la crise des subprimes d’emprunter sur le marché mondialisé en dollar et euro et de mettre la chose publique sous le contrôle de la finance internationale hors de toute régulation par les lois nationales. Tout abandon d’intérêt ou de principal sur les dettes contractées revient à restaurer le principe du bien commun au-dessus de la finance et à refonder la loi comme compromis d’intérêt général et non comme paravent des intérêts particuliers des ploutocrates.

Les opinions publiques qui n’ont pas complètement perdu le sens des réalités comprennent de mieux en mieux que les responsables publics qui refusent la restructuration des dettes sont soit dépassés par leurs engagements d’État soit privilégiés de la ploutocratie. Une fois que ce diagnostic sera partagé par l’essentiel de l’opinion publique, il faudra mettre en œuvre un procédé international d’évaluation des pertes financières en fonction de la valeur réelle des démocraties nationales. Ce procédé est le marché commun international des CDS et primes de change cotées en bancor. Il organisera une dévaluation concertée de la valeur nominale des dettes par une restructuration internationale des changes fondée sur une cotation en bancor des matières premières et des économies réelles.

Le bancor est la seule solution pour restaurer l’État de droit en contrepartie de l’émission monétaire. Il suppose une révolution démocratique qui consiste à poser l’égalité des sociétés politiques devant l’obligation de remplir ses engagements monétaires régulés par la démocratie. Cette révolution est en marche par la vacuité non dissimulable des politiques monétaires et financières actuellement mises en œuvre pour différer la cessation de paiement des États et des banques. Pour que l’issue de cette révolution ne soit pas la disparition des régimes démocratiques, il faut que les peuples réclament l’égalité des nations devant la monnaie. Il faut abolir tout privilège d’émission monétaire et définir la démocratie internationale comme régime de couverture systématique de tout engagement financier par une prime d’option négociée sur un marché de droits transparents garantis par les réserves de change internationale.

La révolution engagée dont l’issue est en suspens pour peu de temps encore consiste à redéfinir la monnaie comme comptabilité du droit humain et non comme privilège d’opacité financière.

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Message Mar 5 Avr 2011 - 19:21 par Invité

Mister Cyril a écrit:OK mais quand on considère sincèrement que l'on est pas ou plus en démocratie avec quelles armes doit-on lutter?
(je ramasse les copies dans 2 jours!)
brusyl : Au sujet de l'action directe : cela avance, cela avance ! des mouvements comme "uncuts" me semblent prometteurs
Sur le mouvement uncut france la 1ère manif à Paris a été vite chassée par des CRS armés jusqu'aux dents =>lien
Aussi, le préalable à toute action directe est déjà de se débarrasser définitivement de Tsarko et de sa clique pathologique qui se comporte tel Khadafi (bon d'accord il n'a pas encore tiré sur la foule des manifestants, mais c'est pas loin vu le dispositif déployé pour ce tout petit mouvement naissant ).
Sinon l'action directe individuelle : boycotter la consommation de masse et leurs temples, s'approvisionner via amap ou marchés des producteurs pour l'alimentation, internet pour les fringues, retirer son fric des banques le 1er du mois pour tout ce qui dépasse les prélèvements...
Pour les fourches et les faux c'est encore trop tôt, patience, le dollar va bientôt se casser la gueule et on verra naitre le bancor (lol)

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brusyl

Message Mar 5 Avr 2011 - 15:13 par brusyl

Je me suis demandé si j'allais acheter le bouquin de Kempf... l'article que je lis ici est une bonne synthèse de la dérive de la démocratie vers l'oligarchie mais bof bof pour l'originalité des idées.. rien de nouveau sous le soleil (pour mister : les bouquins de Guillebaud apportent un éclairage excellent qui a amené nos sociétés au point décrit par Kempf... t'es en vacances bientôt je crois? emporte "la refondation du monde" dans tes valises! livre écrit je te signale en 1999 donc à l'époque du néo-libéralisme triomphant)

Si vous avez lu le livre intégral vous pouvez me dire ce que vous en pensez ?

Au sujet de l'action directe : cela avance, cela avance ! des mouvements comme "uncuts" me semblent prometteurs, même si les puristes de ce lieu peuvent y voir un mouvement non révolutionnaire, non politisé , non idéologique. Au moins ils font (re) prendre conscience à l'opinion publique du pouvoir de peur que la force numérique et organisée peut avoir sur l'oligarchie

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Donald11

Message Lun 4 Avr 2011 - 11:03 par Donald11

Salut Ratounet. Bien content de te revoir ici plus regulierement.
Mister Cyril a écrit:OK mais quand on considère sincèrement que l'on est pas ou plus en démocratie avec quelles armes doit-on lutter?
(je ramasse les copies dans 2 jours!)
Salutations!
Les fourches et les faux .... Et les piques pour les grosses tetes-a-claque !!!
Malheureusement, plus personne ne sait se servir de ces fabuleux outils la ! Aujourd'hui, les armes utilisees sont teloche et macdo ...

Par ailleurs, ca fait du bien de lire de telles choses ... C'est palpitant d'apprendre, par exemple, que le modele chinois va remplacer tous les autres modeles ... L'avenir est tout jaune ! A la facon de Coluche, quand tu casses un oeuf, y'a du blanc et du jaune, et quand tu melanges, ben y'a plus que du jaune !!!

La seule chose qui me rejouisse intensement, c'est de savoir qu'a force de pourrir le petit caillou sur lequel nous vivons, meme les oligarques finiront ionises facon fukushima !!!

De plus, comme les bipedes que nous sommes ne lui sont absolument pas indispensables, notre petit caillou ne s'apercevra meme pas de notre disparition... Avec ou sans nous, il continuera librement sa course folle dans l'espace. Elle est pas belle la vie ?


Les puissances d’argent ont acquis une influence démesurée, les grands médias sont contrôlés par les intérêts capitalistes, les lobbies décident des lois en coulisses, les libertés sont jour après jour entravées. Pour Hervé Kempf, journaliste et essayiste, si nous voulons répondre aux défis du 21e siècle, il est impératif de revenir en démocratie. Et mettre fin à l’oligarchie, régime actuel qui maintient les privilèges des riches au mépris des urgences sociales et écologiques.

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country skinner

Message Lun 4 Avr 2011 - 7:01 par country skinner

Pour Pouget, l'action directe est surtout l'action sociale directe des masses, sans intermédiaire politique qui parle en leur nom, qu'il soit parlementaire ou avant-garde. Elle a donc peu à voir avec la propagande par le fait, qui n'a d'effectivité qu'au sein d'une société opprimée qui la soutient majoritairement (le "poisson dans l'eau" dans une situation pré révolutionnaire). Ca explique sans doute l'échec de tous les mouvements post 68 (gari, action directe, et leurs successeurs des années de plomb)

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Mister Cyril

Message Dim 3 Avr 2011 - 23:06 par Mister Cyril

Mouah tu nous ressors des momies mon ratounet...Emile Pouget ça fait des siècles que je n'en avais plus entendu parlé...je le connais car ça doit être le seul aveyronnais révolutionnaire de ce dépatement de réacts patentés que j'ai pas mal fréquenté...et une autre fois en lisant un bouquin sur l'histoire de la CGT...mais aujourd'hui qui est prêt à l'action directe ou le sabotage??? Hors contexte c'est un peu folklo...ça me rappelle le brûlot "l'insurrection qui vient"...quelle déception ce bouquin de révolutionnaire de salon ou de chambrée...note qu'en théorie je suis plutôt pour, le sabotage de l'intérieur, mais l'action directe est souvent contre-productive dans la propagande ambiante...in fine ça redeviendra peut être l'arme des désespérés du XXIème!!!

Salutations!

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country skinner

Message Dim 3 Avr 2011 - 20:46 par country skinner

L'action directe (Emile Pouget 1910)...
Condition de l'émergence d'une créativité révolutionnaire, l'action directe vise à rompre avec les techniques d'encadrements des partis et de la bourgeoisie et à s'affranchir des idéologies sur lesquelles elles reposent. C'est donc par essence un refus des médiations politiques.

L’Action directe est la fonction normale des syndicats, caractère essentiel de leur constitution ; il serait d’une absurdité criante que de tels groupements se bornassent à agglutiner les salariés pour les mieux adapter au sort auquel les a condamnés la société bourgeoise - à produire pour autrui.
Pour que la révolution économique que la société capitaliste porte dans ses flancs éclose enfin et aboutisse à des réalisations, pour que des mouvements de recul et de féroce réaction soient impossibles, il faut que ceux qui besognent à la grande oeuvre sachent ce qu’ils veulent et comment ils le veulent. Il faut qu’ils soient des êtres conscients et non des impulsés ! Or, la force nu­mérique, ne nous y méprenons pas, n’est vraiment efficace, au point de vue révolutionnaire, que si elle est fécondée par l’ini­tiative des individus, leur spontanéité. Par elle-même, elle n’est rien d’autre qu’un amoncellement d’hommes sans volonté, qu’on pourrait comparer à un amas de matière inerte subissant les im­pulsions qui lui sont transmises du dehors.
Ainsi, il s’avère que l’Action directe, tout en proclamant inéluc­table l’emploi de la force, prépare la ruine des régimes de force et de violence, pour y substituer une société de conscience et de concorde. Et cela parce qu’elle est la vulgarisation, dans la vieille société d’autoritarisme et d’exploitation, des notions créatrices qui libèrent l’être humain : développement de l’individu, culture de la volonté, entraînement à l’action.

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Mister Cyril

Message Dim 3 Avr 2011 - 17:54 par Mister Cyril

OK mais quand on considère sincèrement que l'on est pas ou plus en démocratie avec quelles armes doit-on lutter?
(je ramasse les copies dans 2 jours!)
Salutations!

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Message Dim 3 Avr 2011 - 17:47 par Invité

L’enjeu politique le plus immédiat est-il de « dé-financiariser » l’économie et de reprendre le contrôle du système bancaire ?

Oui. Le PS vient de sortir son programme en 20 points (à compléter voir sur rue89). Mais visiblement lutter contre le pouvoir oligarchique ne semble pas sa tasse de thé...

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