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Prix Pinocchio des multinationales

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21112013

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Prix Pinocchio des multinationales Empty Prix Pinocchio des multinationales




C’est une distinction dont les entreprises se passeraient volontiers. Areva, Auchan et Veolia se sont vu décerner, mardi 19 novembre, les prix Pinocchio par trois ONG françaises attachées à la défense de l’environnement et des droits sociaux : Les Amis de la Terre, Peuples solidaires et le Centre de recherche et d’informations pour le développement (CRID).

Trois prix qui illustrent pour ces associations et les plus de 41000 votants sur Internet (depuis le 15 octobre) des comportements et des pratiques néfastes, souvent en contradiction avec une image et un discours vertueux. "Les entreprises sont attachées à leur réputation et à l’image que le public a d’elles, à l’impact d’articles négatifs dans les médias, estime Vanessa Gautier (Peuples solidaires). Il faut donc dénoncer celles qui ont un décalage entre le discours et la pratique réelle."

DESTRUCTION DES RESSOURCES NATURELLES



Neuf entreprises au total - dont Total, Apple, la Société générale ou encore Air France - étaient nominées dans trois catégories différentes. Veolia l’a emporté (avec 39 % des votes) dans la catégorie "Un pour tous, tous pour moi", illustrant la politique "la plus agressive en terme d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles", selon les critères des ONG.

En cause, son implication dans des projets de privatisation de l’eau en Inde, en particulier à Nagpur, dans le centre du pays. La direction de l’entreprise, avant même d’être couronnée par les Internautes, avait déjà estimé que l’accusation des ONG reposait sur des "éléments factuels et inexacts", arguant notamment de la volonté de Veolia de faciliter "l’accès de l’eau à tous" et renvoyant sur les autorités locales une partie de la responsabilité dans les faits qui lui sont reprochés. Pour les responsables des prix Pinocchio, Veolia "se présente en héros apportant de l'eau aux pauvres mais la réalité sur le terrain est bien différente : augmentation des tarifs, opacité des contrats de partenariat public-privé, retard des travaux, conflits avec les villageois et les élus locaux".

COMMUNICATION MENSONGÈRE



Dans la catégorie "Plus vert que vert", qui dénonce le "greenwashing" des entreprises, c’est-à-dire une communication mensongère sur des pratiques environnementales ou les prétendues vertus écologiques de produits, c’est Areva qui emporte le prix, "haut la main", ironisent les associations, avec 59 % des suffrages. Une société habituée de cette cérémonie puisqu’en 2008, lors de la création de ces trophées, elle avait déjà raflé deux récompenses sur trois.

"La multinationale du nucléaire a osé l’inimaginable, s’indignent les ONG, en voulant ouvrir "Urêka", un musée à la gloire de l’uranium sur le site d’anciennes mines du Limousin." Interrogée par Le Monde, Areva a estimé répondre à son "engagement de transparence en tenant un discours pédagogique sur l’uranium : les portes du musée restent grandes ouvertes aux Amis de la Terre s’ils veulent s’informer en toute objectivité."

RESPONSABLE DE LA CHAÎNE DE SOUS-TRAITANCE



Dernière lauréate, l’entreprise Auchan a emporté, avec 50 % des votes, le prix "Mains sales, poches pleines", pour ne pas "reconnaître sa responsabilité et ne pas vouloir participer à l’indemnisation des victimes des usines de textile du Rana Plaza au Bangladesh". L’effondrement du bâtiment avait fait 1 133 morts et des centaines de blessés dont une majorité de femmes en avril 2013.

Là encore, c'est un dialogue de sourds entre l'entreprise et les associations. Auchan estime en effet que ses arguments n’ont pas été pris en compte. "Nous n’avons jamais eu de relation avec les fabricants du Rana Plaza, jamais fait de commande, déplore le responsable de la communication d’Auchan, François Cathalifaud. Nous avons mis en place un plan d’action sur la question de la sous-traitance et nous avons signé avec une centaine de marques européennes et américaines, un accord pour de meilleures conditions et une meilleure sécurité du travail au Bangladesh, le "Fire and Building Safety Agreement" (FBSA) ."


L’argument est balayé par les ONG. "Ils n’ont peut-être jamais fait de commande directe, mais c’est au travers des pressions qu’ils mettent sur les prix et les sous-traitants que ce genre d’accidents arrive", dénonce Juliette Renaud des Amis de la Terre. Cette question de la responsabilité sociale et environnementale des maisons mères, en particulier sur la chaîne de la sous-traitance, est au cœur d’une proposition de loi déposée le 6 novembre par plusieurs députés socialistes et écologistes, "relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordre".

Quant aux prix Pinocchio, après cinq années d’existence, les ONG veulent croire qu’ils contribuent à modifier les pratiques des entreprises. "Certaines d’entre elles ont changé, raconte Juliette Renaud. La banque BNP-Paribas nous ignorait au début. Maintenant, elle est la première à répondre à nos questionnaires, elle veut jouer les bons élèves. Les choses avancent, mais le chemin est encore long. "



Rémi Barroux

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