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L'archipel des autonomes

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08112009

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L'archipel des autonomes Empty L'archipel des autonomes




Ce sont des silhouettes entraperçues au milieu de bris de vitrines, lors d'une manifestation à Poitiers, de heurts et de barricades enflammées, au sommet anti-OTAN de Strasbourg, ou d'opérations policières, comme à Tarnac, un dossier dans lequel, depuis un an, neuf personnes sont poursuivies, suspectées par la justice de sabotages de voies ferrées. Ils surgissent de manière sporadique à la "une" des journaux, le plus souvent à la façon "Black Bloc", vêtus de noir. Des autonomes, dit-on ?

Les autonomes n'existent pas. C'est en tout cas ce qu'ils opposent lorsqu'on les rencontre : les étiqueter, c'est déjà "un travail de flicage", contestent-ils. Ils n'existent pas, et pourtant comme le dit l'un d'entre eux : "On va nous voir de plus en plus. En face, il y a des gens trop sûrs d'eux et qui n'ont de prise sur rien."

Tous les casseurs ne sont pas des autonomes et tous les autonomes ne sont pas des casseurs, mais certains le revendiquent. Ils expliquent alors que la casse n'est pas "gratuite" mais ciblée : des banques qui incarnent le capitalisme, des entreprises privées qui construisent des prisons ou en gèrent la restauration, des agences pour l'emploi, des directions du travail. "Jamais le petit commerce", ou ce qui n'a pas de sens, affirment-ils.

La règle connaît des exceptions. A Strasbourg, le 3 avril, une pharmacie a été incendiée. A Poitiers, le 10 octobre, un manifestant qui tentait de s'attaquer à l'enseigne Vertbaudet (vêtements pour enfants) en a été dissuadé par d'autres autonomes.

Les autonomes, les "totos", sont loin d'être d'accord sur tout et de former un ensemble homogène. Cette nébuleuse compterait un millier de personnes en France.

Impossible de les rattacher à une organisation structurée, de type parti ou syndicat, c'est une forme qu'ils rejettent. Difficile de les situer : ils haïssent la droite, la gauche et méprisent l'extrême gauche, ils refusent le label "ultragauche" qui pourrait leur correspondre le mieux. Mais son utilisation par Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'intérieur, à propos de l'affaire Tarnac, a remisé cette appellation au rang de procédé policier. Tout comme celle, honnie, d'"anarcho-autonomes". "C'est devenu synonyme de terroriste comme les salafistes", explique Chloé, 33 ans, installée dans le Nord de la France et qui a pris ses distances avec le milieu autonome.

Un autre militant, Barnabé, 31 ans, bien actif, lui, en région parisienne, trouve aussi que "le terme résonne comme salafiste, et finit par signifier quelque chose d'inquiétant". "Il s'agit de nous désigner comme des corps étrangers à la population", dit-il. Nos interlocuteurs, cités par leur seul prénom, ont tous choisi un pseudonyme. Un anonymat qu'ils utilisent également dans leur vie militante.

La plupart des autonomes sont jeunes, très souvent étudiants. "Ils étaient lycéens en 2006 au moment du mouvement contre le CPE (contrat première embauche), puis, en 2007, lors de la LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités), ce qui a favorisé une radicalité", souligne Jean-François Chazerans, professeur de philosophie au lycée Victor-Hugo de Poitiers et animateur d'un collectif antirépression, qui a pu observer dans sa ville le parcours de quelques-uns de ses élèves.

Ceux-là se sont structurés pendant les années Sarkozy, d'abord contre un ministre de l'intérieur honni, puis contre le même, devenu président de la République, qui, pour eux, incarne plus que d'autres l'ordre policier. Dans les jours qui ont suivi son élection, plusieurs voitures ont été incendiées, dont l'une devant le Fouquet's, le restaurant où le chef de l'Etat avait fêté sa victoire... "La clique au pouvoir est en train de foutre en l'air tout ce qui peut faire encore la matière d'une existence digne d'être vécue", justifie Barnabé. "Tant que la droite sera au pouvoir, ça ne peut que monter", juge de son côté Sébastien Schifres, doctorant en sciences politiques et militant.

"Lors de chaque mouvement étudiant, les totos font des recrues, pas les jeunes socialistes", relève Chloé. Plus âgés, les autonomes comptent dans leurs rangs des diplômés brillants. Principal mis en examen dans l'affaire Tarnac, Julien Coupat a été doctorant à l'Ecole des hautes études en sciences sociales après une grande école de commerce. Il pratique plusieurs langues étrangères. Il est loin d'être une exception. Certains sont issus de familles aisées, les plus nombreux plutôt de classes moyennes.

Les villes universitaires, comme Rennes, Rouen, Grenoble, Toulouse ou Lyon, ont supplanté Paris chez les autonomes. "Aujourd'hui, il existe chez eux une recherche sur les concepts beaucoup plus importante qu'il y a dix ans", témoigne Oreste Scalzone, qui fut l'une des grandes figures de l'autonomie italienne dans les années 1970. "C'est peut-être lié à la présence d'étudiants en philo qui ont fait Erasmus (le programme européen d'échanges universitaires)", poursuit cet homme très respecté dans le milieu et qui se dit admiratif du niveau de leur discussion. Le père d'un militant autonome de Montreuil confirme : "La rhétorique est très importante. Pour rédiger un communiqué, ils se mettent à trente. Et puis ils votent."

Etre autonomes, pour ces jeunes, "c'est exactement le contraire de ce que la plupart des étudiants entendent par l'expression "devenir autonomes". Alors que pour ceux-ci, il s'agit en général de trouver un emploi et un appartement, il s'agit pour les premiers de parvenir à vivre sans se lier ni à un patron ni à un propriétaire", souligne Rémy Piperaud, dans un mémoire universitaire intitulé "Radiographie du mouvement autonome", soutenu cette année à la faculté de sciences politiques de Versailles - Saint-Quentin. "Ils cherchent d'abord à devenir autonomes par rapport à l'Etat et au capitalisme, écrit le chercheur. Ce qui différencie en premier lieu les militants de l'ultragauche de la plupart des militants d'extrême gauche, c'est le fait d'essayer dès à présent de combler le fossé qui sépare leur société idéale de la réalité sociale (...). Ils veulent construire le communisme et l'anarchie ici et maintenant."

Les autonomes n'attendent pas d'entraîner une majorité pour mettre en pratique leur projet. Ils créent des "îlots de communisme", en misant sur le fait qu'ils finiront par se multiplier et submerger la société.
Le squat est l'un de ces îlots. Le 16 octobre, à Montreuil, dans un garage désaffecté près d'une église, une quarantaine de jeunes ont ainsi tenté d'investir, en vain, les lieux. Depuis des années, la ville de Seine-Saint-Denis attire des autonomes qui ont, tour à tour, élu domicile dans divers endroits, dont une ancienne clinique, occupée boulevard de Chanzy et évacuée cet été.

A sa façon, Tarnac est un autre îlot. C'est une ferme - et non un squat - en zone rurale, comme il en existe dans les Cévennes et en Ariège, où l'on s'écarte de la société marchande en faisant de l'autoproduction. "Une forme d'encerclement des villes par les campagnes", s'amuse un ancien mao qui les fréquente. Une "utopie pirate", une de ces "zones d'autonomie temporaire" échappant aux "arpenteurs de l'Etat", comme le théorisait Hakim Bey, très lu à la fin des années 1990 dans le milieu.

Ces îlots rassemblent chacun 30 à 40 personnes, parfois moins. Il ne s'agit pas d'un mouvement, plutôt d'un archipel, d'un réseau de groupes affinitaires. Les membres de ces groupes vivent ensemble, participent ensemble à des actions ponctuelles et se soudent petit à petit, renforcés par l'adversité et la crainte permanente des infiltrations policières. "Les communautés autonomes tendent à prendre la forme de véritables tribus, note Rémy Piperaud. En faisant tout pour constituer des contre-sociétés totales, les autonomes se rapprochent les uns des autres au fur et à mesure qu'ils s'éloignent de la société extérieure."

Quand ils parlent d'eux, ils disent "nous", pas "je". "C'est le "nous" des gens qui pensent qu'il y a nécessité à reprendre les choses en main plutôt que de se prendre les ruines de ce monde sur la gueule", soutient Barnabé, le militant parisien, convaincu comme d'autres que l'effondrement du système est proche. Ce "nous" agit comme un rempart vis-à-vis de l'extérieur. Lorsqu'on demande à discuter avec un autonome, il vient rarement seul. A Poitiers, après deux mois de négociations et plusieurs intermédiaires, Le Monde en rencontrera six autour d'une table, après qu'ils ont débattu entre eux du principe du rendez-vous. A une question sur la signification de tags, la réponse fusera : "Le collectif n'en pense rien."

Leur défiance, voire leur haine des médias, est grande. Sur leur échelle de détestation, les journalistes, considérés comme instruments de contrôle social et de propagande, se glissent entre "les flics" et "les sociologues". C'est peut-être la raison pour laquelle, à Poitiers, certains ont brisé les vitres d'un local de La Nouvelle République du Centre-Ouest. Sur ce point, l'affaire Tarnac a produit chez eux des réactions contrastées. "C'est la prison ou les médias", professe Sébastien Schifres à ses camarades, partisan de s'exprimer auprès des journalistes, quand d'autres ont vu leur animosité envers les "journaflics" décupler. Avec l'entrée en scène de l'antiterrorisme, "les gens prennent de plus en plus de précautions", constate Chloé. Déjà, le téléphone portable, source potentielle de localisation et d'écoute, ne faisait plus partie de leur attirail.

Les autonomes ont en commun d'être anticapitalistes, de rejeter l'Etat, l'idéologie du travail et du salariat, la société de consommation, et de le signifier par leur mode de vie et par leurs actions. Parce qu'ils ne veulent pas s'inscrire dans une société marchande, ils bricolent et sont hyperactifs. D'un côté, ils échangent, troquent, mutualisent, font de la récupération, sont capables de retaper entièrement une maison, se repassent des adresses des points de chute en France, et à l'étranger ; de l'autre, ils profitent, aussi, des opportunités comme celles que leur offrent les résidences secondaires au ski ou à la mer de certains parents. "Ils sont à la fois dans la frugalité et dans l'excès", note un père. Ils sont très itinérants. Chez eux, la littérature américaine de l'errance liée à la crise des années 1930 reste une référence.

Ils prennent ce qu'il y a à prendre : les ressources familiales ou le RMI. Ils pratiquent les "auto-réductions", c'est-à-dire le prix qu'ils estiment devoir payer mais aussi le vol dans les rayons. Se servent dans les poubelles des magasins et des particuliers. Fabriquent ce qu'ils n'ont pas, comme, il y a peu, des billets SNCF. L'un d'eux nous indiquera avoir eu, à l'étranger, maille à partir avec la justice pour possession de faux euros. "C'était pour faire vivre le squat et aller à des concerts punk-rock."

Il existe aussi des antagonismes politiques forts et de vraies haines. Diverses chapelles coexistent, débattent, s'engueulent, se font la guerre parfois. Les "mouvementistes" s'impliquent plus que les autres dans les luttes des mal-logés, des sans-papiers et autour des conditions de vie des détenus. Les "insurrectionnalistes" mettent l'accent sur la théorie du chaos et les vertus de l'émeute. "Moi, je vis là-dedans, dans l'insurrection permanente", explique Pascal qui était, entre autres, présent à Poitiers et à Strasbourg. "Nous, ce qu'on veut, c'est qu'il y ait un mouvement unitaire, que les gens viennent et que cela débouche sur une révolte."

A l'intérieur de ces deux grandes familles, certains sont plutôt "lutte de classes", d'autres plutôt "autonomie désirante". Des nuances difficiles à saisir pour le non-initié. "C'est un chaudron compliqué", plaisante Oreste Scalzone. Dans ce paysage touffu, Julien Coupat et ses amis sont désignés comme des "tiqquniens", du nom de la revue Tiqqun aujourd'hui disparue, ou des "appelistes", en référence à l'Appel, un texte collectif anonyme prônant l'insurrection, paru en 2003. Un groupe qui, jusqu'à l'affaire Tarnac, a pu être contesté dans le milieu pour le caractère élitiste, prophétique et comminatoire de ses écrits. Le tag latin "Onmnia sunt communia" ("Tout est commun") remarqué sur le baptistère de Poitiers, entraîne ce commentaire amusé d'un autonome : "C'est forcément un tiqqunien pour écrire un truc comme ça !" La citation est érudite : elle se réfère à... Thomas Müntzer, un dissident luthérien qui guida sous cette bannière la révolte des paysans allemands au XVIe siècle.

http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/11/07/l-archipel-des-autonomes_1264159_3224_1.html
brusyl
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L'archipel des autonomes :: Commentaires

brusyl

Message Mer 18 Nov 2009 - 9:27 par brusyl

Vraiment passionnante la lecture de ce petit essai « tous coupat, tous coupables »du philosophe Alain Brossat (16 pages, en téléchargement libre ici)réflexion sur l'affaire Tarnac et sur la façon dont elle a été relayée par les medias et les intellectuels. Brossat montre comment la presse (et tout particulièrement le Monde), a d'abord unanimement relayé le message gouvernemental d'un complot de l'ultra-gauche déjoué à temps puis peu à peu, réalisant l'effarant vide du dossier d'inculpation de coupat, a retourné sa veste et s'est mise à organiser la défense des inculpés de Tarnac : notamment la pétition relayée par le Monde pour la libération des inculpés et signée par tous ce que le pays compte d'intellectuels d'extrême gauche.
Or, ce que Brossat démontre, est qu'en participant à cette campagne, en signant des textes appelant à l'état de droit et au principe démocratique,ces intellectuels ont trahi la contestation radicale qu'ils ont toujours faite de notre système politique et la déconstruction qu'ils avait fait du mythe démocratique (« oligarchie effective » pour Rancière, « artifact pseudo-majoritaire » pour Badiou).
Et ce faisant ils ont trahi l'appel « à se mettre en route » de « l'insurrection qui vient »et la radicalité de ce livre de combat : ces intellectuels ont pactisé avec « l'intolérable » dénoncé par le livre

Ce qui est ici en question n’est évidemment pas
la nécessité impérieuse que s’organise une solidarité
sans faille avec les inculpés, et que celle-ci soit aussi
puissante et déterminée que possible. La question
est plutôt que cette solidarité s’est déployée sur une
ligne de pente dont le propre est qu’elle ensevelit sous
l’épaisse couche de cendres d’une police sentimentale
et « démocratique » tout ce qui pouvait constituer le
venin, le ferment de radicalité de ce livre de combat,
avec son appel à se mettre « en route ». Le rassemblement
informe et sans bords qui s’est constitué en faveur
des inculpés (et dont, répétons-le, la volte-face des
journaux a donné le signal et en quelque sorte défini
les conditions) n’est pas sans rappeler le consensus
anomique, propre à la « démocratie du public » brocardé
par des auteurs comme Rancière et Badiou ; il s’étend
maintenant jusqu’aux dirigeants du PS voire du Modem
et, inclut bien sûr, le télégénique Besancenot, utilement
recadré par ses mentors ; mais c’est un rassemblement
qui se tient aux antipodes de ce que s’efforçait de
présenter L’Insurrection qui vient et la décision d’y faire
jouer en acte le motif de la communauté.
Ce texte, cette décision se fondent en effet sur
une certitude : devenir, aujourd’hui, ingouvernable, être
en quête d’effets politiques, d’effets de déplacement ou
de choc qui ne soient pas reconductibles aux conditions
générales du gouvernement des vivants ou de la police
pastorale – cela suppose nécessairement de vifs mouvements
d’excentrement, des exils consentis, une forme de
solitude organisée, et la recherche assidue de limites, de
confins, de points de rupture – non pas, certes, « sortir
du système » en créant des isolats, mais bien susciter
toutes sortes de blocages, d’effets d’entrave, exhiber
les points de faiblesse du perpetuum mobile, sortir des
logiques purement défensives, exposer de nouveaux
possibles en s’exposant soi-même, etc. Ceux et celles
qui sont habités par ce discours stratégique savent que
la politique vive, aujourd’hui, ne peut être en ce sens
qu’une activité se déployant non pas sur les marges, au
sens social, mais bien sur les bords, au sens politique,
et qui, à ce titre, s’associe nécessairement, pour les
18 Tous Coupat Tous coupables Alain Brossat 19
gouvernants, à la dangerosité. Ceux qui, à l’heure où
l’extrême gauche normalisée donne toujours davantage
de gages de respectabilité et tend, nolens volens,à
trouver sa place dans le dispositif parlementaire, recherchent
les voies de ce que Foucault nomme l’inservitude
volontaire et mettent en scène des insurrections de
conduite – ceux-là sont dangereux et savent que leur
politique fait d’eux, au regard de toutes les polices associées,
des coupables plutôt que des innocents (16). La
dénonciation de la grossièreté des constructions policières
hâtives ne devrait pas nous faire oublier cette
condition propre à toute politique radicale aujourd’hui,
celle qui énonce : nous ne voulons pas être gouvernés
ainsi, nous ne voulons pas être gouvernés par ces gens-là,
ce gouvernement est l’intolérable même et nous
nous déclarons en conflit ouvert et perpétuel avec lui.

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brusyl

Message Ven 13 Nov 2009 - 23:47 par brusyl

Grâce à cette démonstration, toute personne, s'opposant à la société de consommation, est potentiellement un autonome en devenir. Toute personne, proposant une alternative à notre fonctionnement est potentiellement un totalitariste et donc un ennemi à abattre.
Pire encore ...
Tout intellectuel est possiblement un autonome infiltré... Donc tout intellectuel est suspect...

Augure autant j'applaudis chaudement ta lecture critique de l'article du monde (j'ai répondu à ton quizz « êtes vous un terroriste à la sauce du Monde » oui à 18 affirmations sur 21 !) autant j'ai plus de réserve sur la déduction finale que tu en fais : laissons ce bénéfice du doute au Monde en estimant que ce n'est pas le fait d'être des « intellectuels » (enlève l'élite intellectuelle de notre pays et c'est la moitié des lecteurs du monde qui disparaît) , ce n'est pas non plus parce qu'ils critiquent la société et le régime politique actuel qui caractérise selon les auteurs de cet article les autonomes mais bien le fait qu'ils agissent sur un mode opératoire non reconnu jusqu'à maintenant comme légal, celui de la guérilla urbaine que l'on peut encore appeler selon où l'on se situe action directe , extrémisme radical, ultra-gauche,casseurs ou encore terrorisme …

Etant incapables de les définir, car il est vrai que ces groupes pratiquant une démocratie directe,un refus de toute hiérarchie et une réelle liberté d'expression sont rebelles à toute définition réductrice, les auteurs ont cherché des points communs à tous, qui alignés comme tu viens de le faire tiennent plus d'un inventaire à la Prévert que d'une analyse digne de ce nom.

Par contre il y a un élément central dans l'action de ces groupes autonomes : anars activistes, black blocs, pink and silver blocs que le Monde ne pourra jamais évoquer car trop subversif par rapport à la pensée unique est la raison pour laquelle ces groupes choisissent ce modus operandi : ils partent du constat que la répression et la violence sont désormais du côté de la police et souvent sans commune mesure avec le « danger » que représenteraient les manifestants (les témoignages sont légion de manifestants pacifiques inutilement brutalisés, humiliés, frappés, enfermés et quand la justice se fait la complice de ce terrorisme d'état en condamnant à la prison ferme un manifestant qui aura jeté une canette de bière et en laissant en liberté des policiers qui ont tué) et d'ailleurs, plus ces manifestants seront médiatiquement diabolisés, marginalisés, plus la police aura les mains libres pour exercer sa violence et l'opinion publique applaudira des deux mains ce terrorisme d'état. De plus ils estiment que les quelque actions de casse symbolique de la société capitaliste qu'ils pourront effectuer en brisant les vitrine d'une banque ou d'un Mc Do ne sont rien comparés à la violence exercée par ce système sur les travailleurs et citoyens, à ce gigantesque racket. Pour ceux-ci on ne négocie pas comme le font les réformistes, le NPA ou les altermondialistes avec une société qui nous impose ainsi ce paroxysme de violence....

voilà la vraie raison et le but de l'action de ces groupement et tu comprends bien comment les medias, soucieux de préserver le citoyen dans son petit cocon sécuritaire, ne peuvent les évoquer...des fois que cela pourrait provoquer des interrogations dans la tête de leur lecteur hein ? va savoir !

PS : les black blocs ont ce point supplémentaire de commun avec nous qu'ils sont très fluides, basant leur action sur des regroupements d'affinités, prévoyant en petits groupes des actions (violentes ou non) selon les préférences ou affinités de ceux-ci
ils n'ont produit qu'un seul document «l'Appel », en 2003 que vous trouverez ici : http://meeting.senonevero.net/spip.php?page=article&id_article=37
de très beaux passages, des moments très obscurs aussi (il ont du se mettre à plus de 50 pour l'écrire celui-là !) dans le lequel j'ai cru reconnaître de grandes similarités avec un autre document autrement mieux diffusé : l'insurrection qui vient

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Donald11

Message Ven 13 Nov 2009 - 17:26 par Donald11

Augure a écrit:Je vous présente par avance mes excuses, pour l'extrême longueur de ce texte et ce d'autant plus, que c'est un texte rédigé en mode Parano : "ON" donc finalement assez extrême. Par choix, j'ai zappé le mode précautionneux du conditionnel afin d'être plus "percutant".
J'ai pris le temps de te lire jusqu'au bout, avec attention et interet. Bon, je ne me reconnais pas entierement dans ton commentaire comme un total toto, mais il doit bien y avoir de ca quelque part, comme pour beaucoup d'autres que moi. Combien ? Bien malin qui pourrait le dire !!! En tout cas, c'est encore un moyen de dresser les uns contre les autres, les totos jaunes contre les totos bleus par exemple, ou de les diviser, car je pense que, a quelques exceptions pres, chaque francais peut etre facilement repere comme le toto de son voisin...
Quant a ce torchon, le monde, pourtant distribue "gratuitement", je suis sur qu'il ne fait plus recette dans les avions d'Air France !!!
Et comme pour allumer mon poele il y a les gratuits bourres de pub ... (mais seulement apres avoir eplucher les petites annonces de demoiselles septua-octo-genaires locales !!! Tu vois pas qu'il se trouverait une comtesse ou une baronne friquee dans le lot et dans l'Aude) ?
nan j'irai pas pique celles du Lot, Poussinet !
Bon week-end a tous.

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country skinner

Message Ven 13 Nov 2009 - 15:49 par country skinner

L'Augure a écrit:Sommes nous sûr qu'aucun d'entre nous n'aurait de tendance anarchiste, fut ce de manière pacifique et radicalement différente de l'anarchie "historique" ou relevant de l'imagerie populaire
Pour ce qui me concerne, et que Raoult me damne, j'en suis sur et certain, hé hé...
Pour ton analyse, elle tire certainement du côté parano excessif en ce qui concerne l'état d'esprit des journalistes du Monde (que je ne lis plus depuis longtemps par ailleurs) mais elle doit refléter assez bien le point de vue des bas du front du gouvernement et l'esprit raoultien... Rappelons nous que Sarkozy est "l'homme au rats" (Badiou)

Et au fait, est-ce que tu as lu "l'insurrection qui vient" ?

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avatar

Message Ven 13 Nov 2009 - 14:40 par Invité

Je vous présente par avance mes excuses, pour l'extrême longueur de ce texte et ce d'autant plus, que c'est un texte rédigé en mode Parano : "ON" donc finalement assez extrême. Par choix, j'ai zappé le mode précautionneux du conditionnel afin d'être plus "percutant".

Certes l'analyse est jubilatoire, mais elle me semble occulter l'essentiel, en se basant sur un point de vue qui, pour être critique du "rendu journalistique", est extrêmement réducteur et bien loin de se gausser de cet article, peut être eut il été préférable de s'en alarmer, parce qu'au travers du texte proprement dit, et de ce qu'il peut possiblement impliquer, j'ai le sentiment qu'un nouveau pas a été franchi.

Que nous explique l'article en substance ?

Des personnes refusent notre société, son fonctionnement.
Ces personnes sont des érudits, des intellectuels.
Ces personnes ne sont pas fédérées, ni rassemblées sous un étendard.
Ces personnes se retrouvent aussi bien dans les villes que dans les campagnes.
Ces personnes sont précautionneuses, "secrêtes"
Ces personnes doutent des médias
Ces personnes utilisent des pseudonymes
Ce sont des casseurs,
Ce sont des "philosophes",
Ce sont des étudiants
Ce sont des communistes
Ce sont des anarchistes
Ce sont des voleurs
Ce sont des faiseurs de poubelles
Ce sont des gosses de riches
Ce sont des fainéants
Ils refusent les produits manufacturés,
Ils travaillent illégalement
Ils vivent sur le dos de la société
Ils ne pensent qu'à s'amuser, quitte à s'amuser à détruire le bien des autres
Ce sont des totos

Ce qui tient de la réalité :

Des personnes refusent notre société, son fonctionnement.

Cela vous étonne ? En quoi cela serait-il un problème ?

Est ce que ce n'est pas l'esprit républicain que de parler de la chose publique, et de mettre en avant ce qui parait en être un dysfonctionnement ? Est ce que ce n'est pas le devoir de tout citoyen, d'alerter le pouvoir, quand il constate par lui même, que l'organisation de la société créé un déséquilibre qui lui nuit ? Lorsque le pouvoir, la société, refuse d'entendre ceux qui souffrent de ses carences, lorsque les valeurs de cette société sont chaque jour flouées par ceux devant prétenduement la défendre et l'administrer, lorsque toutes les organisations représentatives deviennent inféodées, non pas, aux valeurs initiales de la société, mais aux forces détenant le pouvoir, n'est ce pas des plus légitime de refuser un fonctionnement qui n'a plus rien en commun avec l'esprit d'origine ?

(N'est ce pas notre cas ?)

Ces personnes ne sont pas fédérées, ni rassemblées sous un étendard.

En effet, aucun organisme existant, aucun parti politique, ne permet à ces personnes de se "rassembler". Par ailleurs, les dysfonctionnements patents de nos institutions sont démonstratifs de la quasi impossibilité de réforme du système par les moyens légaux, et/ou les organismes et organes de représentation tels qu'ils existent actuellement. (voir traité de Lisbonne par exemple).

(N'est ce pas, là encore, notre cas ?)

Ces personnes se retrouvent aussi bien dans les villes que dans les campagnes.

Comprendre : ce ne sont pas des "banlieusards" ce ne sont pas de "blousons noirs", ni des délinquants issus des cités dortoirs, ce ne sont pas non plus des dissidents de comités agricoles ni des égarés des "puissants" syndicats du livre ou des dockers, ils sont PARTOUT et s'infiltrent dans tous les milieux, se fondant dans "la masse".

(N'est ce pas de nouveau notre cas ? Ne sommes nous pas, pour les uns, dans les villes, pour d'autres, en campagne, et ne sommes nous pas dans des pays et milieux largement différents ? )


Ce qui tient de la manipulation et de la propagande :

Ces personnes sont précautionneuses, "secrêtes".

A l'heure de la télé réalité, où nombreux sont ceux qui ne craignent pas de faire rentrer la télévision dans leur "nid", à l'heure de Facebook, où tout un chacun "montre" ce qu'il fait en temps réel, des personnes vivent "dans le secrêt", FORCEMENT, c'est parce qu'elles ont quelque chose à cacher... et sûrement pas de belles choses... (cela ne vous rappelle rien ? N'est ce pas là une attitude commune avec les groupes terroristes ?)

(vous n'avez peut être pas remarqué mais même sur le chat nous utilisons les pseudo)

Ces personnes utilisent des pseudonymes.

Alors que vous n'hésitez pas à mettre nom de famille, prénom, et photo sur facebook notamment, alors que vous affichez clairement qui vous êtes, ces personnes ne veulent pas dire qui elles sont, et sont tellement paranoiaques, que même entre elles, elles utilisent des pseudonymes, et si elles se cachent, c'est parce qu'elles ont quelques chose à cacher, et très sûrement de bien vilaines choses.

(idem que précedemment en ce qui nous concerne)

Ces personnes sont des érudits, des intellectuels.

Ils parlent avec des grandes phrases et des mots savants, ils pensent que vous, Peuple, n'êtes pas à même de comprendre ce que vous vivez, et ne s'adressent pas à vous puisqu'ils utilisent des mots que vous ne pouvez comprendre, ils n'ont finalement que du mépris pour vous, et vous n'avez rien à attendre d'eux, tout au plus essaieront ils de vous manipuler. Ces personnes sont donc potentiellement dangereuses, apte à la fourberie et au machiavelisme.

(Ne venez pas me raconter que vous vous condidérez TOUS incultes... )

Ces personnes doutent des médias.

Vous rendez vous compte ? Alors qu'il n'y a jamais eu autant de moyens médiatiques, alors que nous avons même réussi à filmer l'impact du premier avion "attaquant" les twins towers, ces personnes prétendent nier ce qu'elles voient à la télé... Pire que saint thomas, elles ne croient même pas ce qu'elles voient, et par voie de conséquences, vous traitent de gogos, d'idiots, de naifs, vous, millions de français, qui savez que ce que vous voyez à la télévision est vrai. Ce ne sont pas que les médias que ces personnes "contestent", mais vous, peuple de France, ils ne sont donc pas vous, mais s'opposent à ce qui fait le bonheur de votre vie, et à la quiétude dont vous avez besoin pour vivre "heureux".

(Nous ne doutons pas des médias c'est évident ...)

Ce sont des "philosophes".

Ils intellectualisent la vie, ils ont de belles paroles qui sont totalement déconnectées de votre réalité, quand vous avez faim, parce que n'avez plus d'argent pour manger, ils viennent vous expliquer le bienfait du jeûn pour l'élévation de l'esprit, quand ils vous entendent crier "mais quel connard cet arbitre", parce que vous avez bien vu qu'il a fait exprès de ne pas voir la faute, ils viennent vous expliquer qu'il faut aimer son prochain, et que l'erreur de l'arbitre pour étre fortuite, est belle, parce qu'elle ouvre la perspective d'un nouveau sens de compréhension du jeu. Ils n'ont aucune compréhension de la vie que VOUS devez affronter, ils vivent dans leurs théories, qui n'ont aucun lien avec votre réalité.

(il me semble quand même qu'à notre façon, et bien que différentes pour chacun d'entre nous, nous avons une certaine philosophie de vie, qui, pour être "intégrée" aux contraintes sociétales n'en est pas moins critique, et s'oppose à bien des perceptions qu'ont une majorité de personnes. Ces même personnes, la plupart du temps, ne comprenant pas que nous puissions avoir des points de vue si différents des leurs)

Ce sont des étudiants.

Ils sont jeunes, ne connaissent rien de la vie, n'ont sûrement jamais travaillé, et viennent vous apprendre à vous, la France qui se léve tôt, ce que serait la vraie vie. Incapables dêtre autonomes par le travail, incapables de s'en sortir par eux même dans les règles de notre société, ils prétendent mieux savoir que vous ce qu'il en est, ils ne sont pas matures.

(D'une certaine maniére, ne sommes nous pas des étudiants ? Est ce que chacun de nous n'apprends pas chaque jour ? Est ce que nous ne sommes pas toujours en quête de découverte de faits, et de sens ? Bien sûr, nous ne sommes pas des étudiants, mais n'avons nous pas cette forme "d'instabilité" commune qui consiste à remettre en cause ce que nous voyons, entendons, lisons, telle que cela peut l'être dans l'adolescence ?)

Ce sont des communistes.

N'ayant rien compris des réalités de l'Histoire, ces gens prônent des valeurs qui ont couté la vie à des dizaines de millions de personnes et dont la représentation sociétale est la dictature. Ils désirent vous imposer un mode de vie qui n'est pas le votre, et par la force si il le faut.


(Bien évidement AUCUN d'entre nous n'a jamais eu de pensées "positives" vis à vis d'une forme de communisme qui ne reléverait en rien du stalinisme ou du maoisme... c'est certain)


Ce sont des anarchistes.

Incapable de s'adapter à la vie en société ils désirent la détruire et vous ôter tout ce qui fait votre douceur de vivre. Pire que Bonnot, ils sont prêt à tuer n'importe qui dans n'importe quelles circonstances à seule fin de mettre à bas une société qu'ils exècrent mais qui, pourtant, les fait vivre.

(Sommes nous sûr qu'aucun d'entre nous n'aurait de tendance anarchiste, fut ce de manière pacifique et radicalement différente de l'anarchie "historique" ou relevant de l'imagerie populaire ?)


Ce sont des voleurs.

Incapable de travailler, au contraire de vous, Peuple de France, ils volent le produit de votre travail, et vivent de ce dont vous n'aurez jamais l'occasion d'obtenir malgré votre labeur, ce sont des délinquants.

(Télécharger c'est voler... mais j'imagine qu'aucun d'entre nous n'a jamais rien téléchargé, ou n'a jamais rien volé, dans quelques circonstances que ce soit)

Ce sont des faiseurs de poubelles.

Pire que tout, ce sont des personnes qui non seulement, fouillent dans les poubelles des magasins, mais aussi dans VOS poubelles. Ils violent ainsi votre intimité de la manière la plus indécente. De plus, vous imaginez ? Ils sont capables de manger ce qu'ils trouvent dans les poubelles, comme des animaux, comme ces clochards qui refusent de travailler et que vous devez alimenter par l'aide sociale grâce à vos impôts.

(Cela ne vous est jamais arrivé de passer devant des maisons en campagne, dont les occupants sortent leurs affaires pour jeter aux encombrants, et de vous arréter parce que quelque chose semble pouvoir vous intéresser ? Et bien ... moi si...)

Ce sont des gosses de riches.

Rien de plus facile pour déqualifier une personne, que de lui attribuer le quolibet de "gosse de riche", c'est un fourre-tout pour justifier des comportements illogiques, exhubérants, pour ne pas dire "hystériques". Ils vivent grâce à "papa/maman" ce que vous n'avez jamais pu faire, peuple français, et c'est de leur oisiveté qu'ils viennent vous donner des leçons. Il est bien aisé, quand on n'a pas besoin de travailler pour pouvoir avoir un toit et manger, d'expliquer aux autres qu'ils sont les pigeons de la société, esclaves prolétaires d'un monde qui les exploitent.

Par extension, toutes personnes ne travaillant pas, et ayant un toit, n'a pas le droit de critiquer la société, et surtout pas, vous, travailleurs de France, qui les faites vivre de votre sueur et de votre labeur.


(Inutile de rappeler, qu'en ce qui me concerne, je ne travaille pas et que j'ai un toit ...)

Ce sont des fainéants

Ils refusent de travailler, ils veulent tout avoir et rien payer, ils pensent que tout doit leur tomber tout cuit dans l'assiette sans effort, ils pensent que cela leur est du. Mais vous, vous savez que ce n'est que par le travail et la soumission à l'ordre établi, que peuvent se faire les choses.


(idem que précedemment... )


Ils refusent les produits manufacturés.

Ces personnes refusent les produits manufacturés et préférent "créer" de bric et de broc, comme les extrémistes écolos, ils sont prêts à sacrifier vos emplois au nom de leur idéologie nihiliste. Ils n'ont aucune considération pour vous, et pour votre travail, ils sont clairement votre ennemi. Ils font croire qu'ils ne veulent rien, mais en définitive, tout comme vous ils ne révent que de téléviseur LCD grand format, simplement, refusant la société de consommation qui les fait pourtant vivre, ils voleront plutôt que de reconnaitre que eux aussi, tout comme vous, sont attaché au modernisme.

(en ce qui me concerne j'ai le même portable depuis 4ans, et j'use mes habits jusqu'à ce qu'ils tombent en lambeaux, ce n'est peut être pas votre cas, mais il y en a au moins un parmi nous, qui préférent la récupération à l'achat compulsif)

Ils travaillent illégalement.


Pendant qu'ils retapent ensemble des maisons que vous ne pourrez jamais vous payer, ils ne font pas marcher les entreprises, et ils ne paient pas eux même de charges sociales au contraire de vous, ils bricolent et vendent le produit de leur travail illégal sans jamais payer aucun "impôt" à la société tout en recevant l'aide sociale, que VOUS travailleurs, payez par vos charges et vos impôts.

(Aucun d'entre nous n'a jamais fait de travail non déclaré ? Aucun d'entre nous n'a jamais donné de coup de main pour des travaux d'envergure à des amis ? Aucun d'entre nous n'a jamais travaillé gratuitement ?)

Ils vivent sur le dos de la société.

Bénéficiaires de l'aide sociale, ils refusent de participer à la société, ils sont au mieux des parasites, au pire des cancers, c'est à cause de gens comme cela que vous gagnez si peu d'argent, parce qu'ils flambent l'argent de votre travail au lieu d'apporter de la richesse, comme vous le faites, par votre sueur.

(Pas besoin de préciser de quoi je vis... )

Ils ne pensent qu'à s'amuser, quitte à s'amuser à détruire le bien des autres.


Ces personnes ne sont pas sérieuses, et prennent tout pour un jeu. Brûler des voitures, mettre le feu aux magasins, quand ce n'est pas aux écoles, ou plus simplement à vos maisons, les amusent. Ils trouvent cela marrant et festif. Comment pourrions nous accepter les agissements de personnes telles que celles là, d'autant plus que le plus souvent, elles préméditent leurs actions, incitant d'autres personnes à tout casser ?

(Pour ma part je n'apprécie pas les dégradations, mais par contre je ne vois pas de mal à s'amuser)


Ce sont des totos.

Toto... le fainéant de la classe, celui qui fout le bordel et empéche les autres de travailler, Toto, ce troublion, cet incapable, qui vient vous expliquer ce que devrait être votre vie...



Synthèse et commentaire :

Que nous dit LE journal de référence (donc incontestable...)?

Il existe des autonomes, qui sont entre autres, ceux qui mettent le désordre dans les manifestations. On les appelle des "totos", (pour dire à quel point ils ne sont pas crédibles), et ce sont des intellectuels, la plupart "jeunes", refusant la société de consommation et le travail. Ils seraient probablement au nombre de 1 000, mais tendent à vouloir croître, et imposer un mode de vie qui n'est pas celui de notre République en essayant de substituer "par la force" (le fait) leur mode de vie au notre. Ils sont l'ennemi de notre confort, l'ennemi de notre bien être, l'ennemi de notre mode de vie, que nous avons tous choisi démocratiquement, et en définitive, l'ennemi de la démocratie, puisqu'au lieu d'en appeler aux urnes, ils réalisent leur choix de vie, aussi bien en ville qu'en campagne et nous obligent à accepter leur différence par la contrainte (le fait). Ils ont des comportements et des modes de fonctionnements rappelant celui des cellules terroristes.


Que peut-on en déduire ?


Grâce à cette démonstration, toute personne, s'opposant à la société de consommation, est potentiellement un autonome en devenir. Toute personne, proposant une alternative à notre fonctionnement est potentiellement un totalitariste et donc un ennemi à abattre.

Pire encore ...

Tout intellectuel est possiblement un autonome infiltré... Donc tout intellectuel est suspect...

Mais contrairement à ce que prétend Gisèle Halimi, ce ne sont pas les femmes qui sont les premières victimes en préambule à l'établissement d'un totalitarisme, mais les intellectuels.

Cette mise en évidence, d'une dangerosité des pensées non conformistes, cette démonstration, du caractère particulièrement "intellectuel" de ces pensées, tend à stigmatiser les "intellectuels", à jeter le doute, à s'en défier. Si on ajoute à cela tous les scandales et doutes en cours, doutes quant aux valeurs de l'expertise, doutes quant à l'intégrité des chercheurs (en pharmacologie notamment), doutes dans les bienfaits d'un certain modernisme qui par l'automation, et l'automatisation a mis des millions de personnes au chômage, l'intellectuel est d'ors et déjà sur le fil du rasoir.

Je trouve très alarmant que "Le Monde", figure de référence, ait diffusé un tel article.

Comme j'ai essayé de l'illustrer, des gens tels que nous, peuvent dès à présent paraitre suspects, comme toutes personnes contestant l'ordre en place.

Je crains que nous ne venions d'assister au lancement d'une vaste opération de manipulation/propagande, afin de décrédibiliser toutes formes de contestation des pouvoirs en place en jetant par avance la suspicion avec en fond de tableau, la mise en évidence d'une potentialité terroriste. De plus, comme aucune idéologie ne se révèle clairement, il sera aisé de dire que toutes n'ont aucun sens, ni aucune chance ou pertinence de réalisation.

En conclusion, je dirais qu'il me parait probable que l'objet de cet article, soit de mettre le doute sur TOUTES PERSONNES contestant la société, en mettant en avant qu'ils sont possiblement des autonomes ou en passe de le devenir..


Merci à ceux qui aurons lu jusqu'au bout, ce propos qui me parait bien indigeste.

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Mister Cyril

Message Mer 11 Nov 2009 - 18:33 par Mister Cyril

Je l'avais pas vu celui-là...mais qu'est-ce-qu'il a bien pu perdre??? (pas de ma famille ce piaf!)
bizz

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brusyl

Message Mer 11 Nov 2009 - 17:13 par brusyl

tu étais sèrieuse, sèrieusement énervé peut-être???
tu as l'air bien sûr de toi mister...

Nan je répète je n'étais en aucune manière fâchée..... je suis meilleure comédienne que ce que tu crois sans doute...

Mais sur l'affaire elle-même, oui je ne peux être que sérieuse car tout cela m'inquiète beaucoup, mais laisse tomber : L'archipel des autonomes 82727

bises mon L'archipel des autonomes 485330 (t'as remarqué, il regarde en bas, comme s'il avait perdu quelque chose !)

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Mister Cyril

Message Mer 11 Nov 2009 - 16:47 par Mister Cyril

En effet ce matin quand j'ai lu ta première réponse j'ai préféré ne pas répondre et je sais très bien que tu étais sèrieuse, sèrieusement énervé peut-être???...mon humour n'est quand même pa si "élaboré" que ça pour ne pas comprendre...la preuve, même Donald l'avait pigé, c'est pour dire...passons...pour le reste j'emmerde les versaillais et mon nouveau fief du Lot s'appelle "la Levade" (9 habitants permanents, 15 à 18 l'été)...et j'espère bien en faire l'avant-garde éclairée du prolètariat révolutionnaire, maire en 2016, député en 2028 et après...
L'archipel des autonomes 606903 M...pour les Smileys que je n'avais pas encore vu...

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brusyl

Message Mer 11 Nov 2009 - 12:01 par brusyl

je sais bien qu'il me taquinait.... mais qu'est ce qui te dit que je ne le taquine pas à mon tour !

A propos mister je rigolais toute seule ce matin en imaginant les titres de journaux si l'affaire avait pris place à Versailles : "Versailles sous le choc : les versaillaises se sont attaquées aux échoppes du boulevard de la Reine, démolissant les vitrines à coup de Vuitton. Ce commando s'est ensuite mystérieusement éparpillé, ne laissant que leurs foulard Hermès sur le pavé"
J'attends avec impatience !!!

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Donald11

Message Mer 11 Nov 2009 - 11:38 par Donald11

brusyl a écrit:Raisonnement curieux de ta part mister, tout à fait curieux …
Je laisse le soin a Poussinet de te repondre, mais je pense qu'il ne faisait que te taquiner un peu. D'ailleurs, n'es-tu pas originaire du BAB, Poitiers n'etant qu'une ville d'adoption ?
1)les medias sont les artisans de l'entretien d'un climat de peur dans notre pays : « l'affaire » ayant été traitée de manière ridiculement dramatisée par eux (je me souviens des titres des journaux du lendemain)
2)le pouvoir judiciaire est l'exécutant des volontés de l'exécutif : deux innocents dorment encore en prison suite à une parodie de jugement
3)L'exécutif agit seul, avec le plus total mépris du pouvoir législatif (et populaire) : les lois edvige contre le vote desquelles une véritable mobilisation citoyenne avait lutté et gagné ont été promulguées quelques jours suivant l'affaire, retoquées en décret.
et donc une conclusion: au nom d'une démagogie sécuritaire le pouvoir actuel est en train d'asphyxier nos libertés fondamentales....
Et d'eriger des murs d'enceinte tous azimuts !!!
Ps : morale pour morale : sais-tu que, suite à ta réclamation, j'ai passé trois heures à copier/coller de petites images destinées à agrémenter vos messages ? Même pas de ta part ce mot magique, tu sais, celui qui commence par un « m » et se termine par « erci » ? …. dégoûtée !
Je viens de le constater, sans savoir que ca prenait autant de temps. Bravo pour ce travail titanesque.
L'archipel des autonomes 125250

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brusyl

Message Mer 11 Nov 2009 - 10:00 par brusyl

Raisonnement curieux de ta part mister, tout à fait curieux …

Ainsi donc, par le fait que les événements ont pris place dans la ville où j'habite, parler d'eux serait de ma part le signe d'un ridicule chauvinisme et égocentrisme ? alors même que cette affaire vient de nous envoyer trois signaux très forts de l'état de décomposition de la démocratie de notre pays ?

1)les medias sont les artisans de l'entretien d'un climat de peur dans notre pays : « l'affaire » ayant été traitée de manière ridiculement dramatisée par eux (je me souviens des titres des journaux du lendemain)
2)le pouvoir judiciaire est l'exécutant des volontés de l'exécutif : deux innocents dorment encore en prison suite à une parodie de jugement
3)L'exécutif agit seul, avec le plus total mépris du pouvoir législatif (et populaire) : les lois edvige contre le vote desquelles une véritable mobilisation citoyenne avait lutté et gagné ont été promulguées quelques jours suivant l'affaire, retoquées en décret.


et donc une conclusion: au nom d'une démagogie sécuritaire le pouvoir actuel est en train d'asphyxier nos libertés fondamentales....

Loin d'une vanité ridicule (l'affaire se serait passée à Châteauroux, Tarnac ou Versailles, j'en aurais a parlé tout autant) c'est l'inquiétude qui me mine..


Ps : morale pour morale : sais-tu que, suite à ta réclamation, j'ai passé trois heures à copier/coller de petites images destinées à agrémenter vos messages ? Même pas de ta part ce mot magique, tu sais, celui qui commence par un « m » et se termine par « erci » ? …. dégoûtée !

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Mister Cyril

Message Mar 10 Nov 2009 - 17:47 par Mister Cyril

On parle (encore) beaucoup (trop?) de Poitiers dans cet article, Bru essaie encore de nous faire passer son bled pour le phrare de la civilisation occidentale ET le foyer historique d'un futur révolutionnaire!!! Restons sérieux...

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brusyl

Message Lun 9 Nov 2009 - 19:36 par brusyl

analyse de texte parfaitement jubilatoire !

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brusyl

Message Lun 9 Nov 2009 - 19:35 par brusyl

8 novembre 2009


Un article du « Monde » sur les « autonomes »

De Tarnac à Poitiers, dans l’autonomie du journalisme nébuleux
Le Monde consacre la une de son édition datée d’aujourd’hui à un dossier intitulé « De Tarnac à Poitiers, dans la nébuleuse autonome ». Rédigée par Isabelle Mandraud et Caroline Monnot, cette enquête revient, entre autres, sur le phénomène des « black-blocs », la menace de l’ultra-gauche et l’affaire Julien Coupat. En lisant cet article, nous avons de sérieuses raisons de penser qu’il marque une nouvelle étape dans la confusion que fait depuis longtemps Le Monde entre ses lecteurs et des pigeons.

« Ce sont des silhouettes entraperçues au milieu de bris de vitrines, lors d’une manifestation à Poitiers, de heurts et de barricades enflammées, au sommet anti-OTAN de Strasbourg, ou d’opérations policières, comme à Tarnac, un dossier dans lequel, depuis un an, neuf personnes sont poursuivies, suspectées par la justice de sabotages de voies ferrées. Ils surgissent de manière sporadique à la “une” des journaux, le plus souvent à la façon “Black Bloc”, vêtus de noir. Des autonomes, dit-on ? Les autonomes n’existent pas. C’est en tout cas ce qu’ils opposent lorsqu’on les rencontre : les étiqueter, c’est déjà un “travail de flicage”, contestent-ils. Ils n’existent pas, et pourtant comme le dit l’un d’entre eux : “On va nous voir de plus en plus. En face, il y a des gens trop sûrs d’eux et qui n’ont de prise sur rien.” »

Ce n’est pas tous les jours que des journalistes annoncent dès l’introduction de leur article qu’ils vont informer leurs lecteurs sur un phénomène qui, selon les principaux intéressés, n’existe pas. L’aveu mérite d’être relevé : nous, le journal Le Monde, inexplicable fer de lance de la presse française de qualité, nous informons notre aimable clientèle que nous tenons pour un sujet de première importance, digne de faire la « une » de notre édition du week-end, “quelques silhouettes entraperçues”, à savoir des “autonomes qui n’existent pas”, mais que pourtant, on va “voir de plus en plus”. Ah bon ? Comment ? Par quel miracle, des fantômes indéfinis et sans nom vont-ils devenir plus visibles ? L’article a le mérite de fournir (probablement involontairement) un début de réponse : où va-t-on les voir, ces inexistants invisibles ? Eh bien ! ils vont surgir “de manière sporadique à la "une" des journaux”.

C’est rassurant, à deux titres. D’abord, parce que cela confère à ces fantômes un trait qui permet de les identifier. Ensuite, parce que tant que les autonomes déclareront être ceux qui n’existent pas, ils représenteront effectivement un danger majeur pour toute la population. Qu’on en juge ! La police débarque chez vous un matin, pour vous arrêter, parce qu’ils pensent que vous êtes un autonome. Pour vous défendre, vous dites : “Mais non, enfin, je ne suis pas un autonome !” –––– “Ah Ah ! répondra l’inspecteur : vous venez de passer aux aveux ! Car c’est justement à ça qu’on vous reconnaît : les autonomes sont ceux qui disent qu’ils ne le sont pas !” –––– Grâce à la finesse d’analyses comme celles d’Isabelle Mandraud et Caroline Monnot, il devient presque légitime d’arrêter toute la population, puisque :

soit vous dites que vous êtes un autonome, donc vous revendiquez que vous l’êtes.

soit vous dites que nous n’êtes pas un autonome, donc c’est bien la preuve que vous l’êtes.

La police et les médias viennent de découvrir (certes avec 2700 ans de retard), tous les usages répressifs que l’on pouvait faire du célèbre paradoxe du menteur (parfois attribué à Épiménide le Crétois : “Un homme disait qu’il était en train de mentir. Ce que l’homme disait est-il vrai ou faux ?”)

“Les “totos” sont loin d’être d’accord sur tout.”
À un tel degré de performance, le travail de terrorisme journalistique pourrait s’arrêter. Mais nous n’en sommes pourtant qu’au tout début. Faute d’essayer de comprendre qui sont ces autonomes qui n’existent pas, on va désormais prouver aux braves lecteurs du Monde pourquoi ils n’existent pas –––– ou plutôt, prouver que l’on a conscience au moins de ne pas savoir de quoi l’on parle :

« Tous les casseurs ne sont pas des autonomes et tous les autonomes ne sont pas des casseurs, mais certains le revendiquent (...) Les autonomes, les “totos”, sont loin d’être d’accord sur tout et de former un ensemble homogène. Cette nébuleuse compterait un millier de personnes en France. Impossible de les rattacher à une organisation structurée, de type parti ou syndicat, c’est une forme qu’ils rejettent. Difficile de les situer : ils haïssent la droite, la gauche et méprisent l’extrême gauche, ils refusent le label "ultragauche" qui pourrait leur correspondre le mieux. »

Mais pour définir une chose, pour conclure à la choséité de ce dont on parle, il faut trouver un point nécessairement commun à tous les objets que l’on classe dans un même ensemble. Quel est donc le point commun de nos autonomes ? Merveilleux syllogisme de nos journalistes : le point commun des autonomes, c’est qu’ils n’ont pas de point commun ! Ce qui donne, en quelques lignes, une liste d’attributs que l’on peut s’amuser à dresser ainsi :

Les autonomes ne sont pas des casseurs.

Les casseurs ne sont pas des autonomes.

Les autonomes ne forment pas un ensemble, on ne peut les rattacher à aucune caractéristique précise.

On ne saurait non plus les rattacher à un quelconque discours politique précis.

Mais alors, au juste, de qui et de quoi nous parle-t-on ? Patience ! Un début de réponse se trouve dans le paragraphe qui suit :

« La plupart des autonomes sont jeunes, très souvent étudiants. “Ils étaient lycéens en 2006 au moment du mouvement contre le CPE, puis, en 2007, lors de la LRU, ce qui a favorisé une radicalité”, souligne Jean-François Chazerans, professeur de philosophie au lycée Victor-Hugo de Poitiers et animateur d’un collectif antirépression, qui a pu observer dans sa ville le parcours de quelques-uns de ses élèves. »

Stupéfiante découverte : cette mouvance qui menace l’ordre public en France, ce serait donc les élèves de Jean-François Chazerans, prof de philo dans un lycée de Poitiers ? Sérieusement ? S’il en faut aussi peu pour menacer les bases de la république qu’une année d’initiation en Terminale aux textes les plus simplissimes de Platon, Descartes, Rousseau, Sartre et Freud, on est saisi d’effroi devant les pieds d’argile de ladite république...

Bref, les autonomes ne sont pas structurés, nous a-t-on dit plus haut. C’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît. Ils ne sont pas structurés et ils n’ont pas un discours politique facile à identifier. Mais, à présent, l’article fait un virage à 180 degrés, et on lit avec étonnement :

« Ceux-là se sont structurés pendant les années Sarkozy, d’abord contre un ministre de l’intérieur honni, puis contre le même, devenu président de la République, qui, pour eux, incarne plus que d’autres l’ordre policier. Dans les jours qui ont suivi son élection, plusieurs voitures ont été incendiées, dont l’une devant le Fouquet’s, le restaurant où le chef de l’État avait fêté sa victoire... “La clique au pouvoir est en train de foutre en l’air tout ce qui peut faire encore la matière d’une existence digne d’être vécue”, justifie Barnabé. “Tant que la droite sera au pouvoir, ça ne peut que monter”, juge de son côté Sébastien Schifres, doctorant en sciences politiques et militant. »

Mais alors, ils sont donc structurés ? Et leur discours politique est identifiable (ils n’aiment pas Sarkozy !) –––– le lecteur est un peu perdu, et ce n’est pas la déclaration de Sébastien Schifres qui va le rassurer : “ça ne peut que monter” — ah bon ? ça ne peut que monter, mais quoi, ça ?

Pour rédiger un communiqué, ils se mettent à trente.”

Quelques éclaircissements vont pourtant nous être donnés. Si l’on ne comprend rien à cet article, à ces autonomes, à qui ils sont, à ce qu’ils font, à ce qu’ils pensent... c’est peut-être tout simplement lié à leur méthode de travail. En effet, la teneur assez hermétique de leurs revendications trouve peut-être son origine dans la façon dont ils écrivent leurs communiqués :

« Le père d’un militant autonome de Montreuil confirme : “La rhétorique est très importante. Pour rédiger un communiqué, ils se mettent à trente. Et puis ils votent.” »

Ici, tout s’éclaire –––– en une phrase, les journalistes ont trahi l’identité de leurs autonomes. Relisez bien : “Pour rédiger un communiqué, ils se mettent à trente.” La clé de l’énigme ne vous saute pas aux yeux ? Le chiffre 30, cela ne vous dit rien ? Réfléchissez...

Mais enfin, 30, c’est le nombre moyen d’élèves dans une classe de lycée ! J’avais donc mille fois raison de supposer que ces dangereux terroristes étaient bel et bien les élèves de Monsieur Chazerans, prof de philo dans un lycée de Poitiers !

Chazerans ou pas, essayez tout de même d’écrire un communiqué à trente. Si vous arrivez encore à faire entendre un discours cohérent, vous êtes assurément assez doué pour renverser le vieux monde. Ensuite, votez votre texte (mais votez sur quoi ? Le contenu du communiqué ? Mais alors, cela veut dire qu’on le rédige à nouveau –––– c’est peut-être cette procédure compliquée qui explique que Le Monde n’ait pas pu se procurer un seul communiqué pour étayer son enquête...)

“Une forme d’encerclement des villes par les campagnes.”

« A sa façon, Tarnac est un autre îlot. C’est une ferme - et non un squat - en zone rurale, comme il en existe dans les Cévennes et en Ariège, où l’on s’écarte de la société marchande en faisant de l’autoproduction. “Une forme d’encerclement des villes par les campagnes”, s’amuse un ancien mao qui les fréquente. Une “utopie pirate”, une de ces “zones d’autonomie temporaire” échappant aux “arpenteurs de l’État”, comme le théorisait Hakim Bey, très lu à la fin des années 1990 dans le milieu. »

S’il est surprenant de lire que les campagnes de France ne sont désormais plus sous l’autorité de l’État, il est amusant d’apprendre que le militantisme radical consiste aujourd’hui à encercler les villes par les campagnes. Car, jusqu’à preuve du contraire, toutes les villes du monde ayant toujours été encerclées par des campagnes (à l’exception de quelques rares exemples de campagnes encerclées par les villes –––– à savoir les jardins publics !), on se demande pourquoi l’insurrection tarde tant à venir.

Cela étant dit, que les fermiers et tous ceux qui vivent à la campagne pardonnent au Monde, les voici transformés par nos journalistes apprentis-sorciers en pirates, corsaires, flibustiers écumeurs des réseaux de subversion rhizomique ! Mais enfin, nous aurons au moins appris quelque chose, le concept de "Zone Autonome Temporaire", qui intriguait nombre d’esprits rationnels pour la bonne raison qu’il ne signifiait rien de précis, vient de nous être expliqué avec précision, les T.A.Z, ce sont en fait les Zones de revitalisation rurale, ces ensembles de communes reconnues comme fragiles et bénéficiant à ce titre d’aides fiscales ! [1]

“Le collectif n’en pense rien.”
Ici, il faut marquer une pause et se demander : par quelles méthodes, sans doute fort élaborées, par quelles techniques d’infiltration et d’investigation dont elles doivent avoir le secret, Isabelle Mandraud et Caroline Monnot ont pu se procurer autant d’informations sensibles ? Nos journalistes du Monde lèvent un coin de voile :

« On demande à discuter avec un autonome, il vient rarement seul. A Poitiers, après deux mois de négociations et plusieurs intermédiaires, Le Monde en rencontrera six autour d’une table, après qu’ils ont débattu entre eux du principe du rendez-vous. A une question sur la signification de tags, la réponse fusera : “Le collectif n’en pense rien.” »

Ce qui a du donner, concrètement, quelque chose comme ça :

— Allô, je suis bien chez les autonomes ?

— Non, nous n’existons pas.

— Ah ! parfait, c’est bien vous que je cherchais ! Nous voudrions faire une enquête sur vous pour le journal Le Monde...

— Attendez, je dois consulter mes 29 collègues et demander à mon ancien prof de philo ce qu’il en pense et je vous rappelle, d’accord ?

Deux mois plus tard :

— Allô ? Oui, c’est nous les autonomes, euh... vous nous aviez téléphoné il y a deux mois pour faire une enquête...

— Ah, euh... ah oui, ça y est ! Alors vous êtes d’accord pour répondre à nos questions ?

— Non, nous acceptons de vous rencontrer mais nous ne répondrons pas à vos questions. Nos conditions sont les suivantes — et pas d’embrouilles, sinon on disparaitra dans la nature sans laisser de traces — donc on veut...

— Quoi ? Un hélicoptère ? –––– des armes ? –––– de l’argent ?

— Euh, non, le collectif veut qu’on discute autour d’une table. Vous entendez, pas d’embrouilles, hein ? Pas de canapé, pas de bar, pas de resto, pas de pique-nique, on exige d’être assis autour d’une table !

— Bon... bon... c’est louche de s’asseoir à une table pour une interview, mais enfin, puisque ce sont vos conditions, on accepte.

Bref, après cette rencontre si difficilement négociée, les journalistes repartiront avec des précieuses révélations pour alimenter leur article. Notamment :

« Les “insurrectionnalistes” mettent l’accent sur la théorie du chaos et les vertus de l’émeute. “Moi, je vis là-dedans, dans l’insurrection permanente”, explique Pascal qui était, entre autres, présent à Poitiers et à Strasbourg. “Nous, ce qu’on veut, c’est qu’il y ait un mouvement unitaire, que les gens viennent et que cela débouche sur une révolte.” »

Ici, une explication s’impose pour les non-scientifiques. En effet, nous venons d’apprendre que les insurrectionnalistes (ceux qui disaient plus haut collectivement qu’ils “ne pensaient rien”) ont du goût pour la théorie du chaos. Tout le monde n’étant pas familier avec cette complexe théorie physique, nous nous permettons de renvoyer nos lecteurs vers l’article de Wikipédia sur le sujet [2]. Après s’être dégrossi, notre lecteur se demandera sans doute quel est le rapport entre la théorie du chaos et les vertus de l’émeute ? Cela reste un mystère cabalistique dont on trouvera peut-être la clé dans une formule hébraïque ou latine :

« A l’intérieur de ces deux grandes familles, certains sont plutôt “lutte de classes”, d’autres plutôt “autonomie désirante”. Des nuances difficiles à saisir pour le non-initié. (...) Le tag latin “Onmnia sunt communia” (“Tout est commun”) remarqué sur le baptistère de Poitiers, entraîne ce commentaire amusé d’un autonome : “C’est forcément un tiqqunien pour écrire un truc comme ça !” La citation est érudite : elle se réfère à... Thomas Müntzer, un dissident luthérien qui guida sous cette bannière la révolte des paysans allemands au XVIe siècle. »

Astrophysiciens, latinistes, philosophes... ces autonomes sont des génies prodigieusement doués. Des intelligences supérieures. C’est peut-être ce qui leur permet de faire de telles actions-commando dignes des meilleurs services secrets, et de disparaitre ensuite dans la nature sans laisser de traces (alors que quiconque a un peu fréquenté les anarchistes savent qu’ils seraient relativement mal à l’aise dans ce genre d’opération militaire. Et ils risqueraient de laisser des traces : papier à cigarettes OCB, autocollants ou tracts...). C’est sans doute leur grande polyvalence dans les exercices de haut-vol scientifiques qui explique que nos autonomes n’ont pas besoin de beaucoup se préparer pour leurs opérations coup-de-poing :

« Il y a un minimum de préparation lors de certaines manifestations. Mais il n’y a pas de concertation globale : “Ça, c’est un fantasme de flic.” “T’apprends que tel groupe va bouger, bon, tu te dis qu’il va y avoir du monde, mais on ne sait jamais ce que font les autres, raconte-t-il. Chacun vient avec son truc, on prévient ou pas.” Son truc ? Du matériel, tels que des fumigènes, des cocktails, des barres, que chacun a pris soin de disposer à l’avance dans des caches le long de l’itinéraire prévu. “Il sert, ou pas. Ça dépend de l’ambiance. Il y a un côté adrénaline. C’est politique, mais il faut être honnête, on y trouve un certain charme.” Pascal a fait du Black Bloc, qui est une technique et non un groupe constitué de manière permanente comme souvent on le pense. “C’est appropriable par tout le monde”, souligne Barnabé, militant parisien. (...) Depuis Poitiers, où elle a été vivement critiquée, la police est à l’affût du moindre événement qui pourrait donner lieu à des actions d’éclat des autonomes. A ce titre, elle a porté une grande attention à la manifestation anticarcérale qui devait être organisée dimanche 8 novembre à Paris. »

Prêtez une attention toute particulière au paragraphe ci-dessus. Nous allons enfin savoir qui sont les autonomes, comment ils communiquent entre eux, comment ils se donnent des rendez-vous, se renseignent pour s’équiper, etc. Tous ceux qui s’intéressent à l’espionnage connaissent la fameuse technique dite “boîte aux lettres morte” : il s’agit d’un emplacement permettant à des agents secrets d’échanger des messages ou des objets sans avoir besoin de se rencontrer physiquement. Eh bien, voici dévoilé où se trouve la boîte aux lettres morte des autonomes : c’est tout simplement la « une » du quotidien Le Monde ! Qu’est-ce qu’ils sont forts, ces services secrets autonomes : ils ont infiltré les colonnes du plus grand quotidien de France. Ils y font passer en douce leurs messages (rendez-vous à la manif anticarcérale organisée demain dimanche 8 novembre à Paris ; apportez le matériel — des fumigènes, des cocktails, des barres —, chacun amène son truc, ça servira ou pas, mais n’oubliez pas de bien planquer votre matos dans des caches le long de l’itinéraire prévu. C’est appropriable par tout le monde : les nouveaux-venus sont invités à participer à la fiesta ! il va y avoir de l’adrénaline !)

Vraiment, avec des autonomes services secrets aussi farceurs, on n’a pas fini de s’amuser, et l’on se dit que finalement, cette société de surveillance et de criminalisation a tout de même ses bons côtés.

Arsène Lupin

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