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Séisme, tsunami et menace nucléaire Tout est sous contrôle

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18032011

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Séisme, tsunami et menace nucléaire Tout est sous contrôle Empty Séisme, tsunami et menace nucléaire Tout est sous contrôle






mardi 15 mars 2011, par Hervé Le Crosnier

Alors que les secours continuent de risquer leur vie autour de la centrale de Fukushima, alors que les ouvriers et ingénieurs sur place ont déjà reçu des doses de radiations qui mettent leur avenir en danger et viennent d’abandonner le terrain, alors que les deux derniers réacteurs de la centrale, pourtant à l’arrêt, semblent prêts à rejoindre ceux dont le cœur a commencé à fondre, il est déjà temps de se poser quelques questions sur le fonctionnement de l’information et de la communication mondiale.

La « communication de crise » est un art difficile : comment éviter de paniquer les populations, tout en respectant l’exigence de vérité ? Comment anticiper suffisamment pour comprendre le fil des événements, tout en se référant aux faits établis ? Enfin, comment mesurer l’impact de l’information sur les récepteurs situés en dehors de la zone de crise ? Les secteurs industriels à l’origine de la crise craignent évidemment un impact durable de ce type d’accident.

A écouter les médias ces derniers jours, une première question vient à l’esprit : pourquoi la dénégation est-elle le modèle standard de l’information de crise ?

Dès ce vendredi 11 mars, par exemple, alors même que tournaient en boucle sur les écrans les terribles images du tsunami, cette langue furieuse de mer noire se dressant au dessus des villes, des habitations, balayant tout sur son passage, emportant véhicules et maisons, malaxant toutes les constructions comme des fétus de paille, les « commentaires » avaient besoin de « chiffrer » l’événement. Les images montraient l’engloutissement des efforts des humains par les forces de la nature... mais la voix n’évoquait que quelques dizaines de morts. Impossible à croire : il y a sous nos yeux bien des centaines de voitures, trains, bateaux devenus jouets des éléments. Cette disjonction entre ce que nous dit d’évidence le simple constat, le fruit de l’expérience du spectateur, et le côté lénifiant du discours doit nous inciter à réfléchir. Donnons-nous le soin de nous informer à des personnes qui auraient à ce point quitté le monde des réalités observables pour se réfugier dans la langue de bois ? Rappelons-nous que cette sous-estimation est un phénomène à répétition, que l’on a déjà connu pour le nombre de victimes du tsunami de l’Océan Indien (plus de 250 000 morts) ou le tremblement de terre d’Haïti (plus de 300 000 morts). Sans parler évidemment des « inquiétudes » pour les Français présents sur les lieux, chiffrage dérisoire (en nombre cumulé, c’est pour chaque famille touchée que cela importe, pas comme information « nationale ») en regard des humains, en l’occurrence japonais, victimes de la catastrophe. Pourtant, une fois annoncé, le premier « chiffre » va devenir une ancre à l’aune de laquelle vont se mesurer les évolutions. Ainsi, cinq jours après, le « bilan officiel » était-il toujours de 3 373 morts (site du Monde.fr, mardi 15 mars, 14 h 05). On appréciera la précision, qui, comme on le sait depuis Jules Verne, est une manière littéraire de donner un semblant de réalité à une fiction.


Eric Besson sur TF1
« Lorsqu’ils se sont aperçus que sur le réacteur numéro 1 la pression était trop grande, ils ont fait volontairement exploser le bâtiment pour libérer de la vapeur faiblement radioactive ; donc, ils ont fait ce qu’ils devaient faire sur le bâtiment numéro 1. » TF1, dimanche 13 mars

La suite est à l’avenant. Tout était en germe dans cette terrible dénégation. C’est donc depuis cinq jours, alors que l’on recherche les survivants parmi les décombres et que l’on multiplie les découvertes morbides, alors que l’on parle de villes entières emportées, que le discours sur la « crise nucléaire » qui vient ponctuer l’épisode se rédige sur le mode mineur. Il s’agit d’euphémiser en permanence, de mettre en balance chaque information, chaque évidence portée par les images. Nous sommes plongés dans un discours à double détente : susciter l’attente (c’est bon pour l’audimat) et parler des résultats de l’heure précédente (quand la situation était « sous contrôle »). Et se réfugier derrière le discours des officiels, partant du principe qu’il est de la responsabilité des pouvoirs publics de gérer le discours de crise, afin de rassurer les populations, d’éviter les paniques, et de maintenir la Bourse (dont nul n’omet dans la circonstance de relever les hoquets).

Pourtant, toutes celles et tous ceux qui voulaient avoir une idée de la situation pouvaient dès vendredi soir (heure française) regarder les sites d’information des Etats-Unis et lire les analyses de spécialistes, à l’image de l’interview prémonitoire de Kevin Kamps publiée par The Institute for Public Accuracy et reprise rapidement par Joshua Holland, rédacteur du réseau d’information Alternet. Il y était dès ce moment-là clairement expliqué qu’avec les ruptures du courant électrique, la circulation des liquides de refroidissement de la centrale ne fonctionnait plus, et que les groupes électrogènes de secours étaient eux aussi en panne en raison du tsunami. Pas besoin d’être devin, avec cette information entre les mains, pour savoir que la menace était réelle. D’ailleurs, dès ce moment-là, la secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, a fait envoyer des fluides de refroidissement.

Sur place va débuter un combat dramatique pour éviter la fusion. Songeons un instant au personnel des centrales : ils (elles) savent que leurs chances de s’en sortir sont devenues faibles, mais ils (elles) vont rester assumer leur mission : il faut confiner l’événement, limiter les dégâts, sauver ce qui reste au Japon, leurs familles, leurs proches, leur pays... et plus encore. Le SMS rendu public d’un travailleur demandant à sa famille de partir et leur disant adieu est le meilleur résumé de la situation.

Et comparons avec le « discours officiel » repris par les médias. Là encore, nous assistons dans les cinq jours à un hiatus énorme entre ce qui est dit et ce qui est fait. Dans la pratique, on instaure une zone d’évacuation, dont le diamètre va d’ailleurs grandir au fil du temps. On distribue de l’iode, on prépare les systèmes de mesure de la radioactivité... Dans le discours, nous aurons deux antiennes qui reviennent en permanence : « les doses reçues ne sont pas dangereuses pour les populations » et « on ne peut pas comparer avec Tchernobyl ». Sous une forme ou sous une autre, « experts », décideurs politiques et économiques et journalistes spécialisés vont s’efforcer de relayer ce message. Pour des raisons de court terme (au Japon notamment), mais surtout d’intérêts biens compris (éviter que l’accident n’ait des conséquences sur la filière en France et dans le monde). L’information qui va être délivrée ne sera jamais une image du réel impitoyable qui se met en place, mais une volonté permanente de « rassurer », au prix de tous les petits arrangements avec la réalité.

Mais peut-on rassurer avec des mensonges ? Les découvertes de Freud et de la psychanalyse sur l’impact du « secret » ne vaudraient-elle pas sur la scène des catastrophes ? Pire encore, comment convaincre un peuple qui connaît les conséquences des irradiations sur le long terme (les ibakushas, survivants d’Hiroshima, malades durant des années) avec des discours lénifiants ? Et pourtant, les discours des dirigeants japonais, repris par nos médias hexagonaux, ont oscillé en permanence entre le paternalisme et l’aveu que la situation n’est plus sous contrôle, entre la litote et l’appel aux institutions internationales.

Quant à la comparaison avec Tchernobyl, essayons de mesurer ce qu’elle représente. L’explosion de la centrale ukrainienne, l’éjection dans la stratosphère du nuage radioactif, et les retombées sur un continent entier serait-elle la seule forme de la catastrophe nucléaire ? Dès lors, tant que l’explosion n’aurait pas eu lieu, il n’y aurait pas de catastrophe nucléaire, comme l’affirmait sans rire samedi Eric Besson, ministre français de l’industrie. Ou cette déclaration hallucinante d’Anne Lauvergeon, présidente d’Areva et à ce titre en responsabilité sur la filière nucléaire : « Je crois qu’on va éviter la catastrophe nucléaire. »

Pendant ce temps, l’accident grimpe régulièrement sur l’échelle de l’International Nuclear and Radiological Event Scale (INES), d’une position 4, signe d’une situation « maîtrisée » et d’un relâchement de matière radioactive important mais limité à l’échelle locale, à la position 6, accident grave... tout près du maximum 7, accordé à Tchernobyl. Pendant ce temps, nous voyons, sur des vidéos diffusées en direct, des explosions dans la centrale. L’un après l’autre, les bâtiments sont soufflés en nuages, qui à chaque fois ne sont pas le grand champignon qui seul serait signe de catastrophe. On nous parle de l’enceinte de confinement comme du dernier rempart, et nous devons être convaincus qu’elle tient encore et tiendra toujours. Là encore, le fossé entre le discours et les faits laisse pantois.

Mais réfléchissons à cette focalisation sur « l’explosion ». Il s’agit d’un double mouvement médiatique : l’attente garde le spectateur en haleine, et les médias, tout comme leurs spectateurs, croient toujours que le monde est un film hollywoodien, avec happy end obligatoire. Mais il s’agit aussi de masquer la réalité de la situation de catastrophe telle qu’elle est déjà en place. Car même si l’expulsion de matière radioactive sur une large distance est évitée — ce qui semble de moins en moins probable au moment où j’écris ces lignes, car les ingénieurs viennent de quitter leur poste compte tenu de l’intensité de la radioactivité —, les matières radioactives sont déjà propulsées sur une large zone. Tokyo, avec ses 35 millions d’habitants, connaît une augmentation rapide de la radioactivité. Alors même que le gouvernement japonais se veut rassurant envers les populations, lundi 14, le porte-avion américain Ronald Reagan, pourtant situé à 150 km, se déplace pour éviter un nuage radioactif. Car le maintien, quand il était encore possible, de la température du cœur passait par des relâchements volontaires ou explosifs de vapeurs chargées de radionucléides, ce qui est signe de catastrophe, avec à l’évidence des conséquences, sur la santé humaine, l’agriculture, l’alimentation...

Cela n’empêchait pas les « experts » de l’Organisation mondiale de la santé, cette même institution qui voyait dans la grippe H1N1 une menace pour la planète, de déclarer : « D’après ce que l’on sait pour l’instant sur les niveaux de radioactivité, le risque de santé publique est minime pour le Japon. » On est alors le lundi 14 mars, et c’est repris dans une dépêche AFP de 18 h. Gregory Hartl, porte-parole de l’OMS, ajoute sans rire : « Cela veut dire que si quelqu’un est touché, les risques ne sont pas très grands. »

Devant la naïveté tant des experts patentés que des médias, nous sommes en droit de soulever quelques questions essentielles pour la société qui émergera de cette catastrophe en cours.

La première concerne la notion de conflit d’intérêt. Habituellement, cette notion désigne des individus devenus experts sur des sujets pour lesquels ils (elles) sont par ailleurs économiquement concernés. Mais dans la situation actuelle, la mansuétude médiatique et politique envers l’industrie nucléaire, la minimisation de la catastrophe, la langue de bois des cinq premiers jours (car gageons que cela va changer radicalement maintenant que la situation est clairement hors contrôle) sont les signes d’une connivence bien plus large, qui touche des secteurs industriels et politiques entiers. Dans cette connivence qui écrase les citoyens de la morgue du savoir élitiste, tout en refusant la confrontation avec d’autres spécialistes qui ne partagent pas le projet des industries concernées, c’est en miroir le signe de la faillite du système techno-industriel à satisfaire les besoins essentiels des populations et à leur assurer paix et sécurité.

La seconde a trait au statut de « protecteur de la nation » (pour ne pas dire « petit père des peuples ») que se donnent nos édiles politiques. La stratégie du secret, qui consiste à considérer que les populations ne peuvent pas comprendre et gérer les situations de crise, et que seules les hautes sphères vont disposer des informations et mener une politique de « communication » rassurante, voire lénifiante, va-t-elle toucher à sa fin ? Et comment les acteurs des médias vont-ils se comporter dans les jours qui viennent, et surtout lors de la prochaine crise majeure ? Les frémissements qui font que les médias peuvent oser reconstruire le fil des discours, dénégations et autres manipulations des décideurs, à l’image de cet article du Monde — « Japon : comment le discours du gouvernement français a évolué » — vont-ils continuer ?



Terminons en admirant la façon dont on suppute dorénavant sur l’imminence de la pluie, sur le sens du vent, sur la force des vagues pour déterminer les risques encourus par les populations du Japon (et des pays de la zone Pacifique). Comme des augures de l’Antiquité, la société techno-médiatique en est réduite à espérer des signes du ciel pour conjurer le sort... Si l’humanité dispose de plus de connaissances, il est clair qu’elle n’a pas beaucoup plus de sagesse.

http://blog.mondediplo.net/2011-03-15-Tout-est-sous-controle
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Donald11

Message Mar 5 Juil 2011 - 19:32 par Donald11

Franz a écrit:Est-ce que la somme des petits complots fait les grands complots ? Peut-être.
Meme s'il m'arrive d'employer le mot "complot" pour faire raler quelques vieux maquisards, je lui prefere celui de "connivence" matinee d'une meme ideologie et d'un profond degout pour la populace. Un complot, c'est dirige contre quelques-uns afin de les supprimer. Tous ceux qui partagent cette "connivence" (de pouvoirs et de fric) ne peuvent se permettre de supprimer la populace qui leur est bien utile par ailleurs (ah ! leurs bonnes Philippines, c'est d'un chic ...).
On voit ici que les Japonais appliquent les mêmes méthodes qu'en France. Où l'on apprend ici qu'une fois de plus on nous a menti sur la quantité des retombées de Fukushima.
Tout comme le grand Charles avec ses essais nucleaires dans le pacifique a l'epoque. Par contre, et contrairement a ce qui se passait dans un passe pas si lointain, tous ces gros menteurs sont a la merci d'un "Fukushima", tout comme la populace, car les petits atomes radioactifs n'auront pas la discretion de s'arreter a la porte de leurs palaces, pas plus qu'ils ne feront le tour de leurs jardinets ou poussent leurs cultures bio ...
Amicalement
JJ

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Message Mar 5 Juil 2011 - 18:47 par Invité

Est-ce que la somme des petits complots fait les grands complots ? Peut-être. On voit ici que les Japonais appliquent les mêmes méthodes qu'en France. Où l'on apprend ici qu'une fois de plus on nous a menti sur la quantité des retombées de Fukushima.

Amicalement
Franz

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Donald11

Message Mar 5 Juil 2011 - 17:38 par Donald11

Franz a écrit:Quelle lucidité ! Où l'on mesure l'ampleur du mensonge.
Amicalement
Franz
Salut Franz alias Francois (ou l'inverse).
Le mensonge, c'est comme le complot permanent, meme ici on a bien du mal a y adherer ... Et pourtant ...
Gerboise bleue, ca te rappelle quelque chose ?
C'etait ici meme ... et ca date du grandissime Charles ...
Le sang contamine .... plus proche de nous, avec Fabius ...
L'ARC et Crozemarie ...
La vache folle ....
Servier et le Mediator ...
Amicalement.
JJ

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Message Mar 5 Juil 2011 - 17:07 par Invité

Quelle lucidité ! Où l'on mesure l'ampleur du mensonge.

Amicalement
Franz

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Donald11

Message Mar 5 Juil 2011 - 10:03 par Donald11

Ryuichi Hirokawa a tout vu à Fukushima

Le 4 juillet 2011 à 18h30

LE MONDE BOUGE - En septembre 1982, ses photos des massacres de Sabra et Chatila font le tour du monde. Le 13 mars 2011, bravant les interdits, Ryuichi Hirokawa est l'un des premiers journalistes à se rendre sur les lieux de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Itinéraire d'un photographe pacifiste devenu reporter de guerre, en colère contre l'horreur et le mensonge.

Séisme, tsunami et menace nucléaire Tout est sous contrôle Ryuich10
Ryuichi Hirokawa dans les locaux du Days Japan, le mensuel qu'il a fondé en 2004. Photo : Jérémie Souteyrat.

« Tous les voyants étaient dans le rouge. Dans la zone de Futaba, les aiguilles du compteur Geiger que j'emporte avec moi depuis l'époque de Tchernobyl indiquaient des niveaux de radioactivité que je n'avais encore jamais vus, même dans les zones les plus irradiées ! Or il y avait des tas de gens dans les rues ; des familles avec des enfants venus récupérer des vêtements, des objets ou de quoi se nourrir. C'était surréaliste. Après avoir évacué les habitants, les autorités les avaient laissés revenir, en affirmant qu'il n'y avait plus rien à craindre. Alors j'ai posé mon appareil photo et j'ai crié à tous ceux que je croisais de remonter tout de suite dans leurs voitures et de filer le plus loin possible... »

Le 13 mars 2011 au matin, deux jours à peine après le tremblement de terre et le tsunami, Ryuichi Hirokawa fait partie des tout premiers journalistes à entrer dans Futaba, la ville la plus proche de la centrale nucléaire de Fukushima, trois kilomètres à peine. Familier des catastrophes nucléaires, le photographe japonais, qui a déjà couvert Tchernobyl et Three Mile Island, a tout de suite flairé la gravité de la situation. Et contrairement à ses confrères des chaînes télé et des grands quotidiens nippons, ce vétéran du métier n'est pas du genre à attendre la permission pour se rendre sur place.

“Aujourd'hui, les télés et les quotidiens japonais ne forment plus des journalistes mais de bons et loyaux employés.”
Ryuichi Hirokawa

« Sous prétexte d'observer les règles de sécurité, les journalistes japonais n'ont pas fait leur boulot. Pendant longtemps, ils n'ont même pas osé pénétrer dans le périmètre autorisé aux habitants, ils sont restés bien à l'extérieur. Aujourd'hui, les télés et les quotidiens japonais ne forment plus des journalistes mais de bons et loyaux employés. Les jeunes gens ardents et motivés font peur et passent rarement le cap des entretiens d'embauche. Les administratifs ont pris le pouvoir et ne veulent rien qui puisse indisposer les annonceurs. Evidemment, on n'empêche pas les journalistes d'enquêter, mais s'ils sont jugés trop sensibles, leurs sujets ont peu de chances d'être publiés ou diffusés. » Ryuichi Hirokawa, 67 ans, parle posément, d'une voix douce, même lorsqu'il se dit « très en colère » contre le gouvernement et les médias japonais. On sent pourtant chez lui une détermination puissante, monolithique – comme celle qui émane de ces blocs de pierre noirs et polis que les Japonais posent à l'entrée de leurs villages.

De toute évidence, l'investigation n'est effectivement pas la spécialité des grands médias nippons : ces lourdes machines ne mobilisent leurs énormes moyens et leurs armées de journalistes que lorsque les « affaires » sont déjà bien lancées. Pour allumer la mèche, il y a presque toujours ce que l'on nomme ici les « mini commi », littéralement des « petits médias », une nébuleuse de blogs, de journaux locaux et de journalistes free lance capables de mener des enquêtes au long cours. De petits tirages, mais une réactivité et une liberté de ton étonnantes au pays du consensus.

“Il faut montrer que la guerre est sale, les catastrophes inhumaines, et qu'au milieu de tout cela, les gens souffrent, meurent.”

De cette ébullition émergent quelques titres, comme l'hebdomadaire contestataire Kinyobi, ou encore le magazine créé et dirigé par Ryuichi Hirokawa, Days Japan. Lancé en 2004, ce mensuel est un ovni dans la presse nationale. Le magazine s'est donné pour mission de montrer aussi bien ce qui magnifie la dignité humaine et le respect de la nature, que ce qui lui porte gravement atteinte. Dédié aux reportages, Days Japan est sur tous les « fronts » de la planète, partout où ça va mal : conflits, catastrophes, épidémies, drames sociaux, sort des réfugiés, des laissés-pour-compte... Avec ses textes concis et délibérément factuels, le journal fait la part belle aux images, avec des photos fortes... et parfois insoutenables. « La puissance d'une scène ou d'un visage ne doit jamais primer sur les circonstances dans lesquelles les photographies ont été prises. Je fais extrêmement attention au contexte ; en revanche, lorsque je suis sûr de leur provenance, je n'hésite jamais à publier des images choquantes. Il faut montrer que la guerre est sale, les catastrophes inhumaines, et qu'au milieu de tout cela, les gens souffrent, meurent. Tout ce qui banalise les conflits ou leur donne une dimension héroïque est à proscrire. »

Séisme, tsunami et menace nucléaire Tout est sous contrôle Ryuich11
Le photographe en mars 2011 à Futaba, à 3 kilomètrs de Fukushima.
Armé de son compteur Geiger, et alarmé par les niveaux de radioactivité,
il crie aux habitants de s'enfuir. Photo : Ryuchi Hirokawa.

Tiré à vingt-cinq mille exemplaires, distribué dans certaines librairies spécialisées, Days Japan ne touche pas un large public ; mais ses lecteurs, des universitaires, des étudiants et des Japonais cosmopolites, lui sont très attachés. L'année passée, alors que le journal menaçait de déposer son bilan, ils se sont mobilisés pour le soutenir financièrement. « Aujourd'hui, tout va bien », assure Hirokawa dans la grande pièce encombrée qui lui sert à la fois de bureau et de salle de rédaction. Son éternelle baseball cap noire vissée sur la tête, le photographe balaie du regard les deux écrans d'ordinateur, les bibliothèques qui débordent, les photos en vrac et l'antique compteur Geiger qui l'entourent. Une petite dizaine de collaborateurs s'affairent, invisibles, dans une autre pièce.

Installé dans une petite rue bruyante et commerçante de Meidaimae, un quartier étudiant de l'ouest de Tokyo, Days Japan, à l'évidence, ne vit pas sur un grand train. Cela ne semble pas freiner Hirokawa, qui multiplie les initiatives en créant un prix international de la photo de presse, ou en mettant sur Internet – en japonais et en anglais – des versions numériques de son magazine. Hirokawa s'enorgueillit que son journal soit fréquemment brandi à la Diète (le parlement nippon) par des députés qui interpellent le gouvernement. Certains numéros comme ceux consacrés aux malades japonais du sida ou bien, en août 2007, à l'affaire des « femmes de réconfort » (ces civiles enrôlées de force pendant les guerres dans les bordels ambulants des armées en campagne) ont eu un retentissement énorme dans l'archipel et au-delà. « L'argent n'est pas une fin en soi. Ici, il sert surtout à rémunérer correctement les photojournalistes, à leur permettre de poursuivre leurs activités. Les photographes ont de moins en moins de débouchés dans les grands médias et, sur Internet, ils sont très mal payés. C'est aussi pour cela que j'ai créé ce journal. Les gens ne se rendent pas compte à quel point ce métier est important ; une seule photo, pourtant, peut changer le cours de l'histoire. »

En quarante ans de carrière, Hirokawa a lui-même réalisé quelques-unes de ces images-clés. En septembre 1982, dans les camps de Sabra et Chatila, où il est le premier journaliste étranger à pénétrer et découvrir les corps massacrés de centaines de Palestiniens. Ses photos de l'horreur font le tour du monde, lui valent plusieurs récompenses et une solide reconnaissance. Sa présence au Liban en pleine offensive de Tsahal ne doit rien au hasard. Hirokawa entretient avec Israël une relation forte et singulière, qui remonte aux années 1960. A l'université Waseda, à Tokyo, il participe alors activement aux manifestations et aux émeutes étudiantes. Le jeune homme, qui vient de lire Les Chemins de l'utopie, de Martin Buber, part en Israël à la recherche de la société idéale, passe trois ans dans différents kibboutz, apprend l'hébreu... et rencontre sa première épouse, une Israélienne d'origine française avec laquelle il aura deux enfants. « Je suis arrivé juste avant la guerre des Six-Jours et j'ai partagé l'immense liesse qui a accompagné la victoire contre les Arabes. Mais dans les jours qui ont suivi, je me suis posé des questions. Cette flambée de nationalisme et surtout le peu de cas qui était fait des victimes de l'autre camp me laissaient songeur. Et puis, j'ai découvert que les ruines dont personne ne voulait me parler dans le kibboutz étaient celles d'un ancien village palestinien évacué de force et rasé en 1948. »

“Les Etats qui provoquent des atrocités ont toujours tendance à minimiser, à dissimuler. Il appartient aux journalistes de les mettre devant leurs responsabilités.”

Dès lors, l'étudiant japonais se rapproche du Matzpen, le parti d'extrême gauche israélien qui conteste la politique d'occupation et de colonisation. Hirokawa se met à recueillir les témoignages des populations déplacées ; un énorme travail de collecte qui nourrira plusieurs ouvrages ainsi que le monumental Nakba, 1948, un coffret de trente DVD consacré à la question palestinienne, sorti en 2008. L'homme, qui se défend d'avoir la moindre sympathie pour le Hamas, n'a pourtant pas bonne presse en Israël. « Quand j'ai critiqué la politique du gouvernement, on m'a accusé d'être antisémite, ce qui est injuste et malhonnête. Israël est mon université, ma patrie intellectuelle, c'est là où j'ai vraiment commencé à réfléchir, où je me suis trouvé. J'y aime l'esprit des gens, leur diversité tant culturelle que religieuse. En revanche, j'ai horreur des colons et de leur mentalité. Je suis né à Tianjin, en Chine, en 1943, mon père était un colon japonais. Alors je sais pertinemment ce que le colonialisme induit comme pensées et comportements déviants, tordus... La domination d'un pays par un autre finit invariablement par la haine et l'autodestruction de l'occupant comme de l'occupé. »

Pacifiste devenu reporter de guerre, Hirokawa suit tous les conflits majeurs au Moyen-Orient (Liban, intifadas, Irak, Afghanistan), en franc-tireur et avec le même leitmotiv. « Les guerres modernes mettent aux prises des superpuissances et des populations civiles. Les faits d'armes ne m'intéressent pas ; moi je vais voir ceux que la guerre transforme en victimes, les enfants, les réfugiés, les blessés... Je tiens à montrer ce qu'il y a derrière le terme bien commode de “dégât collatéral”. Les Etats qui provoquent ces atrocités ont toujours tendance à minimiser, à dissimuler. Il appartient aux journalistes de les mettre devant leurs responsabilités. »

“Il est impossible de faire ce métier en restant extérieur. Même si je ne peux pas aider tous les enfants, cela vaut toujours mieux que de rester les bras croisés.”

Mission, devoir, rigueur, voilà pour l'esprit. La lettre, en revanche, est tout autre. Au fil des années, Hirokawa perd sa distance devant la souffrance des autres. De plus en plus souvent, il pose son appareil et réagit davantage en secouriste qu'en photographe. Il fonde des associations pour aider les orphelins palestiniens et les enfants malades de Tchernobyl, en adopte plusieurs et trouve des familles japonaises pour financer leur éducation et leurs soins médicaux. « Il est impossible de faire ce métier en restant extérieur. Pour moi, les deux activités ne sont pas incompatibles, souvent même l'une nourrit l'autre. Et puis, même si je ne peux pas aider tous les enfants, même si ce n'est pas grand-chose, cela vaut toujours mieux que de rester les bras croisés ou se contenter de photographier des morts. »

Fukushima est son nouveau combat. Il ne cesse de faire des allers-retours, vient d'y consacrer un brûlot (Centrales nucléaires : un marché violent et sans fin) et multiplie les prises de parole publiques pour tancer l'immobilisme des autorités et leur gestion calamiteuse de la crise. Sur le terrain, il travaille avec la Criirad (organisme de recherche sur l'énergie nucléaire, français et indépendant) à l'installation de centres de mesure de la radioactivité destinés aux habitants de la région de Fukushima. Il lève aussi des fonds pour assainir les cours de récréation et les terrains de jeu ; par crainte de la contamination, les élèves doivent en effet rester confinés dans leurs classes... « Nous sommes bien obligés de faire ce que le gouvernement n'a toujours pas fait. » Quand on évoque sa santé, Hirokawa hausse les épaules : « Vous savez, la peur n'évite pas le danger, je suis allé plus de cinquante fois à Tchernobyl, j'ai 67 ans, à mon âge, radiations ou pas, j'ai toutes les chances de développer une maladie dans les années qui viennent, alors... »

Stéphane Jarno
Télérama n° 3207
Remerciements à Miho Matsunuma.

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Donald11

Message Dim 17 Avr 2011 - 21:45 par Donald11

Cet article ne fait guere que confirmer ce que j'affirmais recemment avec mon train lance a grande vitesse en sifflant contre le mur ... Le gag, avec le risque nucleaire, c'est que nul ne pourra y echapper, pauvres ou riches.
Et je le redis encore, plus vite ces salauds de bipedes auront quitte definitivement cette planete, plus longtemps elle pourra survivre paisiblement.

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brusyl

Message Dim 17 Avr 2011 - 11:23 par brusyl

Bon état de lieux de la maison Japon. L'intérêt de cet article est qu'il donne de nombreux liens vers les analyses les plus lucides


Fukushima, plus jamais ça !

Finalement, l’autorité nucléaire s’est décidée, devant l’évidence, à classer Fukushima au niveau 7, le niveau le plus élevé, (accident majeur) mettant la catastrophe au même rang que celle de Tchernobyl.

Pour nombre de japonais, le parti démocrate japonais a manifestement retardé l’annonce du reclassement du niveau de gravité, passant de 6 à 7, afin d’attendre la fin d’élections locales. lien

La Chine voisine s’énerve logiquement et accuse le Japon d’avoir trop tardé à admettre la gravité de l’accident. lien

Il y aura donc « un avant » et « un après » Fukushima et la peur nucléaire pourrait bientôt s'étendre au-delà du Japon tant les nouvelles sont alarmantes.

Des traces de strontium ont été découvertes dans le sol et dans les plantes, apportant la preuve que la fusion du cœur du réacteur était bel et bien en cours.

Le strontium est un élément radioactif produit par la fission nucléaire. Lien

Monique Sene, Physicienne cofondatrice du GSIEN, (lien) que je me suis permis de joindre affirme « le strontium accompagne le césium et se déplace moins, mais la présence de ces radioéléments signe une fusion du cœur et pas seulement des fissures de gaines. D’ailleurs les explosions hydrogène provenaient probablement de la réaction zirconium-eau qui est très exothermique et donc fait monter la température permettant d’atteindre la fusion du cœur »

Une confirmation de cette fusion totale a été donnée par l’agence Reuter qui la tient d’un élu républicain, Edward Markey : « le noyau du réacteur nucléaire de Fukushima au Japon est entré en fusion et à traversé la cuve du réacteur (…) j’ai été informé par la CNR (commission de règlementation nucléaire) que le noyau a tellement chauffé qu’une partie de celui-ci à probablement fondu dans la cuve du réacteur (…) (le corium) se dirige vers le fond de la structure de confinement, impliquant que le dommage est encore pire qu’on ne le pensait (…) il brûle ensuite de manière incontrôlée à travers la fondation en béton » lien

Le risque est maintenant qu’une fois le béton « traversé », ce corium rencontre de l’eau, et comment ne la rencontrerait-il pas, vu les quantités d’eau douce, et d’eau de mer déversées depuis un mois sur les réacteurs. lien

Bernard Laponche, physicien, nous donne dans cette vidéo une explication claire de l’accident.

Sur ce lien, un exposé de la situation actuelle.

A Tchernobyl, un extrait du rapport « officiel » explique : « Le 8ème jour, le corium à fondu à travers le bouclier biologique inférieur et s’est écoulé sur le sol. Cette redistribution du corium aurait intensifié les rejets de radionucléides pendant la dernière phase de la période active ». lien

Mais alors qu’à Tchernobyl, les produits radioactifs relâchés étaient entre autres du césium 137 dont la période ou « demie vie » est de 30 ans, à Fukushima, il y a aussi du plutonium 239 dont la période est de 24 000 ans.

Or, une dose de l’ordre d’un microgramme de plutonium suffit à tuer (lien) et à Fukushima, il y en a plusieurs centaines de kilos. lien

Comme si ça ne suffisait pas, un nouveau problème vient de surgir. Il concerne la piscine n°4 de laquelle se dégage une radioactivité 100 000 fois supérieure à la normale prouvant des réactions de fission

Or on découvre aujourd’hui que dans cette piscine, outre le combustible usagé, il y a aussi 204 barres de combustible neuf, et ce serait l’injection d’eau chargée en radioactivité qui aurait déclenché la fission.

Un drone a été envoyé sur place le 14 avril pour étudier l’extraction de ces barres « neuves », mais les niveaux très élevés de radioactivité rendent l’opération « très difficile ». lien

D’autre part, la zone d’exclusion vient d’être enfin élargie aux 30 kilomètres alors que d’autres experts pensent qu’il serait sage de l’élargir à un rayon de 80 à 100 km. lien

D’ailleurs, le 30 mars, de forts taux de radioactivité avaient été découverts à 40 km du site nucléaire : les experts de l’AIEA ont mesuré un niveau de 2 méga becquerels par mètre carré dans le village de Litate. lien

Mais n’est-il pas déjà trop tard pour l’évacuation des japonais menacés ? lien

Les japonais chassés de chez eux ont un mois pour trouver une solution (lien) et ils ne sont pas acceptés dans les centres d’accueil s’ils sont contaminés. lien

Une dépêche de l’AFP nous apprend qu’un japonais de 102 ans a préféré se donner la mort plutôt que de quitter sa maison, et qu’à Tokyo les japonais achètent volontairement des légumes radioactifs par solidarité avec les rescapés de la catastrophe. lien

Akira Kurosawa, dans son film de 1990 « Rêves » avait eu une vision prémonitoire du cauchemar qui pourrait se produire bientôt. lien

La prise de conscience tardive du danger du nucléaire semble s’accélérer, puisqu’au Japon, un projet de réacteur nucléaire qui devait rentrer en service en 2019 vient d’être gelé. lien

Ailleurs, dans le monde, il semble que les consciences se soient enfin réveillées.

Micheline Calmy-Rey, présidente de la Suisse, à l’issue d’entretiens qu’elle a eu avec Heinz Fischer, le président Autrichien, affirme que son pays envisage sérieusement de sortir du nucléaire, réfléchissant aux différents scénarios possibles.

D’autre part, sans attendre les expertises qui vont être menées par l’Union Européenne, la Suisse a déjà effectué des tests complets de sécurité sur ses 5 centrales nationales. lien

En France, « un coup de froid » est redouté par les acteurs de la filière nucléaire française et ses 100 000 employés.

Un employé d’EDF, ancien formateur, à déclaré « c’est la métaphore du tigre dans la maison. Pour rassurer vos amis, et les convaincre de venir diner chez vous, vous l’enfermez à double tour dans une pièce sans fenêtre, vous montrez la pièce aux visiteurs et tous vos systèmes de sécurité. Avec le temps, ça marche : vous en oubliez presque que vous vivez à côté d’un fauve. Mais quoique vous fassiez, l’animal est là, derrière le mur. Et à Fukushima, le tigre a fini par s’échapper ».

Il continue : « ce qui me mine, c’est de lire dans le journal un scénario catastrophe qui n’était jamais censé se produire…ce qui se passe au Japon, la fusion simultanée, peut-être, de 3 réacteurs, c’est un cas de figure que nous n’avons jamais travaillé en simulateur (…) ça ne devait pas arriver » lien

Serait-on rentré dans le « temps du doute » ?

Jacques Attali réclame un branle bas de combat et demande que, devant le danger qui menace la planète, tous les moyens mondiaux soient mis en place pour tenter de sauver ce qui peut encore l’’être, et affirme « il n’est plus temps de s’interroger sur le droit ou le devoir d’ingérence. Mais d’agir »

Jean-Marie Pelt, le célèbre botaniste à déclaré avec lucidité : « avec le nucléaire, les hommes se sont pris pour des dieux ».

A Strasbourg, c’est une première, le conseil municipal vient de prendre une décision historique à la quasi unanimité (une abstention) : UMP, PS, Centre, Verts ont voté le 12 mars la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.

Une pétition a été lancée pour cette fermeture et on peut la signer sur ce lien.

Par contre Sarközy, tout en s’engageant à fermer les centrales nucléaires défaillantes, refuse de les faire expertiser par des équipes de contrôle internationales. lien

En réalité, le gouvernement espère que dans 6 mois, l’émotion sera retombée, et André-Paul Lacoste, président de l’ASN (autorité de sureté nucléaire) a d’ores et déjà annoncé qu’aucune centrale ne serait arrêtée. lien

Pourtant l’EPR semble avoir du plomb dans l’aile, puisque l’ASN envisage un audit pour le site de Flamanville, en cours de construction dans la Manche, avant d’autoriser la reprise des travaux. Lacoste précise « il s’agit de réfléchir à ne pas bâtir telle ou telle partie de la centrale qui serait ensuite appelée à être modifiée pour améliorer la sûreté ».

On comprend entre les lignes qu’il reconnait que l’EPR n’a pas plus été étudié que les 58 autres réacteurs français afin de résister à un enchainement de catastrophes naturelles. lien

Toujours en France, la centrale de Chinon vient d’être épinglée par l’ASN pour manque de rigueur, et elle demande à EDF de prendre des mesures fortes pour corriger les dysfonctionnements.

Nicolas Forray, délégué territorial de l’ASN à déclaré « la situation technique de Chinon (…) en fait l’une des centrales les plus mal gérées du parc EDF ». lien

Eric Besson, jamais à l’abri d’une gaffe, droit dans ses bottes, a annoncé que le groupe informatique français Bull allait fournir au Japon un supercalculateur destiné à la recherche sur la fusion nucléaire contrôlée. lien

Il est probable que les japonais aient pour l’instant d’autres préoccupations :

Depuis qu’ils ont modifié les doses acceptables pour les travailleurs du nucléaire japonais, passant de 100 à 250 milli sieverts, les sociétés intérimaires japonaises peinent à trouver des candidats pour se rendre sur le chantier de Fukushima, ceux-ci ayant compris que les risques de cancers sont encore plus grands. lien

La pétition lancée le 18 mars pour un référendum pour sortir du nucléaire est toujours à signer sur ce lien.

Certains envisagent des solutions radicales, comme celle de bombarder purement et simplement les réacteurs « afin de limiter les risques d’un scénario apocalyptique ». lien

Le pompon revient à Wolfgang Weiss, président du conseil « scientifique » des Nations Unies qui a déclaré sans rougir « L’accident de Fukushima n’est pas dramatique, il n’y aura pas d’impact grave sur la santé ». lien

Nous voila rassurés, car comme dit mon vieil ami africain :

« Il vaut mieux arriver en retard dans ce monde qu’en avance dans l’autre »



http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/fukushima-plus-jamais-ca-92391

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Donald11

Message Sam 19 Mar 2011 - 12:52 par Donald11

Mister Cyril a écrit:Euh pour cent ans??? Tu as de l'ambition mon canard...ou tu comptes nous inviter tous???
Non de l'espoir !!!
Promis, je t'enverrai un carton d'invitation ...

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Mister Cyril

Message Ven 18 Mar 2011 - 16:17 par Mister Cyril

Donald11 a écrit:Meme la guerre civile en Lybie est sous controle onusien !!!
Je me demande si je ne vais pas creuser un blockhaus dans mon jardin, et le remplir de vivres pour cent ans ...

Euh pour cent ans??? Tu as de l'ambition mon canard...ou tu comptes nous inviter tous???

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Donald11

Message Ven 18 Mar 2011 - 11:41 par Donald11

Meme la guerre civile en Lybie est sous controle onusien !!!
Je me demande si je ne vais pas creuser un blockhaus dans mon jardin, et le remplir de vivres pour cent ans ...

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