Viva Zapata
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27032011
Viva Zapata
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Tout ce que nous avons fait, c'est donner une gâchette à l'espoir
Il n’y a pas de quoi lutter. Le socialisme est mort. Vivent le conformisme et la réforme et la modernité et le capitalisme et les et cetera cruels qui s’ensuivent et s’y ajoutent. Le vice-roi et les seigneurs féodaux dansent et rient, euphoriques, dans leurs palais et résidences. Leur joie déconcerte quelques-uns des rares penseurs indépendants qui vivent dans les parages. Incapables de comprendre, ils se laissent aller au désespoir et battent leur coulpe. C’est vrai, à quoi bon lutter ? Le rapport de forces est défavorable. Ce n’est pas le moment... Il faut attendre encore... Peut-être des années... Gare aux aventuriers. Soyons raisonnables. Que rien ne bouge dans les campagnes et dans les villes, que tout se perpétue. Le socialisme est mort. Vive le capital. La radio, la presse et la télévision le proclament, quelques anciens socialistes le répètent, qui sont revenus à la raison et se sont repentis.
Mais tous n’écoutent pas les voix du désespoir et du conformisme. Tous ne se laissent pas glisser sur le toboggan du découragement. La plupart, les millions, continuent de ne pas écouter la voix du puissant, et les indécis ne peuvent pas entendre, assourdis qu’ils sont par les sanglots et le sang qui, mort et misère, leur hurlent à l’oreille. Mais quand ils ont un moment de repos, parce que cela se produit encore, ils écoutent une autre voix, pas celle qui vient du haut, mais celle que porte le vent d’en bas et qui naît dans le cœur indien des montagnes, celle qui leur parle de justice et de liberté, celle qui leur parle du socialisme, celle qui leur parle d’espoir... le seul espoir ici-bas. Et les plus anciens parmi nos anciens racontent qu’un certain Zapata s’était levé au nom des siens et que sa voix chantait plus qu’elle ne criait "Terre et liberté !". Et ces anciens disent qu’il n’est pas mort, que Zapata doit revenir. Et les plus anciens parmi nos anciens racontent que le vent, la pluie et le soleil disent au paysan quand il doit labourer, quand il doit semer et quand il doit récolter. Et ils racontent que l’espoir aussi se sème et se récolte. Et ces anciens disent que le vent, la pluie et le soleil se mettent à parler d’une façon nouvelle à la terre, que tant de misère ne peut pas continuer à donner cette moisson de mort, qu’elle doit commencer à donner une moisson de révolte. Ainsi parlent les anciens. Les puissants n’écoutent pas, ils ne peuvent pas entendre, assourdis qu’ils sont par le hurlement abrutissant des empires à l’oreille. "Zapata" insiste le vent, celui d’en bas, le nôtre.
Forêt Lacandone, août 1992.
Sous-commandant insurgé Marcos.
Tout ce que nous avons fait, c'est donner une gâchette à l'espoir
Il n’y a pas de quoi lutter. Le socialisme est mort. Vivent le conformisme et la réforme et la modernité et le capitalisme et les et cetera cruels qui s’ensuivent et s’y ajoutent. Le vice-roi et les seigneurs féodaux dansent et rient, euphoriques, dans leurs palais et résidences. Leur joie déconcerte quelques-uns des rares penseurs indépendants qui vivent dans les parages. Incapables de comprendre, ils se laissent aller au désespoir et battent leur coulpe. C’est vrai, à quoi bon lutter ? Le rapport de forces est défavorable. Ce n’est pas le moment... Il faut attendre encore... Peut-être des années... Gare aux aventuriers. Soyons raisonnables. Que rien ne bouge dans les campagnes et dans les villes, que tout se perpétue. Le socialisme est mort. Vive le capital. La radio, la presse et la télévision le proclament, quelques anciens socialistes le répètent, qui sont revenus à la raison et se sont repentis.
Mais tous n’écoutent pas les voix du désespoir et du conformisme. Tous ne se laissent pas glisser sur le toboggan du découragement. La plupart, les millions, continuent de ne pas écouter la voix du puissant, et les indécis ne peuvent pas entendre, assourdis qu’ils sont par les sanglots et le sang qui, mort et misère, leur hurlent à l’oreille. Mais quand ils ont un moment de repos, parce que cela se produit encore, ils écoutent une autre voix, pas celle qui vient du haut, mais celle que porte le vent d’en bas et qui naît dans le cœur indien des montagnes, celle qui leur parle de justice et de liberté, celle qui leur parle du socialisme, celle qui leur parle d’espoir... le seul espoir ici-bas. Et les plus anciens parmi nos anciens racontent qu’un certain Zapata s’était levé au nom des siens et que sa voix chantait plus qu’elle ne criait "Terre et liberté !". Et ces anciens disent qu’il n’est pas mort, que Zapata doit revenir. Et les plus anciens parmi nos anciens racontent que le vent, la pluie et le soleil disent au paysan quand il doit labourer, quand il doit semer et quand il doit récolter. Et ils racontent que l’espoir aussi se sème et se récolte. Et ces anciens disent que le vent, la pluie et le soleil se mettent à parler d’une façon nouvelle à la terre, que tant de misère ne peut pas continuer à donner cette moisson de mort, qu’elle doit commencer à donner une moisson de révolte. Ainsi parlent les anciens. Les puissants n’écoutent pas, ils ne peuvent pas entendre, assourdis qu’ils sont par le hurlement abrutissant des empires à l’oreille. "Zapata" insiste le vent, celui d’en bas, le nôtre.
Forêt Lacandone, août 1992.
Sous-commandant insurgé Marcos.
country skinner- Admin
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Date d'inscription : 17/07/2008
Viva Zapata :: Commentaires
C'est vieux déjà, la révolte du Chiapas au début des nineties, et ca tient toujours, avec autogestion, délégués révocables, controle par le peuple de l'éducation, la santé, la justice. Alters peut être, mais surtout insurgés armés contre un pouvoir étatique dévoué à une oligarchie, ca me les rend plus que sympathiques à mes yeux...
joli texte... un souffle d'espérance dans un monde désenchanté...
Ya basta !
Hmmm country tu vas chercher tes références chez les altermondialistes formés à la théologie de la libération ?
Ya basta !
Hmmm country tu vas chercher tes références chez les altermondialistes formés à la théologie de la libération ?
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