Le Modernisme, qui se veut donc panacée de l’existence de l’homme ne se différencie guere de ce que ses apôtres prétendaient combattre : l’obscurantisme et l’archaïsme. Basé donc sur trois concepts qui n’ont finalement d’autres fondements que les jugements de valeurs de ses créateurs, le Modernisme, qui domine notre monde contemporain à peu prêt partout sur la planète n’a par ailleurs brillé que par sa capacité de nuisance ou destruction. Des civilisations, par les catastrophes sociales et culturelles, en Chine, en Amérique du sud ou en Afrique (du nord au sud), la nature, entre les animaux en voie d’extinction, la déforestation, la pollution des eaux, les hommes, par le règne de la violence, les guerres les plus meurtrières, sans plus aucune limite ni géographique (l’Angleterre qui attaque la Chine) ni morales (la victoire à tout prix), le règne du cynisme. Le modernisme pense que la fin justifie les moyens, que seul compte l’objectif, au mépris de tout le reste. Le cynisme est ainsi généralisé, l’indifférence vis-à-vis des pires catastrophes qui touchent les autres, souvent causé par autrui, le monde du modernisme ne reconnait que le rapport de force. C’est votre capacité de nuisance qui fait la respectabilité d’un groupe ou d’un homme, l’usage de la force et la peur que ça engendre à autrui, ou encore la gravité des bouleversements (souvent synonyme de catastrophe) rend admirable.

S’il est reconnu un Hitler ou un Staline, comme des horribles criminels, nous sommes toujours frileux quand à d’autres personnes, croisant ici et là des « Certes mais, Mao est aussi le fondateur de la Chine moderne ». Et encore, l’on remettra en cause le qualificatif de « criminel » pour Staline si Poutine le réclame (les Russes ont élu Staline « plus grand héros russe de tout les temps » lors d’un sondage). Le modernisme juge sur la quantité des bouleversements, pas sur la qualité de vie, des créations culturelles. La modernité, le progrès et l’efficacité sensé nous sortir des injustices, des violences, de l’oppression n’a en fait que troquer les injustices engendrés par certaines traditions anciennes pour ses propres injustices et malheurs. Sauf que l’injustice et les malheurs causés par le Modernisme ne sont pas le fait des destructions du traditionnel ou du culturel par le moderne et le progrès, mais la faute des hommes, de leur tendance à toujours se plaindre, râler et agir de façon irrationnel. Les bons humains étant ceux qui se crachent dans les veines et qui, après avoir vue leurs cultures tués, dénigrés et détruites, acceptent de travailler dur, tout le temps pour à peine un bol de riz.

De même pour le rationalisme, les penseurs et théoriciens raisonnants n’ont pas été capable de proposer autre chose qu’un autre dogme, reproduisant dans le fond ce qu’ils connaissaient en Europe et prétendaient combattre : le dogmatisme chrétien, aussi bien la chape de plomb catholique que protestante. Et, de même que l’Eglise a toujours raison, ne laissant plus à Galilée que le choix de se renier car découverte non conforme à ce qu’en dit la Bible. Le rationalisme engendrant ainsi d’abord le capitalisme, le marchand n’est-il pas plus utile au pays qu’un noble ? Aujourd’hui, les fils des uns dansent avec les filles des autres dans le « bal des débutantes ». Le rationalisme, panacée de l’humanité pour ses adeptes, doit être apporté aux peuples sauvages, inférieurs, qui respectent les animaux et acceptent de vivre avec la paix de l’esprit, la forêt florissante et les sagesses classiques comme luxe. Et l’on voit ces peuples rationnalisés sombrer dans la folie, guerres, génocides, libéralisme le plus destructeur. Les convertis au rationalisme occidental, toujours imposé à coup de canons ou de cuirassier, organisent d’authentiques « reformes de la culture », dont le but n’est pas spécialement l’abolition des injustices notamment, mais le remplacement d’une façon de vivre son existence par une autre, jugé supérieur.

C’est ainsi, Mao ou Pol Pot, ou encore Deng Xiao Ping et ses successeurs, construisant barrages des trois gorges, catastrophe écologique « mais exploit technologique », les buildings éclairés au néon à Shanghai, les larges avenues commerçantes avec de larges vitrines et vastes boutiques, remplaçant les quartiers populaires, les Hutong, les gigantesques hôtels… ne sont finalement que des Totems, illustrant un culte de la destruction (de ce qui existait avant) et de son remplacement par ce en quoi le maître croit et impose. Et ainsi, l’humanité ne se libère pas, mais au contraire, devient l’esclave d’un autre maître, le « Système » (prend plusieurs formes : le parti, l’état, le système économique) qui lui, a les moyens de le contrôler, le surveiller et le réprimer, là ou il était possible d’échapper à Dieu (ou Allah, tant que le regard des autres ne vous attrape pas). Plus pervers encore, serviteur de ses pulsions égoïstes et de ses plaisirs de façon irresponsable. Le Moderniste joue sur nos faiblesses et les entretient et par voie de conséquence, nous affaiblit. C’est bien là une idéologie de domination, un dogme de rapport de force.

Peche ici ....