Un sujet écolo!
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06112009
Un sujet écolo!
RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE : NE PAS CÉDER À L’ILLUSION TECHNOLOGIQUE
jeudi 5 novembre 2009
La seule réponse du néolibéralisme à ceux qui s’inquiètent de sa capacité à détruire le monde c’est que le marché nous sauvera de la faillite et la technologie de la technique. Toujours plus vite vers l’abîme. Cette fuite en avant montre, s’il en était besoin, un véritable autisme technocratique.
On assure, depuis quarante ans, que la science trouvera une solution aux problèmes des déchets nucléaires. Il en est de même avec le réchauffement.
Pour esquiver une réduction massive des émissions de carbone et la fin d’un mode de production ravageur, pour nier la nécessité d’un changement radical de civilisation, le technocapitalisme propose des solutions financières et technologiques qui seraient autant de problèmes nouveaux.
Le nucléaire est donné pour une énergie « propre », alors que les déchets radioactifs sont une grave source de contamination et que cette technologie menace l’humanité tout entière par la prolifération d’armes et le risque d’accidents apocalyptiques. Par ailleurs, l’uranium n’est pas inépuisable.
Les agrocarburants, solution miracle ces dernières années, ont eu pour principal effet d’augmenter l’utilisation de pesticides, le recours au « génie génétique », la déforestation, et, en remplissant les réservoirs des riches avec la nourriture des pauvres, la misère.
L’exploitation des sables bitumineux, actuellement en vogue, qui consiste à séparer certains sables des matières fossiles auxquels ils sont mêlés, met en œuvre des procédés complexes, qui polluent d’immenses quantités d’eau, consomment plus d’énergie qu’ils n’en produisent, et détruisent les territoires de populations indigènes.
Les « puits de carbone » ne sont que le nom idéologique des plantations d’arbres. Compenser seulement les immenses surfaces défrichées à chaque minute impliquerait de reboiser immédiatement toute la Terre, et pour un résultat douteux, car pendant sa croissance, un arbre rejette plus de carbone qu’il n’en absorbe.
La séquestration du carbone en sous-sol, qui ressemble furieusement à l’enfouissement des déchets nucléaires, aboutirait à creuser sous nos pieds un monde épouvantable. Et pour quel résultat, puisque les capacités de stockage resteront nécessairement limitées alors que la fringale de pétrole, elle, semble insatiable ?
Augmenter l’efficacité énergétique de la production électrique et industrielle, valoriser les déchets, contribuerait certainement à une réduction de la consommation, mais bien insuffisante, et à condition que la capacité du capitalisme d’exploiter ce potentiel ne soit pas limitée par la demande solvable.
Il convient d’ajouter à ces fausses solutions les trouvailles plus ou moins farfelues comme couvrir le ciel de miroirs pour renvoyer la chaleur vers l’univers, jeter de la limaille de fer dans les océans pour piéger le carbone, et celles que les Géo Trouvetout nous proposeront demain pour faire croire que la solution aux problèmes du monde est d’abord une affaire technique.
Pour le capitalisme productiviste, sauver le climat équivaut à la quadrature du cercle. La confiance insensée en un avenir technologique radieux dépasse l’illusion et s’apparente à une croyance. Pour éviter le pire scenario climatique, il appartient décidément à d’autres forces de proposer des solutions rationnelles, écologiquement efficaces et socialement justes.
Armand Farrachi
jeudi 5 novembre 2009
La seule réponse du néolibéralisme à ceux qui s’inquiètent de sa capacité à détruire le monde c’est que le marché nous sauvera de la faillite et la technologie de la technique. Toujours plus vite vers l’abîme. Cette fuite en avant montre, s’il en était besoin, un véritable autisme technocratique.
On assure, depuis quarante ans, que la science trouvera une solution aux problèmes des déchets nucléaires. Il en est de même avec le réchauffement.
Pour esquiver une réduction massive des émissions de carbone et la fin d’un mode de production ravageur, pour nier la nécessité d’un changement radical de civilisation, le technocapitalisme propose des solutions financières et technologiques qui seraient autant de problèmes nouveaux.
Le nucléaire est donné pour une énergie « propre », alors que les déchets radioactifs sont une grave source de contamination et que cette technologie menace l’humanité tout entière par la prolifération d’armes et le risque d’accidents apocalyptiques. Par ailleurs, l’uranium n’est pas inépuisable.
Les agrocarburants, solution miracle ces dernières années, ont eu pour principal effet d’augmenter l’utilisation de pesticides, le recours au « génie génétique », la déforestation, et, en remplissant les réservoirs des riches avec la nourriture des pauvres, la misère.
L’exploitation des sables bitumineux, actuellement en vogue, qui consiste à séparer certains sables des matières fossiles auxquels ils sont mêlés, met en œuvre des procédés complexes, qui polluent d’immenses quantités d’eau, consomment plus d’énergie qu’ils n’en produisent, et détruisent les territoires de populations indigènes.
Les « puits de carbone » ne sont que le nom idéologique des plantations d’arbres. Compenser seulement les immenses surfaces défrichées à chaque minute impliquerait de reboiser immédiatement toute la Terre, et pour un résultat douteux, car pendant sa croissance, un arbre rejette plus de carbone qu’il n’en absorbe.
La séquestration du carbone en sous-sol, qui ressemble furieusement à l’enfouissement des déchets nucléaires, aboutirait à creuser sous nos pieds un monde épouvantable. Et pour quel résultat, puisque les capacités de stockage resteront nécessairement limitées alors que la fringale de pétrole, elle, semble insatiable ?
Augmenter l’efficacité énergétique de la production électrique et industrielle, valoriser les déchets, contribuerait certainement à une réduction de la consommation, mais bien insuffisante, et à condition que la capacité du capitalisme d’exploiter ce potentiel ne soit pas limitée par la demande solvable.
Il convient d’ajouter à ces fausses solutions les trouvailles plus ou moins farfelues comme couvrir le ciel de miroirs pour renvoyer la chaleur vers l’univers, jeter de la limaille de fer dans les océans pour piéger le carbone, et celles que les Géo Trouvetout nous proposeront demain pour faire croire que la solution aux problèmes du monde est d’abord une affaire technique.
Pour le capitalisme productiviste, sauver le climat équivaut à la quadrature du cercle. La confiance insensée en un avenir technologique radieux dépasse l’illusion et s’apparente à une croyance. Pour éviter le pire scenario climatique, il appartient décidément à d’autres forces de proposer des solutions rationnelles, écologiquement efficaces et socialement justes.
Armand Farrachi
Mister Cyril- Nombre de messages : 2391
Date d'inscription : 15/08/2008
Localisation : Région parisienne
Un sujet écolo! :: Commentaires
Re: Un sujet écolo!
ce mot bobo à la mode
ce mot est pourtant bien ancien car il date d'à peu près les années 50...voir un certain Ellul et un certain Charboneau, voir aussi le MIT....
NPC les décroissants et les écolos, qui sont pour moi les bobos (encore que ce mot représente plus une façon de vivre qu'une pensée) et pour lesquels je rejoins tout à fait ton analyse....
Cela me fait plaisir de voir que nous partageons le même recul sur la société technicienne marxiste....
1-J'ai pas attendu ce mot bobo à la mode pour savoir qu'on était dans un système d'exploitation de l'Homme et des resources de le Terre qui allait un moment ou un autre trouver des limites quantitatives et qualitatives;
2-Une des critiques que j'ai toujours formulé par rapport aux analyses marxistes vise directement la "foi" envers la technologie et la science comme forces libératrices...
Par contre ça m'a toujours marré de voir ces mêmes bobos urbains expliquer l'Ecologie et l'aménagement du territoire (vrai débat) à l'intérieur de leur 200 km2...ils lèvent souvent de vrais problèmes mais se comportent comme des khmers verts; Dernière info le pédagogiste Meyrieu qui me sort des trous de nez sera tête de liste des écolos en Rhônes-Alpes, je me marre exactement le type de mec qui croit toujours détenir la vérité même si son oeuvre comme les IUFM ou le pédagogisme qui a amplifié les inégalités était toujours montrée en exemple (aussi con et buté qu'un Allègre!).
Voilà, voilà, bizz vertes!
2-Une des critiques que j'ai toujours formulé par rapport aux analyses marxistes vise directement la "foi" envers la technologie et la science comme forces libératrices...
Par contre ça m'a toujours marré de voir ces mêmes bobos urbains expliquer l'Ecologie et l'aménagement du territoire (vrai débat) à l'intérieur de leur 200 km2...ils lèvent souvent de vrais problèmes mais se comportent comme des khmers verts; Dernière info le pédagogiste Meyrieu qui me sort des trous de nez sera tête de liste des écolos en Rhônes-Alpes, je me marre exactement le type de mec qui croit toujours détenir la vérité même si son oeuvre comme les IUFM ou le pédagogisme qui a amplifié les inégalités était toujours montrée en exemple (aussi con et buté qu'un Allègre!).
Voilà, voilà, bizz vertes!
tout doucettement mais sûrement notre mister arrive à la décroissance...
Comme quoi, il ne faut jamais désespérer de rien...
bon week-end mister !
PS : dès que j'ai un moment (j'espère demain) je m'occupe des smileys : j'ai déjà effacé les croix et crois-moi ce n'était pas une petite affaire ! j'ai les smileys sur mon disque dur, il ne me reste plus qu'à les mettre un par un (eh oui mon cher, ce n'est pas une sinécure d'être administrateur !) ici.....
Comme quoi, il ne faut jamais désespérer de rien...
bon week-end mister !
PS : dès que j'ai un moment (j'espère demain) je m'occupe des smileys : j'ai déjà effacé les croix et crois-moi ce n'était pas une petite affaire ! j'ai les smileys sur mon disque dur, il ne me reste plus qu'à les mettre un par un (eh oui mon cher, ce n'est pas une sinécure d'être administrateur !) ici.....
C'est pas que c'est mon sujet préféré (même s'il est incontournable) mais disons qu'il y a dans cet article une petite ouverture discrète qui me plaît; pas d'"écologie possible" sans remise en cause du Capitalisme (et oui on se refait pas!).
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