Nous savons aujourd'hui, grâce aux prophètes nationalistes et identitaires, qu'un édifice haut de plus de 150 centimètres est un signe ostentatoire.

Dès lors, nous mesurons à quel point les fidèles serviteurs du petit potentat sont des clochers de médiocrité qui manifestent ouvertement leur indigence intellectuelle, combien les cloches sarkomaniaques sont des minarets d'imbécillité qui exposent au grand jour, à la face du monde, leur insondable crétinisme. Ils multiplient les signes ostensibles et agressifs de leur insuffisance et de leur insignifiance.



Le sinistre de l'expulsion nationale, aidé de son collègue de la flicaille, vient de faire décamper une foule inquiétante de neuf Afghans, afin que ces derniers puissent rapidement rejoindre leur doux pays natal où règnent la paix, la tranquillité et la sécurité.

C'est un signe de générosité. A ces malheureux emportés par les aléas d'une vie terrible et désespérante, on donne enfin un choix : périr sous le yatagan d'un Taliban ou sous le drone d'un Amerloque. Qu'ils ne viennent pas se plaindre !

La véritable charité est discrète. C'est pour cette raison que Judas Besson et Brice Horteflic ont fait la leur en douce.

Au fin fond de l'aéroport de Roissy, un avion étranger, dont le pilote parlait verlan et portait sa casquette à l'envers, tapi dans la nuit et protégé par une horde de poulets, a embarqué les joyeux touristes dans le plus grand secret.

Gloire et honneur aux gentils organisateurs du voyage ! C'est par pure bonté d'âme qu'ils ont caché leur altruisme agissant. Et dire que certains, sans doute mal informés, disent qu'ils en sont arrivés à avoir honte de leurs détestables manoeuvres...



Notre beau, grand et généreux pays va plus loin dans l'action humanitaire. Il réchauffe en son sein un faiblichon ministre de la défense, autre cathédrale de la jobardise, qui envisage d'envoyer sur place quelques troupes supplémentaires pour prendre soin des revenants, de leurs parents et de leurs amis. Fait-on plus noble, plus charitable, plus chrétien ?

Il est soutenu dans sa proposition par une autre andouille de haut vol. Manuel Valse est favorable à l'envoi de troufions surnuméraires en Afghanistan. Pour lui, c'est une "nécessité" car "il faut gagner la guerre pour gagner la paix". "Si vis pacem...", somme toute.

Pauvre minus ! Sans avoir rien retenu de l'histoire -dont il ignore probablement tout-, il reprend le chemin du Guy Molet qui expédiait le contingent en Algérie pour arriver immanquablement à la paix...



Après les opératifs, viennent les spéculatifs, les porteurs le la pensée unique et sclérosée de la droite sarkopathogène, les bavards de la niaiserie systémique.

Thierry Mariani, dépité godillot du Vaucluse et célèbre père des tests ADN, indique que "son estime va davantage aux jeunes Afghans qui ont fait le choix de rester dans leur pays pour le reconstruire et lutter contre les Talibans aux côtés des soldats français qu'à ceux qui le fuient".

Le pauvre demeuré exprime, sans s'en rendre compte, sa considération et son respect pour les pauvres gens qui n'ont pas les moyens de se mettre à l'abri et son mépris pour ceux qui ont assez de courage pour se protéger des malheurs de la guerre. Crétin !



Quand on dit débilité mentale, on dit frédériclefèbvrerie.

La voix de l'idiotie épaisse ne pouvait se taire. Comme son vénéré petit patron, il est atteint de logorrhée. Il ne pouvait manquer cette belle occasion de proférer une nouvelle bêtise fondamentaliste.

Il reprend donc à son compte les flatulences de son collègue Mariani, et il ajoute que les neuf renvoyés par "charter" "se sont vu refuser l'asile dans notre pays après avoir épuisé toutes les voies de recours, ce qui signifie qu'ils ne sont en rien persécutés dans leur pays et qu'ils ne sont pas des réfugiés politiques".

Pour la pauvre nouille chevelue, qui est évidemment informée de tout, les ramenés au bercail étaient chouchoutés par tous leurs compatriotes et adulés par les troupes otaniques. S'ils se sont réfugiés chez nous, ce n'est pas pour des raisons politiques, mais en fonction de considérations gastronomiques.

Abruti !



On pense à tout le mépris que Thierry Lefaibvle-Desprit et Frédéric Mariani, couple de crétins confirmés, auraient eu pour les républicains espagnols qui osaient fuir les meutes barbares de Franco au lieu de reconstruire, dans la félicité, leur pays un peu fatigué par trois ans d'une horrible guerre civile.

Ils n'auraient pas manqué de condamner durement les Hongrois -dont le papa de qui vous savez- qui, en 1956, fuyaient les bandes blindées de l'ex-URSS au lieu de prendre la truelle pour restaurer ce qu'il restait de leur patrie.



Quand on voit agir les sarkoïdomens, quand on les entend parler, on pense à ce que disait César, celui de Pagnol, à Escartefigue, capitaine du ferryboite : "Je vous vois très distinctement serrer contre votre coeur les bornes du couillonnisme et courir le plus loin possible afin d'agrandir votre domaine".



On pense aussi que, grâce à eux, la France ne va pas tarder à devenir une terre d'asiles...d'aliénés.



François Ribard
http://lemeilleursdesmondes.blogs.nouvelobs.com/archive/2009/12/17/des-clochers-de-mediocrite-des-minarets-de-stupidite.html#