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Mais où qu'elle est la reprise hein?

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24082010

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Mais où qu'elle est la reprise hein? Empty Mais où qu'elle est la reprise hein?




La reprise de l'économie américaine est-elle en train de caler ? Les économistes sont de plus en plus nombreux à évoquer ce scénario, les marchés le redoutent. Après avoir parié sur une reprise vigoureuse, les investisseurs envisagent désormais une rechute de la première économie mondiale qui emporterait avec elle l'Europe et les autres pays développés.


Reflet de cette crainte, ils cherchent à mettre leur argent à l'abri. Ils se ruent ainsi sur l'or, dont le prix dépasse 1 220 dollars l'once, mais aussi, et surtout, sur les titres de dettes souveraines. En particulier sur les emprunts des Etats qui, pensent-ils, ne feront jamais faillite. De façon un peu paradoxale, au moment où les grands pays occidentaux sont plus endettés que jamais, les bons du Trésor américains, mais aussi les titres de dettes française, allemande, japonaise ou britannique, sont plébiscités.

Conséquence, sur les marchés, le prix de ces emprunts s'envole, ce qui fait chuter les taux d'intérêt. Les bons du Trésor américain à dix ans, les OAT françaises et les Bunds allemands offrent des rémunérations inférieures à 2,6 %. Du jamais vu depuis la seconde guerre !

Les investisseurs sont prêts à accepter un rendement médiocre pour s'assurer de ne pas voir leur épargne partir en fumée. L'appétit du marché pour les titres de dettes jugés sans risque reflète aussi l'idée que l'inflation restera modérée, voire que l'environnement est déflationniste, marqué par une baisse des prix. Car l'inflation est l'ennemie des détenteurs d'obligations, dans la mesure où elle érode la valeur des coupons versés annuellement et du nominal remboursé à l'échéance.

Pour les Etats concernés, cette angoisse des marchés offre un avantage : elle leur permet de financer leurs déficits à moindre coût. Mais le défi est "de rester dans le bon wagon", signale Jean-François Robin, responsable de la stratégie obligataire chez Natixis.

Les marchés sont sélectifs. Les emprunts d'Etats jugés trop fragiles, comme ceux de la Grèce, de l'Espagne ou de l'Irlande, sont, eux, délaissés et leurs taux restent élevés. Les Etats les mieux notés savent aussi qu'au moindre dérapage de leurs déficits publics, les marchés les sanctionneront. Leur dette risquerait alors de se transformer en produit toxique, à l'image des emprunts grecs. Aussi les gouvernements multiplient-ils les mesures de rigueur censées assainir leurs finances publiques.

Surtout, l'ampleur de cette ruée sur les emprunts d'Etat - le "flight to quality", la fuite vers la qualité, comme disent les spécialistes - traduit la montée des craintes des investisseurs sur la solidité de la croissance mondiale. Pour Steen Jakobsen, économiste chez Limus Capital Partners, "le marché a changé de prophétie. Il pense maintenant que l'économie américaine est très faible et il a raison". Selon lui, la croissance aux Etats-Unis au deuxième trimestre, annoncée en première estimation à + 2,4 % en rythme annuel, sera révisée, vendredi 27 août, à moins de 1,4 %. Elle pourrait même, dit-il, redevenir négative en fin d'année. Autrement dit, le scénario d'un "double dip", d'une double récession, n'est plus improbable.

Or ce qui affecte l'Amérique rejaillit sur le reste du monde. Les investisseurs n'imaginent pas un seul instant que la croissance en zone euro, certes plus tonique que prévu au deuxième trimestre (+ 1 %), puisse garder un rythme soutenu sans le moteur américain.

Dans une économie morose, les emprunts d'Etats jugés solides et crédibles sont donc le placement idéal. A tel point que les investisseurs absorbent sans difficultés des émissions de dette pourtant colossales. Pour sortir leurs économies de la récession, les gouvernements ont dépensé des milliers de milliards de dollars, d'euros ou de yens, érigeant un véritable "mur de la dette". Selon les économistes de Natixis, les dettes cumulées des Etats-Unis, du Japon, de la zone euro et du Royaume-Uni ont gonflé de 11 233 milliards de dollars entre 2007 et 2010.

Mais l'offre a beau être surabondante, elle ne suffit pas à satisfaire toute la demande. Car il y a beaucoup, peut-être trop, d'argent à investir. Les politiques monétaires anticrise ont contribué à faire grossir le volume de liquidités en circulation. Les ménages inquiets épargnent davantage. Or, à part les dettes d'Etat, "ils n'ont rien d'autre à acheter", explique un gérant.

De fait, les autres valeurs apparaissent plus risquées. Ainsi des actions. A Londres, Paris ou New York, les indices boursiers ont gommé les maigres gains engrangés avant l'été. Le CAC 40 affiche désormais une baisse de près de 10 % depuis le début de l'année.

Ce phénomène d'aversion au risque poussé à l'extrême fait aujourd'hui planer le risque de formation d'une bulle obligataire. En outre, il est à long terme "très néfaste à la croissance", souligne Patrick Artus, responsable de la recherche économique chez Natixis. Car l'argent ainsi alloué n'est pas productif. "Il sert à financer les dépenses de l'Etat, les hausses de cotisation chômage et de nouveaux ronds-points. C'est bien mais ça ne finance pas les équipements d'entreprises", indique M. Artus.
Mister Cyril
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Mais où qu'elle est la reprise hein? :: Commentaires

Donald11

Message Jeu 7 Oct 2010 - 10:32 par Donald11

T'inquiete, ils vont bientot apprendre a utiliser ces objets et a retrouver ces pratiques avec leurs gestes d'antan desuets ....
Mais où qu'elle est la reprise hein? 32315

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Mister Cyril

Message Mer 6 Oct 2010 - 21:23 par Mister Cyril

Merci de ta brillante intervention mon canard...mais tu parles là d'objets et de pratiques que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaitre...
Mais où qu'elle est la reprise hein? 987242

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Donald11

Message Mer 6 Oct 2010 - 21:12 par Donald11

La reprise, elle est dans les chaussettes ... et l'oeuf est dans la commode, avec les aiguilles a repriser !!!

La paille ? Je ne sais plus ...

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Mister Cyril

Message Mer 6 Oct 2010 - 16:58 par Mister Cyril

Dans son rapport d'automne sur les perspectives économiques mondiales, publié mercredi 6 octobre, le Fonds monétaire international relève légèrement ses prévisions de croissance pour la zone euro, mais met en garde contre les "risques élevés" qui pèsent sur la reprise de l'économie américaine, pour laquelle il a considérablement abaissé ses prévisions.

Pour les seize pays de la zone euro, en 2010, la hausse du produit intérieur brut devrait être de 1,7 %, contre seulement 1 % prévu jusqu'ici, prédit le FMI, qui avertit toutefois que cet élan va déjà ralentir en 2011, où la croissance ne sera que de 1,5 %, légèrement mieux qu'estimé en juillet (1,3 %). "La reprise a finalement pris une certaine vigueur, mais elle devrait toujours être modérée et inégale" en Europe, souligne le FMI dans son rapport. Les différences devraient être marquées entre Etats.

CROISSANCE MODESTE POUR LA FRANCE

Ainsi, l'Allemagne, locomotive de la zone euro du fait de l'importance de ses exportations, devrait enregistrer une croissance de 3,3 % en 2010, ralentie à 2 % en 2011, en raison de la faible croissance de ses partenaires commerciaux. Les prévisions pour la France sont légèrement revues à la hausse pour 2010, et restent inchangées pour 2011 : +1,6 % en 2010 contre 1,4 % prévu, et 1,6 % pour 2011. "La croissance devrait être modérée en France, où la demande privée est affectée par un fort taux de chômage et la supression des mesures de relances" lit-on dans le rapport, qui situe le pays dans la moyenne de la zone euro.

La reprise devrait être "encore plus terne" en Italie (+1 % pour les deux années), tandis que la Grèce, l'Irlande, l'Espagne et le Portugal, qui connaissent de sévères problèmes budgétaires et de compétitivité, devraient rester à la traîne. "Etablir une dette publique soutenable reste une priorité pour de nombreuses économies européennes", souligne l'institution internationale. Pour cela, "les programmes de consolidation budgétaire menés actuellement en Europe vont dans la bonne direction", ajoute-t-elle mais "les programmes d'ajustement budgétaire à moyen terme doivent être considérablement renforcés", et "davantage pourrait être fait" en matière de réformes, des retraites ou des systèmes de santé notamment.

"RISQUES ÉLEVÉS DE DÉTÉRIORATION" DE L'ÉCONOMIE AMÉRICAINE

Parmi les pays ou groupes de pays passés en revue par le FMI, c'est pour les Etats-Unis que la révision à la baisse est la plus violente (-0,7 point pour 2010, et -0,6 pour 2011). L'optimisme dont faisait encore montre le Fonds au début de l'été pour la première économie mondiale a vécu. Alors que le chômage atteignait 9,6 % fin août, selon les derniers chiffres officiels disponibles, le Fonds estime que la croissance ne provoquera qu'une baisse de 0,1 point du taux de chômage en 2011 par rapport à 2010.

La reprise américaine entamée au début de l'été 2009 est déjà "en train de ralentir face à la dette [croissante, du pays] et au maintien des incertitudes", écrit le Fonds. "La poursuite d'une reprise lente, avec une croissance bien plus faible que lors des reprises précédentes, eu égard à la force de la récession, est le scénario le plus probable", ajoute le rapport. Mais "les risques d'une détérioration des perspectives économiques du pays restent élevés".

CERCLE VICIEUX

Jusqu'à présent, la consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance américaine, n'a pas été assez forte pour "entraîner une reprise solide et durable de l'emploi", note le Fonds, relevant également que "le niveau de l'activité immobilière reste très faible". Pour le FMI, la hausse de la consommation devrait rester poussive en 2011, du fait de la persistance d'un chômage élevé et de la volonté des ménages de se désendetter et d'épargner davantage. Ses prévisions laissent entrevoir un cercle vicieux, où faiblesse de la consommation et maintien d'un chômage élevé s'alimentent mutuellement.

De plus, estime le Fonds, le marché du logement, à l'origine de la crise, reste un facteur important de risques. "Le secteur immobilier pourrait bien rechuter et exposer au grand jour des poches de vulnérabilité dans le système bancaire", écrit-il. Le pays n'est pas à l'abri non plus d'un "risque de déflation à terme".

Compte tenu du fait que la dette de l'Etat devrait monter à environ 110 % du PIB d'ici à 2015 si rien n'est fait, le FMI estime que le gouvernement américain devra trouver le juste équilibre entre une baisse du soutien de l'Etat à l'économie qui ne soit pas de nature à menacer la reprise et une amorce de lutte contre le déficit. Pour l'instant, écrit-il, ce "juste milieu entre soutien à la reprise à court terme et crédibilité (budgétaire) à moyen terme" a été esquissé dans les grandes lignes définies par le gouvernement de Barack Obama pour 2011.

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Mister Cyril

Message Mer 25 Aoû 2010 - 10:58 par Mister Cyril

Mouaih tu es juste vexé car ta mémoire ne peut plus remonter jusque là, Elsa Maïer...je demande juste un euro symbolique, pas plus, pour que l'Histoire me rende raison!
Par contre pour ton jeux de mot foireux "mes yeux hagards ... de Matabiau " là il va falloir des heures de TIG, je te propose 100 heures de façade à rejointayer par exemple ou 100 heures de discours de Xavier Bertrand au choix.
Un peu que je suis un rêveur utopique de l'onirisme, sinon c'est le gaz ce monde de fou...bizz vil palmipède!
Mais où qu'elle est la reprise hein? 572283

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Donald11

Message Mer 25 Aoû 2010 - 10:08 par Donald11

Mister Cyril a écrit:Tu diras à ton avocat que c'était il y a plus de 2 ans (quelques semaines avant la chute de Leman Brother's) sur le chat avec Brusyl
Quelle mémoire !!!!
d'ailleurs tu en avais convenu lors d'une autre discussion il y a un an même si tu minimisais à outrance mes saintes prédictions!!!
Quelle mémoire !!!
Pour les preuves écrites je demanderai à mon avocat d'éplucher le chat de 2008 car j'ai pas que ça à foutre...et je sais pas comment qu'on fait!
En fait, tu accuses sans preuve en insinuant péremptoirement des faits et gestes hypothétiques. Ca, c'est du solide, un peu comme une religion ... ou une idéologie politicienne ... La rigueur du raisonnement résonne encore dans mes pov's zoreilles et laisse mes yeux hagards ... de Matabiau bien évidemment. Tu as prévu le début de ma garde à vue à partir de quand ? Car je souhaite rendre une petite visite à mon fiston à partir de demain ...

Finalement, nous avions raison, tu es un indécrottable rêveur !!! Mais où qu'elle est la reprise hein? 125250 ou Mais où qu'elle est la reprise hein? 262309

Mais où qu'elle est la reprise hein? 987242

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Mister Cyril

Message Mar 24 Aoû 2010 - 23:22 par Mister Cyril

Tu diras à ton avocat que c'était il y a plus de 2 ans (quelques semaines avant la chute de Leman Brother's) sur le chat avec Brusyl; d'ailleurs tu en avais convenu lors d'une autre discussion il y a un an même si tu minimisais à outrance mes saintes prédictions!!! Pour les preuves écrites je demanderai à mon avocat d'éplucher le chat de 2008 car j'ai pas que ça à foutre...et je sais pas comment qu'on fait!
Mais où qu'elle est la reprise hein? 32315

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Donald11

Message Mar 24 Aoû 2010 - 22:57 par Donald11

Mister Cyril a écrit:bref celui que Donald et toi aviez traité de rêveur
Tu peux me retrouver l'article où je te traite de rêveur ? Sinon, je t'envoie mon avocat !!!
Mais où qu'elle est la reprise hein? 32315

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Donald11

Message Mar 24 Aoû 2010 - 22:54 par Donald11

Putaing cong ! Ratounet vous a donné des cours particuliers accélérés d'économie pendant vos pseudo-vacances !!! C'est pas possible autrement ...
Poussinet en est même venu à abandonner la lutte .... finale !!!

Mais où qu'elle est la reprise hein? 572283

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Mister Cyril

Message Mar 24 Aoû 2010 - 22:40 par Mister Cyril

pfou pas très digeste le machin;
Effectivement je m'intéresse pas mal à ce sujet car 1 c'est le coeur de la bête et il faut toujours connaitre ses ennemis , 2 je crois à un certain effondrement du système, dernier espoir peut être d'un désabusé des forces politiques, bref celui que Donald et toi aviez traité de rêveur (et de trop regarder la TV) quand en 2008 je vous disais que PEUT ETRE le Capitalisme était un géant au pied d'argile et qu'un petit grain de sable...rassure toi pour autant je ne suis pas un adepte apocalyptique ou un converti aux grands complots car j'essaie de garder un esprit critique et semble me rappeler que le LEAP avait annoncé la faillite (ou cessation de paiement) des USA avant été 2009...pour en finir sur ce sujet Jorion expliquait hier que Marx s'était trompé à 180° puisqu'il annonçait un effondrement du système par appauvrissement du Capital et que c'est en fait sa coissance exponentielle qui va le faire chuter...à suivre (sinon je me passionne aussi pour la bonne bouffe, le rugby et sports de combat, la dialectique, l'Histoire sociale...).

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brusyl

Message Mar 24 Aoû 2010 - 21:06 par brusyl

La reprise de l'économie américaine est-elle en train de caler ?

Marrant, je lisais tout à l'heure un article qui détaillait cela. Je te le copie, Mister, puisque, depuis quelque temps tu as l'air d'avoir pris un intérêt tout particulier à l'évolution des indices boursiers (t'as fait un héritage ?)
C'est le dernier bulletin du GEAB , vous savez, cet organisme qui joue les madame Irma de l'évolution de la crise .

Crise systémique globale : Les quatre points individuels de défaillance du système mondial au second semestre 2010



L'actualité confirme chaque jour combien la crise systémique globale est désormais entrée dans sa phase de dislocation géopolitique mondiale, même si les médias ne commencent que timidement à interpréter les bouleversements historiques qui se déroulent sous nos yeux. Pour LEAP/E2020, la seconde moitié de 2010 va ainsi correspondre à une nouvelle inflexion en matière de dislocation géopolitique mondiale, caractérisée par une accélération des processus de décomposition stratégique, financière, économique et sociale autour de quatre points individuels de défaillance (1) du système international analysés dans ce GEAB N°46. Le contexte général reste celui décrit dans les GEAB précédents à savoir celui d'une reprise … de la récession économique mondiale après un gel provisoire dû aux mesures de stimulation. Mais avant d'entrer dans le détail de ces anticipations sur le développement de la crise économique et financière au second semestre 2010, constatons que le début du mois de Juin 2010 offre deux exemples flagrants de l'effondrement accéléré du système global de ces dernières décennies: l'un en matière de gouvernance économique globale, l'autre en ce qui concerne la capacité des Etats-Unis à contrôler ses propres alliés (voir GEAB N°46).

Cette mise en perspective d'évènements récents, symptomatiques de l'accélération de la dislocation géopolitique mondiale, étant faite, les quatre points individuels de défaillance du second semestre 2010 (2) selon LEAP/E2020, sont les suivants :

1. La dette publique occidentale : Quand l'insolvabilité devient insupportable
2. Austérité européenne : Quand la croissance conjoncturelle est abandonnée au profit de la stabilité structurelle
3. L'inflation chinoise : Quand la Chine va commencer à exporter son inflation
4. La décroissance US : De « l'austérité populaire cachée » à l' « austérité fédérale imposée »

Chacun d'entre eux va être affecté par un choc majeur au cours du second semestre 2010 entraînant une crise sectorielle, régionale ou globale.

Dans ce communiqué public du GEAB N°46, notre équipe a choisi de présenter son anticipation sur le quatrième point individuel de défaillance du second semestre 2010, à savoir la décroissance US. Pour le reste, dans ce numéro du GEAB, les abonnés pourront découvrir un second extrait du manuel d'anticipation politique, consacré à la question des sources et des équipes de recherche, ainsi que des informations sur le nouveau cycle de formation à l'anticipation politique 2010-2011 réservé aux abonnés du GEAB. Enfin, nous développons nos recommandations en matière de bons municipaux US, de marchés financiers, de devises et d'immobilier notamment pour faire face aux chocs du second semestre 2010.

En terme de gouvernance économique globale, souvenons-nous qu'il y a seulement un an, le G20 prétendait établir une nouvelle gouvernance mondiale et les Etats-Unis croyaient pouvoir organiser ce nouveau système autour de leurs priorités (3). Or, les 3 et 4 Juin derniers, non seulement les ministres des Finances des pays du G20, réunis à Busan en Corée du Sud, n'ont pas pu s'entendre pour mettre en place une taxe bancaire mondiale (idée soutenue par Washington, Londres et l'Euroland); mais ils ont refusé la proposition américaine (en solitaire cette fois) de soutenir de nouveaux plans de stimulation économique (4), bottant en touche pour « décider » de laisser chacun faire ce qu'il pouvait ou ce qu'il voulait en fonction de ses moyens. On est bien loin des déclarations officielles d'il y a un an sur un G20 nouvel organe central de la gouvernance mondiale; et on est au contraire en plein dans le « chacun pour soi » que notre équipe avait anticipé faute de remise en cause du Dollar US comme devise mondiale de référence. En fait plus personne ne veut jouer le jeu global en fonction des règles américaines (5). Et faute de nouveau « jeu commun », la solidarité internationale s'effrite à vue d'oeil. Cette situation ne va faire que s'amplifier dans les mois à venir, entraînant plus qu'un découplage, une vraie désynchronisation politique, sociale et budgétaire des principales puissances économiques de la planète entrainant en particulier des conséquences tragiques pour les opérateurs et les marchés dépendant du « bon fonctionnement » du système international. S'il y a bien une nouvelle phase de récession économique synchronisée (comme le montre le graphique ci-dessous), les contextes de chaque grande puissance sont désormais tellement différents qu'il ne peut plus y avoir de réponses communes; d'autant plus que les Etats-Unis ne sont plus capables d'imposer un leadership.


La décroissance US : De l' « austérité populaire cachée » à l' « austérité fédérale imposée »

Les élections intermédiaires (« mid-term elections ») de Novembre 2010 vont constituer le premier test électoral des Etats-Unis en crise. En effet, l'élection présidentielle de 2008 s'était déroulée dans un contexte marqué par l'effondrement de Wall Street (qui dynamisa le vote pour Barack Obama) mais sans que l'ensemble de la population américaine n'ait encore une vision précise de l'ampleur des dégâts économiques et sociaux qu'elle allait entraîner. Or, sur fond de fuite pétrolière sans fin dans le Golfe du Mexique et d'une grande désillusion sur l'aptitude de l'administration Obama à renverser les tendances négatives à l'œuvre dans le pays (désindustrialisation (6), chute de la classe moyenne dans la classe défavorisée, saisies immobilières, chômage, surendettement des ménages, des collectivités locales et des Etats, angoisse sur l'ampleur croissante des déficits fédéraux, guerres sans fin en Irak et en Afghanistan, etc…) (7), la situation électorale est particulièrement explosive, comme nous l'avons déjà analysé dans le GEAB N°45, avec la montée en puissance des nouveaux sécessionnistes et du mouvement « Tea-Party». Nous ne reviendrons pas ici sur ces analyses.

En revanche, il nous paraît nécessaire de souligner l'état de délabrement croissant de l'environnement socio-économique d'une grande majorité d'Américains, et ce pour deux raisons :

. d'une part, parce que c'est un facteur qui nous paraît déterminant pour anticiper les votes d'un grand nombre d'Américains en Novembre 2010

. d'autre part, parce que c'est une réalité couverte de manière anecdotique uniquement par la plupart des grands médias américains et presque totalement ignorée par les principaux médias étrangers, notamment occidentaux (8).



Cette crise au niveau des collectivités locales et des états est éclipsée par les problèmes des déficits fédéraux. Pourtant, elle est l'autre face de la même pièce, et une face qui va montrer dans le courant du second semestre 2010 qu'elle possède un double caractère explosif : électoral, comme le montreront les élections ; et financier, comme le prouveront les conséquences de la crise prochaine du marchés des « Munis », les titres des collectivités locales US (voir la partie « Recommandations » de ce numéro du GEAB).

Pour LEAP/E2020 la situation est pourtant claire : l'environnement direct d'une grande majorité d'Américains n'a cessé de se dégrader depuis 2008 quoi qu'en disent les statistiques et les experts fédéraux (9). Le chômage réel se situe au minimum entre 15% et 20% (10) et atteint 30% à 40% dans les villes et régions les plus touchées par la crise (11). Jamais autant d'Américains n'ont été dépendants des bons d'alimentation du gouvernement fédéral qui contribue désormais à un niveau jamais atteint aux revenus des ménages US (12). Parallèlement, les Etats sont obligés de multiplier les coupes budgétaires (13) et la suppression de services sociaux en tout genre, aggravant du même coup le chômage (14). Et ces phénomènes se déroulent alors que l'impact du plan de stimulation économique de l'administration Obama est censé être à son maximum (15) !

Il n'y a donc pas de quoi être surpris en apprenant que la consommation des ménages ne décolle pas, voire régresse, comme le montrent les ventes de détail du mois de Mai ; et que le marché immobilier continue sa descente aux enfers (16). Les indicateurs avancés les plus fiables montrent d'ailleurs que l'économie américaine va repartir en décroissance au second semestre (17). Loin des 3,5% de croissance annoncés par Ben Bernanke pour 2010, le pays sera bien chanceux selon notre équipe s'il enregistre un chiffre au dessus de zéro pour l'année en cours.

Car, contrairement au discours de Washington et Wall Street, l'austérité est en fait déjà là pour la grande majorité des Américains qui n'ont plus de travail, et/ou plus de maisons, et/ou des dettes supérieures à leurs actifs, et qui ne peuvent plus payer l'université, les sorties et/ou les vacances à leurs enfants, sans même parler de la consommation quotidienne. En plus, dans de nombreuses localités (18), ils n'ont plus de ramassage de poubelles fréquents (ou bien ils doivent payer plus de taxes), ils ont perdu une journée de distribution du courrier (19), ils sont moins protégés faute de policiers, ils doivent faire des queues interminables aux guichets des administrations suite au licenciement des fonctionnaires, et leurs enfants ont moins d'enseignants dans des écoles qui offrent moins de services (cantine, ramassage scolaire, …). En terme collectif, ce sont donc les collectivités locales et les Etats qui mettent de facto en place une politique d'austérité cachée à l'international depuis de nombreux mois déjà, et qui s'accélère.



C'est ce que LEAP/E2020 appelle l' « austérité populaire rampante ». Elle constitue la principale composante de l'économie et de la société US réelles depuis deux ans. C'est elle qui incarne la fin du « consommateur US » que nous avions anticipée dès la fin 2006 pour cause d'insolvabilité. Cette insolvabilité a cheminé progressivement vers le haut, vers les acteurs du marché immobilier, vers les banques, vers les constructeurs automobiles. Et maintenant, en fin de stimulus économique, elle affecte les Etats, à nouveau les banques et enfin l'Etat fédéral car, suite à la mise en scène médiatique réussie de la « crise grecque », la peur de la faillite souveraine a conduit l'Eurozone et le reste du G20 à privilégier le rétablissement des équilibres budgétaires structurels et donc à bannir la poursuite de l'endettement public occidental (20). Or, sans endettement public croissant, l'économie américaine est condamnée à une crise majeure puisque depuis deux à trois décennies, elle ne produit plus qu'une seule chose, à savoir de la dette, et qu'elle n'exporte plus que cette dernière. Le Dollar US n'est plus qu'une créance sur une économie totalement endettée.

Ainsi, en décidant de ne pas suivre la demande du Secrétaire d'Etat au Trésor US, Timothy Geithner, d’entamer un nouveau round de stimulation économique par l'endettement, le G20 a condamné Washington à devoir faire face à l'impensable pour les marchés mondiaux : annoncer une ère d'austérité budgétaire fédérale. Ironie de l'Histoire, cette démarche en négatif du G20 (en laissant faire chacun selon ses possibilités, les autres membres du G20 n'ont pas osé expliciter la nécessaire austérité US), rejoint directement les conséquences probables des élections de Novembre 2010 qui vont voir les électeurs américains porter des coups violents au système washingtonien et à ses deux grands partis (voir GEAB précédents), rendant non seulement possible mais nécessaire, pour les Démocrates et les Républicains, une telle « révolution mentale » … s'ils veulent avoir une chance de l'emporter aux élections présidentielles de 2012. Pour notre équipe, les contraintes socio-politiques américaines internes convergent ainsi avec les pressions économico-financières externes au cours du second semestre 2010, rendant inévitables la mise en œuvre du premier grand plan d'austérité budgétaire US depuis plus de soixante ans et la plus forte hausse de la pression fiscale depuis cinquante ans.



Les conséquences d'une telle (r)évolution sur l'économie US, les échanges commerciaux, les marchés financiers mondiaux, la valeur des actifs libellés en Dollars (au premier rang desquels les Bons du Trésor US) et le Dollar lui-même sont immenses. Nous y revenons dans la partie de ce GEAB N°46 consacrée aux recommandations. Il faut néanmoins garder à l'esprit que depuis 1945 (et peut-être même les années 1930), l'économie et la finance mondiales se sont fondées sur le mythe d'un moteur de croissance américain irrésistible qui, tout en pouvant connaître de courtes baisses de régime, restait néanmoins d'une fiabilité à toute épreuve. Si la faiblesse du filet social a toujours imposé aux Etats-Unis une forte croissance pour éviter que des millions d'Américains ne s'écrasent dans la pauvreté, nul doute que c'est encore plus vrai pour le système financier et monétaire mondial qui ne bénéficie lui d’aucun filet de secours. Si l'austérité grecque ou espagnole provoque de telles turbulences, imaginez ce qu'il va advenir avec l'austérité US qui devra imposer des coupes budgétaires d'au moins 1.000 Milliards sur 3 à 5 ans (21). Ce type de nouvelles provoquera une remise en cause radicale du principal mythe sur lequel se fondent les marchés internationaux et le système économique et financier des dernières décennies, lui assurant une place éminente parmi les quatre points individuels de défaillance du système global au cours du prochain semestre.

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