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Santé Service : quand les protocoles ignorent l’humain, ou histoire de la dégradation des soins fondamentaux

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16062011

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Santé Service : quand les protocoles ignorent l’humain, ou histoire de la dégradation des soins fondamentaux Empty Santé Service : quand les protocoles ignorent l’humain, ou histoire de la dégradation des soins fondamentaux







Écrire ces lignes m’est insupportable, tant la violence de ce que je vis depuis deux semaines m’a sérieusement ébranlé, tout ceci me replongeant dans les pires moments de ma vie, 27 ans en arrière. Mais c’est en décrivant l’épreuve, en faisant fi de ma pudeur et de ma grande discrétion que j’ai une chance d’être entendu, et éventuellement que ça serve à d’autres.

(ceux qui me connaissent peuvent sauter ces paragraphes pour aller directement plus bas à l’envers du décor)

Je suis entrepreneur, âgé de 43 ans, j’ai créé ma première entreprise à l’âge de 20 ans, j’ai également tenu des postes de direction entre deux aventures entrepreneuriales, et je me consacre depuis 5 ans à ma nouvelle startup.

Soucieux de contribuer à l’écosystème de la création d’entreprise et de partager mon expérience avec de jeunes créateurs, j’accompagne des startups de l’Incubateur Telecom, et j’ai fondé en 2007 le chapitre français de l’OpenCoffee Club, véritable bouillon de culture entrepreneuriale WEB sous forme de rencontres hebdomadaires autour de l’économie numérique.

Je travaille beaucoup, souvent jusqu’à 15 ou 16 heures par jour, souvent 7 jours sur 7. Je dévore la vie avec passion, mû par une énergie positive, constructive, et un optimisme communicatif. Je suis un homme volontaire, courageux, à l’écoute des autres et disponible.

Je crois être un professionnel reconnu et respecté. C’est ainsi que j’ai été invité à participer en 2008 à une table ronde sur l’entrepreneuriat avec François Fillon et Éric Besson, que j’étais convié à l’Élysée pour l’annonce du Plan Numérique 2012, qu’il m’arrive régulièrement de participer à des évènements organisés sous les ors de la République, qu’on m’a demandé d’animer une conférence au prestigieux Institut Multi-Médias, ou que dans son magazine “Regard sur le Numérique” Microsoft m’a consacré un portrait en octobre 2009.

L’envers du décor :

Derrière ce portrait se cache une particularité, que je n’ai jamais mise en avant, que j’occulte de toute mon énergie au point de l’oublier moi-même, et qui, ultime aboutissement, est souvent oubliée ou devenue invisible à mes collaborateurs et mes proches.

Je suis tétraplégique, depuis l’âge de 16 ans, suite à un accident de sport en 1984. Je n’ai qu’un usage partiel de mes bras et pas l’usage de mes doigts. Je me déplace en fauteuil roulant électrique.

À 16 ans, frappé lourdement par ce handicap, après plus d’un an d’hospitalisation, je suis parti sans relâche dans une course contre mon handicap, vers l’acceptation d’un nouveau corps, la reconquête de mon identité, et la reconstruction de ma vie. J’ai poursuivi mes études, puis, pressé par l’envie d’autonomie, j’ai vite créé ma première entreprise à 20 ans. J’ai aménagé ma vie pour repousser les limites du handicap, et vivre le plus normalement possible.

Mon handicap n’existe que 2h par jour.
30 minutes le soir où j’ai besoin de l’aide d’un tiers pour me coucher, 1h ou 1h30 le matin pour qu’on me lève, douche, habille, et assoie au fauteuil.
Depuis 25 ans, la douche quotidienne me mets en paix avec mon corps, me procure le bien-être qui, associé à un habillage impeccable, me donnent confiance en moi pour dérouler des journées chargées où mon handicap disparaît pour laisser place à l’homme en marche.
J’ai une voiture aménagée que je conduis et qui m’offre une totale autonomie dans mes déplacements quotidiens.

Aux bons soins de Santé Service :

Il y a quinze jours tout s’est effondré.
Santé Service, l’organisme qui me prodigue les soins infirmiers quotidiens, a décidé unilatéralement de m’imposer un “protocole de soins” qui régirait désormais ma vie comme suit :

* 1 seule douche par semaine.
* toilette au lit avec cuvette et gant de toilette.
* lit médicalisé imposé en lieu et place de ma literie.
* tablette roulante d’hôpital.
* couché à 22h, et parfois 21h.
* suppression du levé “prioritaire” le matin en début de tournée, ce qui me vaut d’être régulièrement prêt à seulement 10h45 ou 11h.

Voilà comment de personne avec ses besoins propres à chacun, on devient protocole de soins aveugle et sourd.

1 douche par semaine :

À l’heure à laquelle j’écris ces lignes, le 13 juin 2011, ma dernière douche date du mercredi 8 juin, je suis au 5e jour sans douche, et la prochaine est programmée vendredi 17 juin. J’ai les cheveux et le cuir chevelu dans un état indécent, collés, gras, et malodorants. Mon corps sent un désagréable mélange de savon et de sueur, ça me démange et me pique, je me sens mal, sale et très inconfortable.

En l’état il m’est strictement impossible de travailler. Je ne peux décemment pas me présenter en rendez-vous ainsi, le cheveu gras, hirsute, et malodorant. C’est indigne !!
Depuis deux semaines je n’ai fait que 3 jours de rendez-vous à l’extérieur, coïncidant avec les 2 douches, le reste du temps je travaille de chez moi.

En 2011, comment peut-on en arriver à une telle aberration ? 1 douche par semaine !

Tout mon entourage est scandalisé, me voyant ainsi négligé, les cheveux indécemment sales, alors que j’ai toujours été impeccable. Les gardiens de la résidence, les voisins de l’immeuble, les commerçants de mon quartier, tout le monde m’a demandé ce qu’il m’arrivait, si j’étais tombé malade !! J’ai honte, je restreins mes sorties, je mets une casquette. Régression.

Toilette au lit :

Quiconque a connu la toilette au lit, cuvette et gant de toilette, rinçage approximatif, sait à quel point c’est désagréable et inconfortable.

J’ai beau m’opposer formellement à ce traitement, il m’est imposé, je suis totalement dépendant. Faisant suite à mes plaintes répétées, Santé Service a toutefois décidé que je bénéficierai d’un second shampoing par semaine, mais au lit !! Un shampoing au lit !! Rien, rien de mon état n’impose un tel traitement.

Une partie du personnel préfère me donner une douche, bien plus rapide, bien plus pratique, et la satisfaction de prodiguer des soins de qualités, mais la direction a interdit toute initiative.
Le personnel a obligation de faire ma toilette au lit !!

Ma douche n’a toujours nécessité qu’une seule personne. Il n’y a, à aucun moment, de manipulation nécessitant de porter une quelconque charge. On me déplace du lit à la baignoire avec un soulève-personne, m’asseyant dans la baignoire, on me douche, et retour au lit pour l’habillage. Le transfert lit/baignoire prend 2 minutes grand maximum.

Pour la toilette au lit la direction de Santé Service envoie 2 personnes, au lieu de 1 précédemment pour la douche ! Ils doivent me retourner dans le lit à plusieurs reprises, pour la toilette et l’habillage, ce qui n’a jamais été nécessaire avec la douche. Il leur faut faire plusieurs aller-retour avec des cuvettes d’eau entre la salle de bain et la chambre. Pour le shampoing hebdomadaire au lit, ils doivent me pivoter à 90° en travers du lit, tête pendante au bord du matelas, pour laver les cheveux avec une bouteille d’eau !!

Rien dans mon état de santé n’impose cette épreuve. Je ne suis pas grabataire, et encore moins en fin de vie.

Des centres de rééducation fonctionnelle aux maisons de retraite on incite les personnes à se doucher. Toutes les études sur le sujet mettent en avant le rôle fondamental de la douche et tendent à proscrire les toilettes au lit.

Dans la douche, le me rasais seul, je me lavais et séchais le visage, autant de gestes pour maintenir ce qu’il reste d’autonomie. Et encore, il y a quelques années je me lavais seul les ⅔ de mon corps, mais certains aides-soignants estimaient que j’étais trop lent, alors on a restreint mes interventions au rasage et au visage…!! De quoi désespérer tout médecin de rééducation et ergothérapeute. Où est le respect de l’autonomie du patient ?

Voilà 25 ans que je prends une douche tous les matins, et c’est probablement l’un des droits les plus fondamentaux.

Lit médicalisé :

Santé Service m’a imposé le retrait de mon confortable lit.
J’avais un lit double de 160, électrique, matelas jointifs, permettent de surélever individuellement du côté gauche ou droit le buste ou les jambes, accessoire précieux pour le confort du couple face au handicap.

On m’a donc imposé un lit médicalisé, plus petit (140), d’un seul tenant, donc sans possibilité de relever le dossier individuellement, et qui ne me permet plus de relever les jambes électriquement alors que c’est de temps en temps nécessaire pour soulager les jambes enflées d’un gaillard de 1m90.

Enfin, ce lit médicalisé, qui ne comporte pas de sommier à lattes ou ressorts, mais des poutres en acier totalement rigides, a été livré avec un matelas plus dur que des tatamis de judo.
Je me brise le dos et souffre chaque nuit des points d’appui, d’autant que les nouveaux horaires de Santé Service m’alitent désormais 12 heures voire 13 heures par jour !!

Tablette roulante d’hôpital :

Imposée par Santé Service pour poser les cuvettes pour la toilette au lit, et associée au lit médicalisé, ma chambre est ainsi devenue une chambre d’hôpital. Et encore, j’ai pu déjouer la demande de Santé Service de retirer mes meubles de la chambre pour que le personnel puisse faire le tour complet du lit durant la toilette !!

J’ai vécu plus d’un an à l’hôpital en 1984 après mon accident, j’y ai de douloureux souvenirs, et j’ai tout sauf envie que ma chambre à coucher, à mon domicile, mon havre de paix et mon intimité, deviennent le reflet d’une chambre d’hôpital !!

Couché à 22h00, et parfois 21h00 :

Jusqu’à présent j’étais couché autour de minuit, souvent 1h du matin, horaires parfaits pour assumer ma charge de travail et également disposer d’une vie sociale.

Couché à 22h00, ça m’impose de partir vers 21h00 pour rentrer chez moi. Ça ne laisse ainsi place à aucune réunion tardive, aucun cocktail, aucun dîner en ville, aucune sortir cinéma ou théâtre, et donc aucune vie sociale. Voilà maintenant 2 mois qu’on m’impose un coucher à 22h00, et que ma vie sociale n’est plus.

Enfin, en étant couché à 22h00 et sorti du lit à 9h dans le meilleur des cas, je passe donc 11 heures au lit, voire 12h quand on m’a couché à 21h00 !! Tétraplégique, je ne peux me retourner seul pour changer de côté et soulager les points d’appui, je reste donc 11 heures dans la même position, une aberration en terme de prévention des problèmes cutanés et articulaires.

Levés tardifs le matin :

Même si j’avoue que je préférerai être levé à 6h ou 7h, le personnel de Santé Service n’embauche qu’à 8h, soit! Mais pendant de nombreuses années, les horaires furent respectés par un personnel compréhensif, et chaque matin j’étais opérationnel à 9h, ou 9h30 au plus tard selon les soins.

Désormais, je suis aléatoirement levé tard, en fonction du personnel qui vient chez moi. Certains s’arrangent pour être là tôt, comme ils avaient l’habitude de le faire, compréhensifs, et qui trouvent la valorisation de leur travail difficile par le bien-être physique et psychologique de leurs patients. D’autres n’en ont que faire, et arrivent à 9h45, triomphants, dopés par ce pouvoir absolu qu’ils ont sur les patients, cloués au lit et totalement dépendants.
Les week-ends ne font pas exception à la règle des levés tardifs, et quand on est couché à 22h on a tout sauf envie de traîner au lit le matin…

Enfin, Santé Service a imposé aux désormais 2 personnes qui viennent me lever de s’attendre mutuellement en bas de chez moi, et de ne monter commencer les soins que quand les 2 personnes sont réunies. Ce matin, la première est arrivée à l’heure, à 8h pile, mais la seconde n’est arrivée qu’à 8h40. Il a donc fallu attendre 40 minutes la seconde aide-soignante !!
40 minutes de perdues pour moi, 40 minutes de perdues pour l’aide-soignante ponctuelle.

Conséquences sur l’entourage proche :

Je ne rentrerai pas dans les détails de ma vie affective, mais quid de la jeune femme qui partagerait ma vie ? Il ne faut pas oublier que les soins à domicile transpercent l’intimité du foyer, et leur qualité, qu’elle soit négative ou positive, se répercute sur l’entourage. Ce que j’endure là, elle doit l’endurer aussi, et fort heureusement, si moi je ne peux pas échapper à mon handicap, elle le peut…

Look Mom, no handicap ! :

Autre victime collatérale, ma mère, dont on a fêté les 82 ans samedi dernier, avec moi étant dans un état d’hygiène (notamment capillaire) totalement indigne. Ma mère qui ne m’avait pas vu ainsi depuis les heures sombres de mon accident, pour ses 82 ans a passé sa journée à se remémorer 27 ans de parcours de son fil et être assommée par la violence du changement de vie qui s’est opéré en 2 semaines.

Ma mère, dont je voudrais tant que le jour où elle partira, elle parte en paix rassurée sur l’avenir de son unique enfant. Je n’ai cessé durant ces 25 dernières années de lui montrer que j’avais une vie extraordinaire, aujourd’hui tout ce travail s’effondre, elle sait plus que jamais que tout ceci tient à un fil, et que je reste totalement au bon vouloir de ceux qui devront me lever et me coucher.

Déclaration des droits des personnes handicapées (extraits) :
Adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 9 décembre 1975

Article III
Le handicapé a essentiellement droit au respect de sa dignité humaine. Le handicapé, quelles que soient l’origine, la nature, et la gravité de ses troubles et déficiences, a les mêmes droits fondamentaux que ses concitoyens du même âge, ce qui implique en ordre principal celui de jouir d’une vie décente, aussi normale et épanouie que possible.

Article V
Le handicapé a droit aux mesures destinées à lui permettre d’acquérir la plus large autonomie possible.

Article VI
Le handicapé a droit aux traitements médicaux, psychologiques et fonctionnels, y compris aux appareils de prothèse et d’orthèse ; à la réadaptation médicale et sociale ; à l’éducation ; à la formation et à la réadaptation professionnelle ; aux aides, conseils, services de placement et autres services qui assureront la mise en valeur maximale de ses capacités et aptitudes et hâteront le processus de son intégration ou de sa réintégration sociale.

Article VII
Le handicapé a droit à la sécurité économique et sociale et à niveau de vie décent. Il a le droit, selon ses possibilités d’obtenir et de conserver un emploi ou d’exercer une occupation utile, productive et rémunératrice, et de faire partie d’organisations syndicales.

Article VIII
Le handicapé a droit à ce que ses besoins particuliers soient pris en considération à tous les stades de la planification économique et sociale.

Article X
Le handicapé doit être protégé contre toute exploitation, toute réglementation ou tout traitement discriminatoire, abusif ou dégradant.

Santé Service : il y a-t-il un pilote dans l’avion ? :

Non. Avant d’en arriver à rendre public cette histoire ahurissante, d’étaler ainsi ma vie privée, j’ai bien tenté tout ce qui était possible auprès de Santé Service. Je me suis d’abord opposé fermement à tous ces changements, mais on ne m’a simplement pas laissé le choix.

J’ai évidemment tenté d’en référer à la hiérarchie, mais c’est justement cette hiérarchie, les deux directrices d’unité et le médecin-conseil qui sont venus m’annoncer ma nouvelle vie, “le protocole”. Aucun dialogue, aucune écoute, je n’ai pas même décelé un semblant de gène de leur part annonçant à un homme actif de 43 ans qu’il ne serait désormais douché qu’une fois par semaine, qu’il serait lavé au lit comme un mourant ou grabataire, qu’on le coucherait désormais à 22h, et 21h les 3 jours suivant l’annonce, qu’il fallait qu’il prenne ses dispositions le matin, car l’horaire de levé ne serait plus prioritaire, et qu’un lit médicalisé lui était imposé. Rien.

Voici comment Santé Service présente son activité :
http://www.santeservice.asso.fr/pageLibre00010013.html

Santé Service assure au domicile du patient, dans des conditions de sécurité et de confort psychologique, tous les soins médicaux et paramédicaux prescrits par un médecin hospitalier ou libéral.
Santé Service assure à la fois une mission de soin, mais aussi une mission de soutien de la personne en favorisant le maintien du malade au cœur de son environnement familial et social.

Charte des valeurs de Santé Service (extraits)
http://www.santeservice.asso.fr/pageLibre00010018.html
http://www.santeservice.asso.fr/iso_album/charte_des_valeurs.pdf

Le respect de la personne et de son entourage : Intervenant au domicile de la personne malade, Santé Service s’appuie prioritairement sur le consentement et sur le respect de la personne et de son entourage à travers les droits reconnus du malade.
Soucieuse de respecter la dignité et l’autonomie du malade, Santé Service met tout en œuvre pour favoriser son information.
La qualité de la pratique professionnelle : Le respect de la personne malade réside en particulier dans la qualité des pratiques professionnelles apportées en réponse à la pathologie traitée.
Santé Service met tout en œuvre pour donner du sens au travail et aux missions de chacun et promouvoir un esprit d’équipe favorable à la réalisation des missions de tous.

Accompagner

* Placer le malade au centre de la prise en charge
* Adopter une attitude bientraitante et non discriminante
* Favoriser l’écoute du malade et de son entourage
* Respecter et faire respecter les droits du malade et notamment son droit à l’information
* Etre disponible et réactif pour apporter un soin de qualité

Soigner

* Garantir la qualité des soins et la sécurité du malade
* Evaluer précisément les besoins du malade
* Respecter les bonnes pratiques et notamment les précautions d’hygiène et de sécurité
* Evaluer les pratiques professionnelles
* Mesurer la satisfaction du service rendu

Sa dynamique Qualité et Gestion des Risques : Santé Service exerce ses activités dans un souci constant d’amélioration de la qualité de ses services.

Elle repose sur 4 axes fondamentaux :
- L’écoute des “clients” pour pouvoir répondre à leurs besoins,
- Le respect des droits des patients,
- La mise en oeuvre d’un système de pilotage de la qualité et prévention des risques efficace,
- Le développement d’une dynamique d’évaluation pour améliorer durablement le service rendu aux patients.

Manuel de management de la qualité et de la prévention des risques
http://www.santeservice.asso.fr/iso_album/ss_qualite_web.pdf

Le patient au cœur du processus de prise en charge :

Placé sous le pilotage de la direction des soins, de la clientèle et du Président de la
commission médicale, le processus de prise en charge a pour cœur la satisfaction du patient. Ledit processus est décrit, maîtrisé, mis sous contrôle, et évalué au moyen de procédures, protocoles, évaluations, indicateurs, audits cliniques…

Même si la prise en charge est pluridisciplinaire en faisant intervenir des compétences différentes correspondant à l’état de santé du patient et à son suivi, elle reste individualisée autour d’un projet de soins personnalisé établi dès l’admission avec le médecin prescripteur et le patient. Le consentement de ce dernier est recueilli et son information se fait tout au long du séjour. L’écoute est quotidienne.

Manifestement, il y a un sérieux décalage entre les différentes chartes de Santé Service et ce qu’ils viennent d’appliquer chez moi.

Vous allez vous y faire :

“Vous allez vous y faire” m’a-t-on répété à nombreuses reprises, “c’est une question de temps”.
Cette réponse est insupportable !

Un matin une aide-soignante s’est indignée que je demande plusieurs rinçages, m’indiquant que j’étais un privilégié, “les autres patients on ne les rince qu’une fois et ça va très bien”.

La même m’a dit : “S’il y a 20 ans ils n’avaient pas fait l’erreur de vous mettre à la douche, nous n’en serions pas là aujourd’hui, vous seriez habitué à la toilette au lit, et il n’y aurait pas ce problème de douche. Si j’avais été là, comme aujourd’hui, je m’y serais opposé fermement.”

Handicap et travail :

“Mais Monsieur van Proosdij, peut-être faut-il arrêter de vous leurrer, et accepter que votre handicap ne vous permet peut-être pas de travailler à temps plein comme vous vous entêtez à le croire depuis des années”…

À quoi bon que gouvernements de droite et de gauche parlent de l’insertion professionnelles des personnes handicapées, si on ne peut être levé à temps pour travailler, et que des Santé Service trouvent normal de supprimer la douche quotidienne ?

Le pire ne peut s’écrire :

Le tableau est plus sombre encore, il y a quantité de détails sordides, intimes, ou médicaux, mais qui n’ont vraiment rien à faire sur mon blog, livrés publiquement.

Je consigne tous ces détails pour quelque autorité serait amenée à se pencher sur le problème.

Pudeur et amour propre :


J’aurais bien voulu ne jamais devoir étaler tout cela publiquement, ma vie, mon intimité. Je vais mettre beaucoup de temps à accepter l’idée que j’ai publié ce récit, et que ceux qui l’ont lu ne l’oublieront pas et ne me verrons plus vraiment comme avant. Maintenant vous connaissez une partie de l’envers du décor, ce n’était nécessaire ni pour vous, ni pour moi.

Pourquoi parler ? :

Je suis brisé, j’ai replongé 27 ans en arrière dans un passé oublié à grands frais.
Il faut 25 ans pour se construire, jour après jour, s’éloigner du passé, se rassurer sur une qualité de vie stable à même de créer un contexte favorable à une vie épanouie, équilibrée, en sécurité.

En 2 semaines de ce cauchemar insupportable, j’ai perdu confiance, perdu confiance en cette vie meilleure que j’ai construite, perdu confiance en moi et mes capacités.

J’étais persuadé que j’étais en sécurité, que les choses allaient de mieux en mieux dans la prise en charge de mon handicap. Certains voyages sont parfois techniquement difficiles, et il m’est arrivé de ne pouvoir me doucher durant 48h ou 72h enchaînant les escales, mais je savais que m’attendait chez moi la douche salvatrice, mon havre de paix où mon handicap se fait léger, tout léger.

En 27 ans, et surtout les premiers mois, puis les premières années, j’ai toujours fait face a tout, je n’ai jamais déprimé, infaillible, je prenais tout sur moi, et j’entraînais mes camarades de galère vers la lumière. Je n’ai jamais pris le moindre somnifère, pas le moindre antidépresseur.

Aujourd’hui je suis en souffrance, mon équilibre est rompu, je suis brisé, je suis un protocole.
Je ne veux pas de cette nouvelle vie que m’impose Santé Service, et que rien ne justifie.
Je n’ai pas d’interlocuteur, pas d’écoute chez Santé Service dans cette détresse.

Suis-je le seul ? :

Non, malheureusement. On trouve facilement des témoignages similaires dans les forums.

Voici un exemple, très proche du mien :
“Le cri du tétraplégique, le soir au fond de sa chambre…”
http://adepa.forumactif.com/t671-le-cri-du-tetraplegique-le-soir-au-fond-de-sa-chambre

Et maintenant, quelle suite ? :

Je vais saisir un certain nombre d’autorités, et de politiques, pour alerter, tenter d’inverser la situation, et faire en sorte que ça ne se reproduise pas pour d’autres.

Si dans vos connaissances vous pensez à des contacts utiles, si vous avez des contacts auprès de ces différents organismes, je vous remercie de faire suivre le message :

* Santé Service
* CPAM
* Haute Autorité de Santé
* Inspection générale des affaires sociales
* Direction générale de l’Offre de soins
* Ministère de la Santé
* Ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale
* etc.

Des amis journalistes ?
Des amis spécialisés en droit des personnes ?

Tout conseil est le bienvenu.

J’ai un mot en tête pour qualifier tout cela, je n’ose l’écrire…

http://blog.van-proosdij.fr/2011/06/14/sante-service-quand-les-protocoles-ignorent-lhumain-ou-histoire-de-la-degradation-des-soins-fondamentaux/
brusyl
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Santé Service : quand les protocoles ignorent l’humain, ou histoire de la dégradation des soins fondamentaux :: Commentaires

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Message Jeu 23 Juin 2011 - 16:46 par Invité

brusyl a écrit:
La Commission (Bruxelles) n'a plus aucun pouvoir de décision

Le Conseil de l’Union ne peut ainsi s’écarter de la proposition de la Commission qu’à l’unanimité, ce qui confère parfois à la Commission un rôle de conciliation entre États membres.(...)

Le Parlement et le Conseil de l’Union peuvent demander à la Commission qu’elle légifère dans un domaine. Mais la commission, qui a le monopole du droit d'initiative, peut ignorer cette demande

Effectivement, le parlement ne peut pas s'auto-saisir, la Commission a conservé le monopole de proposition de loi contrairement à ce qui avait été promis et présenté comme une avancée démocratique lors du référendum sur le TCE. Une loi pour être votée doit être proposée par Bruxelles, votée par Strasbourg et approuvée par Bruxelles; compte-tenu des amendements et aller-retour, ça ne peut pas être rapide et encore, ne s'agit-il là que du cas le plus simple dite du 1er pilier. Dans les autres cas, il faut l'accord du Conseil de l'Union dont certains à l'unanimité. Je n'ai même pas réussi à trouver dans quelle case, l'aide humanitaire se rangeait ( principale ressource de Gaza) alors pour la Banque Alimentaire, je crains fort que l'unanimité de l'unanimité ne soit requise, ce qui repousse aux calendes grecques dont on peut espérer qu'elles feront partie du prochain lot de privatisations exigées par la BCE et le FMI.

Foulques

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brusyl

Message Jeu 23 Juin 2011 - 11:45 par brusyl

La Commission (Bruxelles) n'a plus aucun pouvoir de décision

Tu plaisantes j'espère ? la commission est l'organe central de décision de l'UE.. Et le traité de Lisbonne n'a rien changé en profondeur, il n'a fait qu'orner de quelques guirlandes pseudo démocratique le sapin du parlement européen, dont les pouvoirs restent extrêmement limités et encadrés

petit extrait wiki :

La Commission dispose d’un monopole du droit d'initiativedans le premier pilier de l'Union européenne (pilier supranational relatif aux politiques intégrées (Politique agricole commune, union douanière, marché intérieur, euro, etc.) qui lui permet de peser dans la formation des actes du Conseil de l’Union et du Parlement. L’article 250 TCE accroît encore l’importance de ce rôle : il stipule que le Conseil de l’Union « ne peut prendre un acte constituant amendement de la proposition que statuant à l’unanimité ». Le Conseil de l’Union ne peut ainsi s’écarter de la proposition de la Commission qu’à l’unanimité, ce qui confère parfois à la Commission un rôle de conciliation entre États membres.(...)

Le Parlement et le Conseil de l’Union peuvent demander à la Commission qu’elle légifère dans un domaine. Mais la commission, qui a le monopole du droit d'initiative, peut ignorer cette demande

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Message Jeu 23 Juin 2011 - 11:31 par Invité

brusyl a écrit:
Quelques états non nommés, je soupçonne celui de Cameron

Tu soupçonnes bien, j'ai lu je ne sais plus où que ce recours a été fait à la demande de la perfide Albion mais aussi de la Suède.

Il ne s'agit pas désormais pour le conseil de l'UE (ou la commission européenne, je patauge un peu sur la question de la répartition de leurs pouvoirs) de revenir sur cette décision qui ne fait qu'entériner une décision de la CEJ sur l'origine des fonds servant à financer l'aide alimentaire qui ne peuvent plus provenir de la PAC . Je ne suis pas une pro du droit européen mais je pense qu'il suffira que l'un ou l'autre décide d'un autre financement de cette aide pour que le problème soit réglé...
Quant au parlement européen il me semble que tu lui donnes des pouvoirs qu'il n'a pas : pour les règlement européens, il peut effectivement participer à leur élaboration mais sous réserve de proposition de la commission européenne et, deuxième limite, son avis reste consultatif dans la majorité des cas. Et toute la partie "recettes" est hors de sa compétence et c'est bien celle-ci qui est en cause dans ce problème, car ce n'est pas la dépense en elle-même qui est contestée, mais le fait que celle-ci soit prise sur le budget de la pAC

Avec le TCE avorté et le traité de Lisbonne, je ne sais plus si le parlement de Strasbourg peut maintenant s'auto-saisir comme c'était prévu dans le TCE; mais il y avait aussi par le traité de Nice le Conseil des chefs d'Etats qui pouvait demander l'inscription d'une loi: celà devient confus! La Commission (Bruxelles) n'a plus aucun pouvoir de décision et doit rendre des Comptes à Strasbourg. Qui peut prendre l'initiative? je ne sais plus...

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brusyl

Message Jeu 23 Juin 2011 - 11:11 par brusyl

Quelques états non nommés, je soupçonne celui de Cameron

Tu soupçonnes bien, j'ai lu je ne sais plus où que ce recours a été fait à la demande de la perfide Albion mais aussi de la Suède.

Il ne s'agit pas désormais pour le conseil de l'UE (ou la commission européenne, je patauge un peu sur la question de la répartition de leurs pouvoirs) de revenir sur cette décision qui ne fait qu'entériner une décision de la CEJ sur l'origine des fonds servant à financer l'aide alimentaire qui ne peuvent plus provenir de la PAC . Je ne suis pas une pro du droit européen mais je pense qu'il suffira que l'un ou l'autre décide d'un autre financement de cette aide pour que le problème soit réglé...
Quant au parlement européen il me semble que tu lui donnes des pouvoirs qu'il n'a pas : pour les règlement européens, il peut effectivement participer à leur élaboration mais sous réserve de proposition de la commission européenne et, deuxième limite, son avis reste consultatif dans la majorité des cas. Et toute la partie "recettes" est hors de sa compétence et c'est bien celle-ci qui est en cause dans ce problème, car ce n'est pas la dépense en elle-même qui est contestée, mais le fait que celle-ci soit prise sur le budget de la pAC

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Message Jeu 23 Juin 2011 - 10:22 par Invité

[quote="brusyl"]

Et enfin l'Europe se révèle telle qu'elle est : elle n'a aucune vocation à jouer au social.
Je ne cherche pas à discuter du fondement de cette décision : était-il normal ou non que ce budget donné pour les plus défavorisés dépende de la PAC ? c'est du droit européen stricto sensu.
Mais elle aura à se prononcer : soit elle décide de trouver un nouveau financement pour l'aide alimentaire soit non elle n'y revient pas : il faudra alors qu'elle explique comment elle peut trouver des milliards pour renflouer les banques et s'estime incapable de dénicher un demi milliard pour les plus défavorisés.

Effectivement l'Europe ne dispose d'aucun budget pour le social, non plus que pour renflouer les banques ou pour la guerre. Le budget de l'agriculture représente 40% de son budget total alors que l'agriculture ne représente que 2% du PIB en France. Le budget de la PAC servait à racheter des surproductions invendues mais depuis l'émergence de la Chine et des intempéries, il n'y en a plus; les sommes allouées, désormais disponibles, avaient alors été réaffectées à la Banque Alimentaire qui recevait auparavant ces denrées retirées du marché. Quelques états non nommés, je soupçonne celui de Cameron, ont demandé l'arrêt de cette pratique devant la Justice européenne et ont obtenu gain de cause. Il me parait impossible que l'exécutif européen (la Commission Européenne) puisse revenir la-dessus, il faudrait que le parlement de Strasbourg s'auto-saisisse et vote une loi qui soit approuvée ensuite par les Etats: pas sûr, pas sûr!
Nota: j'ai 2 frères qui sont agriculteurs avec 2 autres associés; grâce à la PAC (non imposable),ils ont des revenus conséquents.
Foulques

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Donald11

Message Mer 22 Juin 2011 - 23:06 par Donald11

brusyl a écrit:Mais elle aura à se prononcer : soit elle décide de trouver un nouveau financement pour l'aide alimentaire soit non elle n'y revient pas : il faudra alors qu'elle explique comment elle peut trouver des milliards pour renflouer les banques et s'estime incapable de dénicher un demi milliard pour les plus défavorisés.
Là aussi, le message, s'il est négatif provoquera une prise de conscience terrible.
N'ai-je pas lu ici ou la que les decideurs europeens n'etaient pas elus, donc ils n'ont de compte a rendre a personne, meme si un bulletin de vote ne pese pas lourd. Que pese la misere dans l'economie ? Queue de chique ! Qu'y pese les banques ?
Pour la prise de conscience terrible, va falloir reveiller les franchouillards au cerveau rince par te-effe-hein et consorts.
Bonne nuit.

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Mister Cyril

Message Mer 22 Juin 2011 - 22:40 par Mister Cyril

attention, attention, ceci n'est pas du sausissonnage!!!

"Cela veut donc par conséquent dire que nos gouvernants vont se trouver coincés dans leur discours : assistés = profiteurs"

Intéressant...

" il faudra alors qu'elle explique comment elle peut trouver des milliards pour renflouer les banques et s'estime incapable de dénicher un demi milliard pour les plus défavorisés.
Là aussi, le message, s'il est négatif provoquera une prise de conscience terrible."

Là je te trouve plutôt optimiste car je pense hélàs que peu de monde fait un lien entre ces 2 facteurs car le renflouement des banques et tout ce qui se passe depuis 3 ans en matière de rigueur (au sens large) ne semblent pas réveiller la populasssse...disons que cela rajouterait un peu plus d'indignation mais une prise de conscience TERRIBLE me parait excessif. Mais que les dieux de la rébellion t'entendent...j'avoue que le "indignez-vous" m'agace de plus en plus car s'il n'est suivi d'aucun acte concrêt, il amène droit a "résignez-vous"; et dernièrement le brave Hessel milite beaucoup pour l'inscription sur les listes électorales, tu parles d'une solution!

Bizzz à demain si t'es dispo!

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brusyl

Message Mer 22 Juin 2011 - 21:59 par brusyl


Vraiment tu crois qu'ils vont le faire au même niveau...???

Oui, j'aimerais bien qu'Augure vienne nous donner son point de vue : j'ai été témoin déjà de son inquiétude depuis un ou deux ans face aux restrictions des dotations faites par l'état à ces associations pour les plus défavorisés.

Pour répondre à ta question : Je ne sais pas.. tout ce que je sais est que le gouvernement français hurle comme pas possible à cette décision.... et cela m'a fait tilt .
Car les ONG ont une utilité certaine : cacher cette misère que le système produit : 80 millions d'européens vivent sous le seuil de pauvreté. Mais grâce à ces ONG, on ne les voit pas trop fouiller les poubelles, on ne voit pas trop leurs corps allongés sur les trottoirs enveloppés dans leurs cartons... les assoces humanitaires contribuaient à cacher cette misère que l'on ne saurait voir. Une telle misère devenue tellement visible ne peut qu'augmenter le ressentiment, la colère des français contre l'arrogance des riches, de l'oligarchie

Cela veut dire que l'état français va être obligé de mettre la main à la poche pour continuer à financer ces organisations qui parait-il ont perdu avec cette décision à peu près 50% de leur financement. Il le fera, au moins l'an prochain car cela fait pas très classe en pleine campagne électorale de laisser se dévoiler les signes extérieurs de pauvreté.
Cela veut donc par conséquent dire que nos gouvernants vont se trouver coincés dans leur discours : assistés = profiteurs.

Et enfin l'Europe se révèle telle qu'elle est : elle n'a aucune vocation à jouer au social.
Je ne cherche pas à discuter du fondement de cette décision : était-il normal ou non que ce budget donné pour les plus défavorisés dépende de la PAC ? c'est du droit européen stricto sensu.
Mais elle aura à se prononcer : soit elle décide de trouver un nouveau financement pour l'aide alimentaire soit non elle n'y revient pas : il faudra alors qu'elle explique comment elle peut trouver des milliards pour renflouer les banques et s'estime incapable de dénicher un demi milliard pour les plus défavorisés.
Là aussi, le message, s'il est négatif provoquera une prise de conscience terrible.



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Message Mer 22 Juin 2011 - 15:22 par Invité

brusyl a écrit:
.à mettre en parallèle avec l'annonce hier de la suppression de 80% des aides européennes pour les associations et banques alimentaires.
.

J'eus la même réaction que toi en apprenant hier cette nouvelle... mais réflexion faite, je me demande si au final ce n'est pas plutôt une bonne nouvelle dans le mesure où cela oblige la structure étatique à reprendre en charge tout cela...

J'ai eu l'avantage de l'apprendre dès lundi sur le flux de news de mon brooker, ça emmerde le gvt français qui va devoir compenser pour permettre aux assos caritatives de nourrir les pauvres et indigents.

@ Brusyl, je n'ai pas l'intention de te faire l'apologie du QMS ni d'expliquer pourquoi mais aucun secteur n'en réchappera sauf...la politique qui s'exonère de tout effort et contre toute logique. L'expérience me dit que l'enseignement devra tôt ou tard adopter les principes de l'ISO 9000. Le Système Qualité a été mis au point par un petit fabricant japonais de voitures dans les années 50-60, il est devenu le leader mondial, il s'agit de Toyota. Le système a ensuite été étendu de la production à la R&D, de l'électronique à la pharmacie et s'étend vers tous les systèmes publics inexorablement. Reposant sur un système initial simple, il se complexifie sans cesse, il est exigé par tout industriel pour ses fournisseurs qui y fait des audits dont le verdict extrême peut être le blocage des livraisons, le fournisseur défaillant pouvant être tenu de payer à son client le blocage de sa production. En pharmacie, ça se comprend tout comme dans la sécurité alimentaire; le QMS garantit la traçabilité totale des produits et sous-produits et le niveau de qualité requis. Un jour, j'ai dû recaler une ADAPEI inapte avant un audit de Renault.

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Mister Cyril

Message Mer 22 Juin 2011 - 15:01 par Mister Cyril

brusyl a écrit:
.à mettre en parallèle avec l'annonce hier de la suppression de 80% des aides européennes pour les associations et banques alimentaires.
.

J'eus la même réaction que toi en apprenant hier cette nouvelle... mais réflexion faite, je me demande si au final ce n'est pas plutôt une bonne nouvelle dans le mesure où cela oblige la structure étatique à reprendre en charge tout cela...

Vraiment tu crois qu'ils vont le faire au même niveau...??? Allons on ne peut pas, on a plus les moyens gna gna gna j'aimerais bien avoir l'avis d'augure là-dessus, hier j'ai entendu un responsable des restos du coeur il était fou-furieux...ah oui une prémonition divinatoire, le journaliste précisait que c'était une pré-décision, manière d'entendre dans quelques jours qu'ils ne diminueront finalement que de 30 ou 40%, manière de faire croire que malgré une coupe sèche ils donneront 40% de plus que prévu initialement!

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brusyl

Message Mer 22 Juin 2011 - 14:45 par brusyl

.à mettre en parallèle avec l'annonce hier de la suppression de 80% des aides européennes pour les associations et banques alimentaires.
.

J'eus la même réaction que toi en apprenant hier cette nouvelle... mais réflexion faite, je me demande si au final ce n'est pas plutôt une bonne nouvelle dans le mesure où cela oblige la structure étatique à reprendre en charge tout cela...

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Mister Cyril

Message Mer 22 Juin 2011 - 14:38 par Mister Cyril

Foulques Deletang a écrit:
Mister Cyril a écrit:Je plussoie ma Bru (4 mots world record)!

Et moi, je trissoie!

Mais ça ne suffit pas pour améliorer la situation, la diète ad vitam eternam et les saignées permanentes mettent les hôpitaux, maisons de retraites et associations à la personnes en difficultés. De nombreuses ADMR sont actuellement en état de cessation de paiement: leurs dirigeants bénévoles sont découragés (je ne parle pas là des sociétés privées dont le PDG roule carrosse); Que va t-il se passer? Pour l'instant, ces ADMR diminuent les heures du personnel qui bascule dans la pauvreté (moins de 20h/semaine), pourtant ces services sont indispensables et l'accès de plus en plus restreint ce qui amène les patients à se faire hospitaliser à 2000€/jour car la mobilité professionnelle fait que la famille est loin. Les communes et bénévoles qui se battent pour la survie de leur association n'en sont pas à débattre si tel ou tel patient y trouve le confort de vie souhaité comme ce monsieur ou comme mon père qui gueulait à cause des horaires pour les soins de ma mère.
A terme que peut-on espérer? Bien peu de choses, je le crains même en cas d'éjection du nabot : la paupérisation des actifs ne laisse guère espérer une stabilisation pour les inactifs qu'ils soient retraités, chômeurs, handicapés, SDF. Dans ma ville d'Angers, les restos du cœur et le Secours populaire ont dû fermer prématurément à cause d'un afflux massif de demandeurs d'asile rejetés qui a épuisé les stocks privant les bénéficiaires habituels de soutien. A cette échelle, les organismes de solidarités n'arrivent plus à faire face à une demande énorme devant l'acroissement de la pauvreté.
Foulques

Je quadrissoie...à mettre en parallèle avec l'annonce hier de la suppression de 80% des aides européennes pour les associations et banques alimentaires...on en revient donc toujours au mode économique qui laisse ou pas des choix politiques en matière de santé ou éducation...apparemment on a plus le choix!

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brusyl

Message Mer 22 Juin 2011 - 12:55 par brusyl

Je ne sais pas si l'aide à la personne doit devenir un service public ou se faire par le biais des associations

Le problème n'est pas vraiment là : une assoce qui reçoit une mission de service public, qui est reconnue d'utilité publique a exactement le même rôle que l'administration centrale. Ceci d'autant plus que depuis la loi lolf (loi organique relative aux lois de finance) loi dont on a très peu parlé mais qui est pourtant fondamentale, les budgets ne sont plus déterminés en fonction de la structure mais par mission (et donc ne dépendent plus des dotations du ministère de tutelle)
Il est de plus évident que les administrations sont poussées à externaliser au maximum : nous allons donc être de plus en plus confrontés à ces structures privées assumant une mission de service public.
Et on en revient à la réponse que je t'avais faite précedemment (à laquelle tu n'as pas répondu ) que ces structures privées, pour emporter le marché public vont être obligées de limiter leurs coûts au maximum et donc de réduire le service qu'elle propose au strict minimum

@ Foulques

Ah tiens, autre chose pour répondre à ton message où tu dis que visiblement je ne connais pas ce milieu. Je n'aime pas parler de mon cas personnel, exemple ne vaut pas démonstration, mais j'ai dans ce cas précis à répondre à une accusation directe : tu n'y connais rien !

Je ne connais effectivement pas directement ce milieu d'hospitalisation ou de maintien à domicile (le plus tard sera le mieux, car cela signifie que tu es soit grabataire soit en fin de vie), par contre je connais directement ce que c'est d'être sous protocole, car durant un an j'ai suivi un traitement (chimiothérapie) sous protocole après avoir subi une opération qui m'a fait rester deux semaines à l'hôpital. J'ai eu donc tout le loisir, quand je passais "à la lessiveuse", durant les journées où j'étais coincée à l'hôpital, immobilisée par les perf, de causer avec les infirmières des modifications causées par ce "nouveau management public" : je pourrais écrire un livre sur les absurdités, les aberrations de ce nouveau système tel qu'en témoignent les infirmières , où il n'existe plus aucune possibilité d'adapter le traitement, le matériel à la personne et l'immense gâchis qu'au final cela occasionne : cela va du tablier qu'elles portent, parfaitement inefficace (il ne couvre que le devant) au matériel en kit qu'elle doivent jeter après chaque utilisation, même si tu n'as utilisé qu'une des pièces sur les 20 du kit pré emballé.
Un des problèmes du service dont je dépendais ? les poubelles qui dégorgent de matériel jeté depuis l'application de cette nouvelle politique.

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Message Mer 22 Juin 2011 - 12:03 par Invité

Donald11 a écrit:Je vous invite a relire les interventions de notre maquisard Augure ...

Ducky, peux-tu nous dire dans quelle rubrique faut-il chercher ou à quel propos?

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Message Mer 22 Juin 2011 - 11:58 par Invité

Aujourd'hui à 11:17 par Foulques Deletang

En ce qui concerne les ressources, il est évident que l'une des solutions, et pas la seule, passe par la relance de l'activité. Qui n'a rien à voir avec la croissance au sens où l'entend l'économie actuelle. Et bien sûr faire cotiser l'ensemble des richesses, pas seulement le travail. Je ne sais pas si l'aide à la personne doit devenir un service public ou se faire par le biais des associations. Les deux ont leurs avantages et inconvénients. Si c'est le deuxième cas, il conviendrait de donner un véritable statut à ses acteurs et d'exercer un contrôle plus rigoureux sur leur gestion.

Amicalement
Franz

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Donald11

Message Mer 22 Juin 2011 - 11:36 par Donald11

Je vous invite a relire les interventions de notre maquisard Augure ...

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Message Mer 22 Juin 2011 - 11:17 par Invité

Mister Cyril a écrit:Je plussoie ma Bru (4 mots world record)!

Et moi, je trissoie!

Mais ça ne suffit pas pour améliorer la situation, la diète ad vitam eternam et les saignées permanentes mettent les hôpitaux, maisons de retraites et associations à la personnes en difficultés. De nombreuses ADMR sont actuellement en état de cessation de paiement: leurs dirigeants bénévoles sont découragés (je ne parle pas là des sociétés privées dont le PDG roule carrosse); Que va t-il se passer? Pour l'instant, ces ADMR diminuent les heures du personnel qui bascule dans la pauvreté (moins de 20h/semaine), pourtant ces services sont indispensables et l'accès de plus en plus restreint ce qui amène les patients à se faire hospitaliser à 2000€/jour car la mobilité professionnelle fait que la famille est loin. Les communes et bénévoles qui se battent pour la survie de leur association n'en sont pas à débattre si tel ou tel patient y trouve le confort de vie souhaité comme ce monsieur ou comme mon père qui gueulait à cause des horaires pour les soins de ma mère.
A terme que peut-on espérer? Bien peu de choses, je le crains même en cas d'éjection du nabot : la paupérisation des actifs ne laisse guère espérer une stabilisation pour les inactifs qu'ils soient retraités, chômeurs, handicapés, SDF. Dans ma ville d'Angers, les restos du cœur et le Secours populaire ont dû fermer prématurément à cause d'un afflux massif de demandeurs d'asile rejetés qui a épuisé les stocks privant les bénéficiaires habituels de soutien. A cette échelle, les organismes de solidarités n'arrivent plus à faire face à une demande énorme devant l'acroissement de la pauvreté.
Foulques

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Message Mer 22 Juin 2011 - 10:28 par Invité

Foulques Deletang a écrit:
brusyl a écrit:
Nan décidément, je n'arrive pas à entrer dans ton raisonnement. Je te trouve extrêmement sévère et dur.


Je perçois bien que tu ne connais pas ce milieu, dans ma famille tentaculaire, j'ai une dizaine de cousines infirmières dont la moitié est déjà en retraite. Mon commentaire n'est pas l'expression de mon ressenti sur ce cas mais ce qu'elles en diraient. Si tu as dans ton entourage, une infirmière, soumets-lui ce cas et ensuite on en reparle! Les personnes qui bénéficient de ces services sont souvent âgées et obèses à cause de leur mobilité très réduite; devoir les lever (80à 100Kg) pour une femme normale de 50kg est périlleux et à multiplier par le nombre de patients qu'elle doit prendre en charge tous les jours, fériés et vacances comprises pour un budget chagrin. L'organisation d'un tel service géré par des bénévoles est déjà une performance surtout en milieu rural dispersé voire montagneux; faire un détour de plusieurs km pour un cas particulier alors que le personnel doit justifier ses minutes et son parcours chronométré avec son véhicule personnel relève de la gageure, ajoutes y les risques sanitaires, ça devient ingérable.
PS : mon jeune frère de Jaunay-Clan (ton patelin) a été arrêté presque un an pour un banal accident de foot à cause d'un staphylocoque doré attrapé au CHU de Poitiers! On est jamais trop prudent.

C'est en effet la dure réalité. Conviens que le problème se situe en premier lieu au niveau du budget. Certes, on fait avec ce que l'on a. Mais dans une réflexion politique, on a le droit de se demander si la ressource ne peut pas être améliorée. Certes, l'approche gestionnaire permet de faire certains miracles... comptables. Mais cela semble donner raison à la rareté de la ressource. Même si, on peut toujours en causer, il convient de l'optimiser.

Ma fille ayant travaillé pour l'une de ces associations a eu a connaître du train de vie de la directrice. Qui n'avait rien à voir avec le salaire à mi temps qu'elle percevait. Elle a pu constater la relation que celle-ci avait avec les politiques locaux dispensateurs de subventions. Borloo prétendait que c'était l'avenir des jeunes. Sauf qu'à la moitié du SMIC pour un temps quasi complet, on a dmis que ce serait une activité négrière. Peut-on faire mieux ? C'est à espérer.

Amicalement
Franz

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Message Mer 22 Juin 2011 - 10:17 par Invité

Foulques, ne pas perdre de vue que ces instituts privés permettent à leurs gestionnaires de rouler carrosse en arborant des chaussures bicolores. Si ils manquent de moyens, ils apparaissent comme très profitables. Ici, il existe une maison médicalisée de trois étages dans laquelle il n'y a qu'une infirmière la nuit. Il est spécifié dans son contrat qu'elle n'a pas le droit de prendre l'ascenseur. Car en cas de panne, l'établissement serait à l'abandon. Il semblerait que la société qui gère ça à prix d'or (plus de 2500 € par mois) a reçu tous les agréments et autres accréditations.

Dans l'hôpital de mon épouse, la gestion est principalement ciblée sur le personnel. En le réduisant et en le précarisant. La variable d'ajustement. Certains contrats se signent pour une heure. En revanche, le gâchis en matière de matériel et de mesures d'accréditation est invraisemblable. Ainsi a-t-on transformé l'office du personne en le réduisant à un local minuscule. Avec commission d'hygiène etc. Exigence que le frigidaire soit tiré et nettoyé à l'arrière au moins une fois par semaine ainsi que la tenue de documents extrêmement détaillés. Tout en supprimant la personne chargée du boulot. Et surtout, pour avoir économisé sur les meubles, des revêtements qui se décollent et laissent des espaces béants dignes d'un taudis. Bonjour l'hygiène.

Ainsi, toujours pour avoir supprimé cette fonction, ce sont les aides soignantes qui sortent les poubelles. Lesquelles sont verrouillées dans un local avec digicode qui tombe en panne et dont la porte s'ouvre dans le mauvais sens ce qui aboutit à renverser le récipient qui se répand au sol. Pas grave, suffit de le ramasser à la main. Pour juste après donner des soins aux malades. En principe elles se lavent les mains. Mais, prises par l'urgence… On plaque des logiques qui se veulent vertueuses sur une réalité qui se dégrade et dont on ne tient pas compte. Comme les poubelles sont plus grosses, elles transitent sur les chariots qui servent aux soins. Faute de personnel, le service n'est pas nettoyé le week-end. Au final, avec les plus grands principes et les plus beaux titres, on abouti souvent à un renchérissement de la gestion, à l'inefficacité des mesures et à un enfer pour le personnel qui ne pense qu'à une chose : se tirer. Ca mériterait que ceux qui promeuvent ces techniques se posent quelques questions en sortant de leurs grimoires rassurants.

Quand tu enlèves un élément dans une équipe, celle-ci parvient à effectuer le même travail. Tout bénéf. Sauf, que le personnel est plus souvent malade, que la désorganisation ne peut plus être gérée, que l'on fait appel en urgence à des personnels extérieurs qui prennent du temps à s'adapter. Au final, le travail est moins bien fait, le coût est supérieur et le personnel est à cran. On gagne quoi ? En même temps, personne ne s'interroge sur la sélection et la formation de l'encadrement passé par l"école des cadres qui, diplôme acquis, s'avère parfois incompétent (principe de Peter). Ce qui là, est très coûteux en matière de gestion. C'est pourtant l'élément central pour qu'un service soit bien tenu. D'autant plus important qu'il est le seul intermédiaire entre les décideurs et la base. Donc celui avec lequel il faut bien composer. Peu de remise en question à ce niveau.

En réalité, là comme ailleurs, il apparaît qu'en prétendant tout savoir d'en haut sans consulter ceux qui ont une expertise d'usage, on aboutit à des situations pires que celles auxquelles on prétendait remédier. Il faut sûrement des protocoles. A condition qu'ils soient élaborés ensemble.

Amicalement
Franz

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Mister Cyril

Message Mar 21 Juin 2011 - 22:26 par Mister Cyril

Je plussoie ma Bru (4 mots world record)!

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brusyl

Message Mar 21 Juin 2011 - 22:17 par brusyl

Ben si, je connais, un peu: ma meilleure amie était responsable départementale de l'ADMR ("était" parce qu'elle est morte il y a cinq ans).

Quant à ces services, le fait qu'ils soient constitués en association ne fait pas de leurs membres des bénévoles, loin de là. En tout cas, ce n'est pas le cas pour Santé Service (je reviens de leur site).
Et enfin, dans mes post précédents, je parlais de l'évolution de l'ensemble des services publics qui est identique que ce soient les transports, l'énergie, l'éducation, la Santé, la police... leur normalisation à travers la politique du chiffre,le "système qualité" porte bien mal son nom puisqu'il fait reposer son évaluation sur des critères uniquement quantitatif : la police fait de plus en plus de "chiffre", augmente régulièrement son taux d'affaires résolues. Est ce que cela veut dire que leur action est plus efficace ? la violence continue à augmenter et les policiers ont une image de plus en plus négative auprès de la population. Moins de procès verbaux et un peu plus de contact, de proximité, de prévention seraient certainement beaucoup plus efficace.
Et cette évaluation a bien évidemment un objectif que le pouvoir se garde bien de mettre en avant : à long terme démanteler les services publics (consignes européennes obligent !) et dans cette perspective, les grignoter petit à petit en réduisant leurs coûts salariaux

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Message Mar 21 Juin 2011 - 21:39 par Invité

brusyl a écrit:
Nan décidément, je n'arrive pas à entrer dans ton raisonnement. Je te trouve extrêmement sévère et dur.


Je perçois bien que tu ne connais pas ce milieu, dans ma famille tentaculaire, j'ai une dizaine de cousines infirmières dont la moitié est déjà en retraite. Mon commentaire n'est pas l'expression de mon ressenti sur ce cas mais ce qu'elles en diraient. Si tu as dans ton entourage, une infirmière, soumets-lui ce cas et ensuite on en reparle! Les personnes qui bénéficient de ces services sont souvent âgées et obèses à cause de leur mobilité très réduite; devoir les lever (80à 100Kg) pour une femme normale de 50kg est périlleux et à multiplier par le nombre de patients qu'elle doit prendre en charge tous les jours, fériés et vacances comprises pour un budget chagrin. L'organisation d'un tel service géré par des bénévoles est déjà une performance surtout en milieu rural dispersé voire montagneux; faire un détour de plusieurs km pour un cas particulier alors que le personnel doit justifier ses minutes et son parcours chronométré avec son véhicule personnel relève de la gageure, ajoutes y les risques sanitaires, ça devient ingérable.
PS : mon jeune frère de Jaunay-Clan (ton patelin) a été arrêté presque un an pour un banal accident de foot à cause d'un staphylocoque doré attrapé au CHU de Poitiers! On est jamais trop prudent.

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brusyl

Message Mar 21 Juin 2011 - 19:49 par brusyl

@ Foulques
excuse de ne pas avoir répondu à ton message plus tôt, overloaded en ce moment...
L'histoire de LVP ne m'inspire pas de pitié pour lui!

Je ne crois pas que ce blogueur jouait sur cette corde sensible : il était au contraire dans une description très naturaliste, réaliste de sa condition, à la manière d'un procès verbal.
Quant à lui reprocher une vision égoïste, je ne crois pas non plus que ce soit le bon mot : c'est la vision de quelqu'un qui de par son état est totalement dépendant des autres. Il n'a aucune autonomie, il est donc totalement à la merci des actions des autres. Il n'utilise pas les services publics, ils lui sont indispensables à sa survie et à sa dignité.
Il ne veut pas "toujours plus" , il étudie simplement comme sa condition se dégrade, suite à des décisions qu'il ne peut maîtriser et semblent relever davantage d'une logique absurde (la toilette au lit en est un exemple) que d'une recherche d'une meilleure efficacité.
Une efficacité de service public prendrait en considération le fait par exemple qu'il a un métier, qu'il est tenu à des horaires. Pas plus difficile de faire commencer la tournée de l'équipe soignante par chez lui, plutôt que de le condamner à cette instabilité horaire. Pour cela il faudrait une attention de ce service à la personne humaine, à sa globalité, à son environnement, à son affectif aussi (si si !) et non pas que celle-ci soit considérée comme un simple numéro.

Quant aux priorités d'hygiène que tu évoques : elles sont bien sûr indispensables, mais elle ne doivent pas prendre le pas sur le respect pour la personne humaine : ces petits bébés dans les orphelinats de l'ex roumanie que l'on a découvert à la chute de l'URSSS étaient tenus certainement dans une certaine hygiène.... et pourtant ils se mouraient, de manque de temps donné, d'affection, d'attention.

Nan décidément, je n'arrive pas à entrer dans ton raisonnement. Je te trouve extrêmement sévère et dur.

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Message Lun 20 Juin 2011 - 18:51 par Invité

J'ai une sœurette qui officie dans une maison de retraite d'un hôpital public. Ca fait déjà qq années qu'elle rapporte que "ses p'tits vieux" regrettent qu'elles n'ont plus de temps humain à leur consacrer, l'accompagnement n'étant pas encore considéré comme médicament. Mais de nombreux scandales de maltraitance sont apparus dans des maisons de retraite privées qui sont plus de l'économie de personnels que de la mauvaise intention. La compression des ressources allouées donc des personnels rend la vie du personnel soignant de plus en plus contraint ce qui se répercute sur l'humanisation souhaité par les pensionnaires. Afin de délimiter les attentes que les pensionnaires ou leur familles peuvent exiger, il importe de définir les prestations et les indicateurs qui permettent de garantir un seuil minimum, chaque établissement peut faire mieux que ce minimum suivant ses disponibilités. Sans ce socle, qu'aurons-nous dans 20 ans à notre tour? c'est là toute l'utilité du suivi Qualité.

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Message Lun 20 Juin 2011 - 16:56 par Invité

Foulques, ta remarque a son intérêt. Une saine gestion reste nécessaire partout, même dans une service public. Là plus encore, on doit faire la guerre au gaspillage puisque l'argent provient de nos impôts qui n'enrichissent pas les plus pauvres. Je suis d'accord que l'on ne peut pas se plier aux caprice de chacun quand les moyens font défaut. Mais il faudra s'interroger sur cette carence. Les ressource étant insuffisantes en raison de la baisse considérable de l'activité et du défaut d'une partie des richesses. Si les dix millions d'inactifs bossaient, on ne saurait pas quoi faire du fric. Conviens qu'il y a de la marge.

D'autre part, on ne soigne pas un humain comme on stocke un paquet de viande hachée. Les notions de rentabilité (si elles ne doivent pas être négligées), n'ont pas le même sens. 23 minutes pour une toilette, c'est jouable dans une usine de montage à la chaîne. Mais, je le répète, un humain ne se soigne pas comme on répare une mobylette. Exactement comme il ne se contente pas, pour se nourrir, de pilules. Il a besoin d'amour, de chaleur humaine, de soutien, d'échange. Mon épouse qui fait cela chaque jour, se plie à pas mal de caprices de la part de vieillards qui ne rapporteront plus rien. Cela fait partie de la dignité humaine. Ou alors, on gaze ces inutiles. C'est un choix.

Amicalement
Franz

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