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Désobéissants. Militants de choc en 48 heures

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05012009

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Désobéissants. Militants de choc en 48 heures Empty Désobéissants. Militants de choc en 48 heures




http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/regions/bretagne/desobeissants-militants-de-choc-en-48-heures-20090104-4389853_1588425.php

Les contestataires ont désormais leurs troupes de choc : les « désobéissants » . Des militants aguerris, mais non-violents, rompus aux opérations coup-de-poing, aux interventions policières, et aux médias. Nous avons participé, incognito, à leur tout dernier et discret stage, près de Vannes.
Un samedi matin de décembre, dans une ferme isolée, quelque part entre Vannes (56) et Redon (35). Nous sommes une vingtaine. Beaucoup d’hommes, quatre femmes. Les plus jeunes ont une vingtaine d’années. Le plus ancien affiche plus de 70 printemps. Tous sont militants. « Résistants ». Ils s’élèvent contre les OGM et le nucléaire. S’inquiètent et s’insurgent contre « la multiplication des atteintes aux libertés publiques ». Protestent contre la publicité et la société de consommation. La plupart participent déjà à des actions aux quatre coins de la France et de l’Europe. Martin (*), crâne rasé, keffieh autour du cou et sweat « Bouffons les riches » sur le dos, est ici parce qu’il estime que manifs et distributions de tracts sont « dépassées » et ne font « plus réagir personne ». Zoë, la trentaine, tignasse relevée, gros pull tombant sur un jean délavé, se dit lassée des actions qui capotent ou qui dégénèrent. Tous cherchent à devenir « plus efficaces ». Tous sont prêts à enfreindre les lois pour défendre leur cause.

Mais « sans violence ». Bloquer un convoi nucléaire sur une voie ferrée, gérer d’éventuels dérapages : cela ne s’improvise pas. C’est ce que viennent enseigner quatre pros de la contestation, tous issus d’un réseau au nom explicite : les Désobéissants (lire ci-contre).
Surtout, pas de téléphone portable
Premier principe : pas d’efficacité sans consensus. Tout le monde doit s’exprimer. Pas question que quelqu’un se rétracte au dernier moment et mette le groupe et l’opération en péril. Ici, il n’y a pas de chef... mais de la discipline. Pour avoir la parole, il faut d’abord lever la main. Et pour faciliter la communication, on utilise des signes. Des mains dressées qui s’agitent signifient qu’on est d’accord. Le même mouvement, à l’horizontale, indique la réserve. Plus on descend, plus on exprime son désaccord. Sur ces bases, exercice théorique : par petits groupes, préparer l’interception d’un convoi. Me voici dans la peau d’un commando anti-OGM, avec trois (vrais) faucheurs expérimentés. Premier réflexe : prévenir les membres des réseaux concernés. « Il y a une règle absolue, intervient Joël, militant à la chevelure hirsute. Pas de téléphone portable avec soi, même éteint ! ». L’ennemi ? La police et ses grandes oreilles.
Opération commando
L’opération est réglée comme une opération militaire. Une équipe repère les lieux, les habitudes des riverains et des forces de l’ordre locales. Le jour J : une équipe pour l’interception. Une équipe « d’anges gardiens » pour veiller sur elle et l’assister. En retrait, une équipe de « peace-keepers » pour calmer le jeu avec le chauffeur et les forces de l’ordre. Et une quatrième pour « gérer la presse », alertée plus tôt. Il faut aussi penser aux premiers secours et aux conséquences juridiques. Et au cas où la presse n’arriverait pas, prévoir de filmer et photographier le tout. Penser également à désigner un second porte-parole, au cas où le premier serait interpellé. Enfin, tout dépend de l’objectif : faire perdre de l’argent à celui auquel on s’attaque ou dénoncer quelque chose ? 12 h 45. Détour par les toilettes. Sèches. De la sciure de bois fait office de chasse d’eau. Pour le déjeuner, repas bio. Pas question d’enrichir les multinationales. Tout vient du jardin du couple qui héberge la petite troupe. Radis noirs, boulgour, lapin occis quelques jours plus tôt... que mon voisin, fonctionnaire, libertaire et anarchiste, ne touchera pas. Il est, comme plusieurs autres stagiaires, végétalien. Il ne consomme aucune chair animale ou produit d’origine animale (lait, œufs...). Les ateliers s’enchaînent jusqu’au soir. Quels droits en cas d’interpellation ? Quelle attitude adopter en garde à vue ? Comment capter et retenir l’attention de la presse ? Comment constituer une chaîne humaine, un nœud d’activistes, qui fera perdre un temps précieux aux forces de l’ordre ? Comment les déstabiliser ou désamorcer une situation très tendue ? Quelles erreurs ne pas commettre pour éviter des poursuites judiciaires ?
« J’ai appris à vivre avec peu »
Le lendemain, exercice pratique (jouer le blocage d’un chantier de construction d’incinérateur) et débriefing. Puis, retour vers le Finistère. À mes côtés, Stéphane, 29 ans, un énigmatique « Alertez les bébés » dans le dos. Il me raconte sa vie. Finistérien de cœur, écolo et amoureux de la mer, ancien marin pêcheur poussé vers la sortie, car pas issu de ce milieu... Aujourd’hui, il ne travaille plus et consacre son temps aux livres et à la lutte contre le nucléaire. « J’ai appris à vivre avec peu », confie-t-il. Il n’a pas de voiture. Pour rejoindre le lieu du stage, il a fait une vingtaine de kilomètres à pied, pris le train et fait du covoiturage. Apprendre qu’un journaliste figurait parmi eux l’a beaucoup fait rire. Pas l’organisateur du stage, informé le lendemain. * Tous les prénoms ont été modifiés, à la demande de l’organisateur.
Hervé Chambonnière


Des barbouzes dans les Montas d'Arrée
Paranos les « désobéissants » ? Pas si sûr. La scène se déroule lors d’un précédent stage, en avril dernier, à quelques kilomètres d’un village perdu dans les monts d’Arrée.
« La nuit était tombée, rapporte un témoin. Les phares de la voiture d’un stagiaire qui empruntait l’unique voie d’accès au site ont fait briller quelque chose, sur le talus surplombant un virage en épingle ». Le stagiaire s’arrête. Dans les buissons, il découvre une coque de couleur kaki, recouverte de mousse et de feuilles. « À l’intérieur, il y avait une caméra dirigée vers la route, à un endroit où l’on ne peut rouler qu’au ralenti », explique notre interlocuteur. Le stagiaire arrache les câbles et s’empare de la boîte. « Il n’a pas osé voir ce qu’il y avait au bout des fils. Quand il est revenu quelques heures plus tard, le matin, tous les câbles avaient disparu... » Sur la caméra, aucune marque, aucun signe particulier. « Ce n’était pas un appareil grand public, mais plutôt une caméra style vidéosurveillance. C’était du matériel professionnel », observe une personne qui a pu manipuler les différents objets. Remis au maire du village voisin, le matériel a été confié à la brigade de gendarmerie la plus proche... où, à ce jour, personne n’est encore venu le réclamer. Les « désobéissants » n’ont, de leur côté, souhaité aucune publicité autour de cet événement.
RG ? Militaires ? Officine ?
Qui se cache derrière cette opération ? Les RG (désormais RI, Renseignement intérieur) ? Ils ne seraient pas concernés. La nature de la caméra, « de type militaire », selon plusieurs sources, pourrait désigner un service peu connu du grand public : la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD). Ses 1.474 fonctionnaires (trois quarts de militaires, un quart de policiers) sont chargés de missions de contre-espionnage, de contre-terrorisme et de « contre-subversion ». Ils doivent notamment assurer la protection des installations sensibles de la Défense (dont l’Ile Longue et ses missiles)... Mais les militaires, selon nos informations, ont nié toute implication dans cette « barbouzerie ». Resterait la piste de l’officine privée. Faut-il chercher du côté du nucléaire, principal cheval de bataille des « désobéissants » ? Des OGM ? Si « officine » il y a, celle-ci semble, en tout cas, en mesure de pouvoir accéder aux fichiers de la police, du moins au fichier des immatriculations. À quoi bon filmer des véhicules si ce n’est pour identifier leurs propriétaires ?
country skinner
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Désobéissants. Militants de choc en 48 heures :: Commentaires

Mister Cyril

Message Mer 7 Jan 2009 - 11:48 par Mister Cyril

Ca commençait bien mais...désolé le trip baba-végétalien libertaire ça mène pas loin...ceci dit je leur souhaite que du bien; je verrais bien le Country, des babas-libertaires qui connaissent rien à la bouffe et qui sont en AG toute la journée...
"ici, il n'y a pas de chef...mais de la discipline", c'est un peu comme ici mais la discipline en moins...

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brusyl

Message Mer 7 Jan 2009 - 11:39 par brusyl

Ici, il n’y a pas de chef... mais de la discipline.


Mais qu'est ce qu'il est chouette ton texte !!!!
à méditer......

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