analyse critique du liberalisme : le grand bond en arriere
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Re: analyse critique du liberalisme : le grand bond en arriere
Analyse de haut vol de serge halimi sur le liberalisme, à l'occasion de la sortie de son livre en 2004 : "Le grand bond en arrière. Comment l'ordre libéral s'est imposé au monde".
Magistrale analyse historique qui explique comment les préceptes libéraux se sont peu à peu imposés au monde depuis un quart de siècle. L’affaire avait été bien préparée, de longue date – dès l’après-guerre –, mais en souterrain, au moment même où les politiques de régulation keynésienne paraissaient indéboulonnables, tant l’utopie du marché semblait, elle, inaccessible. Halimi démontre comment cette idéologie devient peu à peu hégémonique
De l’Amérique de Reagan à la France de Mitterrand, en passant par la Nouvelle Zélande, les transformations économiques du dernier quart de siècle n’ont été le produit ni du hasard ni de la nécessité. Si, à partir des années 1980, les « décideurs » et les médias du monde occidental ont presque toujours interprété de manière identique les situations de « crise », c’est que tout un travail idéologique était intervenu au préalable, c’est que les solutions alternatives au marché avaient été détruites afin qu’il n’y ait « plus d’alternative ». D’autres interprétations des événements auraient suggéré d’autres remèdes, mobilisé d’autres forces sociales, débouché sur d’autres choix. La « mondialisation », ce fut aussi ce long labeur intellectuel de construction de la « seule politique possible » que favorisa la symbiose sociale entre ses principaux architectes d’un bout à l’autre de la Terre.
Inspirées par des théoriciens de l’université de Chicago, dont l’influence sera considérable au Chili, en Grande Bretagne et aux Etats Unis, les doctrines économiques libérales vont encourager les classes dirigeantes à durcir leurs politiques, à passer d’un système d’économie mixte acceptant une certaine redistribution des revenus à un nouveau capitalisme orienté par les seuls verdicts de la finance. Les artisans de cette métamorphose en tireront un avantage considérable ; pour la plupart des autres, au contraire, ce sera le grand bond en arrière.
Partie 1
Magistrale analyse historique qui explique comment les préceptes libéraux se sont peu à peu imposés au monde depuis un quart de siècle. L’affaire avait été bien préparée, de longue date – dès l’après-guerre –, mais en souterrain, au moment même où les politiques de régulation keynésienne paraissaient indéboulonnables, tant l’utopie du marché semblait, elle, inaccessible. Halimi démontre comment cette idéologie devient peu à peu hégémonique
De l’Amérique de Reagan à la France de Mitterrand, en passant par la Nouvelle Zélande, les transformations économiques du dernier quart de siècle n’ont été le produit ni du hasard ni de la nécessité. Si, à partir des années 1980, les « décideurs » et les médias du monde occidental ont presque toujours interprété de manière identique les situations de « crise », c’est que tout un travail idéologique était intervenu au préalable, c’est que les solutions alternatives au marché avaient été détruites afin qu’il n’y ait « plus d’alternative ». D’autres interprétations des événements auraient suggéré d’autres remèdes, mobilisé d’autres forces sociales, débouché sur d’autres choix. La « mondialisation », ce fut aussi ce long labeur intellectuel de construction de la « seule politique possible » que favorisa la symbiose sociale entre ses principaux architectes d’un bout à l’autre de la Terre.
Inspirées par des théoriciens de l’université de Chicago, dont l’influence sera considérable au Chili, en Grande Bretagne et aux Etats Unis, les doctrines économiques libérales vont encourager les classes dirigeantes à durcir leurs politiques, à passer d’un système d’économie mixte acceptant une certaine redistribution des revenus à un nouveau capitalisme orienté par les seuls verdicts de la finance. Les artisans de cette métamorphose en tireront un avantage considérable ; pour la plupart des autres, au contraire, ce sera le grand bond en arrière.
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