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Monsieur le Président, devenez camusien !

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30112009

Message 

Monsieur le Président, devenez camusien ! Empty Monsieur le Président, devenez camusien !




par Michel Onfray
LE MONDE du 24.11.09

Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Vous
venez de manifester votre désir d'accueillir les cendres d'Albert Camus au Panthéon, ce temple
de la République au fronton duquel, chacun le sait, se trouvent inscrites ces paroles : "Aux grands
hommes, la patrie reconnaissante". Comment vous donner tort puisque, de fait, Camus fut un grand
homme dans sa vie et dans son oeuvre et qu'une reconnaissance venue de la patrie honorerait la
mémoire de ce boursier de l'éducation nationale susceptible de devenir modèle dans un monde
désormais sans modèles.
De fait, pendant sa trop courte vie, il a traversé l'histoire sans jamais commettre d'erreurs : il n'a
jamais, bien sûr, commis celle d'une proximité intellectuelle avec Vichy. Mieux : désireux de
s'engager pour combattre l'occupant, mais refusé deux fois pour raisons de santé, il s'est tout de
même illustré dans la Résistance, ce qui ne fut pas le cas de tous ses compagnons philosophes. De
même, il ne fut pas non plus de ceux qui critiquaient la liberté à l'Ouest pour l'estimer totale à l'Est :
il ne se commit jamais avec les régimes soviétiques ou avec le maoïsme.
Camus fut l'opposant de toutes les terreurs, de toutes les peines de mort, de tous les assassinats
politiques, de tous les totalitarismes, et ne fit pas exception pour justifier les guillotines, les meurtres,
ou les camps qui auraient servi ses idées. Pour cela, il fut bien un grand homme quand tant d'autres
se révélèrent si petits.
Mais, Monsieur le Président, comment justifierez-vous alors votre passion pour cet homme qui, le
jour du discours de Suède, a tenu à le dédier à Louis Germain, l'instituteur qui lui permit de sortir de
la pauvreté et de la misère de son milieu d'origine en devenant, par la culture, les livres, l'école, le
savoir, celui que l'Académie suédoise honorait ce jour du prix Nobel ? Car, je vous le rappelle, vous
avez dit le 20 décembre 2007, au palais du Latran : "Dans la transmission des valeurs et dans
l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le
curé." Dès lors, c'est à La Princesse de Clèves que Camus doit d'être devenu Camus, et non à la Bible.
De même, comment justifierez-vous, Monsieur le Président, vous qui incarnez la nation, que vous
puissiez ostensiblement afficher tous les signes de l'américanophilie la plus ostensible ? Une fois
votre tee-shirt de jogger affirmait que vous aimiez la police de New York, une autre fois, torse nu
dans la baie d'une station balnéaire présentée comme très prisée par les milliardaires américains,
vous preniez vos premières vacances de président aux Etats-Unis sous les objectifs des journalistes,
ou d'autres fois encore, notamment celles au cours desquelles vous avez fait savoir à George Bush
combien vous aimiez son Amérique.
Savez-vous qu'Albert Camus, souvent présenté par des hémiplégiques seulement comme un
antimarxiste, était aussi, et c'est ce qui donnait son sens à tout son engagement, un antiaméricain
forcené, non pas qu'il n'ait pas aimé le peuple américain, mais il a souvent dit sa détestation du
capitalisme dans sa forme libérale, du triomphe de l'argent roi, de la religion consumériste, du
marché faisant la loi partout, de l'impérialisme libéral imposé à la planète qui caractérise presque
toujours les gouvernements américains. Est-ce le Camus que vous aimez ? Ou celui qui, dans
Actuelles, demande "une vraie démocratie populaire et ouvrière", la "destruction impitoyable des
trusts", le "bonheur des plus humbles d'entre nous" (OEuvres complètes d'Albert Camus, Gallimard,
"La Pléiade", tome II, p. 517) ?
Et puis, Monsieur le Président, comment expliquerez-vous que vous puissiez déclarer souriant devant
les caméras de télévision en juillet 2008 que, "désormais, quand il y a une grève en France, plus
personne ne s'en aperçoit", et, en même temps, vouloir honorer un penseur qui n'a cessé de célébrer
le pouvoir syndical, la force du génie colérique ouvrier, la puissance de la revendication populaire ?
Car, dans L'Homme révolté, dans lequel on a privilégié la critique du totalitarisme et du marxismeléninisme
en oubliant la partie positive - une perversion sartrienne bien ancrée dans l'inconscient
collectif français... -, il y avait aussi un éloge des pensées anarchistes françaises, italiennes,
espagnoles, une célébration de la Commune, et, surtout, un vibrant plaidoyer pour le "syndicalisme
révolutionnaire" présenté comme une "pensée solaire" (t. III, p. 317).
Est-ce cet Albert Camus qui appelle à "une nouvelle révolte" libertaire (t. III, p. 322) que vous
souhaitez faire entrer au Panthéon ? Celui qui souhaite remettre en cause la "forme de la propriété"
dans Actuelles II (t. III, p. 393) ? Car ce Camus libertaire de 1952 n'est pas une exception, c'est le
même Camus qui, en 1959, huit mois avant sa mort, répondant à une revue anarchiste brésilienne,
Reconstruir, affirmait : "Le pouvoir rend fou celui qui le détient" (t. IV, p. 660). Voulez-vous donc
honorer l'anarchiste, le libertaire, l'ami des syndicalistes révolutionnaires, le penseur politique
affirmant que le pouvoir transforme en Caligula quiconque le détient ?
De même, Monsieur le Président, vous qui, depuis deux ans, avez reçu, parfois en grande pompe, des
chefs d'Etat qui s'illustrent dans le meurtre, la dictature de masse, l'emprisonnement des opposants,
le soutien au terrorisme international, la destruction physique de peuples minoritaires, vous qui
aviez, lors de vos discours de candidat, annoncé la fin de la politique sans foi ni loi, en citant Camus
d'ailleurs, comment pourrez-vous concilier votre pragmatisme insoucieux de morale avec le souci
camusien de ne jamais séparer politique et morale ? En l'occurrence une morale soucieuse de
principes, de vertus, de grandeur, de générosité, de fraternité, de solidarité.
Camus parlait en effet dans L'Homme révolté de la nécessité de promouvoir un "individualisme
altruiste" soucieux de liberté autant que de justice. J'écris bien : "autant que". Car, pour Camus, la
liberté sans la justice, c'est la sauvagerie du plus fort, le triomphe du libéralisme, la loi des bandes,
des tribus et des mafias ; la justice sans la liberté, c'est le règne des camps, des barbelés et des
miradors. Disons-le autrement : la liberté sans la justice, c'est l'Amérique imposant à toute la planète
le capitalisme libéral sans états d'âme ; la justice sans la liberté, c'était l'URSS faisant du camp la
vérité du socialisme. Camus voulait une économie libre dans une société juste. Notre société,
Monsieur le Président, celle dont vous êtes l'incarnation souveraine, n'est libre que pour les forts, elle
est injuste pour les plus faibles qui incarnent aussi les plus dépourvus de liberté.
Les plus humbles, pour lesquels Camus voulait que la politique fût faite, ont nom aujourd'hui
ouvriers et chômeurs, sans-papiers et précaires, immigrés et réfugiés, sans-logis et stagiaires sans
contrats, femmes dominées et minorités invisibles. Pour eux, il n'est guère question de liberté ou de
contrats, femmes dominées et minorités invisibles. Pour eux, il n'est guère question de liberté ou de
justice... Ces filles et fils, frères et soeurs, descendants aujourd'hui des syndicalistes espagnols, des
ouvriers venus d'Afrique du Nord, des miséreux de Kabylie, des travailleurs émigrés maghrébins jadis
honorés, défendus et soutenus par Camus, ne sont guère à la fête sous votre règne. Vous êtes-vous
demandé ce qu'aurait pensé Albert Camus de cette politique si peu altruiste et tellement
individualiste ?
Comment allez-vous faire, Monsieur le Président, pour ne pas dire dans votre discours de réception
au Panthéon, vous qui êtes allé à Gandrange dire aux ouvriers que leur usine serait sauvée, avant
qu'elle ne ferme, que Camus écrivait le 13 décembre 1955 dans un article intitulé "La condition
ouvrière" qu'il fallait faire "participer directement le travailleur à la gestion et à la réparation du
revenu national" (t. III, p. 1059) ? Il faut la paresse des journalistes reprenant les deux plus célèbres
biographes de Camus pour faire du philosophe un social-démocrate...
Car, si Camus a pu participer au jeu démocratique parlementaire de façon ponctuelle (Mendès
France en 1955 pour donner en Algérie sa chance à l'intelligence contre les partisans du sang de
l'armée continentale ou du sang du terrorisme nationaliste), c'était par défaut : Albert Camus n'a
jamais joué la réforme contre la révolution, mais la réforme en attendant la révolution à laquelle, ces
choses sont rarement dites, évidemment, il a toujours cru - pourvu qu'elle soit morale.
Comment comprendre, sinon, qu'il écrive dans L'Express, le 4 juin 1955, que l'idée de révolution, à
laquelle il ne renonce pas en soi, retrouvera son sens quand elle aura cessé de soutenir le cynisme et
l'opportunisme des totalitarismes du moment et qu'elle "réformera son matériel idéologique et
abâtardi par un demi-siècle de compromissions et (que), pour finir, elle mettra au centre de son
élan la passion irréductible de la liberté" (t. III, p. 1020) - ce qui dans L'Homme révolté prend la
forme d'une opposition entre socialisme césarien, celui de Sartre, et socialisme libertaire, le sien... Or,
doit-on le souligner, la critique camusienne du socialisme césarien, Monsieur le Président, n'est pas
la critique de tout le socialisme, loin s'en faut ! Ce socialisme libertaire a été passé sous silence par la
droite, on la comprend, mais aussi par la gauche, déjà à cette époque toute à son aspiration à
l'hégémonie d'un seul.
Dès lors, Monsieur le Président de la République, vous avez raison, Albert Camus mérite le Panthéon,
même si le Panthéon est loin, très loin de Tipaza - la seule tombe qu'il aurait probablement échangée
contre celle de Lourmarin... Mais si vous voulez que nous puissions croire à la sincérité de votre
conversion à la grandeur de Camus, à l'efficacité de son exemplarité (n'est-ce pas la fonction
républicaine du Panthéon ?), il vous faudra commencer par vous.
Donnez-nous en effet l'exemple en nous montrant que, comme le Camus qui mérite le Panthéon,
vous préférez les instituteurs aux prêtres pour enseigner les valeurs ; que, comme Camus, vous ne
croyez pas aux valeurs du marché faisant la loi ; que, comme Camus, vous ne méprisez ni les
syndicalistes, ni le syndicalisme, ni les grèves, mais qu'au contraire vous comptez sur le syndicalisme
pour incarner la vérité du politique ; que, comme Camus, vous n'entendez pas mener une politique
d'ordre insoucieuse de justice et de liberté ; que, comme Camus, vous destinez l'action politique à
l'amélioration des conditions de vie des plus petits, des humbles, des pauvres, des démunis, des
oubliés, des sans-grade, des sans-voix ; que, comme Camus, vous inscrivez votre combat dans la
logique du socialisme libertaire...
A défaut, excusez-moi, Monsieur le Président de la République, mais je ne croirai, avec cette annonce
d'un Camus au Panthéon, qu'à un nouveau plan de communication de vos conseillers en image.
d'un Camus au Panthéon, qu'à un nouveau plan de communication de vos conseillers en image.
Camus ne mérite pas ça. Montrez-nous donc que votre lecture du philosophe n'aura pas été
opportuniste, autrement dit, qu'elle aura produit des effets dans votre vie, donc dans la nôtre. Si vous
aimez autant Camus que ça, devenez camusien. Je vous certifie, Monsieur le Président, qu'en
agissant de la sorte vous vous trouveriez à l'origine d'une authentique révolution qui nous
dispenserait d'en souhaiter une autre.
Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à mes sentiments respectueux et néanmoins
libertaires.
Michel Onfray est philosophe.
Article paru dans l'édition du 25.11.09
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Monsieur le Président, devenez camusien ! :: Commentaires

Donald11

Message Mar 1 Déc 2009 - 23:43 par Donald11

Mister Cyril a écrit:Je ne vais pas développer les multiples palinodies de ce monsieur car "son traité d'athéologie" est un de mes livres de chevet mais surtout rien ne sert que je me fatigue quand tu fais preuve d'autant de mauvaise "foie" (c'est de saison pour un palmipède, bon réveillon!) car je n'ai pas à me justifier de mes antipathies intellectuelles (à moins que Saint Donald ne pratique jamais l'anathème)
Faut pas lire des articles intellos après le dixième pastaga espagnol, mon poussin. Les bûchers, ce sera en priorité pour ceux qui ont le traité d'athéologie sur leur table de chevet, c'est à dire des comme toi et moi. Et comme chef de file, on trouvera certainement l'auteur de ce traité !!! Je ne te demandais pas de "justifier quoi que ce soit non plus !!! Et je ne nie pas toute critique possible envers cet intello...", mais je donne mon avis à vos réponses, et aux tiennes en particulier. Donc, ferme ton bec (anathème), cher Poussinet aux grosses coucougnettes, et mal luné en plus !!!
Monsieur le Président, devenez camusien ! 987242

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Donald11

Message Mar 1 Déc 2009 - 23:34 par Donald11

brusyl a écrit:Nan c'est la personne que je supporte mal : ce côté professoral pédant et vaniteux, ce manque d'humour incommensurable, ce sentiment de supériorité qui exsude de chaque pore de sa peau....
Du peu que j'ai lu de lui, ça ne m'a pas sauté aux yeux, ni à l'esprit. Et puis quelqu'un qui écrit dans Siné Hebdo ne peut pas être foncièrement mauvais !!!
J'ai écouté une émission qui a été faite sur lui, sur je ne sais plus quelle chaîne de télé ou radio, j'étais constamment partagée entre l'envie d'éclater de rire (« le capitalisme de droite c'est pas bien , le capitalisme de gauche c'est bien ») et l'agacement que produit le personnage (la description qu'il fait de sa jeunesse "martyr" est un modèle de suffisance égocentrique)
Ah ! si c'est à la télé que ça se passe !!!
voir le jubilatoire laminage fait par Claude Guillon sur celui qu'il appelle "le libertaire d'opérette" : Pourquoi Onfray-t-il mieux de se taire
La formule est très jolie ...
Cet article pondu par Onfray me laisse un sentiment étrange, dérangeant... : il est bien troussé et montre bien l'horreur de cette tentative de récupération idéolologique et l'antinomie entre la pensée (si on peut appeler « pensée » le sarkozysme) de l'écrivain et du nabot, Onfray sait écrire et synthétiser, c'est clair...
Il ne faut pas perdre de vue qu'Onfray écrit là une lettre ouverte à notre président, ni un essai, ni un roman !!!
Mais dès la première phrase j'ai sursauté : de quel droit Onfray reprend-il le texte de Boris Vian sans le moindre guillemet ? mais ce n'est qu'un détail
Tu donnes toi-même un morceau de la réponse. Moi je verrai bien ça comme un foutage de gueule en direction de notre président ...
Par dessus tout, en le lisant, je n'ai pas reconnu la pensée politique de l'écrivain de "L'homme révolté", magnifique livre, dans laquelle je puise les fondements d'un véritable humanisme, un pensée trop complexe, trop riche pour être enfermée dans une école, une doctrine politique, et surtout dans aucune récupération idéologique comme le fait ici Onfray
Onfray se sert de Camus pour étayer sa lettre ouverte. Donc, c'est récupérateur, en effet. Mais ce n'est pas un essai sur Camus.

Dernière édition par Donald11 le Mar 1 Déc 2009 - 23:53, édité 1 fois

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brusyl

Message Mar 1 Déc 2009 - 22:54 par brusyl

Oui bien sûr, cher ducky, tu as raison, cela va sans discuter (aucune bassesse ne m'étonne plus de la part de nos dirigeants) ......mais cette bagarre sur les cendres d'un écrivain me dégoûte un peu...D'autre part, Camus est un homme de son temps, du temps de la montée du fascisme, de la guerre, de la résistance...
on peut le relire à la lumière des événements d'aujourd'hui mais chercher à lui faire dire sur ce qui se passe actuellement ce qu'il n'a jamais dit me dérange...Comme de ne faire de lui qu'un libertaire : il était bien plus que cela !

Je sais je ne suis pas très claire... cela me gêne et je ne sais pas très bien expliquer en quoi.... j'essaierai d'en creuser les raisons ...

Quant à Lahire, libre à toi d'en penser ce que tu veux, comme d'Onfray....

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Mister Cyril

Message Mar 1 Déc 2009 - 22:45 par Mister Cyril

"Tu ne penses pas, chère Sylvie, que, les premiers à faire une récupération politique de Camus, ce ne sont pas les membres de cette oligarchie gouvernementale présidée par le nain ?"

Je ne vois pas en quoi Bru dit le contraire dans l'ensemble de son oeuvre???

Mais de plus...
"Et de quoi t'est-ce que c'est qui t'énerve mon cher ami chez l'Onfray ? Serait-ce son côté anar-libertaire ? Les bûchers ne vont pas tarder à se rallumer !!!"

Je ne vais pas développer les multiples palinodies de ce monsieur car "son traité d'athéologie" est un de mes livres de chevet mais surtout rien ne sert que je me fatigue quand tu fais preuve d'autant de mauvaise "foie" (c'est de saison pour un palmipède, bon réveillon!) car je n'ai pas à me justifier de mes antipathies intellectuelles (à moins que Saint Donald ne pratique jamais l'anathème); le seul bûcher c'est toi qui l'a allumé en essayant de nier toute critique possible envers cet intello...donc 1/ son parcours me gonfle plutôt mais 2/ excellent pamphlet! (comme le livre cité plus haut ou ses idées sur l'éducation populaire).


Monsieur le Président, devenez camusien ! 262309

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Donald11

Message Mar 1 Déc 2009 - 22:09 par Donald11

Tu ne penses pas, chère Sylvie, que, les premiers à faire une récupération politique de Camus, ce ne sont pas les membres de cette oligarchie gouvernementale présidée par le nain ?
Je suis plutôt séduit par les écrits d'Onfray, peut-être parce que je ne comprends rien au verbiage de Lahire, comme je n'ai pas tout compris aux livres de Camus ... Quoique pour ce dernier, je peux trouver de nombreux commentateurs et biographes pour m'assister dans la compréhension de sa pensée.

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brusyl

Message Mar 1 Déc 2009 - 15:43 par brusyl

Bon Onfray, c'est loin d'être ma tasse de thé.....

Non pas pour ses opinions, Saperlipouille, chacun croit ce qu'il veut ! Nan c'est la personne que je supporte mal : ce côté professoral pédant et vaniteux, ce manque d'humour incommensurable, ce sentiment de supériorité qui exsude de chaque pore de sa peau....
Son souci aussi d'être reconnu par l'intelligentsia de ce pays m'insupporte : il y a chez lui comme un complexe, le même que celui que l'on peut deviner chez Valls : m'étonnerait pas qu'il vire prochainement façon Glucksmann.

J'ai écouté une émission qui a été faite sur lui, sur je ne sais plus quelle chaîne de télé ou radio, j'étais constamment partagée entre l'envie d'éclater de rire (« le capitalisme de droite c'est pas bien , le capitalisme de gauche c'est bien ») et l'agacement que produit le personnage (la description qu'il fait de sa jeunesse "martyr" est un modèle de suffisance égocentrique)

Ses prises de position récentes au sujet de l'affaire de Tarnac m'ont posé question : cet homme n'a pas fait preuve en cette histoire d'un courage remarquable, c'est le moins que l'on puisse en dire....
voir le jubilatoire laminage fait par Claude Guillon sur celui qu'il appelle "le libertaire d'opérette" : Pourquoi Onfray-t-il mieux de se taire
http://claudeguillon.internetdown.org/article.php3?id_article=243&var


Cet article pondu par Onfray me laisse un sentiment étrange, dérangeant... : il est bien troussé et montre bien l'horreur de cette tentative de récupération idéolologique et l'antinomie entre la pensée (si on peut appeler « pensée » le sarkozysme) de l'écrivain et du nabot, Onfray sait écrire et synthétiser, c'est clair...
Mais dès la première phrase j'ai sursauté : de quel droit Onfray reprend-il le texte de Boris Vian sans le moindre guillemet ? mais ce n'est qu'un détail
Par dessus tout, en le lisant, je n'ai pas reconnu la pensée politique de l'écrivain de "L'homme révolté", magnifique livre, dans laquelle je puise les fondements d'un véritable humanisme, un pensée trop complexe, trop riche pour être enfermée dans une école, une doctrine politique, et surtout dans aucune récupération idéologique comme le fait ici Onfray
Si vous voulez lire une excellente synthèse de la pensée politique de Camus, je vous conseille la lecture de cet article issu d'une revue anarcho-syndicaliste, article très fouillé, plus objectif et moins récupérateur : http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1232

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country skinner

Message Mar 1 Déc 2009 - 5:26 par country skinner

Merci mon canard. Au moins, le père Onfray donne envie de lire Camus...

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Donald11

Message Lun 30 Nov 2009 - 23:40 par Donald11

Mister Cyril a écrit:Il m'énerve un peu ces derniers tmps le Onfray mais excellent pamphlet! Applause!
Et de quoi t'est-ce que c'est qui t'énerve mon cher ami chez l'Onfray ? Serait-ce son côté anar-libertaire ? Les bûchers ne vont pas tarder à se rallumer !!!

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Mister Cyril

Message Lun 30 Nov 2009 - 23:23 par Mister Cyril

Il m'énerve un peu ces derniers tmps le Onfray mais excellent pamphlet! Applause!

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