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France 2 : déjà la voix de son maître

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02012009

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France 2 : déjà la voix de son maître Empty France 2 : déjà la voix de son maître




vendredi 2 janvier 2009, par Olivier Bonnet



Nous annoncions le 27 juin dernier le retour de la télé d’Etat. France 2 vient de nous en offrir coup sur coup deux exemples navrants. D’abord bien sûr le documentaire ultra complaisant diffusé hier soir sur Carla Bruni-Sarkozy, sous le titre de Quelqu’un m’a léché le cul dit. Mais on pouvait aussi bien décider de ne pas regarder ce qui s’annonçait comme une hagiographie de l’épouse du président, qui se dit "épidermiquement de gauche" mais s’est mariée avec le pire des réactionnaires, qui n’a de cesse de draguer l’électeur d’extrême droite avec ses quotas d’immigrés expulsés et sa politique pénale ultra-répressive, sans compter le démantèlement du service public avec le non remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux : "épidermiquement de gauche", vraiment, madame Tartuffe ? Rappelons alors ce que notre ami le docteur Lehmann nous avait fait remarquer à l’époque de cette déclaration de la Bruni dans Libération : l’épiderme n’est que la couche superficielle de la peau ! Boycotter donc ce documentaire dégoulinant, ne serait-ce que pour éviter, un lendemain de réveillon, de souiller le salon de vomissures.

Mais plus gênante encore est une scandaleuse atteinte à la déontologie journalistique perpétrée au cœur du journal télévisé : dans l’édition du 29 décembre, France 2 donne la parole au professeur Philippe Juvin, à propos du décès d’un patient six heures après sa prise en charge par le SMUR, pour cause d’insuffisance de place dans les hôpitaux de la région parisienne. Doit-on, comme le docteur Patrice Pelloux (Association des médecins urgentistes de France), s’indigner de ce que la marchandisation de la santé pousse les établissements à rogner sur les postes de remplaçants des praticiens en vacances, afin de ne pas augmenter leur déficit, l’équilibre financier devant primer sur l’efficacité de la prise en charge des malades ? Pour Juvin, là n’est pas du tout la question : il insinue en passant que le patient serait peut-être mort même s’il avait trouvé un lit d’hôpital et pointe un défaut d’organisation, en niant totalement qu’il puisse exister un problème de moyens. Il conclut en vantant la future loi Bachelot qui, d’après lui, corrigera le mal. Qui est ce fan de la politique menée par la ministre de la Santé ? Le chef du service des Urgences à l’hôpital Beaujon de Clichy, comme nous l’enseigne le bandeau du bas de l’écran au début de son intervention. L’homme doit donc savoir de quoi il parle, pensent sans doute des millions de télespectateurs. Or ce qu’omet de préciser France 2, c’est que Juvin, avec son écharpe d’élu aux côtés de sa ministre chérie sur la photo ci-contre, est aussi maire de la Garenne-Colombe, vice-président du Conseil général des Hauts-de-Seine, suppléant du député de la 3e circonscription du département et secrétaire national de l’UMP. Un "détail" qui change sacrément la perception que l’on peut avoir de son discours, qui est en fait celui d’un militant sarkoziste pur jus. Honte à France 2 de l’avoir seulement présenté comme chef des Urgences de Clichy !

http://www.plumedepresse.com/spip.php?article1045
brusyl
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France 2 : déjà la voix de son maître :: Commentaires

Donald11

Message Jeu 15 Jan 2009 - 23:58 par Donald11

Alors ma canette, si je résume bien tu ne regardes plus la télé depuis deux ans, mais tu souhaites en parler ... Et où pèches-tu les bonnes informations qui vont te permettre d'en débattre ?
Tu écris : "moyen d'information". Ca veut dire qu'il n'y a qu'une information et qu'elle est diffusée par ce seul moyen ? Mais si c'est un bon indicateur du degré de propagande et donc un bon miroir de la façon dont nos gouvernants manipulent l'opinion publique, ce n'est plus un moyen d'informations, mais un moyen de propagande !!! Et comme les téléspectateurs qui regardent la télé ne semblent pas s'intéresser majoritairement à la chaîne publique à laquelle tu penses, en oubliant les autres (confère médiamétrie), ce n'est pas un très bon moyen de propagande ... Et Téheffhun, c'est pas une chaîne de propagande bouigueuse ?
Il n'y a plus qu'une toute minorité de personnes achetant des journaux. Mouais, ça fait un peu brève de comptoir ton affirmation. Y'a plein de gens qui achètent France Dimanche et Ici Paris !!! J'en connais même qui lisent encore Marianne, même si c'est un hebdo !!! Et même si tout le monde achetait des journaux, pour peu qu'ils suivent tous la même ligne éditoriale, ce serait encore de la propagande ...

Un canard pinailleur ...

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brusyl

Message Jeu 15 Jan 2009 - 21:22 par brusyl

dis-moi ce qui t'importe dans le landernau germanopratain télévisuel
Et pourquoi ne devrais-je pas en parler ?
J'en parle parce que ce moyen d'information est devenu très majoritaire dans notre pays : il n'y a plus qu'une toute minorité de personnes achetant des journaux. J'en déduis qu'il est important de suivre ce qu'il s'y passe car cette chaine publique est devenue un bon indicateur du degré de propagande et donc un bon miroir de la façon dont nos gouvernants manipulent l'opinion publique!

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Donald11

Message Jeu 15 Jan 2009 - 20:31 par Donald11

brusyl a écrit:
mais vous êtes scotchés devant l'écran tous les jours

désolé mon canard adoré mais gueulard tout de même, de rendre, en ce qui me concerne ta critique sans fondement : depuis deux ans, je ne regarde plus jamais la télévision.
Et il se trouve aussi, tiens, c'est curieux cette coïncidence, que depuis deux années, j'achète régulièrement le canard enchaîné !

Très bien ma chérie. Tu as atteint là les sommets de ma considération.
Mais alors, dis-moi ce qui t'importe dans le landernau germanopratain télévisuel ? Pub de merde ou pas pub de merde ? De Carolis ou un autre lèche-cul ? Télé publique de merde ou télé privée pleine de merde ?
Moi c'est l'avenir des hôpitaux publics qui m'importent davantage, par exemple, ou bien des ophtalmos, parce que depuis quelques années, j'ai la vue de près qui baisse et qu'il me faut des lunettes pour lire et enrichir ma culture. J'ai donc pris rendez-vous ce matin ... pour le 12 août 2009 !!!!
Alors la télé ............. (dommage, y'a pas de bras d'honneur comme émoticonneries !!!)

Bisous à toi.

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Donald11

Message Jeu 15 Jan 2009 - 20:21 par Donald11

country skinner a écrit:
écouter d'un oeil critique la propagande qu'on vous inflige

"D'une main il le prit à la gorge et de l'autre il lui dit..." (Ponson du Terrail)

Sinon en aikido on t'explique qu'il ne faut pas s'hypnotiser sur ton adversaire mais garder en permanence la notion de ce qu'il fait. Seuls les 達人 (sensei) arrivent à fermer complètement les yeux tout en restant totalement vigilants parait-il...

尊重 (respect) au canard !
J'étais sur que quelqu'un relèverait et je ne suis pas étonné que ce soit toi.
Ma citation est de Poinçon en Ferraille !!!!

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country skinner

Message Jeu 15 Jan 2009 - 13:48 par country skinner

Je peux servir de témoin de moralité à Brusyl. Elle a même un gadget (et moi je retrouve plus le mien) pour éteindre discrètement à distance n'inmporte quelle télé...

PS : J'ai arrêté de me servir du mien quand mon bistrotier préféré a finalement changé sa télé parce que cette saloperie n'arrêtait pas de s'éteindre d'elle même... J'espère que ça lui a pas couté trop cher (hé hé)

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brusyl

Message Jeu 15 Jan 2009 - 13:27 par brusyl

mais vous êtes scotchés devant l'écran tous les jours

désolé mon canard adoré mais gueulard tout de même, de rendre, en ce qui me concerne ta critique sans fondement : depuis deux ans, je ne regarde plus jamais la télévision.
Et il se trouve aussi, tiens, c'est curieux cette coïncidence, que depuis deux années, j'achète régulièrement le canard enchaîné !

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country skinner

Message Jeu 15 Jan 2009 - 5:39 par country skinner

écouter d'un oeil critique la propagande qu'on vous inflige

"D'une main il le prit à la gorge et de l'autre il lui dit..." (Ponson du Terrail)

Sinon en aikido on t'explique qu'il ne faut pas s'hypnotiser sur ton adversaire mais garder en permanence la notion de ce qu'il fait. Seuls les 達人 (sensei) arrivent à fermer complètement les yeux tout en restant totalement vigilants parait-il...

尊重 (respect) au canard !

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Donald11

Message Jeu 15 Jan 2009 - 0:37 par Donald11

Faites comme moi, virez votre lucarne magique et lisez le canard !!!!
Vous me faites tous bien rire avec vos critiques du "service public télévisé", mais vous êtes scotchés devant l'écran tous les jours pour écouter d'un oeil critique la propagande qu'on vous inflige, et cela sans sourciller, mais pour pouvoir dire aux potes le lendemain : "moi aussi, j'y étais" !!! Le pire, c'est que vous savez pertinemment qu'on vous enfume, mais c'est plus fort que vous !!! Je me demande si ça ne s'apparente pas un peu à un TOC !!!! "Je rentre à la maison, et avant même de faire quoi que ce soit d'autre, clac ! un p'tit clic avec la télé-qui-commande" ... Tiens je suis convaincu que vous avez tous un bouquet (sic) de chaînes à portée de clic !!!! Ca aussi ça fait chic dans les diners mondains !!! Mais ça ne remplacera jamais un bouquet de roses.

C'était le coup de bec du canard !!!

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brusyl

Message Mer 14 Jan 2009 - 21:13 par brusyl

France 2 et ses étranges "témoins"
...au CV tronqué




Dans la suite du premier article : France2 la voix de son maître, Arrêt sur Image fait une très bonne enquête sur l'impartialité de certains témoins sélectionnés par le journal du soir.....

En télé, trouver un "bon client" à interroger n'est pas tout. Encore faut-il le présenter correctement, sans oublier de ligne importante de son CV. A cet exercice, France 2 a eu quelques ratés ces derniers jours. Vous ne les avez pas repérés ? @si vous propose de tester vos connaissances avec son grand jeu : "Saurez-vous retrouver le vrai métier de cet interviewé ?"

Rappelez-vous de quoi parlaient les jités lors des fêtes du Nouvel An ? Des feux d'artifice en Australie, de la neige, du conflit à Gaza et ... de la situation des hôpitaux publics français. Le débat avait été suscité par les morts de trois personnes, qui avaient été mal prises en charge (erreur de médicament) ou n'avaient pas pu être traitées à temps.
Dans son 13 heures, France 2 donne alors la parole à un professionnel de la santé : Philippe Juvin, le "chef de service des urgences à l'hôpital Beaujon", précise Françoise Laborde. Juvin explique, sur le plateau, que ces morts ne sont pas dues à un manque de moyens, contrairement à ce qu'affirme par exemple l'Association des médecins urgentistes de France.
Ecoutez-le (vidéo sur site)
Mais Juvin n'est pas seulement médecin. Sans vous aider de wikipédia, tentez donc de deviner : quel est sa principale profession ?



Mise en garde contre "l'utilisation" politique de la mort d'un patient, "manque d'un pilote" pour l'hôpital, défense de la loi Bachelot ... le discours de Juvin ressemble fort à des arguments politiques, tendance UMP. Et en effet, ce sont autant d'arguments déjà développés par Juvin lui-même dans ... un communiqué du parti.
L'urgentiste de France 2 est, à ses heures perdues, secrétaire national de l'UMP, et membre du comité exécutif du parti. Sans oublier ses mandats de secrétaire départemental adjoint de l'UMP dans les Hauts-de-Seine, vice-président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, et maire de La Garenne-Colombes, tous ces renseignements étant mentionnés sur son blog ainsi que sur sa page Wikipedia. @si vous expliquait déjà cela le 30 décembre.

A aucun moment de l'entretien, même lorsque l'interviewé prend position sur la loi Bachelot, ces fonctions ne sont évoquées. Le "synthé" de présentation de France 2 (voir dans la vidéo ci-dessus) se contente d'indiquer : "Chef de service des urgence à l'AP-HP Beaujon (Clichy)".
Oubli occasionnel ? Une semaine plus tard, France 2 offre un exemple comparable.

Nous sommes le 7 janvier, et, entre la neige à Marseille et la maternité heureuse de Rachida Dati, un sujet fait débat : la suppression du juge d'instruction, voulue par Nicolas Sarkozy, qui souhaite le remplacer par un "juge de l'instruction". L'idée ne fait pas l'unanimité : France 2 choisit donc d'interroger, méthodiquement, les "pour" d'un côté et les "contre" de l'autre.
Après avoir fait valoir les arguments du chef de l'Etat, le journaliste du 20 heures annonce donc : "A la sortie [du discours du président], entre avocats et magistrats, les avis sont partagés".
Admirez la ligne de partage

Le préposé à la défense de la réforme s'appelle Thierry Herzog ; il est "avocat", et nous assure que cette suppression sera "un progrès". Toujours sans tricher, saurez-vous retrouver ce qui occupe beaucoup Maître Herzog depuis quelques années ? Herzog, Herzog ... Mais c'est bien sûr ! Il s'agit de l'avocat du justiciable Sarkozy. C'est lui qui a défendu le chef de l'Etat lors de l'affaire Clearstream, l'a défendu encore contre les terrifiantes poupées vaudou, et ... c'est toujours lui qui, aujourd'hui, défend l'air de rien sur France 2 le projet de Sarkozy de supprimer le juge d'instruction.
Pourtant, en d'autres occasions, France 2 n'avait pas oublié de préciser le lien de Thierry Herzog avec la famille Sarkozy. Ci-dessous, à gauche, l'avocat interrogé en février 2008 à propos de l'affaire du scooter de Jean Sarkozy ; ci-dessous à droite, Maître Herzog défendant Nicolas Sarkozy lors de l'affaire du SMS du Nouvel Obs ("Si tu reviens, j'annule tout") :


De détails oubliés en détails oubliés, on se prend à soupçonner France 2, peut-être plus que de raison. Dernier exemple : une famille des Yvelines qui était invitée, lundi 5 janvier, à donner son avis en direct sur la suppression de la publicité sur France Télévisions.
Le duplex, depuis le salon
Verdict ? Le père, Bertrand Vinson, est "super content" parce qu'il "déteste la pub", la mère est mitigée (20h35, est-ce bien raisonnable ?), et le fils de 11 ans salive d'avance de longues soirées passées devant le petit écran.
(vidéo sur site)

Question rituelle : quel est le vrai métier du monsieur ?
Le job de Bertrand Vinson c'est ... d'être convaincant. Car lorsqu'il n'est pas parti "boire un coup" pendant une coupure publicitaire, l'homme dirige une entreprise de communication, "Art communication création". Si l'on en croit son cv (sur le site d'une entreprise pour laquelle il est consultant), il est spécialisé dans "la communication orale en situations d'enjeu", et acteur de théâtre à ses heures perdues. Il est également diplômé d'une école de commerce, l'Edhec.
Sans doute grâce à cette expérience, Vinson a tout d'un "bon client". Mais le journaliste qui l'a interrogé, Nicolas Chateauneuf, jure qu'il ne l'a pas choisi en fonction de son métier : "J'ai demandé autour de moi si quelqu'un connaissait une famille qui se prêterait au jeu : une collègue m'a dit qu'elle avait une famille de voisins assez sympa, qui accepteraient peut-être. Effectivement, ils ont dit oui, et c'est seulement en arrivant chez eux que j'ai appris que le père travaillait dans la communication" explique-t-il à @si.
Trop suspicieux, @si ? On ne nous y reprendra plus
fait une très bonne enquête sur l'impartialité de certains témoins sélectionnés par le journal du soir.....


http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=1526

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brusyl

Message Lun 5 Jan 2009 - 21:02 par brusyl


J'ai beaucoup aimé cet article : il explique bien les mutations actuelles de la presse écrite, y compris Marianne.
Il faudrait absolument que celle-ci retrouvât (et pan mister !) les spécificités qui sont les siennes : la réflexion, le recul par rapport à l'évènement, l'analyse, la qualité littéraire.
Heureusement que certains blogs ont pris le relais !

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country skinner

Message Lun 5 Jan 2009 - 13:27 par country skinner

Par Pascal Riché | Rue89 | 03/01/2009 | 21H33

http://www.rue89.com/media-internet/2009/01/03/en-2008-linfo-entre-craquements-et-nouvelles-aventures

Après Bakchich, Rue89, et Médiapart, c'est au tour d'une nouvelle équipe de journalistes de préparer son envol sur le web.

Autour de Jean-Marie Colombani, ancien patron du Monde, elle entend adapter pour la France le concept de Slate, le fameux webmagazine américain, jusqu'ici partenaire de Rue89. Nous lui souhaitons la bienvenue sur le web, et bon vent à son projet s'il voit le jour.

L'annonce n'est pas anodine dans le contexte actuel des médias. Elle nous confirme dans le choix que nous avons nous même fait, il y a deux ans, en créant ce site pionnier qu'est Rue89. Quelques mois après notre lancement, Bakchich, site alors spécialisé sur les affaires dans le Maghreb et en Afrique, décidait de se muer en site d'information satirique généraliste.


Cliquez ici pour agrandir
l'infographie de VendrediPuis, d'anciens du Monde, derrière Edwy Plenel, lançaient Médiapart, un site payant... On assistait également à l'éclosion de sites plus spécialisés, comme ceux d'Arrêt sur images ou de Nonfiction.

Peu à peu, autour d'équipes réduites, s'est constitué un nouveau secteur, encore fragile, celui de la "presse 100% en ligne" (voir l'infographie)... Ce qui lie toutes ces équipes, c'est la conviction qu'Internet est un outil formidable pour l'information. Et que si sa montée en puissance est une mauvaise nouvelle pour de nombreux journalistes, elle n'est pas une mauvaise nouvelle pour le journalisme.

Ce qui se passe actuellement dans le paysage de l'information est une révolution (d'où "89"!) aussi importante, selon nous, que l'apparition de la presse populaire au milieu du XIXe siècle.

Aux Etats-Unis, le Pew Research Center a publié juste avant Noël une enquête d'opinion montrant que pour ce qui est de l'information, le média internet avait désormais dépassé, pour la première fois, la presse écrite comme source d'information privilégiée. Chez les moins de 29 ans, Internet dépasse même la télévision!

Les sites d'information ne sont pas les seuls aiguillons de cette révolution: le câble, le satellite, la TNT, les SMS, les web radios, les réseaux sociaux, les podcast, les blogs... une multitude de nouveaux canaux viennent ébranler les cathédrales traditionnelles.

Les usages changent rapidement. On vit à la fois, comme l'a relevé le sociologue Jean-Louis Missika dans son livre "La Fin de la télévision":

une démédiatisation de l'information (les citoyens picorent eux même leur info, grâce à une offre de plus en plus fragmentée)
une désynchronisation de celle-ci (les citoyens ne se retrouvent plus derrière leur écran à la même heure: ils s'informent quand ils le veulent, via les chaines de télé spécialisées sur via Internet)
au moins partiellement, une déprofessionnalisation (chacun peut contribuer à la production d'information, via des blogs ou des sites participatifs).
Les anciens médias se bagarrent pour ne pas mourir, les nouveaux pour vivre

Comme toutes les mutations, celle-ci est éprouvante. Les jeunes pousses ont encore du mal à trouver leur modèle économique, pendant que les médias traditionnels souffrent. En 2008, on a assisté à de nombreux et très spectaculaires craquements.

Aux Etats-Unis, on a vu d'abord le Christian Science Monitor -un quotidien respecté- annoncer qu'il allait basculer intégralement sur le web (non sans une forte appréhension dans la salle de rédaction); puis le groupe qui coiffe le Los Angeles Times et le Chicago Tribune, deux des plus grands journaux, est passé sous la protection du droit des faillites; enfin le New York Times a hypothéqué son immeuble à Manhattan pour s'assurer des liquidités...

Le tout sur fond de plan sociaux massifs. En France, la presse écrite ne se porte pas mieux: de L'Express au Monde en passant par La Dépêche du midi, les journaux réduisent leurs effectifs à tour de bras.

L'Elysée ne prend pas le problème du bon côté

Côté télévision, d'autres craquements se font entendre. Le JT de TF1, cette grand messe jusque là immuable, a commencé à voir son audience s'effriter, ce qui a conduit la direction de la chaîne à prendre une décision iconoclaste au sens littéral, en virant l'"icone électroménagère" autoproclamée qu'était Patrick Poivre d'Arvor. Il fallait marquer symboliquement une "rupture".

Face à cette déflagration générale, le pouvoir politique prend des initiatives brouillonnes (et parfois malheureuses). Au lieu de prendre le problème à l'endroit -une démocratie a besoin d'une information indépendante, quel est le meilleur cadre pour qu'elle puisse s'exprimer?- l'Elysée a préféré raisonner à partir de la santé des entreprises de presse existantes (comment muscler TF1, sauver les journaux, etc.).

Nicolas Sarkozy a d'abord annoncé une réforme de l'audiovisuel public, avec deux mesures frappantes, la suppression de la publicité après 20 heures (qui vise, entre autres, à redonner des couleurs à TF1 et M6) et la nomination (ou la révocation...) directement depuis l'Elysée, du président de France Télévisions, un repli réactionnaire vers bonnes vieilles méthodes autoritaires d'antan.

Seconde initiative du pouvoir, dont on ne sait encore trop ce qu'il en sortira, l'organisation d'Etats généraux de la presse écrite. Rue89 y a participé sans cacher ses réserves.

Dans ce cénacle, chargé de raisonner froidement sur la situation, les passions liées aux mutations en cours n'étaient pas absentes.

Le 11 décembre, le patron de Google News, Josh Cohen, venu spécialement de New York, s'est ainsi fait étriller par le directeur général du Figaro ("nous vous considérons comme notre pire ennemi") et le représentant de Lagadère Active ("votre business modèle est devenu prédateur"). La tension entre anciens et nouveaux médias reste très vive.

C'est pourtant une tension largement artificielle. Le déclin de la presse écrite n'a pas attendu l'internet (il a commencé, en terme de diffusion, dans les années 20!). Par ailleurs, les "anciens" médias sont aussi de "nouveaux" médias: les plus gros sites web d'information, et de loin, sont ceux de TF1, Le Monde ou Le Figaro.

Et les nouveaux médias n'ont réinventé ni la poudre, ni l'information: ils se contentent, en tâtonnant souvent, de l'adapter aux nouveaux outils et aux nouveaux usages. Pour la plupart des journalistes, c'est une aventure éprouvante; pour d'autres, comme ceux de Rue89, elle est surtout terriblement excitante.

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country skinner

Message Lun 5 Jan 2009 - 11:29 par country skinner

Par Alain Joannes le jeudi 1 janvier 2009, 20:19 - DEFIS ACTUELS - Lien permanent

http://www.journalistiques.fr/post/2009/01/01/Un-journalisme-suicidaire

A la mi-décembre de l'année 2008, France Info a ouvert pratiquement toutes ses sessions d'information de la journée avec l'histoire d'une dame qui avait glissé sur une frite.
"Ouvrir sur une info" signifie que la rédaction considère le fait relaté comme le plus important du moment.
Les historiens de l'an 2108 qui fouilleront dans la mémoire médiatique numérisée du 16 décembre 2008 risquent de trouver une frite.

Quelques semaines plus tôt, fin novembre, un journaliste travaillant pour le groupe Figaro déclarait qu'il avait professionnellement suivi les évènements de Bombay sur Twitter.


Compte tenu du fait qu'aucune information originale n'a été diffusée par Twitter pendant ces évènements, force est de constater que ce journaliste a "couvert" les attentats de Bombay en lisant les réactions de gens qui regardaient la télévision.

Ces deux anecdotes sont le symptôme d'un journalisme suicidaire.

Une profession qui place une frite à la "une" renonce à l'un des piliers de sa légitimité: le discernement qui, seul, permet de hiérarchiser les évènements selon leur portée. Evaluer la portée d'un évènement, c'est lui attribuer une valeur. Renoncer à hiérarchiser les évènements selon leur portée, c'est dévaloriser l'information et ceux qui la font.

Une profession qui rend compte d'un évènement à partir des émotions de téléspectateurs inconnus renonce à l'autre pilier de sa légitimité: la fiabilité qui, seule, garantit un lien de confiance entre le journaliste et ses audiences. Les audiences n'ont aucune raison d'accorder leur confiance à un journaliste qui s'en remet aux audiences des chaînes de télévision pour relater des évènements cruciaux comme les attentats de Bombay. Le degré zéro du journalisme est atteint dans la mesure où nul n'a besoin d'un journaliste pour lire, directement, les gazouillis de Twitter.




"Renoncement" est peut-être le maître mot de ce qui apparaît de plus en plus comme un suicide corporatiste. Doivent être incluses dans le terme générique de renoncement les notions d'acceptation, de résignation, de soumission, de veulerie, et de servilité. (Voir aussi, au sujet des aveuglements, résignations et renoncements collectifs, mon billet sur certaines origines décisives mais peu invoquées de la "crise de la presse)."

La dévalorisation de l'information a commencé avant le web

Le plus pathétique de ces renoncements est celui par lequel la presse écrite se soumet aux médias audiovisuels. Cette soumission comporte deux aspects: la dévalorisation de l'information par le pillage et la subordination aux impératifs de l'industrie audiovisuelle.

La presse écrite aurait pu, juridiquement, limiter le pillage de ses contenus par la radio et la télévision parce que ce pillage relève moins du droit de citation que du plagiat et du vol d'idées. Il faut savoir, en effet, que toute conférence de rédaction au sein d'une station de radio ou d'une chaîne de télévision consiste essentiellement à chercher dans les journaux imprimés ce qui peut être transposé en sons ou en images. Bien sûr, il y a l'AFP, agence de presse encore respectable. Mais les dépêches de l'AFP ne sont pas diffusables telles quelles. C'est du brut. Les articles de la presse écrite ont prédigéré cette matière brute et préparé, en synthétisant un évènement complexe et en scénarisant un récit, la mise en forme dont l'audiovisuel a besoin.

La créativité journalistique - trouver des sujets diversifiés, trouver des angles variés, trouver des modes innovants et pertinents de narration - représente en moyenne probablement moins de 10% de la production d'informations par la radio et par la télévision. Selon les circonstances - actualité riche ou pauvre, spectaculaire ou abstraite - on peut raisonnablement estimer à 90% en moyenne la part des informations que l'audiovisuel diffuse après l'avoir importé de la presse écrite.

La radio et la télévision pillent la presse écrite beaucoup plus que le web ne pourra jamais le faire.

Ce pillage s'apparente à celui des pays colonisés par les colonisateurs: exploitation d'une matière première et du labeur d'autrui à des coûts très bas. Si la collecte et le pré-traitement de l'information sont assurés par des journalistes nombreux dont certains très compétents dans la presse écrite, l'audiovisuel n'a pas besoin d'investir dans des rédactions pléthoriques et dans des journalistes experts aux salaires élevés. Cependant comme l'audiovisuel fait mine d'offrir l'information (1), celle-ci perd immédiatement la valeur produite par le travail journalistique.

Ce n'est pas le web qui a dévalorisé l'information, c'est l'audiovisuel. Avec le consentement de la presse écrite.



La presse écrite se soumet aux normes de l'audiovisuel


Le consentement à son propre pillage constitue un aspect crucial de l'esprit de soumission qui condamne une grande partie de la presse écrite.
Croire, comme ce fut sans doute le cas à la création d'Europe N°1 dans les années cinquante et de France Info à la fin des années quatre-vingt, que l'apparition de nouveaux canaux de diffusion allait accroître et améliorer l'offre d'informations, donc stimuler dans la population le désir d'être plus et mieux informée, a été la marque d'une étonnante naïveté au sein de la profession.

Si quelques mémorables reportages sonores, sur les journées des barricades à Alger ou pendant les évènements de mai 68 par exemple, ont joué le même rôle de légitimation du journalisme radiophonique que "Cinq colonnes à la une" pour la télévision, ces prouesses historiques (au sens où elles servent l'Histoire) ont surtout été un alibi au déploiement d'une industrie du plagiat qui prospère quotidiennement jusqu'à aujourd'hui au détriment de la presse écrite.



Et, de même que le colonisateur a réussi à imposer ses normes au colonisé, l'audiovisuel a fini par faire adopter par la presse écrite son tempo, la volatilité de ses contenus et sa propension a cultiver l'émotivité des audiences.



A quelques exceptions françaises près, comme "Le Monde" ou "Les Echos", les quotidiens s'essoufflent à courir derrière la radio et la télévision qui les pillent. Le suivisme empressé, fébrile, de la presse écrite accélère jusqu'à l'emballement hystérique la fameuse "circularité de l'information": une nouvelle publiée le matin par un quotidien est amplifiée tout au long de la journée par les radios et gonflée le soir par les télévisions, obligeant la presse écrite à rebondir sur les "enflures" audiovisuelles, lesquelles reprennent de plus belle jusqu'à la saturation.


Souvent la même information rabâchée à outrance pendant plusieurs jours est subitement délaissée sans avoir été clarifiée. Les audiences sont d'autant plus frustrées que le recyclage médiatique brasse plus de plagiat que d'éléments nouveaux. C'est, du matin au soir, la même "info" répétée avec les mêmes angles, les mêmes mots puisés dans un vocabulaire minimaliste, tandis que les commentaires et les éditoriaux ressassent les mêmes idées convenues sur les mêmes thèmes avec de pauvres métaphores desséchées.

Telle qu'elle fonctionne, la presse ne mérite pas le pluralisme qu'elle revendique.



Les articles réducteurs tuent le plaisir de lire


En renonçant à son propre tempo, en voulant tout "couvrir" , même et surtout le futile pourvu qu'il soit émotionnel, la presse écrite quotidienne renonce surtout au recul, à l'approfondissement.
Les spécificités de la mise en page et de la typographie lui permettent encore de proposer une hiérarchisation des évènements.
Certains quotidiens, comme "Le Monde", perpétuent le récit consistant sans se résigner au réductionnisme que l'audiovisuel impose à l'écrit.
Globalement cependant, la presse écrite quotidienne sacrifie la densité factuelle et la qualité du récit. Elle s'enlève la légitimité de faire payer le plaisir de lire.

Impossible de détecter dans ce journalisme rétréci un talent émergent dont on pourrait se dire qu'il sera probablement un écrivain, voire un historien.
Au contraire, le journal du soir de référence, dont quelques signatures faisaient naguère autorité dans différents secteurs de la sphère publique, demande à Martin Wolf, du Financial Times, et aux esprits libres de Breakingviews d'apporter à ses lecteurs des éclairages originaux sur les dysfonctionnements de l'économie.




Ce qui arrive au Monde, la disparition des grandes signatures internes (2), résume une autre démission, celle des journalistes politiques de la presse écrite dont le travail d'élucidation est assumé depuis une vingtaine d'années par les directeurs d'études des instituts de sondages.
Le renoncement à une certaine idée du journalisme, celle de John Gunther par exemple (3), s'explique - en partie, pas chez tout le monde, il est vrai - par des motivations balzaciennes: un journaliste de presse écrite ambitionne naturellement de passer par la radio, puis "faire" de la télévision.
Moins pour éprouver les modalités de son métier par ces moyens d'expression, que pour accéder au statut emblématique de présentateur-"vedette."

Mais le renoncement de la presse écrite à ce qui fait sa valeur - recul, sélectivité, approfondissement, hiérarchisation, qualité du récit écrit et de la photographie - cette résignation à n'être plus que le terne reflet palpable de l'audiovisuel vient aussi d'un marketing fallacieux: les gens de l'imprimé ont cru que la futilité, l'actualité envahie par l'insignifiance des faits et dits des "people", allaient leur ramener une partie des audiences accaparées par la radio et par la télévision. Or ce qui peut séduire certains téléspectateurs ne plaît pas forcément aux lecteurs. L'art difficile de l'entretien, par exemple, a été abandonné au profit de versions fades et chétives des talk shows. Exercice généralement sans autre intérêt radiophonique et télévisuel que de produire des émissions à moindre coût en obligeant la presse écrite à "faire de la reprise", comme disent cyniquement les gens de le l'audiovisuel (4).


La conséquence du renoncement à traiter l'actualité comme l'Histoire en train de se faire s'observe au fil des années par la dévalorisation accélérée de l'information et la dévaluation de ceux qui la font. Ils ne valent guère plus que la frite écrasée par le talon aiguille d'une dame dans un restaurant Quick de Reims.

A suivre: Quelques éléments modulaires d'une possible régénération

1) L'information gratuite n'existe pas. Financé par la publicité, son coût est dilué dans le prix de revient des produits de grande consommation et il est donc supporté par les consommateurs.



2) Outre Pierre Viansson-Ponté, André Laurens, Gilbert Mathieu, Jacques Decornoy, Philippe Decraene et autres journalistes experts de haute volée ( de même niveau que ceux qui assurent aujourd'hui le prestige de The Economist), "Le Monde" disposait d'une pléiade de reporters aux talents immenses et diversifiés. Le récit, par Jean-Yves Lhommeau, d'une journée de François Mitterrand, président de la République en exercice, sirotant incognito du champagne dans une barque sur un lac de montagne où il partage fromage et saucisson avec de rudes Auvergnats aura été l'une des dernières manifestations de ce journalisme qui se hissait au niveau de la littérature sans recourir à la fiction.

3) Auteur, notamment, de "Inside USA" (qui suscita ma vocation à la fin des années cinquante) John Gunther est un archétype du journaliste. Sans se prendre pour un sociologue ou un historien, il hisse sa conception de l'actualité et de son traitement aussi près que possible des approches réservées aux sociologues et aux historiens. De Gunther, je garde l'idée d'un journaliste qui doit aspirer à travailler comme l'auxiliaire des futurs sociologues et historiens. Par ailleurs, John Gunther a a soigneusement séparé ses observations et recherches journalistiques de ses créations romanesques. Enfin, sa manière d'écrire élégante mais précise fait de lui une référence suprême aussi bien dans le journalisme que dans la fiction puisque certaines de ses oeuvres romanesques ont été adaptées pour la télévision et pour la scène.



4) Il faut savoir que la plupart des invités des "talk shows" audiovisuels - anglicisme bizarre mais symptomatique pour une station de radio - sont choisis en fonction de leur capacité à prendre des postures spectaculaires, à émettre des jugements et des "petites phrases" qui seront "reprises" le lendemain par la presse écrite. Laquelle après avoir été pillée assure en plus la promotion des pillards.

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country skinner

Message Sam 3 Jan 2009 - 9:32 par country skinner

Lorenzo Virgili photojournaliste.

http://www.liberation.fr/medias/0101308980-pourquoi-faire-un-journal

Alors que les Etats généraux de la presse s’apprêtent à rendre leurs conclusions, d’aucuns parlent de la crise de la presse. Mais il s’agit d’une dérive. Dérive d’une presse qui a oublié ses fondamentaux et sa raison d’être. Malgré des déclarations d’intentions sibyllines sur la qualité de l’information, force est de constater que la volonté des éditeurs d’augmenter les bénéfices, de satisfaire actionnaires et annonceurs, n’est pas compatible avec la mission d’informer les citoyens.

La défiance des lecteurs envers les médias et la chute des ventes ne peuvent nous éviter une réflexion sur les valeurs déontologiques censées cadrer l’exercice singulier de ce secteur. Si les journalistes portent une part de responsabilité, si les nouvelles technologies ont changé les repères, il convient de rappeler la chaîne de responsabilités. Les dirigeants des groupes médias ont appliqué à la presse les méthodes de marketing classique. Mais leur sang n’avait pas la couleur de l’encre. Leur vocation n’était pas celle d’informer. Leurs rêves n’étaient pas ceux d’une presse de qualité, digne d’un quatrième pouvoir indépendant. Les marques ont alors remplacé les titres, les lecteurs ont été transformés en consommateurs. L’information a muté sournoisement en communication. Le «marketing éditorial» était né.

La dérive a commencé…Comme les pages de publicité n’étaient plus suffisantes pour offrir aux actionnaires des dividendes issus de bénéfices à deux chiffres, ces patrons de presse ont camouflé la publicité en contenu éditorial. Publireportage ou info-communiqué… Un rapprochement sémantique et déontologique impossible.

Et la dérive a continué… Pour capter un lecteur en fuite, les dirigeants ont offert toute une panoplie de cadeaux pour le moins décalés (lunettes, livres, strings, DVD, etc.). Paradoxe suprême, le contenu d’un journal ne pouvait plus constituer l’attrait principal. Et la défiance des lecteurs s’est accentuée… Alors pour compenser les pertes ou augmenter les marges, ils ont réduit les coûts. En diminuant le temps et les moyens alloués aux journalistes pour faire leur métier. Cette précarisation accrue nous a lâchement amenés à participer à cette dérive. Telle est aussi notre responsabilité. Notre profession ressemble à un iceberg. Les vedettes en haut, les autres la tête sous l’eau. Nous constatons, parfois impassibles, souvent révoltés, à la dissolution de notre probité. Et la qualité de l’information a encore décliné…

Ces méthodes misent en place par les directions ne sont pas compatibles avec le journalisme. Il faut choisir entre information et communication. Ne pas confondre les deux. Si les dirigeants de ces entreprises médias ne sont pas convaincus de la nécessaire et fondamentale singularité de la presse, ils ne trouveront jamais auprès des citoyens ce qui leur manque désormais. La légitimité d’informer.

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country skinner

Message Sam 3 Jan 2009 - 8:10 par country skinner

Et si on est vieux et moche ? Les femmes et les enfants d'abord... On serait dans la situation du Titanic ?

Accessoirement (ça mériterait d'être vérifié) ce n'est pas conforme au serment d'Hippocrate...

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avatar

Message Ven 2 Jan 2009 - 23:12 par Invité

J'ai entendu sur France Inter dans la matinée (service public à 10h), un chef des urgences de je ne sais plus où qui expliquait sans détour qu'entre une jeune fille et une vieille mamie, on trouvait plus facilement dans le triage, un soin et un lit pour la jeune fille ?????????????

ça vous inspire quoi ?

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