cybermaquis
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Pour changer un peu, c'est quoi l'intelligence ?

Aller en bas

14012009

Message 

Pour changer un peu, c'est quoi l'intelligence ? Empty Pour changer un peu, c'est quoi l'intelligence ?




(Sciences et Avenir de novembre 2008)
Nouvelles découvertes sur l'intelligence
C'est grâce à la présence d'un « superneurone » que le cerveau humain serait capable de développer son intelligence. Mais attention : il existe des intelligences très variées, qui ne se réduisent pas à un test de QI. Et qui ne demandent qu'à être stimulées.
Dossier réalisé par Elena Sender, avec Hervé Ratel.

Le néocortex frontal ne fait pas tout
Existe-t-il une zone cérébrale unique dédiée à l'intelligence? Non, répondent en choeur Richard Haier, professeur de l'Ecole de médecine de l'université de Californie, et Rex Jung, chercheur au Mind Research Network à Albuquerque (Nouveau-Mexique).
Les deux auteurs ont passé au crible 37 études d'imagerie cérébrale durant lesquelles des volontaires subissaient des tests d'intelligence. Conclusion, publiée en avril 2008 : le néocortex frontal ne fait pas tout! L'intelligence serait plutôt le produit de la connexion du lobe frontal, grand responsable de la planification et de la pensée, avec le lobe pariétal, qui intègre les informations sensorielles. Richard Haier et Rex Jung défendent ainsi la théorie pariéto-frontale intégrative ou P-FIT.
L'intelligence dépendrait donc de plusieurs zones du cerveau intimement liées par des axones. « Notre modèle montre que c'est la vitesse de transmission entre ces régions qui peut faire une différence cruciale entre deux cerveaux », révèle Richard Haier.
Un argument de plus pour la théorie qualitative. Quant à savoir pourquoi certains cerveaux sont plus intelligents que d'autres, Richard Haier a travaillé la question en utilisant le Pet-Scan qui mesure comment un sucre radioactif est consommé par le cerveau. Plus les neurones consomment, plus ils travaillent. Richard Haier a fait passer cet examen à des volontaires occupés à résoudre un problème difficile de raisonnement abstrait. Les résultats montrent, sans surprise, que certaines zones sont plus activées que d'autres lors de la résolution de la tâche. En revanche, plus les zones sont activées, moins le résultat au problème est bon ! Les participants ayant obtenu les plus hauts scores de réussite ont utilisé le moins d'énergie pour leur cerveau. Comme si les meilleurs cerveaux étaient les plus économes. Commentaire de Richard Haier : « Voici la preuve que l'intelligence est associée à un cerveau plus efficace plutôt qu'à un cerveau qui travaille plus dur. »

Pas de gènes du QI
Les études de QI des jumeaux démontrent l'origine en partie génétique de l'intelligence. Robert Plomin, généticien à l'Institut psychiatrique de Londres, s'est donc mis en quête des gènes qui influenceraient les résultats aux tests de QI. Au début des années 1990, il commence à chercher des variantes d'une centaine de gènes chez des enfants qui réussissent plus ou moins bien aux tests, en vain. II élargit sa recherche à des milliers de marqueurs. Toujours rien. Lorsque survient la technique des «microarrays», qui permet de tester rapidement des milliers de marqueurs à la fois, il mène alors la plus vaste étude au monde; il teste 500 000 marqueurs de 7000 enfants! Mais une fois encore, aucune évidence ne se dégage. Tout au plus, le généticien ne révèle que six marqueurs génétiques pouvant avoir une influence sur les résultats. Et encore. Le plus significatif ne fait varier le score que de 0,4 %.

Nos huit intelligences... plus une
Pour Howard Gardner, l'intelligence, en général, est la faculté de résoudre des problèmes ou produire des biens ayant de la valeur pour une culture ou un groupe défini. Elle est divisée en huit modules.
L'intelligence langagière est la capacité à utiliser le langage pour exprimer sa pensée.
L'intelligence logico-mathématique est l'aptitude à la logique, aux mathématiques, aux sciences. Ces deux premières intelligences ont été mises sur un piédestal dans notre société. La plupart des tests, comme ceux de QI, sont fondés sur l'évaluation de ces deux compétences.
L'intelligence musicale est la capacité de penser en rythmes et en mélodies, de reconnaître des modèles musicaux, de les interpréter, d'en créer.
L'intelligence kinesthésique celle d'utiliser son corps (danseur, athlète, chirurgien, artisan...).
L'intelligence spatiale est la capacité à agir dans un univers spatial en construisant une représentation mentale (marins, ingénieurs, architecte, sculpteur...).
L'intelligence interpersonnelle est l'aptitude à comprendre les autres, d'agir et réagir avec autrui de façon correcte (politicien, commerçant, enseignant, guide spirituel).
L'intelligence intrapersonnelle, celle de se former une représentation de soi précise et fidèle (introspection) et de l'utiliser efficacement dans la vie.
Dernière arrivée, l'intelligence naturaliste est la capacité à classifier, discriminer, reconnaître et utiliser ses connaissances sur l'environnement naturel (chasseur, pêcheur, zoologiste, cuisinier...).
Enfin, en discussion, l'intelligence existentielle, la propension à se poser de grandes questions philosophiques telles que « pourquoi mourrons-nous? »

L'énigme du syndrome savant
Pour eux, les nombres sont des paysages magnifiques et tourmentés. Leur esprit s'y balade aussi aisément que sur un sentier forestier. Les mots peuvent aussi se transformer en des images qu'ils agencent bout à bout sous forme de bobines mentales, comme des films 35 mm. Pour d'autres, la mémoire semble illimitée et capable de retenir la topographie d'une ville et de la redessiner après un seul regard sur un plan. Ou leur cerveau est si extraordinaire qu'ils peuvent vous dire en un clin d'oeil quel jour de la semaine était le 28 juillet 1852 ou mémoriser les indicatifs téléphoniques de tous les Etats-Unis. Mais ces performances hors du commun ont un revers. Toutes ces personnes sont atteintes d'un retard mental plus ou moins grave ou ont des difficultés relationnelles qui les empêchent de s'inscrire dans la société. Ce sont des individus qualifiés de « syndromes savants », autrefois nommés « idiots savants », rendus célèbres par l'interprétation de Dustin Hoffman dans le film Rain Man, en 1988. Le personnage vedette s'inspire en effet de Kim Peek, un Américain aujourd'hui âgé de 57 ans, qui peut lire simultanément les deux pages d'un livre — un oeil pour chacune — et qui a mémorisé dans leur entier près de 10 000 ouvrages. Entre autres talents. Pourtant. Kim Peek est né avec une macrocéphalie, ne sait pas boutonner sa chemise ou lacer ses chaussures et réalise des scores inférieurs à la moyenne aux tests de QI. La moitié des personnes ayant un « syndrome savant » souffre également d'autisme et on considère qu'un autiste sur dix peut développer des capacités particulières. Pour les 50 % restants, dont fait partie Kim Peek, le syndrome savant résulte d'un problème du développement autre, d'une lésion cérébrale clairement identifiée ou d'une pathologie du système nerveux central. Pour Darold Treffert, psychiatre à l'université du Wisconsin (Etats-Unis) et spécialiste du syndrome savant, les habiletés et handicaps de ces individus tiendraient peut-être à une dysfonction de l'hémisphère gauche. Une anomalie attestée par beaucoup d'études de cas en imagerie cérébrale. Débarrassé en partie de la domination de sa partie gauche, plus logique et symbolique, l'hémisphère droit, plus tourné vers la création, laisserait exploser ses capacités.
Mais l'idée qu'il existe une telle dichotomie entre nos deux hémisphères est aujourd'hui très débattue. Du reste, la diversité entre ces « savants » est telle qu'aucune théorie ne parvient à les expliquer tous.
Quoi de commun entre le pianiste de génie, le calculateur prodige, ou celui qui possède un sens de l'espace tellement affûté qu'il est capable d'apprécier les distances, sans l'aide d'aucun instrument, comme un parfait géomètre naturel ? Pour avoir une petite idée de la manière dont fonctionne un cerveau de syndrome savant, le mieux reste encore de lire les témoignages des premiers concernés. Dans ce domaine, Temple Grandin est une pionnière. Autiste de haut niveau, elle fut l'une des premières à raconter sa vie de l'intérieur et à décrire la manière dont son cerveau fonctionnait. « Je pense en images. Pour moi, les mots sont comme une seconde langue. Je traduis tous les mots, dits ou écrits, en films colorés et sonorisés: ils défilent dans ma tête comme des cassettes vidéo. Lorsque quelqu'un me parle, ses paroles se transforment immédiatement en images », écrit-elle dans son livre (1). Plus étonnant encore est le témoignage de Daniel Tammet, un jeune autiste savant (2) : « Je suis né le 31 janvier 1979. Un mercredi. Je le sais parce que, dans mon esprit, le 31 janvier 1979 est bleu. Les mercredis sont toujours bleus, de même que le nombre 9 ou le bruit d'une dispute. » Ces facultés mnésiques et cérébrales hors du commun lui ont permis de maîtriser dix langues. En plus de l'anglais maternel, il a appris en un temps record le finnois, le français, l'allemand, le lituanien, l'espéranto, l'espagnol, le roumain, l'islandais et le gallois. Ce monde de nombres et de couleurs dans lequel il vit lui a également permis en 2004 de réciter 22 514 décimales de pi sans faire d'erreur et d'établir un nouveau record mondial (battu depuis) en la matière. « Pi est pour moi quelque chose de très beau et tout à fait unique, dit-il. Comme Monna Lisa ou une symphonie de Mozart, pi est sa propre raison pour être aimé. »
Hervé Ratel
(1) Penser en images, Odile Jacob.
(2) Je suis né un jour bleu, les Arènes.
Donald11
Donald11
Admin

Nombre de messages : 2693
Date d'inscription : 19/07/2008
Age : 72
Localisation : Sud ouest (magret et foie gras)

Revenir en haut Aller en bas

Partager cet article sur : reddit

Pour changer un peu, c'est quoi l'intelligence ? :: Commentaires

Donald11

Message Mer 14 Jan 2009 - 17:53 par Donald11

Pourquoi mourrons-nous ?
Réponse d'un cerveau de canard : si tel n'était pas le cas, nous serions entasser comme des manchots au pôle, et l'air serait devenu irrespirable à cause des flatulences de chacun ...

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum