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Vers une guerre en Iran ?

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23092009

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Vers une guerre en Iran ? Empty Vers une guerre en Iran ?




Le "vrai débat" ne travaille pas toujours dans la dentelle la plus fine (il est à la pensée souverainiste et anti européenne ce que le site CSP est à la pensée d'ultra-gauche : de gros coups de gueule mais aussi des fulgurances très intéressantes...)



Préparez-vous mesdames et messieurs, regagnez vos places, le spectacle va bientôt commencer. Ce spectacle, vous n'en vouliez pas au départ, mais nous vous avons démontré qu'il était dans votre intérêt. Accrochez-vous, ça va secouer, mais à la fin, le Bien vaincra. Vous ne serez pas déçus du voyage !



Ce spectacle, c'est la guerre en Iran. Et les spectateurs, ce pourrait bien être nous, les opinions publiques des pays occidentaux.



Revenons un instant en effet sur les derniers mois. Que constate-t-on ? Que l'Iran est régulièrement présent dans l'actualité médiatique, et qu'il y occupe systématiquement la place d'accusé numéro 1.

Toutes les deux semaines environ, une nouvelle affaire fait la une des médias pour nous prouver que le régime actuellement au pouvoir à Téhéran est particulièrement infréquentable, et que, pis, il nous prépare quelque chose de vraiment très méchant. Avec comme perspective bien sûr, la guerre. Elle n'est jamais souhaitée dans les discours, mais à force de ne pas la souhaiter, on finit toujours par y aller.
Avant la guerre du golfe, en 1990, la même mécanique s'était déjà mise en place. Il y avait le méchant, le quasi-diable, Saddam Hussein (aujourd'hui Ahmadinejad, le président iranien). Il y avait une menace, l'armée irakienne, "4ème armée du monde" nous disait-on à l'époque (aujourd'hui le supposé programme nucléaire iranien), il y avait des exactions épouvantables (les fameux bébés koweitiens arrachés à leurs couveuses dans les hôpitaux. On apprendra bien plus tard que cette histoire avait été montée de toutes pièces par une agence de communication. La jeune témoin venue en faire part les larmes aux yeux devant le Congrès était en réalité la fille de l'ambassadeur du Koweit aux Etats-Unis...on l'a su plusieurs années après). Aujourd'hui, il y a un régime iranien qui truque les élections, et menace chaque jour de vitrifier son voisin Israël.
On pourrait faire exactement le même exercice avant la guerre d'Irak, en 2003. A l'époque, on nous parlait d'armes de destructions massives, on nous montrait à la tribune de l'ONU des fioles au contenu effrayant. Et puis le drame du 11 septembre 2001 vaut à lui seul laisser-passer permanent pour la guerre "contre le terrorisme international".

La forte actualité autour de l'Iran nous amène à penser que nous sommes peut-être dans une phase pré-guerrière. Il y eut en effet l'élection contestée d'Ahmadinejad en juin dernier, avec près de 64% des suffrages. Rien ne prouve qu'un camp ou l'autre ait raison, mais pour les médias occidentaux la messe fut dite très vite : le président iranien n'avait pu que tricher.

Il y eut en France l'affaire Clotilde Reiss, dont la captivité, le procès et la libération sous caution ont étrangement occupé l'actualité médiatique pendant une bonne partie de l'été, sous l'effet de l'agitation de l'Elysée et du Quai d'Orsay. Encore une fois, les arguments iraniens, rarement exposés, furent immédiatement jugés irrecevables, dans un parfait unanimisme médiatique dont les journalistes français ont le secret.

Il y a les discours d'Ahmadinejad, excessifs et choquants il est vrai, qu'on nous ressort régulièrement, dans une traduction souvent approximative (le meilleur exemple de cette manipulation date du 25 octobre 2005. Depuis cette date, à peu près tout le monde croit qu'Ahmadinejad a dit "qu'Israël devait être rayé de la carte", comme l'ensemble des médias occidentaux l'ont répété en boucle, alors qu'il avait dit que le "régime actuellement au pouvoir à Jérusalem devait disparaître de la page du temps". Les mots "carte" et "rayé" n'ont jamais été prononcés, et surtout il y a une différence de taille entre un pays nommé comme tel et le terme "régime", qui désigne un mode de gouvernement ponctuel. Par exemple, dire que la France doit être rayée de la carte, ou dire que le régime républicain qui la dirige doit disparaître, ça n'est pas la même chose.).

En avril dernier, à Genève, la quasi totalité des ambassadeurs des pays membres de l'Union européenne avait d'ailleurs quitté la salle pendant le discours du président iranien, après que celui-ci avait qualifié de "raciste" le pouvoir actuellement en place en Israël. L'indignation était feinte, la mise en scène ayant été programmée bien avant le début de la conférence en question. Les caméras de télévision du monde entier avaient bien sûr été convoquées.

Il y a enfin ce dernier rapport de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique, qui dépend de l'ONU) chargée de contrôler le programme nucléaire iranien, civil et/ou militaire. Ce rapport ne contient pas d'élément véritablement à charge contre l'Iran. "Parce que l'Iran dissimule des preuves" ont immédiatement déclaré les Etats-Unis, Israël, et la France...Notons d'ailleurs le -triste- revirement de la France, en pointe en 2003 avant la guerre d'Irak pour soutenir l'AIEA, qui déclarait alors qu'il n'y avait pas de preuve de l'existence d'armes de destruction massive en Irak, alors que les Etats-Unis et Israël portaient déjà les mêmes accusations contre l'organisation onusienne. On sait maintenant qui avait raison...

Nous ne sommes pas là pour apporter un quelconque soutien à l'Iran, comme les opposants à la guerre d'Irak en 2003 n'étaient pas là pour soutenir le régime de Saddam Hussein.
Nous souhaitons alerter l'opinion, à partir d'une simple analyse de l'actualité médiatique de l'Iran dans les médias occidentaux ces derniers mois. Nous constatons que les ficelles utilisées pour d'autres guerres sont de sortie. La diabolisation du régime iranien gagne chaque semaine en puissance, au gré de nouveaux événements s'inscrivant toujours dans la même dynamique.

Nous espérons nous tromper, mais nous pensons, comme d'autres, que cette campagne médiatique n'est pas due au hasard. Il s'agit de préparer les opinions publiques à la guerre, de leur présenter l'attaque de l'Iran comme une issue indispensable pour rétablir la sécurité du monde. Pendant ce temps, la diplomatie fait toujours semblant de s'agiter, comme elle le faisait avant 2003 en Irak. Mais nous avons l'intuition que la messe en réalité est dite.

Contrairement à 2003, cette fois-ci la France est en première ligne. Le régime sarkozyste, secondé par Kouchner l'ultra-atlantiste, a totalement rompu avec les restes d'indépendance gaullienne. Sarkozy, Kouchner et Lellouche le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, c'est à dire les 3 figures de la diplomatie française, étaient tous les 3 favorables à la guerre d'Irak en 2003. Cela doit nous conduire à être très prudents sur l'Iran, à déjouer les pièges médiatiques, et à utiliser la seule mais redoutable arme que nous avons : la puissance de l'opinion publique.

http://www.levraidebat.com/article-36313907.html
brusyl
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Vers une guerre en Iran ? :: Commentaires

Donald11

Message Sam 29 Jan 2011 - 12:52 par Donald11

Cette acte, que je réprouve totalement, nous montre bien la barbarie du genre humain, et le peu de cas qu'il fait des gens de sa propre tribu. Je ne sais pas vous, mais si cet acte me donne envie de vomir, l'envoi de flics pour réprimer un peuple contestataire me soulève davantage encore le coeur. Tunisie, Egypte et tant d'autres dont on ne parle jamais ... des pendus, peut-être pour l'exemple, des massacrés, des tués, des violées, des mutilés. Tour ça pour quoi ?

Téhéran, qui ne reconnaît pas la double nationalité et considérait Mme Bahrami comme Iranienne, avait rejeté cet appel relayé par d'autres capitales européennes, accusant les Occidentaux d'instrumentaliser l'affaire pour accroître leur pression sur l'Iran, déjà soumis à de sévères sanctions internationales pour son programme nucléaire controversé.
Cette petite phrase me dérange. D'un côté, des gouvernements européens jouant le jeu des banquiers et des riches pour appauvrir (asservir ?) leur peuple faisant la morale à un pays, l'Iran, soit disant pour un programme nucléaire controversé (on ne parle pas ici d'armes de destruction massive), alors que tous ou presque ont dans leurs réserves de quoi raser la planète avec leurs programmes d'armes nucléaires ...

Le rythme des exécutions a explosé depuis le début de l'année en Iran, l'un des pays du monde pratiquant le plus la peine capitale avec la Chine, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite.
Deuxième petite phrase qui me dérange. Même la grande amérique puritaine et catho, à l'instar de ses potes d'arabie saoudite qu'ont du pétrole, s'adonne à ce sport de voyous (ben oui, l'Iran est un état voyou qui veut sa bombinette nucléaire). Et chez nous, avec les terrifiantes affaires d'assassinats et de viols d'enfants et de jeunes-femmes qui tournent en boucle sur les médias, y'a comme une odeur de remise en question de cette hideuse abolition ... Vous ne croyez pas ? Pendant ce temps, nos bons flics bien de chez nous, de tout sexe et de toutes couleurs, tabassent sans raison des jeunes (et des moins jeunes) dans une indifférence et un silence quasi religieux, ou placent en garde à vue tout ce qui leur tombe sous la main. Comme pour les Roms, les statistiques sont plus importantes que les traumatisés par ces pratiques dictatoriales et barbares.
L'Union européenne avait appelé jeudi les autorités iraniennes à "cesser immédiatement" les exécutions de condamnés à mort et à décréter "aussi vite que possible" un moratoire sur la peine de mort.
Pitoyable ... et ridicule. Et pendant ce temps là, quelques millions d'européens tentent tant bien que mal de survivre et avec eux leurs familles ...

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Donald11

Message Sam 29 Jan 2011 - 12:15 par Donald11

Tiens, tiens, ça fait 16 mois qu'on n'a pas parlé de l'Iran ...
Alors je relance ce fil avec cet article. Il ne s"agit pas vraiment de la guerre en Iran, mais, mais ...

L'Iran exécute l'Irano-néerlandaise Sarah Bahrami pour trafic de drogue

L'Iran a pendu samedi une femme de nationalité iranienne et néerlandaise accusée de trafic de drogue, en dépit de l'intervention des Pays-Bas et des appels de l'UE à un moratoire sur les exécutions, qui se sont spectaculairement accélérées depuis le début de l'année.
"Sahra Bahrami (...), qui avait été condamnée pour avoir vendu et possédé de la drogue, a été pendue tôt samedi matin", a annoncé le bureau du procureur de Téhéran dans un communiqué.
Le communiqué précise que Mme Bahrami avait été condamnée à mort par un tribunal révolutionnaire pour "la possession de 450 grammes de cocaïne et pour sa participation à la vente de 150 grammes de cocaïne".
Sahra Bahrami, 46 ans, avait été condamnée à mort le 2 janvier, selon la radio néerlandaise citant la fille de Mme Bahrami.
Arrêtée en décembre 2009 à Téhéran alors qu'elle participait à une manifestation contre la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad, Sahra Bahrami faisait aussi l'objet d'un procès pour appartenance à un groupe armé opposé au gouvernement, crime pour lequel elle encourait également la peine de mort, selon sa fille.
Le communiqué confirme que Mme Bahrami a été "arrêtée pour crimes relatifs à la sécurité", sans plus de précisions.
Mais durant la perquisition de son domicile, "450 grammes de cocaïne et 420 grammes d'opium ont été découverts", et l'enquête a "montré qu'elle avait vendu 150 grammes de cocaïne", selon le communiqué.
Le 5 janvier, les Pays-Bas avaient manifesté leur "préoccupation" et demandé des "éclaircissements" à l'Iran sur la situation de Mme Bahrami, née en Iran et naturalisée aux Pays-Bas.
"Nous réclamons des informations, la possibilité de lui apporter une aide consulaire et un procès équitable", avait déclaré le ministre des Affaires étrangères, Uri Rosenthal.
Téhéran, qui ne reconnaît pas la double nationalité et considérait Mme Bahrami comme Iranienne, avait rejeté cet appel relayé par d'autres capitales européennes, accusant les Occidentaux d'instrumentaliser l'affaire pour accroître leur pression sur l'Iran, déjà soumis à de sévères sanctions internationales pour son programme nucléaire controversé.
"L'une des affaires utilisées par les pays occidentaux pour faire pression sur la République islamique est le cas de (Mme Bahrami)", avait affirmé la semaine dernière le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast.
"Ils n'ont pas le droit d'interférer dans nos affaires internes", avait-il insisté, en affirmant que le système judiciaire iranien était "totalement indépendant".
Le rythme des exécutions a explosé depuis le début de l'année en Iran, l'un des pays du monde pratiquant le plus la peine capitale avec la Chine, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite.
Au moins 66 personnes ont été pendues depuis le 1er janvier pour divers crimes, soit plus de deux par jour, selon un décompte établi par l'AFP à partir des informations diffusée par les médias iraniens.
Pour toute l'année 2010, les médias avaient fait état de 179 exécutions. Les autorités, qui ne publient jamais de chiffres officiels sur ce sujet, n'ont fourni aucune explication à cette accélération.
La plupart des exécutions annoncées en janvier étaient liées au trafic de drogue, avec également quelques cas de meurtre ou de viol.
Mais Téhéran a également pendu deux militants de l'Organisation des moudjahidine du peuple, principal mouvement de lutte armée contre le régime iranien, et un rebelle kurde membre du mouvement séparatiste Pjak.
L'Union européenne avait appelé jeudi les autorités iraniennes à "cesser immédiatement" les exécutions de condamnés à mort et à décréter "aussi vite que possible" un moratoire sur la peine de mort.


L'Iran exécute Sarah Bahrami

Dernière édition par Donald11 le Sam 29 Jan 2011 - 12:53, édité 1 fois

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brusyl

Message Mer 7 Oct 2009 - 11:15 par brusyl

Dans le dossier sur l’Iran publié par le Monde cette semaine, on pouvait lire que ce pays représentait une « menace stratégique majeure ». De fait, le budget militaire de Téhéran est inférieur à celui de la Suède. Le président de la République ne manque pas de rappeler régulièrement qu’Amadinejad a menacé de « rayer de la carte » Israël. Il n’a pourtant jamais prononcé cette phrase, mais uniquement émis le souhait que le « régime sioniste » quitte la scène de l’histoire. A l’image de ces deux affirmations largement reprises par les médias et certains politiques, le dossier iranien est l’objet de tous les fantasmes, de toutes les exagérations - et parfois de manipulations. Pourtant, au moment où s’ouvrent enfin des négociations, il convient plus que jamais de savoir raison garder, et de ne pas tomber dans la caricature. L’universitaire Juan Cole passe au crible dix assertions sur l’Iran.



Ce jeudi est une journée historique, marquée par le début des rencontres à Genève entre L’Iran, les États-Unis, l’Allemagne et les autres membres du Conseil de Sécurité des Nations unies pour tenter de résoudre les questions en suspens. Bien que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad ait auparavant tenté d’exclure la question nucléaire de la table de négociation, cette posture était au plus une diversion, et les questions nucléaires vont certainement dominer les discussions. Comme l’a souligné Henry Kissinger, ces négociations ne font que commencer et il est très peu probable qu’elles connaissent des avancées avant longtemps. La diplomatie est un marathon, pas un sprint.

En cette occasion, je crois qu’il est utile d’établir une liste de convictions répandues au sujet de l’Iran dont le bien fondé est discutable.

Conviction : l’Iran est un pays agressif qui a menacé d’attaquer Israël, ses voisins ou les Etats-Unis

Réalité : L’Iran n’a pas déclenché de guerre d’agression durant l’histoire contemporaine (contrairement aux États-Unis ou Israël), et ses dirigeants ont une doctrine de « non première frappe. » Cela est vrai pour le guide suprême Ali Khamenei, ainsi que pour les commandants des Gardiens de la Révolution.

Conviction : l’Iran est une société militarisée, bardée d’armes dangereuses, qui représentante une menace croissante pour la paix mondiale.

Réalité : Le budget militaire de l’Iran est d’un peu plus de 6 milliards de dollars par an. La Suède, Singapour et la Grèce ont tous des budgets militaires supérieurs. En outre, l’Iran est un pays de 70 millions d’habitants, de sorte que ses dépenses militaires par habitant sont infimes par rapport à ces exemples qui sont des pays dont la population est bien moins nombreuse. L’Iran dépense moins par habitant pour son armée que n’importe quel autre pays de la région du golfe Persique, à l’exception des Émirats Arabes Unis.

Conviction : l’Iran a menacé d’attaquer Israël militairement et de le « rayer de la carte. »

Réalité : Aucun dirigeant appartenant au gouvernement iranien n’à menacé Israël d’un acte de guerre. Cela serait en contradiction avec la doctrine de « non première frappe » à laquelle le pays adhère. Le président iranien a explicitement déclaré que l’Iran ne menace aucun pays, y compris Israël.

Conviction : Le président Mahmoud Ahmadinejad n’a-t-il pas menacé de « rayer Israël de la carte » ?

Réalité : Le président Mahmoud Ahmadinejad a cité l’ayatollah Khomeini en déclarant que « ce régime d’occupation à Jérusalem doit disparaître de la page du temps » (en rezhim-e eshghalgar-Qods i bayad comme safheh-e mahv Rüzgar shavad). Ce n’était pas la promesse d’une invasion de chars ou d’une frappe de missiles. C’est l’expression de l’espoir que le régime va s’effondrer, tout comme l’avait fait l’Union soviétique. Ce n’est pas du tout une menace de tuer quiconque.

Conviction : Les Iraniens ne sont-ils pas négationnistes ?

Faits : Certains le sont, d’autres non. L’ancien président Mohammad Khatami a fustigé Ahmadinejad pour s’être interrogé sur l’Holocauste, et l’a qualifié de « crime du nazisme ». Parmi les instances du régime, de nombreuses personnes cultivées ont parfaitement conscience des horreurs de l’Holocauste. En tout cas, malgré ce que les propagandistes indiquent, ni le déni de l’Holocauste (aussi pervers soit-il), ni les injures envers Israël ne sont la même chose que la volonté d’attaquer militairement.

Conviction : l’Iran ressemble à la Corée du Nord par son programme nucléaire militaire, et représente le même genre de menace pour le monde.

Faits : L’Iran dispose un site d’enrichissement d’uranium à Natanz près d’Ispahan, où il affirme vouloir produire du combustible pour les futurs réacteurs nucléaires civils destinés à la production d’électricité. Tous les dirigeants iraniens nient que ce site soit destiné à la production d’armes, et l’Agence Internationale de l’Energie Atomique l’a inspecté à plusieurs reprises et n’a détecté aucun programme militaire. Le fait que l’Iran ne soit pas totalement transparent, donne naissance à quelques doutes, mais tous les éléments de preuve réunis par l’AIEA et la CIA indiquent une absence de programme militaire. L’édition 2007 du National Intelligence Estimate, rédigé par 16 agences de renseignement américaines, dont la CIA et la Defense Intelligence Agency, a évalué en confiance que l’Iran n’avait pas de programme d’armement nucléaire. Cette évaluation était basée sur des entrevues avec des scientifiques du nucléaire ayant fait défection, ainsi que sur les documents qu’ils avaient emportés, et sur l’espionnage des communications en Iran. L’Allemagne, Israël et récemment les services Britanniques de renseignement sont plus soupçonneux quant aux intentions iraniennes. Mais l’ensemble de ces services se sont lourdement trompés sur les présumées armes irakiennes de destruction massive et l’Allemagne en particulier avait été abusée par les vantardises d’un ivrogne irakien dont le nom de code était « Curveball ».

Croyance : L’Occident a récemment découvert une usine secrète iranienne d’armement nucléaire située sous une montagne près de Qom.

Faits : L’Iran a annoncé lundi dernier à l’Agence Internationale de l’Energie Atomique qu’elle avait commencé à construire une seconde installation civile d’enrichissement d’uranium à proximité de Qom. Il n’y a pas de matières nucléaires sur ce site et il n’est pas en service, l’Iran n’est donc pas techniquement en violation du Traité de non-prolifération nucléaire, bien qu’il ait rompu l’engagement pris avec l’AIEA d’informer immédiatement l’ONU de toute réalisation d’une nouvelle installation. L’Iran s’est engagé à autoriser que ce site soit inspecté régulièrement par l’AIEA, et s’il honore cette promesse, comme il l’a fait en grande partie à l’usine de Natanz, l’Iran ne pourra pas produire d’armes nucléaires sur ce site, car cela serait détecté par les inspecteurs. La Secrétaire d’État Hillary Clinton a admis dimanche que l’Iran ne pouvait pas produire d’armes nucléaires à Natanz, précisément parce que ce site est inspecté. Pourtant, les faucons américains ont demandé à plusieurs reprises une frappe sur Natanz.

Croyance : La communauté internationale devrait sanctionner l’Iran non seulement à cause de son programme d’enrichissement nucléaire, mais aussi parce que le régime actuel a volé l’élection présidentielle de juin et brutalement réprimé les manifestations qui ont suivi.

Actualité : Le mouvement réformateur en Iran est farouchement opposé à l’imposition de sanctions renforcées contre l’Iran, qui n’auraient probablement pas d’effet sur le régime, mais affecteraient les Iraniens ordinaires.

Croyance : Le régime iranien n’est-il pas irrationnel et dément, de sorte que la doctrine de la destruction mutuellement assurée ne pourrait pas s’appliquer dans ce cas ?

Actualité : les hommes politiques iraniens sont des acteurs rationnels. S’il s’agissait de fous, pourquoi n’ont-ils pas envahi l’un de leurs voisins ? L’irakien Saddam Hussein a envahi l’Iran et le Koweït. Israël a envahi ses voisins plus d’une fois. En revanche, l’Iran n’a jamais déclenché de guerre. Diaboliser ses adversaires en les qualifiant de déséquilibrés est un vieil artifice de propagande. Les élites américaines étaient autrefois totalement opposées à ce que la Chine accède au savoir nucléaire parce qu’elles croyaient que les Chinois sont intrinsèquement irrationnels. Ce type de discours est une forme de racisme.

Croyance : La communauté internationale n’aurait pas à imposer des sanctions contre l’Iran et ne serait pas si inquiète si ce pays ne posait pas une menace nucléaire grandissante.

Faits : La technologie de centrifugation que l’Iran utilise pour enrichir l’uranium n’est pas à usage unique. Auparavant, on pouvait déterminer quels étaient les pays qui pouvaient vouloir acquérir la bombe nucléaire selon qu’ils entreprenaient la construction de réacteurs à eau légère (impropre à la fabrication de bombes) ou de réacteurs à eau lourde (qui pouvaient être utilisés pour fabriquer une bombe). Mais avec les centrifugeuses, lorsque l’on parvient à enrichir l’uranium à 5% pour alimenter un réacteur civil, on peut théoriquement recycler le matériau de nombreuses fois et l’enrichir jusqu’aux 90% requis pour une bombe. Toutefois, aussi longtemps que des usines de centrifugation sont activement inspectées, elles ne peuvent pas être utilisées pour fabriquer une arme. Le danger proviendrait du fait que l’Iran expulse les inspecteurs ou qu’il parvienne à bâtir une installation secrète. Cette dernière tâche sera extrêmement difficile, toutefois, comme en témoigne la découverte par la CIA de la construction de l’installation Qom en 2006 grâce à des photos satellites. Les installations nucléaires, en particulier les centrifugeuses, consomment une grande quantité d’eau, de matériel de construction, et ainsi de suite, de sorte qu’en construire une en secret n’est pas chose aisée.

En tout cas, on ne peut pas attaquer et bombarder un pays sur la simple suspicion d’une activité illicite. On doit disposer d’une forme de preuve. Par ailleurs, Israël, le Pakistan et l’Inde sont des membres de la communauté internationale plus condamnables que l’Iran, car ces pays ont refusé de signer le TNP et ont ensuite tout fait pour obtenir une bombe. Malgré cela, rien n’a été entrepris contre aucun d’entre eux par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2824

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