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The saddest Miss in the world

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04032009

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The saddest Miss in the world Empty The saddest Miss in the world




Par Agnès Maillard le mardi 3 mars 2009, 19:04

http://blog.monolecte.fr/post/2009/03/03/The-saddest-Miss-in-the-world

On reconnaît les grandes périodes de chaos au nombre exponentiel de charognards qui sortent alors du bois.

Dans le flux dense et sans fin où une information en chasse une autre et où plus personne ne prend réellement la peine de hiérarchiser l'importance des dépêches ou d'analyser le sens des petites histoires qui s'enchaînent sur fond de bulldozer historique, il est des petites perles, quasi insignifiantes, qui racontent plus sur l'état du monde que bien des grands discours. L'aspect le plus marquant, le plus saisissant du brouhaha informationnel, ce dont on mesure le mieux l'invraisemblable désastre, c'est la perte totale de repères, de valeurs, qui caractérise cette fin de cycle, voire de civilisation. Émile Durkheim avait fort bien décrit le phénomène dans son concept d'anomie. Une société en décomposition sociale avancée produit des comportements déviants de la part même des acteurs les plus solides et rationnels ou, tout au moins, qui se considèrent comme tels. Le sens moral commun, celui qui définit collectivement ce qui est bon ou mauvais, se dilue dans une sorte de fuite en avant sans fin et tout cet ensemble de règles, de savoirs communs, de conduites tacites qui permettent le vivre-ensemble de la fourmilière humaine, vole en éclat et ne laisse plus subsister que la course effrénée à la satisfaction immédiate des plus bas instincts.

C'est ainsi que la petite saillie hallucinante de mépris et d'inconséquence d'un vieux pubard en fin de course est plus signifiante pour comprendre notre monde que toutes les fines analyses politico-économiques des penseurs adoubés.
Et c'est de la même manière que j'ai pris en pleine poire la petite histoire sursignifiante du concours de Miss SDF. Voilà une brève qui , en plus de faire ricaner dans les chaumières à l'heure du jambon-purée-salade, porte en elle toute la barbarie de notre époque. Voilà comment tous les profiteurs, que notre monde cultive et choie, déploient leur imagination morbide, en exploitant la misère grandissante. Entendre parler de Miss SDF et de son lot dérisoire d'un an de logement et de maquillage pour faire bonne figure dans les médias appâtés par la chair triste nous replonge directement dans ce que la Grande Dépression de 1929 avait pu enfanter de plus sordide : la misère du monde comme matière première du l'industrie du divertissement. Penser une seule seconde à ces femmes, déjà privées de l'accès à la satisfaction de leurs besoins les plus impérieux, comme dormir à l'abri, se nourrir ou juste faire leurs besoins dignement et qui devront se prêter à cet infâme concours pour l'aumône de quelques mois de survie en plus, évoque immanquablement l'univers brutal et déshumanisé décrit par Steinbeck ou dans des films coup de poing comme On achève bien les chevaux.

Certains continuent à croire en une crise conjoncturelle qui laissera naturellement la place à une croissance miraculeuse lorsque les bubons du profit à outrance seront enfin purgés. Personnellement, je ne vois là que le signal du début d'une curée monstrueuse, destinée à se gaver comme des porcs en attendant la fin de l'Histoire telle que nous la concevons.

Après cela, on pourra bien se fendre d'une foutue journée de la femme.
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The saddest Miss in the world :: Commentaires

brusyl

Message Mer 4 Mar 2009 - 14:48 par brusyl

Des propos de gonzesses ?

ya qu'un gnace, qu'un gnard ou un gonze qui soit assez naze pour dégoiser ainsi. Fais gaffe où tu fous les arpions !
T'as dû cigler lerche pour cette jactance en jonc !

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country skinner

Message Mer 4 Mar 2009 - 12:23 par country skinner

Brusyl a écrit:il me semble avoir lu quelque chose de très approchant

Des propos de gonzesses ?

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Mister Cyril

Message Mer 4 Mar 2009 - 12:19 par Mister Cyril

Miss SDF si, si..;vu à la télé comme on dit, en Belgique je crois?;..bein quoi? C'est quoi le problème moi j'ai été Mister Education nationale en 2005, 2006 et 2007!!! En 2008 j'ai été détrôné par un certain Xavier D;..pffft c'est truqué ces concours...en même temps allons-y miss SDF, miss ASSEDIC;...miss crève-la-faim; no limite dans l'indignité humaine!!!

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brusyl

Message Mer 4 Mar 2009 - 12:16 par brusyl

"Personnellement, je ne vois là que le signal du début d'une curée monstrueuse, destinée à se gaver comme des porcs en attendant la fin de l'Histoire telle que nous la concevons.
Bonne occasion de ressortir notre cher Totor

Au moment où une monarchie va s'écrouler, plusieurs phénomènes peuvent être observés. Et d'abord la noblesse tend à se dissoudre. En se dissolvant elle se divise, et voici de quelle façon : le royaume chancelle, la dynastie s'éteint, la loi tombe en ruine ; l'unité politique s'émiette aux tiraillements de l'intrigue ; le haut de la société s'abâtardit et dégénère ; un mortel affaiblissement se fait sentir à tous au dehors comme au dedans ; les grandes choses de l'état sont tombées, les petites seules sont debout, triste spectacle public ; plus de police, plus d'armée, plus de finances ; chacun devine que la fin arrive. De là, dans tous les esprits, ennui de la veille, crainte du lendemain, défiance de tout homme, découragement de toute chose, dégoût profond. Comme la maladie de l'état est dans la tête, la noblesse, qui y touche, en est la première atteinte. Que devient-elle alors ? Une partie des gentilshommes, la moins honnête et la moins généreuse, reste à la cour. Tout va être englouti, le temps presse, il faut se hâter, il faut s'enrichir, s'agrandir et profiter des circonstances. On ne songe plus qu'à soi. Chacun se fait, sans pitié pour le pays, une petite fortune particulière dans un coin de la grande infortune publique. On est courtisan, on est ministre, on se dépêche d'être heureux et puissant. On a de l'esprit, on se déprave, et l'on réussit. Les ordres de l'état, les dignités, les places, l'argent, on prend tout, on veut tout, on pille tout. On ne vit plus que par l'ambition et la cupidité. On cache les désordres secrets que peut engendrer l'infirmité humaine sous beaucoup de gravité extérieure. Et, comme cette vie acharnée aux vanités et aux jouissances de l'orgueil a pour première condition l'oubli de tous les sentiments naturels, on y devient féroce. Quand le jour de la disgrâce arrive, quelque chose de monstrueux se développe dans le courtisan tombé, et l'homme se change en démon.

(Préface de « Ruy Blas » Victor Hugo

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brusyl

Message Mer 4 Mar 2009 - 11:59 par brusyl

Le sens moral commun, celui qui définit collectivement ce qui est bon ou mauvais, se dilue dans une sorte de fuite en avant sans fin et tout cet ensemble de règles, de savoirs communs, de conduites tacites qui permettent le vivre-ensemble de la fourmilière humaine, vole en éclat et ne laisse plus subsister que la course effrénée à la satisfaction immédiate des plus bas instincts.

tiens il me semble avoir lu quelque chose de très approchant de cela récemment quelque part ? mais où ????

du concours de Miss SDF.

J'y crois pas !!! pas possible que l'on puisse arriver à une telle abjection

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