cybermaquis
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Quand le gouvernement truande les droits des handicapés

Aller en bas

05012010

Message 

Quand le gouvernement truande les droits des handicapés Empty Quand le gouvernement truande les droits des handicapés




Ce que vient de faire le gouvernement à l’encontre des personnes handicapées est d’une malhonnêteté rare. Une loi de 2005 imposait des normes d’accessibilité pour les logements neufs. Un décret de 2006 a créé des dérogations illégales pour favoriser les cadors du bâtiment. Ce mois de juillet, le Conseil d’Etat a annulé le décret, et le gouvernement a cherché à refourguer sa camelote, planquée dans une loi de finances rectificative. Heureusement, le Conseil constitutionnel vient d’annuler cette manœuvre, qui était une atteinte aux droits des handicapés.

Tout part de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, qui était la grande loi sur le handicap. Le pays avait salué cette loi progressiste, qui incluait notamment dans le Code de la construction et de l'habitation un article L. 111-7 imposant que les constructions neuves soient « accessibles à tous, et notamment aux personnes handicapées, quel que soit le type de handicap, notamment physique, sensoriel, cognitif, mental ou psychique ». On a envie de dire : enfin ! Le principe d’égalité de 1789 devenait la loi pour les personnes handicapées, et la France faisait un grand pas vers la modernité. Le problème, c’est que ce n’était qu’un discours, et le gouvernement a cherché depuis à vider la loi de son contenu en instaurant la discrimination négative à l’encontre des handicapés.

Examinons cette manoeuvre, qui se joue en deux temps.

Crapulerie, 1° épisode.

Le 17 mai 2006 est adopté un décret, complété par un arrêté ministériel du 1er août 2006, instituant une série de dérogations, qui remettent en cause le principe de l’accessibilité. Plusieurs associations se fâchent, et saisissent le Conseil d’Etat. Celui-ci annule le décret et l’arrêté par un arrêt du 21 juillet 2009 (N° 295382) : « Le législateur n'a pas entendu permettre au pouvoir réglementaire d'ouvrir des possibilités de dérogations à ces règles en ce qui concerne les constructions neuves, hormis le cas des propriétaires construisant ou améliorant un logement pour leur propre usage, pour lesquels l'article L. 111-7 spécifie que ces normes ne sont pas obligatoires. »

C’est clair, net et précis. La loi n’a pas permis de dérogations de nature à remettre en cause cet acquis majeur pour les personnes handicapées. Et comme la loi n’a rien prévu, les dérogations ne peuvent intervenir par le biais d’un décret ou d’un arrêté.

Crapulerie, 2° épisode.

Rassurez-vous. Le gouvernement n’entend tout de même pas ruiner nos gentils et humanistes investisseurs de l’immobilier. Après s’être fait rembarré en utilisant les serpentins tordus de la face Sud, le gouvernement tente une directe par la face Nord, à savoir une modification de la loi du 11 février 2005. Bien sûr, après la grande loi sur légalité des chances, on ne va pas faire une grande loi sur l’inégalité des chances. Non, un petit article noyé dans une immense loi, et on peut compter sur un vote en bloc, totalement inaperçu. Pourquoi s’en priver ? L’opinion ne saura rien, et le groupe UMP votera.

Aussitôt dit, aussitôt fait.

Et c’est au sein de la volumineuse et illisible loi de finances rectificative du 23 décembre 2009 que l’on voit apparaitre un article 53 modifiant l’article L. 111-7-1 du Code de la construction et de l'habitation, et instituant des possibilités de dérogations aux règles de l'accessibilité des bâtiments et des logements. Comme par hasard, celles-là même qu’avait retoquées le Conseil d’Etat.

Recours des socialistes, alertés par les associations de personnes handicapées, devant le Conseil constitutionnel, en invoquant la jurisprudence bien connue sur le « cavalier législatif ». C’est la pratique qui consiste à ajouter à un texte de loi, qui traite d’un sujet particulier et a été préparé en ce sens, un article qui n’a rien à voir, qui n’a pu être discuté correctement, et qui est là pour être voté dans la masse, sans véritable débat. Ce genre de cavalier a permis tous les coups tordus, et désormais le Conseil constitutionnel annule les articles de loi fruit de ces drôles de méthodes.

Et sans surprise, le Conseil, par une décision de ce 29 décembre, censure cette disposition « étrangère au domaine des lois de finances ». En effet.

Il est bien dommage que les services de l’Elysée n’ait pas eu le temps d’avertir Sarko qui, à l’occasion de ses excellents vœux, n’aurait pas manqué de dénoncer ces méthodes de bandit, alors qu’il s’agit de construire société plus solidaire et plus fraternelle, si j’ai bien suivi.

http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/archive/2010/01/05/quand-le-gouvernement-truande-les-droits-des-handicapes.html
brusyl
brusyl
Admin

Nombre de messages : 3110
Date d'inscription : 17/07/2008

Revenir en haut Aller en bas

Partager cet article sur : reddit

Quand le gouvernement truande les droits des handicapés :: Commentaires

brusyl

Message Lun 11 Jan 2010 - 17:50 par brusyl

Très belle réponse Augure à cet enfoiré de Bilger !
(j'aurais aimé l'avoir écrite !)

Revenir en haut Aller en bas

Donald11

Message Lun 11 Jan 2010 - 11:05 par Donald11

Le problème de Bilger, c'est sa suffisance de nantis. Un sale con dangereux en fait !! Bien plus dangereux qu'un SDF.

Salut Augure. Bien content de te lire, même avec parcimonie. Tu touches juste avec simplicité.
reviens quand tu veux.

Revenir en haut Aller en bas

avatar

Message Lun 11 Jan 2010 - 10:22 par Invité

Il reste à savoir si cela relève d'une simple logique financière de cadeaux à certains investisseurs, ou, si de manière plus insidieuse, il ne s'agit pas là des prémisses de l'expression d'une volonté larvée d'un large retour en arrière.

Pour exemple la conclusion d'un article de Bilger sur Marianne2 qui illustre clairement la tentation de trancher dans le vif du sujet par le rejet des différences et le refus d'adaptation d'une certaine frange, relativement nantie, de la population.

Il y a les minarets en Suisse et il y a les réactions en France. Un exemple qui fera comprendre que les inquiétudes dépassent les frontières et qu’elles sont également ignorées. Combien d’articles a-t-on pu lire sur la réticence de voisins à accueillir tout près d’eux des communautés, des centres ou des foyers de drogués ou de personnes en état de précarité. Ils craignent une dégradation de leur mode d’existence, des actes de délinquance, un voisinage perturbant. Ils devraient leur ouvrir les bras, le coeur ? Dans un monde idéal évidemment mais ici et maintenant ? Dans mon quartier, depuis plusieurs mois un sans domicile fixe, parfois délirant, rarement menaçant, souvent obscène en public et refusant d’être hébergé même la nuit « pourrit » littéralement la vie des habitants du secteur où il campe en permanence. Il occupe le trottoir et passer à côté de lui sans le toucher devient un tour de force. Un commerçant est sans cesse troublé dans son activité par la présence de cet homme devant lequel la municipalité, les services sociaux, la police, les bonnes âmes et même la justice, pour ses outrages publics à la pudeur, sont impuissants. Il est protégé par notre morale qui lèse ceux qu’il incommode et qui le valent bien.

Où est le vrai pour tous ces noeuds de la vie sociale, du destin d’un pays quand les élans du coeur et les rêves de tolérance se cognent contre l’insupportable réalité ? Est-il forcément indécent d’avoir du mal à supporter certaines situations ou à accepter un avenir quand on ne sait pas comment affronter les premières et qu’on a peur du second ? Quand on craint d’être noyé ? Est-il vraiment indigne de répondre non ?
Comme en Suisse.

Comme vous le savez c'est un sujet qui me touche directement... donc je vous transmets ma réponse qui n'avait rien de subtile, mais relevait largement d'une réaction épidermique matinale.


182.Posté par Augure le 03/12/2009 08:11

@Bilger

La Suisse est un pays souverain, ils font ce qu'ils veulent chez eux, d'autant que je ne vois pas ce qui pourrait être opposé, une fois qu'a été demandé au peuple de trancher.

Par contre, Monsieur Bilger, je trouve votre propos misérable. Sans doute rêvez vous de revenir à cette époque, où les parents étaient obligés de cacher leurs enfants et adultes handicapés parce que l'offrir à la vue des autres était gênant pour le confort du bon peuple. Exit les centres de désintoxication, les centres d'hébergement d'urgence des plus démunis, exit tout ce qui gène la tranquillité du brave citoyen, qui, pourtant, le plus souvent enfermé entre ses murs, passe son temps libre devant sa télé et ne parle même plus à son voisin (évidement pas dans votre monde, vous devez vous retrouver au Rotary ou au Lyon's, quand ce n'est pas au Fouquet's).

Alors Monsieur Bilger, dites le nous clairement ce qu'il faut faire, pour garantir la tranquillité du brave citoyen, ayez le courage du sens de vos mots.

On en fait quoi des toxico ?

On les exécute ?

Et les SDF ?

Idem ? Ou alors on les pousse hors des villes ? Mais il se trouvera là encore des personnes pour être dérangées... alors ? Pour eux aussi on va restaurer les fours crématoires ?

Et ces jeunes qui foutent le bordel avec leur mobylette, quelque soit l'origine ? On les cloue au pilori ?

Et les centrales nucléaires dont personne ne veut à coté de chez soi ? On les fait sauter ? Et les lignes de train et autres portions d'autoroute, quand ce ne sont pas des aéroports... on oublie ? On désurbanise tout pour que le brave citoyen puisse avoir sa tranquillité ?

Mais mon pauvre monsieur vous ne vous imaginez pas, on vit un monde ou l'avenir fait peur... Et bien Monsieur Bilger, je vais vous apprendre une chose incroyable que vous semblez ignorer, la vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible ! Alors on fait quoi ? On stérilise tout le monde pour être sur de ne pas traumatiser de nouvelles personnes ? On interdit la procréation ? Ce serait bien, on ne serait pas obligé de supporter les pleurs nocturne du bébé du 3ème qui n'a pas la décence de fermer sa bouche quand le brave citoyen dort !

On arrête donc de bâtir la civilisation et nous retournons dans les cavernes ? Là ce sera simple, pas de questions existentielles. Tu trouves à bouffer, tu vis, tu ne trouves pas tu meurs. Si tu es malade on te laisse crever, et tout ce qui n'apporte pas à la tribu on le chasse ou on le tue.

ça vous va comme ça ?

Toutes les bonnes excuses du monde, adossées à l'argumentaire le plus évident, n'ôteront jamais le vrai sens de vos paroles.

Lorsque l'homme de loi justifie l'intolérance aussi naturellement que vous le faites, lorsqu'il instrumentalise son propos comme vous, il n'est plus rien à attendre de la raison.

Une question encore... une fois qu'érigé en exécuteur des basses oeuvres, vous aurez libéré vos coreligionnaires des arabes, des toxicos, des handicapés, des sdf, allez vous aussi faire exécuter les pauvres ? Non parce que franchement, c'est indécent d'être pauvre, ça ne se fait pas, non seulement ça ruine l'état à coup d'aide sociale mais en plus ce n'est même pas capable d'avoir une rolex au poignet ni même de porter du Cerruti et encore moins d'avoir du Philip Starck dans sa maison ...

C'est clairement inacceptable pour la tranquillité des esprits !


http://www.marianne2.fr/Apres-le-vote-suisse,-des-torrents-de-bonne-conscience-en-France_a182966.html?com&start=100#comments

Revenir en haut Aller en bas

Message  par Contenu sponsorisé

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum