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du cake dans la barbiche

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17032010

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du cake dans la barbiche Empty du cake dans la barbiche




Le journaliste est un animal facile à domestiquer. Cependant, obtenir une soumission totale peut nécessiter un grand investissement financier. Pour vous éviter des dépenses inconsidérées, le Plan B vous révèle des petits trucs qui feront de votre journaliste farouche un gentil chroniqueur à barbiche. Une enquête du Plan B

1- Où s’en procurer un ?

L’animal court les cocktails, les micros et les honneurs. Le journaliste utilisé pour notre expérience se nomme Laurent Joffrin. Il a été trouvé dans le Grenoble-Paris de 16h29 le 14 mai 2006, au retour d’un congrès d’ours savants.


2- Comment l'approcher ?

L’usage de la flatterie est impératif. N’ayez pas peur d’exagérer, le journaliste est gourmand en flagornerie.

Le Plan B écrit à son cobaye :

« Cher Laurent Joffrin,

Je suis venu au colloque organisé par Pierre Rosanvallon à Grenoble en mai 2006 et j’ai assisté à la séance plénière du 14 mai sur “L’état du capitalisme”. J’ai trouvé votre animation du débat particulièrement brillante et pleine d’humour, ce qui n’était pas chose aisée sur un tel sujet.

De même, j’ai apprécié le dossier du Nouvel Observateur (11 au 17 mai) sur les nouveaux intellectuels de gauche que vos journalistes ont présenté avec brio. Merci d’insuffler un vent nouveau dans le paysage intellectuel français ! .../...

3- L’appât

En règle générale, le journaliste ne fait rien pour rien. Pour susciter son intérêt, il faut lui montrer de l’or. Ici, nous avons remplacé ce métal onéreux par un substitut de moindre coût :

.../... Je vous ai en outre croisé dans le train Grenoble-Paris de 16 h 29 le 14 mai 2006. Vous étiez dans le wagon-restaurant ; vous buviez du Coca-Cola light et mangiez une tranche de cake. J’ai donc pensé que cela vous ferait plaisir de recevoir du bon cake fait maison. Dans l’espoir que vous serez sensible à mon attention, je vous prie, Monsieur, de recevoir mes sentiments les meilleurs. »

Jérôme Bonnot

4- Normalement, le sujet est ferré

« Cher Jérôme Bonnot, Merci pour ce cadeau clin d’oeil. Et merci pour vos flatteuses appréciations. » Laurent Joffrin

5- Le dressage

Une fois nourri et flatté, le journaliste se pliera volontiers aux débats éventés et aux joutes molles, indispensables pour le garder en forme. Faites-lui faire de l’exercice avec une vieille polémique :

« Paris, le 5 septembre 2006

Cher Laurent Joffrin,

Après vous avoir croisé dans le train au retour du forum sur « la nouvelle critique sociale » qui s’est tenu à Grenoble en mai 2006, je vous avais envoyé une grosse tranche de cake – car je sais que vous aimez bien ça – pour saluer l’impeccable justesse de vos propos et de votre ton pendant la séance plénière sur « l’état du capitalisme ».

Or, depuis ce cadeau, je suis tombé par hasard sur un article qui m’a déçu au plus haut point. En effet, vous y écrivez [à propos de la guerre du Kosovo] : « Les intellectuels proserbes comme Patrick Besson, les souverainistes comme Régis Debray ou Elisabeth Lévy, les experts prétendument compétents du Quai d’Orsay et surtout les responsables successifs de la politique étrangère de la France ont, au mieux, laissé faire les assassins et, au pis, nié et favorisé un crime contre l’humanité dont la réalité vient d’être définitivement établie » (Le Nouvel Observateur, semaine du 26 décembre 2002). Ces accusations extrêmement graves sont plus proches de l’insulte inconsidérée et gratuite que des réflexions subtiles auxquelles vos éditoriaux m’avaient habitué ; elles rappellent les heures les plus sombres de l’histoire de France. .../...

6- Motivez-le

Pour contrarier son penchant naturel à la somnolence, le Joffrin doit être stimulé intellectuellement. Il est parfois nécessaire d’insister :

.../... J’ai toujours milité contre les extrémistes, de droite comme de gauche, et leurs propos outranciers. Je pensais que vous étiez à mes côtés dans ce rude combat mais je constate qu’il n’en est rien. .../...

7- Le truc du Plan B :

Faute de réaction au stimulus de la lutte contre les extrêmes, l’argument financier agira comme un électrochoc :

.../... Cela m’a amené à reconsidérer l’opportunité de mon cadeau. Vous avez sans doute mangé le cake avec délectation et n’êtes donc pas en mesure de me le rendre. Mais j’ai fort heureusement conservé les factures du gâteau et du colis postal (voir copies ci-jointes). Je vous prierais donc de bien vouloir me les rembourser. Un chèque à mon ordre fera l’affaire.

Dans l’espoir de recevoir mes euros au plus vite, je vous prie, Monsieur, d’agréer mes salutations respectueuses. »

Jérôme Bonnot

8- La patience alliée à la fermeté sont toujours récompensées :

« Cher ami,

Je suis au regret de maintenir ma phrase : Milosevic a été traduit en justice, Mladic est recherché, le massacre de Srebrenica est totalement avéré. Les intellectuels qui ont voulu atténuer ou équilibrer la responsabilité Serbe par une fausse symétrie avec les Bosniaques se sont tragiquement trompés. Sans rancune. Amicalement »

Laurent Joffrin

Votre Joffrin deviendra un fidèle compagnon. N’oubliez pas de le nourrir. À l’heure du bouclage, nous n’avions toujours pas reçu le remboursement du cake.

Aucun animal n’a été maltraité pour cette expérience. Dans notre prochain numéro : « Adoptez un Jean Daniel ».
brusyl
brusyl
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Date d'inscription : 17/07/2008

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