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La crise grecque au-delà de la mythologie

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28062011

Message 

La crise grecque au-delà de la mythologie Empty La crise grecque au-delà de la mythologie




La crise de la dette grecque
exacerbe les ressentiments entre les nations européennes. Pourtant, le
combat des Grecs contre les intérêts économiques privés nous concerne
tous.

Je n’ai jamais été à la fois aussi désespéré
d’avoir à expliquer cela, et aussi plein d’espoir que les gens
comprennent ce simple fait : les mouvements de protestation en Grèce
vous concernent tous, directement.








Ce qui est en train de se passer à Athènes en ce moment, c’est la
résistance contre une invasion à peu près aussi brutale que celle de la
Pologne en 1939. Les envahisseurs portent certes des costards au lieu
des uniformes, et sont équipés d’ordinateurs portables plutôt que de
fusils, mais ne nous trompons pas : l’attaque contre notre souveraineté
est tout aussi violente et profonde. Les intérêts de fortunes privées
sont en train de dicter la politique à adopter par notre nation
souveraine, qui est expressément et directement contre l’intérêt
national. L’ignorer, c’est ignorer le danger. Peut-être préférez-vous
vous imaginer que tout ceci va s’arrêter là ? Peut-être encore vous
dites-vous que l’huissier n’entrera pas ensuite au Portugal, en Irlande,
en Espagne, pas plus qu’en Angleterre ? Tout ceci a déjà commencé, et
c’est pourquoi on ne peut pas se permettre d’ignorer ce qui est en train
de se produire.
Ce sont eux qui nous imposent toutes ces privatisations. Josef
Schlarmann, un membre senior du parti de Angela Merkel nous a récemment
fait une suggestion ô combien utile
[en] : nous devrions vendre nos îles à des investisseurs privés afin de
payer les intérêts de notre dette, intérêts qui nous ont été imposés
pour stabiliser les institutions financières et l’échec d’une expérience
monétaire. Et bien sur, ce n’est qu’une coïncidence si des études
récentes montrent qu’il y auraient d’immenses réserves de gaz sous la
mer d’Égée.
La Chine s’est impliquée là-dedans
[en] car elle détient d’énormes réserves de change, dont plus d’un
tiers en euros. Des sites historiques tels que l’Acropole pourraient
être privatisés. Si nous ne répondons pas aux demandes des politiciens
étrangers, le risque est qu’ils nous l’imposent. Ils transformeront le
Parthénon et l’ancienne Agora en Disneyland, et ils sous-paieront des
gens à se déguiser en Platon ou en Socrate pour jouer les fantaisies des
riches.
Les Grecs sont tombés dans le piège du capitalisme


Comprenez bien que je ne cherche pas à exempter mes compatriotes de
tout reproche. Nous avons commis beaucoup d’erreurs. Quand je suis
revenu en Grèce en 2006, j’ai passé les premiers mois à observer un pays
complétement différent de celui que j’avais laissé derrière moi en
1991. Chaque panneau, chaque arrêt de bus, chaque page de magazine
vantait les mérites des crédits à taux bas. C’était une distribution
d’argent gratuit !
La crise grecque au-delà de la mythologie Emporiki
Vous avez un prêt que vous ne pouvez pas honorer ? Venez chez nous,
contractez un emprunt encore plus gros, et nous vous offrirons un
strip-tease en cadeau de bienvenue ! Bien sûr, les noms des entreprises
qui achetaient ces publicités ne vous sont pas inconnus : HSBC,
Citibank, Crédit Agricole, Eurobank etc.
Non sans regrets, je dois admettre que nous avons mordu à l’hameçon.
Le psychisme grec a toujours eu un talon d’Achille : une crise
d’identité imminente. Nous chevauchons trois continents, et notre
culture a toujours été un melting pot à l’image de notre géographie. Et
plutôt que d’embrasser cette richesse, nous avons décidé d’être
définitivement européens, capitalistes, modernes, et occidentaux. Et bon
sang, nous avons été très bons à ce petit jeu ! Nous étions en phase de
devenir les plus Européens, les plus capitalistes, les plus modernes,
et les plus occidentaux. Nous étions des ados avec la carte platinum de
nos parents.
Je ne voyais pas la moindre paire de lunettes de soleil qui ne soit
pas blasonnée de la marque Diesel ou Prada, ou de paires de tongs qui ne
portent le logo de Versace ou D&G. Les voitures autour de moi
étaient des Mercedes et des BMW. Si quelqu’un avait le malheur de
prendre des vacances pour une destination plus proche que la Thaïlande,
il préférait rester discret à ce sujet. Il y avait un incroyable manque
de bon sens, et rien pour nous avertir que ce printemps de richesse
risquait de ne pas être éternel. Nous sommes une nation endormie qui
marche, somnambule, vers les profondeurs de notre nouvelle piscine
carrelée à l’italienne, sans nous soucier de savoir si nos orteils
toucheront ou non le fond.
Néanmoins, cette irresponsabilité n’est qu’une petite partie du
problème. Le véritable problème n’est autre que l’émergence d’une
nouvelle classe d’intérêt économiques étrangers, gouvernée par la
ploutocratie, une Église dominée par l’avidité, et une dynastie de
politiciens. Et pendant que nous étions en train d’emprunter et de
dépenser (ce que l’on appelle la “croissance”), ils étaient en train
d’échafauder un système de corruption grossier, pire que n’importe
quelle république bananière. La corruption était si répandue et éhontée
que tout le monde haussait les épaules, acceptant le système, ou
acceptant d’en faire partie.
Je sais qu’il est impossible de résumer en un seul article toute
l’histoire, la géographie et la mentalité qui ont mis à genoux notre
merveilleux petit bout de continent, et ont transformé l’une des plus
vieilles civilisations du monde en risée de l’Europe, source
d’inspiration de blagues faciles. Je sais qu’il est impossible de
transmettre le désespoir et le sentiment d’impuissance croissant qui
sous-tend les conversations que j’ai eues avec mes amis et ma famille au
cours des derniers mois. Mais il est vital que j’essaye, parce que la
déshumanisation et la diabolisation de mon peuple est en plein essor.
J’ai lu, stupéfait, un article d’une publication bien connue qui
expliquait que la mafia savait comment traiter les gens qui ne paient
pas leurs dettes, expliquant “qu’une batte de baseball pourrait être la solution pour résoudre l’éternel désordre grec”.
L’article tentait de se justifier en introduisant une série de
généralisations et de préjugés aussi inexacts que venimeux, à tel point
que si l’on avait remplacé le terme “grec” par “noir” ou “juif”,
l’auteur aurait été interpellé par la police et accusé d’incitation à la
haine. (Je mets systématiquement les liens vers les sites que je cite,
mais pour le coup, je n’ai pas l’intention de créer du trafic pour cette
harpie)
Laissez-moi donc démystifier un peu la mythologie développée par certains médias.
Mythe n°1 : les Grecs sont paresseux


Cela résume en grande partie ce qui est souvent dit ou écrit par
rapport à la crise. Selon cette thèse, l’éthique méditerranéenne du
travail serait laxiste et expliquerait notre chute. Et pourtant les données de l’OCDE
[en] montrent qu’en 2008, les Grecs ont travaillé en moyenne 2120
heures par an, soit 690 heures de plus que les Allemands, 467 heures de
plus que les Britanniques et 365 heures de plus que la moyenne
européenne. Seuls les Coréens travaillent plus longtemps que nous. De
plus, les congés payés en Grèce sont en moyenne de 23 jours, soit moins
que la plupart des pays de l’Union Européenne y compris le Royaume-Uni
(28 jours) et l’Allemagne (30 jours).
La crise grecque au-delà de la mythologie Greece-working-hours
Mythe n°2 : les Grecs partent trop tôt à la retraite



Le chiffre de 53 ans avancé comme âge moyen de la retraite
en Grèce est tellement galvaudé qu’il en est devenu un fait. Ce chiffre
provient en réalité d’un rapide commentaire [en] sur le site du New York Times. Il a depuis été répété par Fox News et dans d’autres publications.

La crise grecque au-delà de la mythologie Greece-nyt

La vérité, c’est que les fonctionnaires grecs ont la
possibilité de prendre leur retraite après 17,5 années de service, mais
avec une pension de moitié. Le chiffre de 53 ans n’est qu’une grossière
moyenne entre le nombre de personnes qui choisissent effectivement cette
option (la plupart du temps pour changer de carrière) et ceux qui
continuent dans le service public jusqu’à obtenir le droit à une pension
complète. En regardant les données d’Eurostats
[en], on se rend compte que l’âge moyen de départ à la retraite était
de 61,7 ans en 2005, soit plus que l’Allemagne, la France ou l’Italie,
et plus également que la moyenne des 27 pays de l’Union Européenne.
D’ailleurs, la Grèce ayant été forcée de rehausser l’âge minimum légal
de départ à la retraite, ce chiffre est susceptible d’augmenter encore à
l’avenir.

La crise grecque au-delà de la mythologie Greece-labour-force1
Mythe n°3 : la Grèce est une économie faible, qui n’aurait pas dû intégrer l’Union Européenne



Une des affirmations fréquemment adressées à la Grèce est
que son adhésion à l’Union Européenne lui a été accordée grâce au
sentiment que la Grèce est le “berceau de la démocratie”. Ce qui
pourrait difficilement être plus éloigné de la réalité. En 1981, la
Grèce est devenue le premier pays membre de la CEE après les six pays
fondateurs. Membre de l’UE depuis 30 ans, la Grèce est classée par la banque mondiale [en] comme un “pays à haut revenus”. En 2005, la Grèce était classée 22ème pays mondial en termes de développement humain et de qualité de vie [pdf, en] – soit mieux que la France, l’Allemagne, et le Royaume-Uni. Pas plus tard qu’en 2009, la Grèce avait le 24ème plus haut ratio de PIB par habitant, selon la Banque Mondiale [en]. De plus, selon une étude de l’Université de Pennsylvanie
[en], la productivité de la Grèce en terme de PIB réel par personne et
par heure de travail serait plus haute que la France, l’Allemagne ou que
les États-Unis, et même 20% plus élevée que celle du Royaume-Uni.

La crise grecque au-delà de la mythologie Greece-productivity
Mythe n°4 : le premier plan de sauvetage était censé aider le peuple grec, mais a échoué



Non, ce plan n’était pas destiné à aider la Grèce, mais
plutôt à garantir la stabilité la zone euro, et surtout à gagner du
temps. Il a été instauré afin d’éviter un autre choc financier du type
Lehman Brother, à un moment où les institutions financières étaient trop
faibles pour y résister. Selon l’économiste Stéphanie Flanders de la BBC [en] :
<blockquote>

En d’autres termes, la Grèce semble être moins capable de
payer qu’il y a un an, alors que le système, dans son ensemble, semble
en meilleure forme pour résister à une défaillance. Acheter du temps a
fonctionné pour l’Eurozone. Mais cela n’a pas fonctionné aussi bien pour
la Grèce.
</blockquote>

Si le plan de sauvetage avait vraiment été mis en place
pour aider la Grèce, alors la France et l’Allemagne n’auraient pas
insisté pour conserver de futurs contrats d’armements de plusieurs
milliards d’euros. Comme Daniel Cohn-Bendit, le parlementaire européen
et leader du groupe des Verts au Parlement l’explique [en] :
<blockquote>

Durant les trois derniers mois, nous avons forcé la Grèce à
reconduire plusieurs milliards de dollars de contrats d’armements. Des
frégates françaises que les Grecs vont devoir acheter 2,5 milliards
d’euros. Des hélicoptères, des avions, des sous-marins allemands.
</blockquote>

Mythe n°5 : le second plan est conçu pour aider la Grèce et va certainement réussir.



J’ai regardé la déclaration commune de Merkel et Sarkozy l’autre jour. Il était parsemé d’expressions telles que “les marchés sont inquiets”, “les investisseurs doivent être rassurés”
et enrobé d’expressions techniques monétaristes. Ils ressemblaient à
une équipe d’ingénieurs effectuant des ajustements mineurs à une sonde
automatique sur le point d’être envoyée dans l’espace. Leur propos était
dénué de tout autre sens que ce dont nous sommes en train de discuter :
de l’extension de la misère à venir, de la pauvreté, de la douleur et
même de la mort de la souveraineté d’un partenaire européen.

En fait, la plupart des commentateurs s‘accordent à dire
[en] que ce second package a le même objectif que le premier : acheter
du temps pour les banques, à grands frais pour le peuple grec. Il n’y a
aucune chance que la Grèce puisse rembourser sa dette. Le défaut de paiement est inévitable [en].
Mythe n°6 : les grecs veulent le plan de sauvetage, mais pas l’austérité


C’est le mythe le plus tenace : les Grecs protestent car ils ne
veulent pas du tout de plan de sauvetage. C’est une pure contre-vérité.
Ils ont déjà accepté des restrictions budgétaires qui seraient
aujourd’hui inacceptables au Royaume-Uni (imaginez la politique de
Cameron… et multipliez la par 10).
Or, les résultats ne sont pas au rendez-vous depuis six mois. Les
salaires de bases ont été réduits à 550 euros par mois. Ma mère, qui a
bientôt 70 ans, a travaillé toute sa vie pour le département
d’archéologie du ministère de la Culture, elle a payé ses impôts, la
sécurité sociale et ses cotisations de retraite pendant 45 ans, et
aujourd’hui sa pension a été diminuée à moins de 400 euros. Et comme le
reste de l’Europe, elle doit faire face à la poussée inflationniste des
prix des produits alimentaires et énergétiques.
Un bon ami de mon grand-père, Panagiotis K., s’est battu pendant la
guerre il y a 70 ans, du même côté que les démocraties occidentales. Une
fois revenu, il a travaillé pendant 50 ans dans un chantier naval, a
payé ses impôts, a accumulé ses droits de retraite. A l’âge de 87 ans,
il a dû retourner dans son village natal afin de pouvoir travailler son
“pervoli” – un petit jardin arable – en plantant des légumes et en
gardant 4 poules. Afin que lui et sa femme de 83 ans puissent,
peut-être, avoir de quoi se nourrir…
Un médecin expliquait hier à Al-Jazeera que des infirmières sont
tellement désespérées qu’elles demandent des pourboires (pots de vins ?)
aux patients en échange de leurs soins, dans des hôpitaux pourtant
gratuits. Ceux qui ne peuvent pas payer repartent vivre avec leur
maladie, ou en meurent. Le serment d’Hippocrate est rompu par désespoir,
à l’endroit même où il a été conçu.
La crise grecque au-delà de la mythologie Greece-fight
Combat universel


Le combat des Grecs n’est pas un combat contre les coupures
budgétaires : il n’y a plus rien à couper, le couteau du FMI a déjà
saigné le pays à blanc, jusqu’aux os perclus d’arthrite. Les Grecs
comprennent juste qu’un second plan de sauvetage n’est rien d’autre
qu’un coup de pied dans une canette vide qui traine dans un caniveau.
Ils comprennent aussi que le budget primaire de la Grèce n’est en fait
dans le rouge que de 5 milliards d’euros. Les 48 milliards d’euros
restants correspondent au service de la dette, incluant entre autres les
intérêts du premier plan de sauvetage (qui correspondent à un tiers du
plan). L’Union Européenne, la BCE, le FMI veulent maintenant ajouter une
nouvelle dette au dessus sur la pile déjà existante, tout simplement
pour honorer le paiement des intérêts de l’année suivante.
Les Grecs ont compris le jeu. Et ils disent : « Trop c’est trop, gardez votre argent ».
Mon pays a toujours attiré des occupants belliqueux. Sa position
géographique stratégique combinée à une beauté naturelle et historique
attise les convoitises. Mais nous sommes tenaces. Nous avons émergé
après 400 ans d’occupation ottomane, 25 générations sous lesquelles
notre identité a été interdite, sous peine de mort. Mais notre langue,
nos traditions, notre religion et notre musique sont restés intacts.
Ma sœur est allée manifester sur la place Syntagma, elle me raconte
que ce qui se passe est beau, rempli d’espoir, et glorieusement
démocratique. Une foule totalement non-partisane de centaines de
milliers de personnes a occupé la place devant le Parlement. Ils se
partagent le peu de nourriture et de boissons qu’ils ont. Un micro est à
disposition, et n’importe qui peut y parler pour quelques minutes – et
même proposer un vote à main levée. La citoyenneté, en somme.
La crise grecque au-delà de la mythologie Syntagma
Et voici ce qu’ils disent :
<blockquote>Nous ne souffrirons pas plus longtemps pour que les
riches puissent devenir plus riches encore. Nous n’autorisons aucun
politicien – ils ont si spectaculairement échoué - à emprunter plus
d’argent en notre nom. Nous ne leur faisons pas confiance à eux ni à
ceux qui nous prêtent cet argent. Nous voulons de nouveaux représentants
responsables à la barre, pas ceux qui sont viciés par les fiascos du
passé. Ceux-là sont à court d’idées.</blockquote>
Où que vous soyez dans le monde, leurs propos s’appliquent.
La monnaie est une marchandise inventée pour aider les gens, en
facilitant les transactions entre eux. Ce n’est pas une richesse en
elle-même. La richesse, ce sont les ressources naturelles, l’eau, la
nourriture, le territoire, l’éducation, les talents, l’esprit,
l’ingénierie, l’art. À ce titre, le peuple grec n’est pas plus pauvre
qu’il ne l’était il y a deux ans. De même que le peuple espagnol,
irlandais ou britannique ne sont pas plus pauvres.
Et pourtant, nous souffrons tous à des niveaux différents, juste pour
que certaines sommes (qui représentent de l’argent qui n’a jamais
vraiment existé) soient transférées d’une colonne à une autre d’un bilan
comptable.
C’est pourquoi l’enjeu en Grèce vous concerne aussi : parce qu’il
s’agit d’un combat pour notre droit à l’auto-détermination, de demander
de nouveaux processus politiques ; notre droit à la souveraineté contre
les intérêts d’entreprises privées qui nous traitent comme du bétail
pour leur propre bénéfice. C’est un combat contre un système qui fait en
sorte que ceux qui font le mal ne soient jamais punis, alors que les
plus pauvres, les plus décents, ceux qui travaillent le plus, sont ceux
qui supportent le fardeau.
Les Grecs disent non à tout cela. Et vous, que dites-vous ?
http://owni.fr/2011/06/26/la-crise-grecque-au-dela-de-la-mythologie/
brusyl
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La crise grecque au-delà de la mythologie :: Commentaires

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Message Jeu 30 Juin 2011 - 21:10 par Invité

[quote="Donald11"]
melody vers a écrit:"si par hasard nous sommes elus" ...
La revolution est en marche.
bises mon canard, met un petit bulletin dans l'urne et tout sera possible (lol)

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Donald11

Message Jeu 30 Juin 2011 - 20:51 par Donald11

melody vers a écrit:Eva Joly : "nous créeront une tranche d'impôts à 70% pour les revenus dépassant 500 000€ par an" : vive la révolution Rouusveltiennne lol
Manque quelques mots dans cette declaration d'intentions : "si par hasard nous sommes elus" ...
La revolution est en marche.

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Message Jeu 30 Juin 2011 - 20:01 par Invité

Eva Joly : "nous créeront une tranche d'impôts à 70% pour les revenus dépassant 500 000€ par an" : vive la révolution Rouusveltiennne lol

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Message Jeu 30 Juin 2011 - 19:54 par Invité

Eva Joly pour la restructuration de la dette greque d'au moins 30% : "le plan de "sauvetage" de la Grèce c'est : on renfloue les banques exactement comme en 2008 sans demander aucune contrepartie, afin d'éviter le secteur bancaire paie pour ses erreurs "
Hulot : "c'est tout le système économico-financier qui est à remettre en caus"
écoutez le débat des primaires d'EELV en direct sur
http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Primaire-EELV-Eva-Joly-et-Nicolas-Hulot-se-retrouvent-a-Grenoble-351143/?from=cover
saluts révolutionnaires lol

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Donald11

Message Jeu 30 Juin 2011 - 13:28 par Donald11

Gérard Filoche sur Marianne2

Dette publique grecque : la faute aux « fainéants » et aux « fraudeurs » grecs ?
Nicolas Sarkozy a lancé un appel au compromis après les manifestations grecques du 15 juin. Mais quel genre de compromis? Pour Gérard Filoche et Jean-Jacques Chavigné, il s'agit d'un accord entre spéculateurs qui continuent à pointer du doigt la « fainéantise » des Grecs.

Après les impressionnantes manifestations du 15 juin dans toute la Grèce, Nicolas Sarkozy lançait un « appel au compromis ».

Cet appel pouvait laisser croire que Sarkozy avait commencé à comprendre que pour éviter une explosion sociale qui pourrait peut-être ne pas s'’arrêter à la Grèce, il allait falloir trouver un compromis entre les exigences des spéculateurs et celles du peuple grec.

Peut-être aussi commençait-il à se rendre compte que les plans d’ « aide » successifs enfonçaient à chaque fois un peu plus la Grèce dans la récession et reculait d'’autant la possibilité pour la Grèce de rembourser sa dette ?

Pas du tout, ce que cherche Sarkozy, c’est un « compromis » entre les spéculateurs et les spéculateurs.

Un compromis entre spéculateurs et spéculateurs

Angela Merkel propose de mettre à contribution les banques détentrices de titres de la dette grecque sans leur demander leur avis. Sarkozy et la Banque Centrale Européenne (BCE) ne veulent pas en entendre parler et exigent que cette mise à contribution ne puisse se faire que sur la base du volontariat des banques et des assurances.

Une restructuration de la dette grecque qui ne dit pas son nom

Dans les deux cas, la contribution n'’est pas très sévère et ne correspond en rien à la gravité de la situation. Il s'’agit simplement que les banques détentrices d'’obligations de l'’État grec renouvellent leur investissement lorsque ces obligations arriveront à échéance de 2012 à 2014 et souscrivent de nouvelles obligations à une échéance rallongée de sept ans. Elles continueront bien évidemment, à percevoir leur rente usuraire chaque année.

Rien à voir avec la responsabilité écrasante des banques et des assurances dans la crise de 2007-2008 et la récession qui s’en est suivi. Rien à voir avec les centaines de milliards d’euros que les États ont dû débourser pour les sauver de la faillite. Rien à voir avec le rôle de pyromane joué par la finance dans la crise des dettes publiques en Europe.

Une fois pour toutes, pour les oligarques européens, les banques ne sont responsables de rien ou de si peu. Sarkozy et Merkel ont donc chargé la BCE de trouver un compromis entre spéculateurs.

Ce faisant ils mettent l’'Europe et l'’euro en péril tant il est vrai que les néo libéraux ne peuvent construire une Europe digne de ce nom faute de la vouloir, régulée, politique et socialisée.

Dans tous les cas, il s'’agit bien d’'une restructuration de la dette publique grecque même si elle ne dit pas son nom.

Et c’est là qu’'est la crainte de Sarkozy : il a peur de la peur des spéculateurs qui pourraient bien se dire que si la restructuration de la dette grecque commence, nul ne sait où elle s'’arrêtera, en Grèce mais aussi en Irlande, au Portugal, en Espagne…

Lui toujours si soucieux de la dette publique lorsqu'’il s'’agit de l'’utiliser comme bélier contre les acquis sociaux ne semble pas du tout s'’intéresser à ce que coûtera aux finances publiques de notre pays cette bienveillance accentuée envers les banques.

Angela Merkel est en difficulté. Elle perd régulièrement toutes les élections dans les länder depuis deux ans et sa majorité au Bundesrat comme au Bundestag est de plus en plus fragile. Elle a mené une politique effrénée de baisse des salaires et des prestations sociales, comme l'’avait fait avant elle le social-démocrate Gerhardt Schröder. Cette politique a laissé un terreau fertile pour la propagande chauvine d’'une bonne partie de la presse allemande qui affirme ne pas comprendre pourquoi le salarié allemand s’'acharnerait au travail et se saignerait aux quatre veines pour ces « fainéants de grecs », pour tous ces gens du sud qui préfèrent, comme l’'affirmait Merkel elle-même, « les vacances au travail… » Que les salariés allemands aient été saignés aux quatre veines pour permettre aux grands groupes allemands d'’accumuler des milliards d’'euros de dividende, n'’est même pas évoqué.

La faute à ces « fraudeurs » de Grecs » ?

Si l’'on en croit la presse allemande mais aussi d'’une partie de la presse française c'’est la faute des Grecs. Ces gens seraient des fraudeurs par nature… ils se la coulent douce avec leur sirtaki dans les îles, buvant de la retsina..

De la même façon qu’'en France, les chômeurs sont des fainéants. Ce n’'est donc que l’'effet d’'un pur hasard si la crise de 2007-2008 et ses suites a provoqué une véritable épidémie de paresse : près d’un million de fainéants en plus rien qu’en 2009 !

Mais mettre la dette publique grecque sur le dos du peuple grec, c’'est oublier l’'essentiel

La fraude fiscale est-elle un « sport national » en Grèce ? Ah oui ? Mais, dans ce cas-là qui fraude le plus ? Le salarié à 650 euros par mois ou le richissime armateur grec qui possède sa part de la 1ère flotte commerciale du monde et qui a son siège social à Chypre, ce paradis fiscal qui a miraculeusement été intégré à la zone euro en 2008 ?

Pourquoi l’'Eglise orthodoxe et le budget des achats d’équipements militaires (le 2ème du monde en pourcentage du PIB) sont-ils systématiquement épargnés ?

Pourquoi l’'Union européenne a-t-elle fermé les yeux pendant tant d’années sur les tripatouillages des gouvernements grecs successifs avec Goldman Sachs pour camoufler une partie de la dette publique et des déficits publics ? Pourquoi l'’Union européenne ne s’est-elle décidée à ouvrir les yeux qu’en 2010 ? Et si l'’Union européenne ne savait pas, comme elle le prétend, comment le citoyen grec aurait-il bien pu le savoir ?

Pourquoi ne pas reconnaître que de tels tripatouillages (au demeurant légaux tant le laxisme envers la finance est grand dans l’'Union européenne) ont eu lieu également en Italie, avec la banque JP Morgan et en Allemagne entre la Deutsche Bank et Goldman Sachs ?

Combien de milliards d’euros l'’Etat grec a-t-il dû débourser pour sauver les banques grecques ? C’est un véritable secret d’'Etat, comme d’'ailleurs, dans tous les pays du monde, en France comme ailleurs.

Combien a coûté à la Grèce la récession due à la crise bancaire de 2007-2009, la crise dite des « subprimes » ? Comme partout, la récession a diminué les recettes, augmenté les déficits publics et la dette publique. Il suffit d’'observer l'’évolution des déficits publics en Irlande (0 % du PIB en 2007 et plus de 33 % en 2010) pour comprendre ce qu'’a coûté le plan de sauvetage des banques irlandaises dont le total des bilans avait atteint le chiffre inouï de 900 % du PIB irlandais du fait d’une spéculation immobilière sans retenue financée sans réserve par le flot des crédits bancaires. Le tout sous les applaudissements des oligarques européens.

Il est vrai que les Irlandais ne boivent guère de retsina mais ils sont réputés pour ne pas dédaigner la « Guinness », le « Jameson » et le « Tullamore ». Est-ce là que les gens sérieux devraient chercher l'’origine de la dette irlandaise.

Combien a coûté à la Grèce l’'accentuation de la récession due aux plans d’'austérité aussi barbares qui lui ont été imposés dès 2009 ? En 2010, le PIB s’était écroulé de 4,5 % après un recul de 3 % du PIB en 2009. Comment s’'étonner, après cela, que le montant de la dette soit de plus en plus importante rapporté au PIB ?

Combien coûte, chaque année, aux finances publiques grecques les intérêts, versés aux rentiers européens, d'’une dette de 340 milliards d’'euros ?

Combien coûtent à la Grèce les intérêts du prêt de 110 milliards d'’euros (bientôt 140 ou 170 milliards) dont le seul objectif est de sauver les banques européennes, en premier lieu françaises et allemandes ?

Pour ceux qui douteraient encore que c’'est bien là le seul objectif des plans d’« aide » à la Grèce, il leur suffirait d’observer d’un peu plus près la chute du cours des actions de la BNP-Paribas, de la Société Générale et du Crédit Agricole, les banques françaises les plus exposées à la dette publique grecque, alors que le nouveau prêt de l’'UE et du FMI à la Grèce se fait attendre et que piaffe Sarkozy.

Tout cela ne compte pas, les Grecs, même si ceux d'’entre eux qui ont un travail, travaillent plus longtemps que les salariés allemands, sont des « fainéants », des « fraudeurs », et cela explique tout.

Demain ce sera l’'attirance prononcée des Espagnols et des Portugais pour « la sieste », la corrida et la movida, la saudade et le fado, l'’attrait pervers du « vin rouge » pour les Italiens et les Français, le triste penchant pour la « bière » des Belges, des Allemands, des Autrichiens et des Danois… Avec un tel florilège de stupidités, à la limite du racisme, les vrais responsables de la crise (les banques, les assurances, les multinationales…) pourront continuer tranquillement à s’'enrichir.

A moins que, prenant exemple sur le mouvement social grec, sur les indignés espagnols, sur les huit millions de manifestants français qui défendaient leur retraite, les peuples européens qu'’ils ont spoliés ne les obligent à rendre des comptes.


Lundi 20 Juin 2011Gérard Filoche

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Mister Cyril

Message Mer 29 Juin 2011 - 16:39 par Mister Cyril

Foulques Deletang a écrit:Laissez tomber la Grèce, c'est déjà de l'Histoire ancienne (au propre comme au figuré).
Les agences de notations ont déjà lâché leurs pitbulls sur l'Italie! Normal, Rome a succédé à Athènes!

euh, ça se rapproche de l'ère de Louis XIV.

Foulques

Bein voyons si un vote parlementaire suffit à mettre un point final à une crise de ce type??? Effectivement ça se rapproche de Louis XIV mais il faudra d'abord passer par la reine d'Espagne aussi!

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Message Mar 28 Juin 2011 - 23:21 par Invité

Laissez tomber la Grèce, c'est déjà de l'Histoire ancienne (au propre comme au figuré).
Les agences de notations ont déjà lâché leurs pitbulls sur l'Italie! Normal, Rome a succédé à Athènes!

euh, ça se rapproche de l'ère de Louis XIV.

Foulques

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Mister Cyril

Message Mar 28 Juin 2011 - 21:13 par Mister Cyril

Excellent ma Bru mais comme souvent il est difficile d'aller contre les idées reçues estampillées idéologie unique...chaque fois qu'il y a des graphiques c'est quand même plus parlant...reste plus qu'à prouver l'hétérosexualité des grecs et ils sont tirés d'affaire (ça, ça va être plus hardu)!

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