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Comme l’album et le journal, le livre sera disloqué par le web

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03022009

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Comme l’album et le journal, le livre sera disloqué par le web Empty Comme l’album et le journal, le livre sera disloqué par le web




http://novovision.fr/?Comme-l-album-et-le-journal-le

Deux billets me suggèrent cette réflexion sur l’avenir du livre à l’heure d’internet : le monde de l’édition semble se croire encore largement « protégé » de la déstabilisation que connaissent ceux de la musique ou de la presse, il a probablement tort.

Le choc en retour pourrait être d’autant plus violent que l’on a peut-être pas du tout imaginé par où il pourrait arriver. Et si, plus encore qu’à la disparition de l’« objet-livre », cette petite quantité d’encre étalée sur de la bouillie d’arbre mort, c’était à la disparition du « format-livre » qu’internet allait pousser inexorablement...

Comme l’album musical a laissé la place à la playlist, et le journal à une revue de liens, ou une page de résultats de recherche, le livre lui-aussi, comme format, pourrait être disloqué, littéralement effeuillé par le web au profit d’autres formats d’écriture et de pratiques de lecture...

Le blog des complexes : Nous sommes bel et bien dans un schéma disruptif pour la profession d’éditeur. (via le bibliobsédé)
La musique a été complètement transformée en très peu de temps, les radios de musique sont en chute libre, la presse écrite fait une mutation très difficile, la télévision explose de partout (VOD), et le monde du livre suivrait gentiment son bonhomme de chemin ?! Nous avons affaire à une révolution numérique qui a déjà transformé de fond en comble le monde de l’imprimerie dans les 15 dernières années. Aujourd’hui c’est bien le sens de la production et du commerce du livre qui sont en train d’être chamboulés par Internet !


Hubert Guillaud (InternetActu) : Le papier contre l’électronique (1/4) : Nouveau support, nouvelle culture
La lecture sur nos ordinateurs a-t-elle les mêmes qualités que nos lectures sur papier ? Notre attention, notre concentration, notre mémorisation sont-elles transformées par le changement de support ? Sommes-nous aussi attentifs quand nous lisons sur écran que quand nous lisions sur du papier ? Les contenus s’adaptant au support, est-ce que le média, par ses caractéristiques propres, altère notre rapport à la connaissance ?


Internet disloque et recompose
On voit se produire ce phénomène de dislocation dans l’ensemble des industries culturelles (cf. sur novövision : Comment internet disloque les industries de la culture et des médias), dès lors que leur « produit » est numérisable et dématérialisable, quand il peut être diffusé sur le net sans support matériel, et recopiable à l’infini pour un coût marginal très faible.

J’ai imaginé dans un premier temps que ce phénomène touchait avant tout les produits culturels qui étaient vendus « par paquet », comme un journal regroupant des articles, ou un album des morceaux de musique. La numérisation/dématérialisation permet sur internet de faire voler en éclat ce paquet, de le disloquer, autorisant une consommation à l’unité des éléments « atomiques », ouvrant la voie à des formes de ré-agrégation différentes.

Le film et le livre vraiment épargnés ?
Les produits du cinéma (le film) ou de l’édition (le livre) semblent épargnés par ce phénomène de dislocation, et leurs industries résistent mieux à la déstabilisation d’internet que la musique ou la presse, leur donnant une sorte de « délais » pour s’adapter à la nouvelle donne.

Si le livre est dématérialisable, il est en effet toujours largement consulté sur le papier. On ne semble pas beaucoup lire de longs ouvrages sur les écrans d’ordinateurs, et les outils dédiés, les « livres électroniques », ne me semblent pas s’imposer de manière réellement massive et rapide.

C’est surtout la distribution du livre qui a été bouleversée par le net, avec (sauf en France, en raison de la législation sur le prix unique du livre) l’effondrement du nombre de librairies, au profit de la vente en ligne.

Pourtant, comme le suggèrent Les Complexes, ce mouvement pourrait toucher l’édition bien plus en profondeur qu’elle ne le croit. Comme le signalent certains des auteurs cités par Hubert Guillaud dans le premier volet de sa synthèse, c’est notre manière de lire qui pourrait être en train de changer, nous conduisant à préférer d’autres formats que celui du livre.

Comme la musique n’a pas vu venir la fin de l’album, et les journalistes ne parviennent bien souvent toujours pas à admettre la fin du journal comme format (avec leurs sites, ils ont tenté de reconstituer des journaux en ligne, alors que les lecteurs ne les considèrent que comme des fournisseurs d’articles à l’unité), le monde de l’édition ne semble pas envisager, ni même concevoir, qu’au delà de l’objet-livre, le format-livre puisse lui-aussi disparaître.

On lit toujours, mais différemment
Ce n’est pas qu’on ne lit plus, en ligne c’est plutôt même le contraire, mais notre lecture est de plus en plus disloquée, fragmentaire.

En ligne, on ne lit plus un journal dans son entier, tel qu’il a été conçu par le rédacteur en chef, mais une série d’articles piochés ça et là, en nombre variable selon le temps dont on dispose, ce que l’on cherche précisément, où les recommandations qui nous parviennent de notre réseaux social. C’est la « vision du monde » à un moment donné, selon le regard d’une rédaction de journalistes, qui a disparu.

En ligne, on ne lit plus de livre non plus, comme « une vision » développée par un auteur, qui a créé une histoire, une étude ou une démonstration, qu’il présente sur de nombreuses pages consécutives, s’absorbant de manière linéaire.

De nouveaux formats d’écriture
Dans le domaine littéraire, par exemple, le blog est un nouveau format qui ne tient plus du tout du livre : ce n’est plus un produit fini, mais une oeuvre en train de se faire ; il ne se lit pas de manière ni suivie, ni linéaire, mais de manière souvent disloquée, épisodique, fragmentée.

Dans le domaine des idées et des essais, c’est encore plus frappant : sur un même thème, on va puiser à plusieurs sources, des éléments disparates, rédigés à des moments différents par des auteurs différents. C’est le lecteur qui recompose lui-même son propre « livre possible », en agrégeant des fragments au fil de sa lecture « en réseau ».

Impossible dès lors, pour un auteur, de développer une pensée complexe, suivie et approfondie sur un même thème ? Là encore le blog offre un nouveau format, qui permet toujours de développer une pensée suivie, avec la supériorité sur le livre de le permettre de manière progressive, de montrer une pensée « en train de se faire ».

Ce blog en est un exemple : je pourrais me retirer à la campagne, pour faire d’une traite la synthèse de toute la documentation que j’ai accumulée ici sur le thème de l’avenir du journalisme sur internet depuis le début et en faire un livre. En attendant, j’ai accumulé tous ces fragments sous vos yeux, vous avez pu les consulter petit à petit, en voyant comment ma propre réflexion pouvait cheminer au fur et à mesure. En faire un livre ? A quoi bon ? Autant poursuivre l’enquête...

Dans le domaine de l’encyclopédie, faut-il développer le « cas » Wikipédia, qui démontre à quel point on s’est éloigné du livre pour proposer autre chose ?

En continuant à chercher, je suis déjà sûr que l’on peut multiplier les exemples...

Le livre, un format qui va se tarir ?
Alors, on ne va pas détruire les anciens livres, et l’on trouvera probablement de nouvelles manières de les consulter. Mais il est aussi possible que l’on écrive tout simplement moins de nouveaux livres, car internet permet d’accéder à de nouveaux formats de création littéraire ou d’échange des idées, qui offrent de nouvelles possibilités et ne sont donc pas du tout une régression intellectuelle.

L’un des avantages de ces nouveaux formats, c’est l’interactivité. Cette nouveauté « magique » qui vous permet de réagir immédiatement à cette idée que je viens non pas de « lancer sur le papier » comme elle m’est venue, mais de « balancer sur le net » aussitôt que je l’ai écrite, pour dire, au choix, à quel point vous la trouvez géniale ou profondément débile.
country skinner
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Comme l’album et le journal, le livre sera disloqué par le web :: Commentaires

brusyl

Message Dim 8 Fév 2009 - 21:56 par brusyl

Comme l’album musical a laissé la place à la playlist, et le journal à une revue de liens, ou une page de résultats de recherche, le livre lui-aussi, comme format, pourrait être disloqué, littéralement effeuillé par le web au profit d’autres formats d’écriture et de pratiques de lecture...

Superbe article qui semble confirmer les thèses de l'article original.

Is Google Making Us Stupid?

Désolé pour les allergiques, il est en langue anglaise...
Mais vraiment, vraiment, ce qu'il dit vaut la peine d'être lu et relu


http://www.theatlantic.com/doc/200807/google

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Donald11

Message Mar 3 Fév 2009 - 19:28 par Donald11

brusyl a écrit:oh duc... pardon le commissaire aux bonnes moeurs, tu me censures maintenant ?
Shocking le papie ?
J'ai pas trouvé la censure !!!

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brusyl

Message Mar 3 Fév 2009 - 17:18 par brusyl

oh duc... pardon le commissaire aux bonnes moeurs, tu me censures maintenant ?
Shocking le papie ?

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Donald11

Message Mar 3 Fév 2009 - 15:35 par Donald11

brusyl a écrit:et parlant du cinéma, les "making of" n'ont jamais remplacé le film en lui-même.....
Le film Australia que je suis allé voir, qui n'est pas, à mon avis, une perle du cinéma et qui dure presque trois heures, s'est quand même hissé à la 21 ème place du box office avec 1,7 millions de spectateurs, bien évidemment très loin des 20 millions des ch'tis...
Et je me souviens d'avoir vu M.A.S.H. au cinéma, et de l'avoir revu sur un téléviseur en DVD ... Quelle déception !!! même si les ouvreuses et leurs cacahuètes ont disparu du cinéma tandis que la Kronenbourg coule à flots dans les chaumières, l'image et l'ambiance restent rikiki.
D'ailleurs, ce qui doit faire le plus de mal au cinéma, c'est la télé, ses jeux du cirque et la Kronenbourg !

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Donald11

Message Mar 3 Fév 2009 - 15:19 par Donald11

brusyl a écrit:
Comme l’album et le journal, le livre sera disloqué par le web
Je ne pense vraiment pas qu'une telle "dislocation" vienne menacer le livre papier....
... l'écran de mon ordinateur ne sera jamais pour moi l'objet chaleureux, sensuel même, qu'est le livre : il sent si bon lorsqu'on l'ouvre pour la première fois ! puis il se laisse gentiment manipuler, triturer, plier dans tous les sens ... ils deviennent mes compagnons du soir, ils s'accumulent partout, dans le moindre coin de bibliothèque, sur chaque table....Ils sont la vie et l'âme d'une maison !
Non un tel plaisir ne peut disparaître !!!
Tout à fait d'accord avec toi. Chez moi, il y a même des livres dans les toilettes.
Tant qu'on saura donner le plaisir de lire un livre à nos générations futures, la résistance pourra s'exercer. Mais bien malin qui peut prédire l'avenir.

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brusyl

Message Mar 3 Fév 2009 - 14:07 par brusyl

j'ai bien mentionné ce que tu décris mais aussi ai-je posé la question de savoir pourquoi cette nouvelle lecture serait exclusive de l'autre : ce n'est pas parce qu'on découvre la peinture à l'huile qu'on n'aime plus la peinture à l'eau ! ou parce qu'on découvre la cuisine méridionale à l'huile d'olive que l'on n'aime plus la normande à la crème !
et parlant du cinéma, les "making of" n'ont jamais remplacé le film en lui-même.....


Dans le domaine littéraire, par exemple, le blog est un nouveau format qui ne tient plus du tout du livre : ce n’est plus un produit fini, mais une oeuvre en train de se faire ; il ne se lit pas de manière ni suivie, ni linéaire, mais de manière souvent disloquée, épisodique, fragmentée
.


Dans ce processus, il y aurait deux phénomènes : celui que j'ai mis en avant, est la première partie de la phrase (ce n'est plus un produit fini mais une oeuvre en train de se faire)
celui que tu relèves en est plutôt la fin (de manière souvent disloquée, épisodique, fragmentée)
qui s'apparenterait plutôt au "zapping"

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country skinner

Message Mar 3 Fév 2009 - 13:40 par country skinner

Ce qui me semble significatif avec internet, c'est plutôt l'apparition d'une nouvelle façon de lire (de penser ?) à la fois fragmentaire et recomposée, qui nous ferait délaisser le livre (en écriture et en lecture) parce que monolithique, pour une information mouvante numérique instantanée et échangeable. Donc moins la disparition du livre qu'une nouvelle forme de lecture - pensée à laquelle le livre ne serait plus adapté

On voit déjà un peu ça dans les videos (le film 1h30 est devenu trop long, les séquences videos et téléfilms 45mn prennent peu à peu sa place)

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brusyl

Message Mar 3 Fév 2009 - 13:32 par brusyl

Comme l’album et le journal, le livre sera disloqué par le web

Je ne pense vraiment pas qu'une telle "dislocation" vienne menacer le livre papier....
Tout d'abord mais sans doute suis-je une affreuse nostalgique, rétro, has been, l'écran de mon ordinateur ne sera jamais pour moi l'objet chaleureux, sensuel même, qu'est le livre : il sent si bon lorsqu'on l'ouvre pour la première fois ! puis il se laisse gentiment manipuler, triturer, plier dans tous les sens, : j'aime les casser, les maltraîter, les annoter, les corner, les tâcher.... ils deviennent mes compagnons du soir dans les bras desquels je m'endors, ils s'accumulent partout, dans le moindre coin de bibliothèque, sur chaque table....Ils sont la vie et l'âme d'une maison !
Non un tel plaisir ne peut disparaître !!!

deuxio, on a entendu cela beaucoup avec la télé qui menacerait le livre de mort...
Sans doute la pratique d'internet, des blogs va former une nouvelle génération qui recherchera une lecture différente, comme l'explique l'article, qui préfèrera l'élaboration de l'oeuvre au produit fini, ceci est probable.
Mais pourquoi toujours opposer les choses ? pourquoi ceci se ferait au détriment de cela ? cela peut aussi constituer une cohabitation harmonieuse non ?
et puis internet est en train de réconcilier toute une génération avec la lecture mais aussi l'écriture et je suis convaincue qu'il suscitera de nouveau talents qui partis de la communication msn ou du post mis sur un site, passeront au blog puis pourquoi pas au livre !

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country skinner

Message Mar 3 Fév 2009 - 9:34 par country skinner

Un article intéressant en complément (mais trop long pour le coller ici - en plus c'est le premier d'une série de 4)

http://www.internetactu.net/2009/01/30/le-papier-contre-l%e2%80%99electronique-14-nouveau-support-nouvelle-culture/

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