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Le Web 2.0 est l'héritier de la contre-culture des années 60

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13022009

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Le Web 2.0 est l'héritier de la contre-culture des années 60 - Page 3 Empty Le Web 2.0 est l'héritier de la contre-culture des années 60




Chercheur chez Orange Labs, Christophe Aguiton évoque l'apport du Net dans la diffusion des idées et la remise en cause des autorités.
Propos recueillis par Philippe Crouzillacq, 01net., le 13/02/2009 à 09h00

http://www.01net.com/editorial/403413/-le-web-2.0-est-l-heritier-de-la-contre-culture-des-annees-60-/

Christophe Aguiton, sociologue et chercheur au sein de l'Orange Labs (1), est spécialiste des réseaux communautaires. Rencontré à l'occasion de la seconde édition du Forum NetExplorateur, qui s'est tenu au Sénat les 5 et 6 février 2009, il revient sur l'apport du Web 2.0 et d'Internet dans la diffusion des idées et la remise en cause des autorités.
01net. : quels ont été les apports majeurs d'Internet au débat public ?

Christophe Aguiton : Internet a été un outil considérable d'ouverture et d'accès à l'information. Ce qui est nouveau avec l'arrivée du Web 2, c'est que les internautes peuvent aussi donner leur avis. C'est une logique qui vaut pour les contenus qui ne sont disponibles que sur Internet mais aussi pour les médias traditionnels.

Aujourd'hui, derrière chaque article des sites Web de la presse « traditionnelle », on retrouve un forum. Il s'agit là d'une extension remarquable des lieux et des espaces dans lesquels l'individu peut donner son point de vue.
Peut-on considérer Internet comme un vecteur de remise en cause de l'autorité, qu'elle soit politique, morale ou intellectuelle ?

A coup sûr ! Le fait qu'Internet s'adresse à des millions de personnes qui peuvent réagir à tout moment ne va pas sans poser des problèmes aux pouvoirs constitués. Je pense cependant que plus l'on se situe en haut dans l'échelle du pouvoir, plus ces choses-là se gèrent tranquillement. En particulier du côté des responsables politiques qui sont habitués à agir dans un espace public ouvert.

La nouveauté, c'est que le débat véhiculé par Internet a maintenant lieu à tous les niveaux et que cela touche des maires de petites villes et des élus locaux qui, auparavant, ne connaissaient pas ce type de contestation. Là, cela peut poser problème, car cela touche une population qui ne dispose pas forcément des codes pour ce genre d'exercice.

Et il y a un souci qui touche plus largement tous les citoyens. On a toujours distingué la parole de l'écrit : quand on écrit, on se relit alors que la parole est beaucoup plus spontanée (on peut revenir sur ce que l'on a dit). Aujourd'hui, avec tous les moyens d'enregistrement vidéo et audio, la parole va de plus en plus être gravée dans le marbre et prendre le sens de l'écrit, ce qui peut être source de complications.
Internet est-il générateur de conflits et quelle peut en être la nature ?

L'informatique et Internet sont familiers d'un type de conflit, celui de la séparation, connu dans le monde du logiciel libre sous le nom de fork, la fourche à partir de laquelle un projet se divise. Une division qui peut être douloureuse mais qui conduit le plus souvent les protagonistes à maintenir un lien, une relation, parce que l'exploration de voies nouvelles produites par cette division peut bénéficier à toute la communauté.

Mais il y a un autre type de conflit, que je qualifierai de conflit par collision, qui pose beaucoup plus de problèmes. C'est la situation où deux personnes ne sont pas du tout d'accord, où elles se rencontrent et où cela part en vrille. Dans ce cas de figure, Internet présente des contraintes particulières. C'est un espace où il n'y a pas forcément d'agora au sens athénien du terme, de lieu où l'on modère son discours, où l'on construit sa parole. Là, les gens se lâchent, parce qu'il y a l'écran. C'est le phénomène des « trolls » : des personnes qui sont violentes, qui ont des comportements agressifs envers les autres.

Mais Internet est un territoire qui permet d'imaginer tout un répertoire de type de conflits. Notons simplement ici les modèles de régulation trouvés par la communauté des Wikipédistes pour gérer les conflits d'édition sur les pages les plus visitées.
Vous évoquez l'idée d'Internet comme la métaphore centrale d'une organisation de la société en réseau...

Aujourd'hui la métaphore du réseau fonctionne à plein. Et sa forme la plus achevée c'est Internet. Une métaphore basée sur le concept d'horizontalité, sur le refus de la hiérarchie, de la délégation de pouvoir... tout ce que l'on va retrouver derrière l'idée que le monde est « plat » ou même derrière la notion de « démocratie participative ». Cette métaphore réseau fonctionne bien, mais elle masque de manière assez commode des réalités qui ne collent pas vraiment avec l'image d'un monde plat.

Par exemple, si l'on essaye d'établir une topologie réelle d'Internet, il y a des noeuds auxquels sont raccordés des choses de natures très diverses. Il y a des individus lambda comme vous et moi, avec leur ordinateur, et puis il y a des sites qui attirent un nombre considérable d'internautes, il y a d'énormes intranet ainsi que la Chine et des pays qui se protègent grâce à des filtres d'entrée. Pas plus que le monde réel, où l'on voit aujourd'hui l'importance des Etats, Internet n'est un espace plat. C'est une structure où l'on trouve des poches hermétiques et des structures verticales. Le premier risque de la métaphore du réseau, c'est de masquer cette réalité.

Il y a un deuxième risque : imaginer un réseau où tous les individus seraient égaux. Dans le monde des réseaux, les élites ne sont pas les mêmes qu'auparavant mais elles existent toujours, de même que les hiérarchies et les inégalités...
D'où vient le Web 2.0?

Je pense que le Web 2.0 est d'une certaine façon la réalisation des aspirations des inventeurs de l'informatique moderne. Les concepts se mettent en place à la fin des années 1960 grâce à des chercheurs comme Douglas Engelbart [spécialiste des interfaces homme-machine et inventeur de la souris dans les années 1960, NDLR] qui étaient influencés par la contre-culture américaine des mouvements beatnick, hippie et communautaire.

Selon lui, l'ordinateur doit aider l'individu et pas la structure, par opposition à l'ordinateur centralisé utilisé auparavant par les militaires, les banques et les grandes entreprises. Engelbart veut donner le pouvoir à l'individu et il met en avant les interfaces, le clavier, l'écran, la souris ainsi que le réseau comme préfiguration de ce que sera Internet. L'ordinateur est renvoyé vers l'individu mais un individu collaboratif. Et le réseau cherchera à organiser cette coopération. Aujourd'hui on peut dire que le Web 2.0 est un héritier lointain de cette contre-culture !

(1) Laboratoire Sense (Laboratoire Sociology and Economics of Networks and Services).
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Le Web 2.0 est l'héritier de la contre-culture des années 60 :: Commentaires

country skinner

Message Jeu 19 Mar 2009 - 10:34 par country skinner

http://sites.google.com/site/downloaddaycontrehadopi/

Le 31 octobre 2008, le Sénat a voté le projet de loi "Internet et Création", créant l'Hadopi, autorité chargée de mettre en place, suivant le mécanisme de la rispote graduée, la coupure de notre connexion Internet en cas de suspicion de téléchargement de contenus copyrightés.

Le vote de la loi a débuté à l'Assemblée nationale le 11 mars 2009 et se poursuivra dans les jours prochains, la date de reprise des débats n'ayant pas été communiquée à ce jour.

C'est notre dernière chance pour donner enfin un visage aux téléchargeurs, à tous ceux qui se font caricaturer depuis trop longtemps en pirates sans goût ni culture, c'est-à-dire aux publics, aux amateurs, aux fans de musique, de films, de séries, de livres, de jeux que nous sommes.

Quatre majors du disque (Universal, EMI, Sony, BMG) concentrent 70% du marché de la distribution de CD achetés le plus souvent dans des hypermachés ne mettant en tête de gondole que les derniers tubes du moment.

Deux groupes de distribution cinématographiques (EuroPalaces et UGC) suroccupent les écrans avec un petit nombre de films.

Notre seule ressource pour voir ou revoir des films et séries en tout genre, pour faire connaître les morceaux rares ou inédits d'un musicien, d'un groupe, demeure le plus souvent le réseau des internautes prévoyants qui, entre pairs, pallient au manque d'imagination et d'initiative de l'industrie de la culture et de sa ministre.

Adressons un message clair à la ministre de la Culture, nous qui aimons le cinéma, la musique et les artistes. Redonnons vie à des albums mal vendus, des films mal distribués, à des œuvres orphelines de droits claquemurés dans les caves des majors qui ont régné un siècle durant sur le régime industriel de la culture.

Nous qui ne sommes ni des pillards, ni des voleurs, mais des spectateurs et des publics qui assurons un travail patrimonial en exhumant des auteurs méconnus ou des œuvres inédites.

Nous, qui par le partage de nos sources et l'échange de ces œuvres recréons de la diversité culturelle là où a été artificiellement construite de la rareté.


Par nos blogs, nos sites, nos forums, notre activité sur les réseaux sociaux, nous offrons à des milliers d'artistes ou œuvres une promotion et une visibilité d'une envergure dont ils ne pourraient bénéficier par ailleurs. Combien de milliers d'euros de frais de promotion économisés grâce aux internautes ?


Les enquêtes mêmes du ministère de la Culture ont toujours démontré que la culture va à la culture et que les téléchargeurs sont aussi de gros consommateurs :

Pour un film téléchargé, combien de places de cinéma, de produits dérivés et de DVDs achetés ?

Pour un eBook téléchargé, combien de lecteurs gagnés, de livres vendus, d'auteurs découverts ?

Pour un album téléchargé, combien d'autres achetés ? Combien de places de concert et de produits dérivés vendus ? Combien de fans gagnés ?

D'une manière générale, combien d'œuvres non diffusées par les circuits classiques de la distribution et en particulier iTunes et Deezer, cités lors des débats préliminaires sur la loi Hadopi comme la panacée universelle, qui risqueraient de tomber dans l'oubli ?


Retrouvons la signification sociale de la culture qui est d'enrichir nos vies et de faire lien avec les autres.

Ripostons à la riposte graduée ! Le réseau des téléchargeurs sort dans la rue !

Que l'on nous coupe Internet ! Nous continuerons à partager et échanger autour des artistes et des œuvres que nous aimons, en plein jour !

Nous estimons que la solution n'est pas la répression, mais la recherche de solutions nouvelles, adaptées aux realités contemporaines de la culture, qu'il s'agisse du choix des licences ou du mode de rémunération des artistes.




Pour toutes ces raisons, le 28 mars, montrons qui nous sommes vraiment.


Partout en France, fêtons le partage et l'accès à la culture et à la connaissance avec


LE DOWNLOAD DAY










Téléchargez une œuvre qui vous est chère ou celle d'un artiste que vous voulez sauver de l'oubli, une trouvaille faite sur le P2P qui a marqué votre sensibilité, copiez-la sur un CD, une clé USB, une carte SD, qu'importe !

Et venez la partager avec tous ceux qui aiment vraiment les artistes et la culture, nous leurs publics qui avons décidé de ne plus être de simples consommateurs justes bons à acheter !

À l'heure où l'accès à la culture nous sera coupé par des vigiles de l'Internet, comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, soyons tels des "hommes-livres" qui sauveront un petit pan de l'héritage culturel.



L'horaire et le lieu de ce Download Day à Paris et dans les différentes villes de France seront diffusés sur le compte Twitter : http://twitter.com/dday_fr

Si vous organisez un rassemblement dans votre ville, envoyez un mail à downloadday.hadopi@gmail.com



Pour des informations complémentaires sur la loi "Internet et Création" et les alternatives déjà opérantes : La Quadrature du Net, Framablog, APRIL, Numerama, ReadWriteWebFrance, Le réseau des pirates et API's vs Hadopi.













Crédits Images :

Titre : Upload / Download, par robert.claypool CC-By
Milieu Page :150 Megapixels for free (download it), par vizzzual.com CC-By
Bas de page : Share, par juliocrocket CC-by

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country skinner

Message Lun 16 Mar 2009 - 9:45 par country skinner

Par Petaramesh le mercredi 11 mars 2009

http://petaramesh.org/post/2009/03/11/La-bete-est-morte-mais-elle-nuit-encore

Ou quelques considérations éthérées à propos de la loi HADOPI et de l'industrie de la musique et de la vidéo.

L'industrie de distribution de la musique et de la vidéo, telle que nous la connaissons aujourd'hui, est une bête blessée à mort, et comme beaucoup de bêtes à l'agonie, extrêmement dangereuse.

Sous cette forme elle va crever, elle le sait, c'est inéluctable et inscrit dans l'histoire bien plus que dans quelques lois scélérates autant que passagères.

Pour autant, cette industrie condamnée, dans ses derniers spasmes, n'hésite pas une seconde à mordre sauvagement la main qui l'a si longtemps grassement nourrie - la main de "son" public - en tentant de contraindre celui-ci, par la loi s'il le faut, à continuer de lui acheter des choses dont il n'a plus besoin à des prix que plus rien ne justifie, au détriment des libertés publiques les plus fondamentales, sans le moindre scrupule si ce n'est de faire fonctionner autant que possible le tiroir-caisse jusqu'à la dernière, ultime et inévitable seconde, pour que les gros actionnaires et gros bénéficiaires de ce système moribond puissent s'en mettre encore une grosse giclée dans les fouilles avant d'aller l'investir ailleurs ou de prendre une retraite dorée.

Cette industrie est née d'un contexte technique correspondant à une époque donnée, qui, à la fois permettait la distribution d'oeuvres audiovisuelles, autrefois limitées à la représentation directe et vivante, sous une forme enregistrée que l'on pouvait rejouer à loisir, et en même temps nécessitait la distribution de cette oeuvre enregistrée sous une forme matérielle : un disque, un CD, une cassette, un DVD...

Une industrie nouvelle en est née, qui regroupait les fonctions d'enregistrement de l'oeuvre, duplication industrielle de celle-ci, puis de tout un circuit de distribution et de vente, avec la rémunération de toutes les parties prenantes et des intermédiaires.

On notera que, dès le départ, cette industrie n'a rien à voir avec la genèse d'une oeuvre (sa composition) ni avec son interprétation. Pas plus qu'elle ne doit quoi que ce soit à l'inventivité des compositeurs ou à la qualité des interprètes. Non, cette industrie est née d'une technologie, devenue un juteux commerce.

Toutefois, par le truchement de la rémunération des droits d'auteur et autres droits voisins, et tenant compte des sommes considérables que cette industrie a brassées, et de la notoriété qu'elle a apporté a certains compositeurs et interprètes auparavant mondialement célèbres dans leur quartier, elle a construit pour certains d'entre-eux de solides ponts d'or dont ils n'auraient jamais pu rêver quand ils jouaient devant quelques centaines de personnes.

Oui mais voilà, aujourd'hui, la fixation des oeuvres (immatérielles) sur un support matériel donné ne présente plus aucun intérêt pour le "consommateur" final (le public), qui n'a donc, c'est parfaitement logique, plus aucune raison de les acheter ainsi. L'oeuvre peut aussi bien être transmise de bout-en-bout sous forme immatérielle pour le même résultat et à un coût bien moindre, du point de vue de son utilisateur.

L'unique raison d'être d'une industrie, du moins sous une certaine forme, disparaissant, il est donc naturel, inévitable, inexorable, que cette industrie disparaisse.

Tuée par la main invisible de la disparition de son marché.

N'étant plus la forme la plus apte à la distribution de l'oeuvre, Charles Darwin passe par là, couic ! Sous les applaudissements nourris de la foule des capitalistes libéraux qui n'aiment rien tant que le libre jeu de la loi du marché à la concurrence non faussée.

Ah non ?

Non. Ils n'aiment ça que quand ça fait agréablement tinter leur bourse, mais comme toujours appellent à cors et à cris les secours de l'état et de la loi dès que leur (gros) pécule menace de maigrir. Privatiser les bénefs, socialiser les pertes, air connu.

Si je veux écouter de la musique ou regarder un film, je n'ai aujourd'hui strictement aucune raison d'acheter un CD ou un DVD, puisque l'oeuvre sous forme immatérielle me rend exactement le même service et que son support physique ne m'apporte aucune espèce de plus-value.

A contrario, si je veux lire un livre, j'achète un livre, parce que le livre matériel m'apporte un confort de lecture et de transport inégalé à ce jour et pour longtemps encore. Le support physique "livre" vaut le prix que je le paie, avec l'oeuvre fixée dessus et la rémunération de son auteur.

Je n'ai pas l'habitude de faire des photocopies des livres que j'achète pour les donner à tous mes amis. Pourquoi ? Oh, non pas parce que c'est interdit, mais simplement parce que ce serait fastidieux, onéreux, et me donnerait au bout du compte un résultat de qualité bien inférieure au support initial. Non, si je veux offrir le livre à un ami, j'en achète un deuxième. Il vaut décidément le prix que je le paie, puisque l'industrie me le fournit sous une forme parfaitement finie à un prix inférieur à ce que je pourrais faire moi-même.

Pour cette raison, il n'est nul besoin de lois contraignantes et liberticides pour empêcher les gens de photocopier les livres, puisque l'industrie fournit un service qui mérite qu'on le paie.

Il peut simplement être compréhensible d'interdir la réplication industrielle et commerciale de livres, qui oublierait au passage la rémunération de l'auteur. mais pour la réplication personnelle ou non commerciale, cela n'a pas lieu d'être. Pas besoin, en fait.

A contrario, si je veux offrir de la musique à ma Rousse, je vais plutôt lui uploader des MP3 sur sa machine plutôt que lui acheter le CD. Pourquoi ? C'est facile, c'est rapide, ça ne me coûte rien, pour lui offrir un résultat de qualité équivalente à ce que l'industrie pourrait me proposer.

Je ne l'achète pas ? C'est mal ! Mais pourquoi donc est-ce que je ne l'achète pas ? Parce que l'industrie me le propose à des tarifs honteusement élevés et sans aucun rapport avec les coûts réels. Il se trouve que, si copier des fichiers immatériels ne me coûte rien ou presque, à moi simple particulier doté d'un matériel dérisoire, ça coûte sûrement encore beaucoup moins cher à une grosse industrie, n'est-ce pas ?
Mais est-ce que cette industrie me propose un marché raisonnable ? Quelque chose qui justifierait ses coûts, une honnête rémunération du compositeur et des artistes plus une petite marge ? Que non pas ! Elle me vole comme au coin d'un bois !

Cette industrie a, jusqu'au bout et tant qu'il lui a été possible, poussé à la vente de ses CD et de ses DVD - et maintenant de ses Blue-ray - simplement parce que c'est ça qui rapporte un max de gros pognon à tout le circuit et permet de faire de monstres marges. Cette industrie a voulu capturer son marché, lui interdisant tout autre mode d'accès à l'oeuvre. elle a freiné des quatre fers pour ne surtout pas avoir à développer une offre immatérielle simplement honnête. Elle a voulu protéger sa montagne de pognon.
Et en cela, la vache, elle a honteusement triché au grand jeu du capitalisme libéral, seul jeu qui vaille nous dit-on pourtant... Enfin, tant que ça l'arrange...

Je l'inculpe donc sans hésiter du crime honteux de lèse-kapitalisme !

Elle nous a imposé, par le biais de lois votées par nos loyaux représentants, des taxes sur les supports pour la copie privée dont l'essentiel va bien sûr à l'industrie, pas aux cochers de fiacres !

De même bien sûr qu'à chaque fois que nous achetons une voiture, nous payons une taxe au profit des maréchaux-ferrants et des tenanciers d'écuries, ne serait-ce pas tout aussi normal ?
On me murmure pourtant que les cochers de fiacre qui ont voulu survivre ont passé leur permis de conduire et que les tenanciers d'écuries sont devenus garagistes sans qu'autant de foin ne soit remué...

Maintenant encore, alors que l'industrie des majors se voit contrainte, finalement, de passer au support virtuel, immatériel, elle continue de tenter - avec le soutien de notre admirable gouvernement et d'une bonne partie de nos loyaux représentants soucieux de l'intérêt du peuple qui les élit - d'imposer des lois liberticides, scélérates, d'inspiration totalitaire, nuisibles au plus grand nombre et à son propre public, mais pourquoi ? Pour quelle raison ?

Tout simplement parce que cette industrie, perdant le support physique, refuse pour autant de perdre le pognon du support physique. Elle renonce au beurre, certes, mais pas à l'argent du beurre, quitte à sodomiser la crémière !

Eh oui, si le support physique disparaît, avec lui ses usines, son circuit de distribution, ses intermédiaires de vente, s'il ne reste plus qu'à rémunérer raisonnablement compositeurs et artistes, et le coût de la prod', de l'enregistrement de l'oeuvre et de sa distribution immatérielle, ben logiquement, les prix des oeuvres devraient baisser dans des proportions kolossales !

Et gageons que si c'était honnêtement vendu, ce serait honnêtement acheté.

Mais ça, l'industrie ne le veut surtout pas ! Elle veut bien au contraire qu'à la disparition de ses coûts corresponde une considérable augmentation de ses marges !

Et pour qu'un truc pareil puisse marcher, bon sang mais c'est bien sûr, il faut fliquer le public, le menacer des foudres de la loi, le jeter en prison au besoin, parce que sans ça, ben le public, on aura quand même du mal à lui faire payer cher quelque chose qui ne vaut désormais presque rien !

Voilà en fait où nous en sommes, et qui justifie les DADVSI et autres HADOPI qu'on nous vote d'une année sur l'autre, grâces soient rendues à nos loyaux représentants !

Mais les auteurs et les artistes, me direz-vous ?

Hummmm... Là, je crains que la réponse que je vais vous faire vous paraîsse moins capitalistiquement correcte !

Rappelons-nous que les droits d'auteur furent inventés non pas pour protéger les auteurs de leur public, mais pour les protéger de leurs éditeurs ! Afin de s'assurer qu'à toute édition d'une oeuvre correspondrait une juste rémunération de l'auteur par l'éditeur.

Cette rémunération fait sens si elle correspond de près ou de loin au temps, à l'effort, au travail produits par l'auteur dans la création de son oeuvre, voire qu'on le paie d'avance pendant qu'il la compose. En somme c'est cette rémunération qui permet à l'auteur de vivre, éventuellement très bien, pendant qu'il crée, et donc qui lui permet de pouvoir créer plutôt que d'aller travailler à l'usine. Fort bien.
Faut-il pour autant trouver souhaitable, ou normal, que le fait d'avoir écrit un tube de 3 minutes à 22 ans asseoie son auteur sur un tas d'or pour le restant de ses jours sans qu'il n'ait plus jamais à produire quoi que ce soit d'autre ? Trouve-t-on l'équivalent dans aucune autre profession ?
Mais ils sont peu, me direz-vous, les autres crèvent de faim ! Eh bien justement, je trouverais préférable qu'on rémunère davantage des auteurs bien plus divers plutôt que d'en enrichir outrageusement une petite poignée, et c'est justement ce que le système commercial actuel ne permet pas !

Mais le génie, me direz-vous, comment rémunère-t-on le génie, l'inspiration excellente d'où sortira le morceau inoubliable qu'on écoutera pendant 100 ans ? Et je vous répondrai qu'on ne devrait pas rémunérer le génie, il ne correspond pas à un travail ou à un effort particulier de celui qui en est le vecteur. C'est un coup de bol, une inspiration tombée du ciel, d'ailleurs ou de nulle part, que sais-je, mais pourquoi devrait-on le payer ? Aucune idée, aucun éclair de génie, ne provient purement et uniquement de son auteur. Il doit tout à l'humanité entière, à l'accumulation de la connaissance et de la culture humaines, à ses parents, ses profs, ses sources d'inspiration, ses amis... Son éclair de génie est peut-être le sommet de la pyramide à un instant t, mais ce sommet ne tient pas en l'air sans sa base. Si on devait lui rémunérer le sommet, alors il faudrait qu'il rémunère toute la pyramide ! L'éclair de génie provient de l'histoire de l'humanité entière est est appelé à se joindre à son substrat, comme la vis d'Archimède, le théorême de Pythagore, l'oeuvre de Shakespeare, la toccata de Bach ou l'invention du cunnilingus. Mozart si génial fût-il aurait-il composé quoi que ce soit si d'autres avant lui n'avaient pas inventé la musique, ses règles, sa notation, ses instruments ? Peau de balle.

Et les interprêtes, me direz-vous ?

Ben je répondrai bêtement que le boulot d'un musicien est de jouer de la musique et que le boulot d'un acteur est d'acter. Si je trouve fort normal qu'un musicien qui joue ou un acteur qui acte soit (éventuellement très bien) payé, je trouve beaucoup moins normal que les dollars tombent à la pelle dans l'escarcelle d'un musicien qui glande en tongs sur sa terrasse en bord de mer parce qu'il a joué une fois dans un studio un truc trôôôôô bien il y a vingt ans. Surtout pendant que d'autres musiciens pas forcément moins bons mais sûrement moins veinards tendent la main dans le métro.

Je ne sais pas vous, mais moi, je ne serai pas payé à vie comme un nabab pour avoir bien fait mon boulot, même très-très bien, même génialement si ça se trouve, pendant quelques mois il y a 10 ans...

Donc oui, les auteurs, les interprêtes, faut les payer, ça c'est sûr, mais je suis intimement persuadé qu'on arriverait à en payer bien davantage et de manière très raisonnable en crucifiant le système actuel, et que si on voulait prendre des sous au public, eh bien ça serait fort bel et bon, si on s'en servait pour intelligemment financer le spectacle vivant, les musiciens qui jouent, les théâtreux qui théâtrent, plutôt que de légiférer tous les internautes sont des criminels au moins potentiels ! au bénéfice d'un système financier qui capte l'essentiel du flux pour n'en recracher en bout de course qu'une très petite partie à une infime minorité dorée de compositeurs et artistes bien gras et infatués d'eux-mêmes, ceux-là même qui font des courbettes et des mamours à monsieur Nègre et madame Albanel.

La culture, ça ne produit rien d'utile et c'est pour ça qu'elle est indispensable à la vie humaine. Rien n'est aussi indispensable que ce qui est parfaitement inutile. Comme ça ne produit rien d'utile, ça ne peut pas se commercialiser comme un baril de lessive, sauf à la dénaturer complètement, ce qui me semble une excellente raison de chercher un moyen de la financer collectivement.

Nos chers députés et notre ministre des majors feraient bien de passer le temps dont ils disposent à réfléchir à ça, plutôt qu'à monter des usines à gaz répressives qui, de toute manière, ne marcheront pas, ce qui est bien la seule chose dont on soit sûr quant au résultat de leurs efforts actuels.

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brusyl

Message Jeu 12 Mar 2009 - 14:00 par brusyl

(Excellent commentaire non simplement à lire en référence à Hadopi mais en tant qu'analyse du discours politique.....)

Je ne résiste pas pour au plaisir de commenter (entre parenthèses) la justification parue dans  Libération par Franck Riester, député UMP rapporteur de la loi:

“L’objectif n’est pas d’éradiquer le téléchargement illégal (Ah bon? Depuis quand fait-on en France des lois destinées dès le départ à ne pas atteindre leur objectif? Il faut pourtant bien les “éradiquer” comme la vermine qu’ils sont, ces voleurs de copyright, pense le bon Français… ), mais de trouver un cadre mieux adapté pour lutter contre ce phénomène (Une sorte de réduction du risque en somme? ). Un cadre dépénalisé  (Ah bon? On aurait donc supprimé les lois précédentes sur le sujet? Peu probable à mon avis. Ou cela veut-il dire que le dispositif invente quelque chose qui sort tellement de toutes les normes du droit pénal en vigueur, avec son “je sanctionne d’abord, je juge ensuite!”, qu’il s’agit d’une dé-pénalisation en ce sens-là un peu “à la nord-coréenne” en somme? ) et qui privilégie la pédagogie et la prévention plutôt que la sanction, puisque l’internaute sera averti deux fois  (S’il a cependant la chance de recevoir le premier avertissement par mail et de le lire effectivement, je vois d’ici la tête de certains parents recevant la lettre recommandée… Cela ne va pas diminuer les violences intra-familiales… ) avant une éventuelle suspension provisoire (Certes un an au maximum, ce n’est pas si long surtout si on continue de payer l’abonnement dont on ne profite plus… )de sa connexion (Et de celle de ceux qui partagent sa vie : encore qu’une famille de petits malins mal intentionnés ou un groupe de copains du même genre n’aura sans doute qu’à créer autant de connexions internet à des adresses physiques différentes qu’il y a d’adultes, et pourquoi pas en effet en proposer une à la grand tante qui habite pas loin ).Toutes les garanties ont été prises en matière de libertés publiques puisque les sanctions prononcées par l’Hadopi seront prises par des magistrats du Conseil d’Etat ou de la Cour de cassation (On manque déjà de magistrats de haut rang pour juger des affaires plus sérieuses, et là on va en mobiliser pour faire fonctionner l’Hadopi?), et qu’il sera toujours possible à l’internaute de saisir un juge (Oui, il faut l’espérer, mais quand? Ex post! Et a-t-on prévu dans la loi une possibilité de se plaindre tout de suite du piratage de son adresse IP et de trouver le coupable?). Enfin, les protocoles de gestion des bases de données recensant les contrevenants seront agréés et contrôlés par la Cnil. (J’espère qu’il dit vrai…, et l’on sait les moyens importants mis à disposition de la dite Cnil.) S’il n’est pas forcément populaire (Certes, cela va améliorer le sentiment d’une partie de la jeunesse d’être un peu le dindon de la farce socio-économique en cours… Pas faux du tout, trés bien vu, bravo! ), ce nouveau cadre légal est nécessaire pour faire prendre conscience aux Français (A noter : une nouvelle doctrine émergente, la loi à visée pédagogique, qui avait dit qu’il fallait moins mais mieux légiférer? )de la nécessité de mettre un terme à des pratiques qui menacent directement les filières de la création et notre modèle d’exception culturelle (Je ne suis pas sûr qu’empêcher le téléchargement de musique anglo-saxonne genre Madonna ou de films américains genre Batman favorise directement notre modèle d’exception culturelle, cela aidera par contre la France à ne pas avoir de problèmes avec les Etats-Unis qui pourraient se plaindre effectivement. J’approuve ce sevrage de sous-culture américaine qu’on va ainsi imposer! ).(Attention lecteur, la phrase qui suit est un modèle de dénégation-révélation typique de la langue politique:) Cette loi n’est pas conçue pour contenter le lobbying des gros acteurs du secteur (Non???? Olson aurait tort? ), mais avant tout pour soutenir les petits (On admirera cet argument toujours utilisé par la droite française quand il s’agit de défendre un intérêt économique d’importance, cf. pour l’ISF, la célèbre “veuve de l’île de Ré”, ou encore toute l’histoire des lobbys agricoles depuis 1880 au moins). Sans la garantie que l’offre de contenus en ligne sera régulée et sécurisée, qui prendra le risque de lancer de nouveaux talents  ? (Evidemment, il vaut mieux parler pour défendre cette cause des actuels pauvres artistes débutants, les “nouveaux talents”, que des déjà gavés, les talents actuels, qui, par ailleurs, ne font pas preuve ces dernières années d’une créativité telle que l’on doive mourir pour cette culture française là, n’est pas Jacques Brel qui veut!)Tout le monde a intérêt au succès de ce dispositif (Là aussi classique de la droite française : il n’existe pas de reéls conflits d’intérêt dans la société , une médiation positive est toujours possible, on se demande toujours pourquoi des gens ne sont pas d’accord dans ce cas-là, des demeurés sans doute… ), qui favorisera le développement de nouvelles offres concurrentes, plus innovantes et moins chères pour le consommateur (Hummm, moins chère que le gratuit ou plus exactement le volé, je ne connais pas, mais bon je suis vieux jeu ; traduisons: avec un tel régime de sanctions, le payant apparaîtra moins cher que le gratuit ou le volé disons pour rester dans la ligne). (Autre phrase de dénégation-révélation: ) Il ne s’agit pas de récréer artificiellement de la rareté sur l’Internet, c’est tout l’inverse  ! (Si Rifkin and Co lisent cette phrase, qu’ils meurent immédiatement foudroyés !).”
Conclusion toute personnelle et bien peu objective comme tout ce post  : ce jeune député a vraiment bien choisi son engagement politique, il me semble parfaitement dans la tradition de la droite française.  Il est parfait.
http://bouillaud.wordpress.com/2009/03/11/hadopi-ons-nous-de-rire-avant-de-pleurer/

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country skinner

Message Jeu 12 Mar 2009 - 9:35 par country skinner

par Astrid Girardeau

http://www.ecrans.fr/L-adresse-IP-ne-suffit-pas,6608.html

Le tribunal de Guingamp a jugé que l’adresse IP ne suffisait pas pour établir la culpabilité d’un internaute. « Un terrible coup dur pour l’Hadopi », selon le député Lionel Tardy.

« Espérons que les députés se poseront les bonnes questions au moment de voter un texte de loi inapplicable », écrit aujourd’hui, Lionel Tardy, député UMP de Haute-Savoie dans un communiqué. Il réagit à un jugement du tribunal de Guingamp, en date du 23 février, qui établit que l’adresse IP ne suffit pas pour établir la culpabilité d’un internaute.

En mars 2008, l’auteur d’un blog consacré aux élections municipales de la commune de Penvénan constate que son site a été piraté, et affiche des propos diffamatoires. Il décide alors de porter plainte pour « modifications à caractère diffamatoire ». Les enquêteurs récupèrent alors l’adresse IP, puis remontent au propriétaire de l’abonnement. Il s’agit d’un homme de 53 ans, et l’adresse identifiée correspond à la ligne de sa Livebox, installée dans sa résidence secondaire. Mais cet abonné Orange a toujours nié être l’auteur du piratage du blog.

Devant le tribunal, ce dernier a expliqué que, selon lui, il avait lui-même été piraté. « Il semblerait qu’il soit assez facile de pirater une Livebox à distance », a t-il déclaré, selon Le Télégramme. « Allez juste faire un tour sur internet et vous verrez qu’il existe des forums où on vous explique comment pirater une Livebox. Et ce n’est pas bien compliqué ». Et son avocat d’ajouter : « Vous ne pouvez pas vous contenter de la seule adresse IP pour pouvoir décider de la culpabilité de mon client ».

Résultat, après délibération, la justice a décidé de relaxer le prévenu au bénéfice du doute.

« Alors que va débuter aujourd’hui l’examen du projet de loi Création et Internet à l’Assemblée Nationale, c’est un terrible coup dur pour l’Hadopi », commente Tardy. « Le principe de riposte graduée s’appuie en effet entièrement sur l’identification des adresses IP afin de repérer les internautes qui s’adonneraient au téléchargement illégal. Déjà que les réseaux sans fil posent de sérieux problèmes, si les adresses IP ne sont pas jugées des preuves suffisantes pour établir la responsabilité d’un internaute, quelle sera la légitimité des décisions rendues par l’Hadopi ? »

Pour rappel, les difficultés d’identification d’un abonné derrière une adresse IP ont été soulevé depuis longtemps. L’année dernière, deux professeurs et un étudiant de l’université de Washington démontraient ainsi que n’importe quel internaute peut être accusé de piratage et faire accuser n’importe qui de piratage. Et parvenaient à faire accuser une imprimante. Pourtant depuis, les ratés et les accusations à tort continuent. Récemment encore on rapportait le cas pour un film.

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country skinner

Message Mer 11 Mar 2009 - 21:26 par country skinner

http://bravepatrie.com/Christine-Albanel-relance-le-porno,1243

Christine Albanel est scandalisée par le triste sort de ces milliers d’artistes enfermés dans leurs caves, et qui de leurs petites mains fabriquent les chefs-d’œuvre de la France culturelle de demain. Non seulement tous ces pauvres bougres ont froid et/ou faim, mais sont aussi les victimes d’une odieuse escroquerie en bande organisée : leurs productions sont pillées par des hordes d’internautes gauchistes et boutonneux, qui sans la moindre retenue se livrent au téléchargement illégal.
Alfred-Georges
http://bravepatrie.com/article1243.html, mercredi 11 mars 2009 Cliquez sur l'une des icones ci-dessous pour enregistrer cet article sur votre plateforme favorite :

(Vous devez être inscrit sur les plateformes ci-dessus pour pouvoir y enregistrer cet article.)

Après le lobby des industriels de l’art représenté par Luc Besson et Pascal Nigga’, c’est au tour de Marc Dorcel de se plaindre qu’il n’est pas assez riche : "La coke pour les acteurs ça revient très cher, et le gonzo nécessite de nouveaux plateaux techniques. Comment je fais, moi, si les consommateurs n’achètent plus mes galettes plastifiées chez le marchand de journaux ?". Des films d’auteur comme La ruée vers Laure ou Orgie extra-conjugale sont littéralement en libre service. Laisser la situation en l’état revient à condamner l’exception culturelle Française.

On peut le comprendre. Le piratage hypothèque tout un business plan : un aléa financier que M. Dorcel n’est plus prêt à assumer. Christine Albanel s’en est émue, de peur que le cinéma Français n’ait à se dispenser de cet artiste majeur. Elle a pondu un projet de loi extrêmement ambitieux que les députés examinent en ce moment même : une réponse graduée aux comportements frauduleux, dans un pur esprit pédagogique.


Un modem web 3.0 à l’essai : tous les foyers Français en seront bientôt équipés La première transgression se soldera par un avertissement sans frais via mail, dont Brave Patrie s’est procuré le contenu en exclusivité : "Vous avez illégalement téléchargé Taxi 4 ou quelque chose de ce genre. Ce film peut provoquer de sérieux troubles de la digestion". En cas de récidive, l’internaute contrevenant s’expose à la suppression pure et simple de sa connexion pour une durée variable selon le bon vouloir de l’administration. Le pouvoir judiciaire, composé exclusivement de gauchos de merde, ne se prononcera que subsidiairement.

La ministre a déjà préparé les décrets d’application, et devrait proclamer le web 3.0 prochainement : les internautes seront tenus de garder leurs modems sous clé à la tombée de la nuit pour éviter qu’un membre de leur famille ne l’utilise à des fins répréhensibles, comme par exemple s’astiquer le dard sur un film téléchargé illégalement. Mme Albanel attire l’attention des usagers de la toile sur les alternatives légales à ce genre de pratiques : "Non, mais je vais souvent sur Porn hub, le fan site de Luc Besson, je trouve formidable d’y trouver tous ses films gratuitement".

Incidemment, c’est Christine Boutin, ministre de la Fraternité de Saint Pie X, qui se réjouit : "Nos jeunes, dépourvus de ressources propres pour accéder aux plateformes de téléchargement légal, devront solliciter l’autorisation parentale. Ils pourront être judicieusement réorientés vers du porno chrétien et patriotique". En revanche, le Président de la République, s’il a assuré la ministre de soutien, ne s’avance que très prudemment dans ce dossier : "Moi, quand j’entends le mot ‘culture’, je sors mon revolver".

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country skinner

Message Mer 11 Mar 2009 - 20:50 par country skinner

Une nouvelle initiative contre le projet de loi consiste à se déclarer en ligne comme « pirate »» pour en dénoncer les outrances.
Arnaud Devillard, 01net., le 11/03/2009 à 18h50

http://www.01net.com/editorial/405188/contre-la-loi-creation-et-internet-un-reseau-de-pirates-revendiques/

Pirates et fiers de l'être. C'est un peu comme cela que l'on pourrait résumer l'initiative du « Pacte des libertés numériques », lancée en ligne et présentée officiellement lors d'une conférence de presse ce mercredi 11 mars à 18 heures.
Estimant que le projet de loi Création et Internet revient à considérer tout le monde comme des pirates, les initiateurs de cette opération se sont regroupés sous l'appellation Réseau des Pirates. L'idée est simple : il s'agit de signer en ligne une déclaration, qui n'est pas vraiment une pétition mais y ressemble beaucoup, sur laquelle figure une série de propositions contre le projet de loi.
« Il faut cesser de considérer l'Internet comme un espace où règne le non-droit, comme une zone de risques, explique le préambule du pacte sur http://reseaudespirates.org/. Internet est le laboratoire où la jeunesse invente de nouvelles manières de faire. Le chantier où l'Etat et des collectivités publiques expérimentent de nouvelles relations avec les citoyens. »
Protection de la vie privée
Parmi les propositions figurent ainsi la protection de la vie privée, la libre circulation des connaissances scientifiques, l'extension du domaine public des créations de l'esprit ou encore « un projet de directive reconnaissant les droits et libertés numériques des salariés ».
L'initiative émane de personnalités bien connues du Web français : tels Guillaume Champeau, responsable du site Numerama, déjà très actif contre le projet de loi ; Nicolas Voisin, le fondateur de Politic'Show, lors de la campagne pour l'élection présidentielle ; Maurice Ronai, chercheur en sciences sociales ; Arnaud Dassier, le fondateur de la web-agence L'Enchanteur des Nouveaux Médias, qui avait assuré quelques opérations de communications politiques pour... l'UMP !
Le Réseau des Pirates invite mêmes les parlementaires à signer le pacte. Et donc à se déclarer pirates... Cela dit, l'opération ne se limite pas à l'opposition au projet de loi. Elle a également en ligne de mire les élections européennes du mois de juin. Ses promoteurs demandent en effet « aux candidats, et en premier lieu aux têtes de liste, de s'engager à défendre les libertés numériques. »

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Donald11

Message Mer 11 Mar 2009 - 12:33 par Donald11

Je confirme la configuration de chez Mouduglan alias Pecresse ou Albanel, je les confonds toutes les deux !!!!
Sans compter que quelques heures apres la mise en place d'HaHaHa dopi, on trouvera sur internet en libre telechargement une centaine de petits programmes adaptes pour leurrer la taupe legale ...
La famille Mouduglan est une excellente representation du monde de l'informatique grand public, par le nombre, pas par la taille de l'esprit, bien entendu !!! Mais puisqu'on vous dit que l'informatique, c'est aussi simple qu'un coup de fil !!!
Et une loi inutile de plus, une !!!

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brusyl

Message Mer 11 Mar 2009 - 10:54 par brusyl

Par Petaramesh le mardi 10 mars 2009,

HADOPI Internet politique
C'est amusant, j'y pense depuis quelque temps, il est fort possible que l'ignorance technique abyssale des gentlemen qui votent nos lois pour le compte de lobbies sans même comprendre le contenu réel de ce qu'ils votent, n'aboutisse avec la loi "HADOPI" à une protection légale en béton pour les téléchargeurs boulimiques.

Expliquons...

Voici à gros traits le principe de la loi "HADOPI" :

La police privée des "ayants-droits" arpente Internet et relève sur les réseaux P2P les adresses IP des méchants vilains pirates et la liste des fichiers que ceux-ci "mettent à disposition". Comme dans toute bonne démocratie, les "ayant-droits" sont ici à la fois "victimes", enquêteurs, huissiers, flics et plaignants. Leur constat a force de preuve.
Ils transmettent leurs "relevés d'infractions" à l'HADOPI qui prononce des sanctions administratives immédiatement applicables, comme par exemple la suspension pour un an de l'accès Internet du criminel, qui, si son accès est suspendu, devra toutefois continuer à le payer. Comme dans toute bonne démocratie, la sanction n'est pas prononcée par un tribunal et l'accusé n'a pas droit à la défense ou à un procès équitable. Il est sanctionné d'abord, et peut toujours contester ensuite.
C'est le F.A.I. qui joue alors le rôle du bourreau, comme dans toute bonne démocratie.
L'accusé a cependant un moyen d'échapper à la sanction en prouvant sa bonne foi. Pour ce faire, il doit avoir installé sur son ordinateur un logiciel de filtrage agréé, commercial, payant, non-interopérable, qui l'empêchera de faire de vilaines choses et sera en communication permanente avec les serveurs de l'HADOPI pour indiquer qu'il est effectivement en fonction, ceci tenant lieu de preuve de l'innocence du coupable.
Ce logiciel n'étant ni libre ni interopérable, les utilisateurs de systèmes d'exploitation Libres (GNU/Linux...) sont donc, par incapacité de l'utiliser, mis dans une situation d'insécurité juridique. Il serait par contre fort intéressant de connaître la liste des membres du parlement, gouvernement, et de leurs proches, ayant récemment pris d'importantes participations dans le capital de gros éditeurs de logiciels ayant soumissionné... [1]
Mais voilà, ce truc est idiot et a 10 ans de retard.

Il date de l'époque de la connexion d'un ordinateur à Internet par un modem avec une adresse IP. Il est totalement à l'ouest par rapport à la vraie vie de l'ère du haut débit et de l'ADSL partout.

Voyons ce qu'il en est dans la vraie vie de 2009, pour une famille française typique : Monsieur Mouduglan, 51 ans, député U.M.P., madame Mouduglan, sans profession mais bonne cliente des commerçants de son quartier, et leurs deux enfants mineurs que nous désignerons donc par leurs pseudonymes, Emulator, 15 ans, et sa soeur Piratella, 13 ans.

Monsieur Mouduglan a son ordinateur dans le salon, à côté de la Machinbox, à laquelle il est connecté par un câble Ethernet. Il ne panne rien à l'informatique ou à Internet, il se contente de voter les lois qui en régissent le fonctionnement. D'ailleurs, c'est son fils Emulator qui a installé tout le réseau informatique à la maison, heureusement. Monsieur Mouduglan se sert de son ordinateur principalement pour échanger des mails avec ses copains de l'assemblée, rédiger des projets de lois, lire Le Figaro en ligne et de temps en temps, quand Madame et les gosses sont chez les grands-parents, surfer d'une seule main sur quelques sites porno, ce qu'il ne fera plus quand il aura peur du logiciel de filtrage "HADOPI" qu'il aura le premier installé sur sa machine (avec l'aide d'Emulator, parce que c'est quand même compliqué !).
Il ne fait rien de mal, et demande juste à Emulator de lui passer 2 ou 3 films pompés en DIVX chaque semaine sur une clé USB, pour son portable et les longues heures dans le TGV pour aller à Paris.

Madame Mouduglan, elle, utilise l'ordinateur pour faire ses courses chez OOtruc, a commandé chez Amazon les 3 derniers CD de musique achetés par toute la famille au cours des 5 dernières années, et a MSN pour papoter avec ses copines. Elle traîne aussi sur quelques sites de rencontres quand monsieur Mouduglan est à l'assemblée.

Emulator, 15 ans, est lui un méchant pirate. Il a dans sa chambre bordélique un ordinateur tuné de la mort, connecté au salon par deux adaptateurs CPL 200 mégabits, il utilise GNU/Linux (qui roxxx) parce que Windows ça pue c'est pas libre et il a sur ses 4 disques durs d'un Téra chaque une collection de musique et de films à faire pâlir Pascal Nègre, qu'il partage bien entendu, parce que c'est un brave garçon, avec le reste du monde. Il a configuré pour cela le port forwarding qui va bien sur la Machinbox du salon.

Sa soeur Piratella a un portable sous Windows (elle n'a pas encore vu la Lumière) connecté en Wi-Fi sur la Machinbox du salon. Elle pompe allègrement en P2P tous les trucs dont elle parle sur MSN avec ses copines et même d'autres qu'elle n'écoutera jamais, mais ça va en fait souvent plus vite d'aller les chercher directement sur le disque dur de son frère vu qu'ils y sont déjà.

Les deux d'jeunz branchent aussi sur le Ternet la Wii, la PS3 et quelques autres machins. On peut pas faire tourner le logiciel de filtrage HADOPI sur ces trucs, mais on peut quand même y faire tourner des jeux cr4ck3s et télécharger des trucs, grâce à la mod qui va bien, décrite en détail sur tous les bons sites.

Dans la famille, il y a donc branchés à Internet l'ordinateur de papa, des fois le portable de papa (en Wi-Fi), l'ordinateur de la Morkitu d'Emulator en CPL, le portable de Piratella en Wi-Fi, plus une paire de consoles de jeu.

Tout ça avec une seule adresse IP, vu de l'extérieur pour Monsieur HADOPI, il est impossible de déterminer si on a affaire à une seule machine ou à quinze.

Les machines sous Windows pourraient faire tourner le logiciel de filtrage HADOPI, mais en fait seul l'ordinateur de monsieur Mouduglan, dans le salon, le fait effectivement. Il a bien essayé de l'installer sur son portable, mais ça ne marchait pas avec la connexion Internet de l'assemblée, il a du le désinstaller. Et pour le portable de Piratella, Emulator lui a expliqué qu'on s'en bat les couilles.

Il est maintenant, d'un point de vue technique, amusant de constater que, sur un tel réseau, l'ordinateur de Monsieur Mouduglan, dans le salon, ne voit pas le trafic des autres machines : il est le seul connecté par un câble Ethernet à la Machinbox, les autres machines, soit en Wi-Fi soit en CPL, sont sur d'autres pattes du switch. L'ordinateur "bout filtre" de Monsieur Mouduglan ne peut donc ni filtrer, ni contrôler, ni cafter le trafic d'Emulator ou de Piratella.

Emulator a depuis longtemps sur son ordi un firewall de la mort pour parer à la très improbable curiosité de papa et à toutes les merdouilles qui voudraient se connecter à sa machine et dont il ne veut pas - comme les serveurs de la police privée des ayants-droits par exemple, vu que la liste de leurs adresses IP est publiée chaque semaine dans tous les forums. Et comme il n'est pas chien, il a installé le même genre de truc sur le portable de Piratella.

Donc les différents ordinateurs de la baraque ne voient pas les uns ce que font les autres, mais tous causent avec l'extérieur, et qu'est-ce qu'on voit de l'extérieur ? UNE adresse IP qui fait tourner le logiciel de filtrage HADOPI qui met l'abonné à l'abri de toute poursuite. Car il tourne sur l'ordinateur de papa. Ben ouais quoi.

Bien sûr, la police privée des ayants-droits relèvera à force, sur cette adresse IP, des infractions à la tétrapelle, mais Joker !, les serveurs de l'HADOPI auront la preuve que "l'abonné", à cet instant là, faisait tourner le logiciel de filtrage qui l'innocente. On ne peut donc pas lui chercher de poux dans la tête, à ce brave monsieur Mouduglan, ni au reste de sa famille bien sûr.
UN abonné, UNE connexion, UNE adresse IP, UN logiciel à la mords-moi-le-noeud, il est en règle ! Suffit que l'ordinateur de papa soit allumé.

Et comme Emulator a la culture du partage, il aura tôt fait de rédiger un tuto pour expliquer cette bonne blague à la planète entière ; dans son élan il expliquera même comment faire ça avec une seule machine si on veut, en enfermant le logiciel de filtrage HAHAHA ! -DOPI dans le petit bac à sable d'une machine virtuelle complètement isolée de l'endroit où les choses intéressantes se passent.

Elle est pas belle la vie ?
http://petaramesh.org/post/2009/03/10/Hadopi-dans-ta-face-ou-larroseur-arrose

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brusyl

Message Mar 10 Mar 2009 - 19:19 par brusyl

Download or die : Sabordons l'Hadopi !

Dans le sillage d'une laborieuse campagne d'intoxication média, le projet de loi "Hadopi creation et Internet" (à rebaptiser terrorisme et sauvegarde de nos marges juteuses) est discuté aujourd'hui à l'assemblée.

J'ai demandé à Grand François, cinéaste largement spolié par les producteurs bien avant la création d'internet, ce qu'il pensait du projet de loi Hadopi :







Résumons : Passons du Black-out au Burn-Out.

Hadopi se combat d'une façon simple : En faisant péter les compteurs et en téléchargeant massivement :

- Les bouses à Besson par exemple (dont la teneur idéologique des films constitue le seul crime !) ou alors, si vous voulez mourir moins con, ce tracker pirate de deux artistes suicidaires qui vont commercialiser leur dvd dans quelques semaines alors qu'ils diffusent gratuitement sur internet depuis 2 ans.

Et rappelez-vous : Si les majors aiment les artistes, les vrais artistes, eux, méprisent les majors.

et suite à l'article, cet excellent commentaire !
Dommage que GF ne soit pas très au courant de ce qui se trame, du coup son annalyse, bien que restant intéressante, est faussée.

un p'tit résumé vite fait :


HADOPI aka "Création (la blague) et internet" c'est une immondice qui flaire les relents de dictature :
- pour s'assurer que les terribles "pirates" (merci la com, le terme est bien évidemment erroné) sur le net, il n'y a pas 36 solutions : il faut tout surveiller. imagine que la poste ouvre tous tes courriers, , que toutes tes communications téléphoniques soient enregistrée et archivées, que tu as des caméras fonctionnant H24 reliées aux services de l'état chez toi : HADOPI ça sous entend ça, et la droite comme la gauche trouvent ça bien... au secours!

- le principe de base de la loi c'est de zapper la justice. la justice c'est trop long et _surtout_ ça a déjà rendu des avis plutôt favorables aux internautes, inacceptable!
Avec HADOPI c'est mieux pour universal, surtout que "l'accusé" ne peut se défendre qu'après avoir été puni. super.
Accessoirement, si la CPD tient les objectifs de la loi (100000 avertissements, 3 personnels pour rendre 1000 décisions/jour), les "juges qui ne sont pas juges" auront donc environ 28 secondes par dossier traité. de quoi prendre le temps d'évaluer la situation et de peser le pour et le contre comme en justice quoi... ou presque.
- HADOPI, la bonne blague (bis), est sensée être "plus juste" qu'une amende, et "à vocation éducative". c'est sûr que continuer de payer son abonnement internet quand il est suspendu n'a rien à voir avec une amende, et que la famille soit privée d'internet parce que le petit voisin s'est amusé à pirater le wifi du domicile ça va être éducatif... ou presque.
Parce que si DADVSI c'était la protection juridique des mesures techniques de protection, HADOPI c'est rendre l'abonné responsable de l'utilisation qui est faite de connexion (ben oui comme sur internet c'est quasi impossible de prouver qui a fait quoi, on tape à l'aveugle, c'est plus pratique).

le plus drôle c'est que cette loi est totalement inadaptée à l'objectif affiché. ça ne marchera pas ou très mal, c'est certain (sans même parler des gens qui seront accusés - et donc automatiquement punis - à tord).
mais qui s'en soucie? peut-être nos enfants qui se demanderont comment nous avons pû être assez cons pour nous faire dépouiller de nos droits/libertés au nom de la culture quand l'évidence était que les seuls bénéficiaires de cette loi seraient les industriels/multinationales du divertissement.

Et enfin, un "détail" qui m'amuse énormément : mais diable sur quelle base _prouvée_ (pas une étude des majors sortie de leur manche svp... ça je peux faire aussi) se base-t-on pour justifier que l'industrie de la culture va si mal, que c'est la faute des internautes "tipiak", et que un fichier téléchargé = une vente en moins?


Voilà, je ne suis pas expert mais je suis ça d'assez près comme j'avais à l'époque suivi DADVSI.
J'espère vous avoir éclairés un peu.


http://sebmusset.blogspot.com/2009/03/download-or-die-sabordons-lhadopi.html

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country skinner

Message Mar 3 Mar 2009 - 12:10 par country skinner

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=52386

Suite à la présentation du projet de loi « Création sur Internet » qui devrait prochainement être discuté au sein de l’assemblée nationale, il est permis de s’alerter au sujet de ce projet de loi, qui semble-t-il, dénonce clairement l’ignorance de ceux qui le soutiennent : ignorance des enjeux de la société de l’information telle qu’elle se présente devant nous ; ignorance des réalités sociologiques d’une génération connectée ; ignorance, enfin, des réalités techniques du fonctionnement des réseaux et des logiciels qui le composent.


Un air de… déjà vu !
Il ne s’agit pas de la première tentative de museler Internet afin de le transformer en un système centralisé ressemblant étrangement au Minitel ; cette dernière tentative étant la loi Dadvsi étudiée en 2006. Comme pour Dadvsi, l’urgence est déclarée ; comme pour Dadvsi, ce texte est annoncé comme le remède miracle contre le téléchargement non autorisé d’œuvres sur les fameux systèmes peer-to-peer ; comme pour Dadvsi, des mesures « techniques » de contrôle d’usage sont imposées ; comme pour Dadvsi, l’interopérabilité est méprisée ; comme pour Dadvsi, enfin, le logiciel libre est ignoré, et ses utilisateurs menacés.

Le tout pour se retrouver au point zéro, c’est à dire le même que celui auquel on se trouve à cet instant, pendant que des artistes souffrent de la réalité d’un système de perception de droits archaïque, organisé autour de la copie, et qui donc pour fonctionner nécessite de ce fait un système de gestion de copie organisé ; c’est à dire — par définition — l’inverse de ce qu’est Internet.


Des fondamentaux économiques bancals.
L’axiome à la base de ce projet de loi est le suivant : opposer de la résistance aux échanges informationnels sur le réseau, pariant que grâce à une logique de « vases communiquant », l’énergie qui se dissipe des résistances va converger vers les circuits organisés classiques — ceux seuls permettant actuellement la rémunération des ayants droit — du fait qu’il seront alors plus compétitifs face à un réseau où les coûts et les risques de transport seront devenus subitement élevés.

Il est permis de douter franchement de cette idéal mécanique de report des flux de trésorerie. C’est négliger qu’il y aura toujours des énergies pour résister à la résistance. Ne serait-ce par exemple parce qu’on pourrait se demander à un moment ou un autre si pourchasser ses clients pendant dix années est un modèle économique fiable ; le tout au nom bien sûr de la rémunération des artistes.

Pour donner un exemple de logique similaire, en 1845 un célèbre pamphlétaire encourageait [5], lui, de « faire une loi qui ordonne la fermeture de toutes fenêtres, lucarnes, abat-jour, contre-vents, volets, rideaux, vasistas, œils-de-bœuf, stores, en un mot, de toutes ouvertures, trous, fentes et fissures » pour lutter contre une soi-disant concurrence déloyale que faisait le soleil aux fabricants de chandelles. Son raisonnement de base — humoristique en ce qui le concerne — était pourtant précisément le même que celui qu’on entend aujourd’hui : « Si vous fermez, autant que possible tout accès à la lumière naturelle, si vous créez ainsi le besoin de lumière artificielle, quelle est en France l’industrie qui, de proche en proche, ne sera pas encouragée ? »

Demain, Hadopi sera un étage de plus sur un échafaudage fragile qui s’obstine à créer un besoin artificiel de payement de la dîme à une industrie inapte à s’adapter.


Une réalité ouvrant d’autres perspectives.
Ça peut sembler être une vérité de La Palisse ; mais les gens qui s’intéressent aux produits issus de l’industrie culturelle ne font qu’acheter ce qu’ils connaissent. D’ailleurs les statistiques effectuées sur les échanges hors marchés entre internautes ne démentent pas ce propos. Donc si, en effet, les échanges entre internautes peuvent avoir pour effet de nuire à la vente des artistes les plus connus, ils ont aussi un effet catalyseur important en termes de découverte de nouveaux artistes. Plusieurs études (voir [1]) tendent ainsi à démontrer que l’impact sur la baisse des ventes de disques, des échanges de fichiers entre internautes, tombe dans l’incertitude de la mesure, au même titre que de nombreux autres facteurs.

Par ailleurs, des études concernant les échanges ouverts de fichiers musicaux laissent apparaître une nette place à la diversité qui caractérise un réseau ouvert (voir [1]), avec 80% des œuvres les moins populaires mobilisant plus de 35% des usages. En comparaison, dans le contexte d’une vente oligopolistique telle que le défend le projet de loi « Création sur Internet », ces même 80% des œuvres les moins populaires mobilisent moins de 5% des usages. Ainsi, Internet pourrait se révéler être un catalyseur sans précédant pour l’épanouissement de la culture, à condition de créer des conditions de rémunération de la chaîne de production qui soit adaptées à sa nature décentralisée ; plutôt que de créer une hiérarchie artificielle de la diffusion de l’information pour adapter Internet à des méthodes aujourd’hui révolues.

De plus, lorsqu’il est question de rémunération de la création et de la culture à l’heure d’Internet, pourquoi se limiter à celle défendue par les industries et « officiellement » distribuée ? De nombreux créateurs de grande qualité grouillent sur Internet, et ne disposent d’aucune rémunération concernant leur production car jusqu’à maintenant le législateur s’est uniquement concentré sur le volet répressif, sans jamais s’évertuer à poser le problème cartes sur table. Trouvez vous normal, par exemple, qu’un site comme Wikipedia, qui met en avant des valeurs de partage avec des conditions permissives de réutilisation, 10e site le plus visité de l’Internet Français [3], soit obligé de se financer par les dons de ses visiteurs ?


Des principes curieux d’application de la « justice ».
On peut lister un certain nombre d’objections (source : [6]) sur les méthodes proposées par ce projet de loi :

Des mesures d’exception prévues pour les services de police luttant contre le terrorisme sont étendues à la lutte contre l’échange non autorisé de musiques et de films.
Des sociétés privées sont incitées à rechercher des infractions pénales sur Internet.
Un relevé informatique n’est pas un élément de preuve suffisante : comme s’il s’agissait de juger un crime sur la base de simple empreintes de pas laissées au sol.
La loi prévoit des peines automatiques, en rompant avec la présomption d’innocence, alors qu’il est de notoriété publique que les preuves avancées sont clairement insuffisantes.
Peut-être est-ce à cause de ces raisons, ou peut être d’autres encore, que différents « groupuscules », comme s’abaisse à les nommer Mme la Ministre, se sont opposés à ce projet de loi ou à des projets similaires. Parmi eux, la Cnil, l’Ufc que choisir, le parlement européen, la Suède, et la quasi totalité des associations liées au monde de l’Internet et du logiciel libre. En fait, les conditions d’application de cette loi sont si abusives, qu’elles pourraient tout à fait profiter à des groupes de pression organisés. Peut être demain des internautes innocents se feront racketter par un organisme mafieux situé à l’étranger, et pour être sûr que leur adresse IP ne soit pas injectée dans des réseaux de téléchargement, vireront une petite somme d’argent sur un compte situé dans un paradis fiscal, faute de quoi ils risqueraient une suspension de réseau sans procès, ni jugement.


Une dépossession organisée des ordinateurs personnel.
En ce qui concerne le cœur du projet de loi, il est concrètement « d’exclure de la toile » les gens qui ne se conformeront pas à la règle. Il s’agit d’une idée brillante, à supposer qu’il existe un dehors, mais la réalité est que Internet est un espace public. Conséquence de cela, la réponse proposée pour exclure le trafic « nuisible » est une espèce de filtrage généralisé, une mise à l’écart, on à même pu entendre parler clairement de « liste blanche ». Il a par ailleurs été nommé du bout des lèvres de fameux « moyens de sécurisation de la connexion ». Il serait intéressant que lors des débats soit explicité concrètement ce que seront ces fameux moyens.

Pendant les débats de la loi Dadvsi, il a été question de ce qu’on appelait des « Mesures de Restriction Digitales » (DRM), c’est-à-dire concrètement des dispositifs de restriction d’usage. Le fonctionnement de l’ensemble de ce genre de dispositif est par définition basé sur le principe que l’ordinateur devient une terre d’ambassade appartenant au fournisseurs de contenus, au lieu d’appartenir à l’utilisateur comme il se doit. Malgré des apparences éloignées, reviennent donc à ce propos les mêmes interrogations que celles qui ont conduit à la débâcle du projet de loi Dadvsi. Où sont les garanties d’égalité d’accès à l’information ? Où sont les garanties d’indépendance face à des acteur organisés en oligopoles ? Où sont les garanties de transparence, d’interopérabilité, le rapporteur s’y étant publiquement montré hostile (voir [2]) ! Où est la garantie d’accessibilité au réseau à partir de logiciels libre ? On peut donc se demander en quoi consisteront ces fameux « moyens de sécurisation de la connexion » et à qui ils profiterons dans les faits, en nous rappelant de l’affaire du rootkit Sony XCP [7].


Conclusion.
Espérons que ces différents point auront l’occasion d’être abordés en séance. Si comme moi vous êtes préoccupés par l’avenir d’Internet, vous devriez relayer l’appel lancé par La Quadrature du Net, qui invite chaque citoyen à draper de noir chaque site internet — portant ainsi le deuil d’un réseau neutre — et à contacter son député pour lui exposer ses doutes face à ce projet de loi.

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country skinner

Message Jeu 26 Fév 2009 - 8:57 par country skinner

http://www.zataz.com/news/18604/Bard-Vegar-Solhjell.html

Un ministre norvégien souhaite légaliser le Peer to Peer pour mieux contrôler le comportement fou des majors.

Bård Vegar Solhjell, ministre de l'Éducation nationale en Norvége, souhaiterait légaliser le partage illégal de fichiers. Une maniére de contrôler le comportement des majors. Le ministre indique sur son blog que cette légalisation serait un excellent moyen pour permettre à tous d'accèder à la culture. "Tout comme la radio et les cassettes n'ont pas tué l'industrie de la musique, il s'agit d'une revendication absurde que de dire que le partage de fichiers le fasse, explique Bård Vegar Solhjell sur son blog, L'industrie devrait rechercher un système permettant la rémunération des artistes et le confort des consommateurs."

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country skinner

Message Jeu 26 Fév 2009 - 8:53 par country skinner

Stéphane Long, 01net., le 25/02/2009 à 19h40

http://www.01net.com/editorial/403998/appel-au-black-out-du-net-contre-la-loi-antipiratage/

Le collectif de la Quadrature du Net invite tous les opposants à la riposte graduée à draper de noir leurs sites Web, leurs blogs ou leurs avatars en signe de protestation.

Les esprits s'échauffent à quelques jours de l'examen par les députés du projet de loi antipiratage, prévu le 4 mars. Ce mercredi 25 février, la Quadrature du Net fait monter la pression d'un écran. Ce collectif, qui se présente comme un défenseur des libertés individuelles et des droits fondamentaux, lance auprès des citoyens un appel au black-out du Net français afin de marquer leur opposition à ce projet.
Ses responsables dénoncent notamment le dispositif de riposte graduée qui prévoit la coupure de l'accès à Internet des internautes coupables de téléchargements illicites.
« La riposte graduée fera condamner des innocents, sans preuve valable et sans procès. Elle ne fera pas gagner un centime de plus aux artistes et ne changera rien aux problèmes stratégiques et structurels à l'origine de la crise que traversent les industries qui la demandent », s'insurge Jérémie Zimmermann, porte-parole de La Quadrature du Net sur le site du collectif.
Des bannières noires à télécharger
La Quadrature du Net invite tous ses sympathisants à « peindre leurs sites, blogs, profils, courriers, commentaires ou avatars de la couleur noire du black-out » et à signaler leur démarche à leur député. Des bannières, des images et des boutons sont mis à disposition en ligne pour faciliter leur tâche.
Les citoyens sont aussi invités à diffuser le message de la Quadrature du Net reprenant ses griefs contre « une loi absurde, inapplicable et dangereuse qui met en péril le Web français, l'innovation et les libertés fondamentales ».
L'initiative s'inspire de celle menée en Nouvelle-Zélande par les opposants au projet de riposte graduée envisagée par le gouvernement local. La Quadrature rappelle que la mobilisation des opposants au projet avait fini par obtenir son retrait. Elle espère évidemment une issue équivalente en France.

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country skinner

Message Lun 23 Fév 2009 - 13:43 par country skinner

janvier 30, 2009

http://ecosphere.wordpress.com/2009/01/30/crise-de-la-presse-moins-une-question-de-qualite-des-contenus-que-de-clivages-sociaux/

Pour commencer, même si je partage avec d’autres une vision critique sur la qualité des contenus il me semble utile de relever les paradoxes suivants:

- Si c’était une crise du contenu pourquoi les mêmes journaux en ligne battent des records d’audience. Avec une grande part de l’audience sur des dépêches d’agence réécrites et parfaitement interchangeables d’un media à l’autre.

- Si c’est un problème de presse d’opinion comment expliquer que sur Internet c’est justement l’opinon et la subjectivité qui triomphent au travers des blogs (et que tout le monde acclame)

- Pourquoi toujours critiquer la stratégie internet des grands titres de presse alors qu’ils ont pour la plupart atteint des niveaux d’audience tout à fait respectables.

Mes conclusions:
Question contenu c’est moins une question de fond que de nouveaux usages et d’adaptation des contenus aux nouveaux modes de lecture.

La vraie question de fond: une lutte pour le pouvoir et la friction entre classes sociales. L’internet permet l’expression d’une communauté qui ne se sent pas représentée par ses élites, ses journaux. La fracture s’étend jusqu’au coeur des rédactions, elle cisaille les partis politiques etc…

Internet est l’instrument de la revanche des classes moyennes qui voient s’éloigner les perspectives de progression sociale. C’est le media des cols blancs qui se découvrent en voie de prolétarisation et vont s’allier très naturellement avec les professions intellectuelles de plus en plus marginalisées vis à vis du pouvoir économique.
Parmi elles, une grande partie des…journalistes.

Ce qui explique que la fracture passe au beau milieu des rédactions et que certains aient besoin de mettre en avant plus que de nécessaire la question d’un contenu devenu “illégitime” (je ne dis pas que cette critique est totalement infondée).

En vérité c’est une bataille pour la prise de pouvoir autour des fonctions d’intermédiation. Et comme toute lutte qui se veut révolutionnaire, ceux qui la mènent le font au nom du peuple et de la démocratie pour n’instaurer, au final, qu’un système équivalent mais rénové.

La presse traditionnelle menée par des générations ayant précédé l’âge du numérique s’accroche à l’ancien système de pouvoir politique et reçoit une juste rétribution de sa peine. Un salaire bien mérité rendu possible parce que la balance économique leur est encore favorable. Pas sa tendance…

Moralité : pour parvenir à accomplir a révolution numérique au sein de l’industrie de la presse il faut le faire avec l’appui de forces politiques représentatives des aspirations des classes moyennes (pour le moment aucun parti politique ne répond à ce cahier des charges) mais également construire de nouveaux circuits de financement dégagés des influences de l’Etat et de l’industrie traditionnelle.

On est encore loin du compte et le risque est grand de découvrir que de tout cela émergera un ordre économique qui renforcera en réalité la précarité de ses acteurs. En grande partie parce que les nouveaux circuits de financement servent directement les intérêts marchands et n’offrent à l’industrie de l’information que la perspective d’une économie de survie tout en encourageant un mode individualisé de production de l’information. Mode hautement précaire et soumis au risque juridique.

Au final on accouchera d’une industrie qui relèvera plus de la production agricole et dont la matière première servira essentiellement à nourrir le pouvoir des véritables nouveaux infomédiaires, l’industrie des telecoms, Google et tous les services relevant de la distribution des biens numériques. Pour le moment rien n’est encore irréversible.

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country skinner

Message Ven 13 Fév 2009 - 17:05 par country skinner

Aucun mérite, c'est du copié collé de wikipédia... (j'ai perdu mon petit carnet noir sur l'informatique)

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Donald11

Message Ven 13 Fév 2009 - 17:03 par Donald11

Bonne vulgarisation. Bravo ratounet...

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country skinner

Message Ven 13 Fév 2009 - 16:49 par country skinner

Fais un mail à Lefevre pour lui expliquer, alors...

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brusyl

Message Ven 13 Fév 2009 - 15:43 par brusyl

meurci beaucoupe pour l'information !
beaucoup plus clair maintenant !

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country skinner

Message Ven 13 Fév 2009 - 15:21 par country skinner

alors, ce n'est pas "à venir" c'est déjà là non ?
Bien sur, ici on est en plein dedans

http://blog.aysoon.com/le-web20-illustre-en-une-seule-image

Dans sa conception initiale, le web (nommé dans ce contexte le « web 1.0 ») comprenait des pages web statiques qui étaient rarement mises à jour, voire jamais. Une première évolution fut réalisée par des solutions se basant sur un web dynamique (parfois appelé web 1.5), où des systèmes de gestion de contenu servaient des pages web dynamiques, créées à la volée à partir d'une base de données en constant changement. Le web était considéré principalement comme un outil de diffusion et de visualisation de données, où des aspects comme le nombre de pages vues et l'esthétique revêtaient une très grande importance.

Les partisans de l'approche web 2.0 pensent que l'utilisation du web s'oriente de plus en plus vers l'interaction entre les utilisateurs, le crowdsourcing et la création de réseaux sociaux rudimentaires, pouvant servir du contenu et exploitant les effets de réseau, avec ou sans réel rendu visuel et interactif de pages web. En ce sens, les sites web 2.0 agissent plus comme des points de présence, ou portails web centrés sur l'utilisateur plutôt que sur les sites web traditionnels. L'évolution des supports permettant de consulter les sites web, leurs différents formats, amène en 2008 une approche plus centralisée sur le contenu que sur l'aspect. Les nouveaux gabarits web 2.0 tentent d'apporter un soin graphique, des effets, en restant compatibles avec cette diversité de supports. Dans le Web 2.0, l'internaute est acteur. Il contribue à alimenter en contenu les sites, blogs, wikis...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Web_2.0

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brusyl

Message Ven 13 Fév 2009 - 14:50 par brusyl

Le web 2, c'est de l'interaction en ligne
alors, ce n'est pas "à venir" c'est déjà là non ?

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country skinner

Message Ven 13 Fév 2009 - 13:59 par country skinner

Par Pierre Haski | Rue89 | 12/02/2009 | 17H46

http://www.rue89.com/chinatown/2009/02/12/twitter-nouvelle-breche-dans-la-censure-chinoise

L'incendie d'une des tours du complexe de la télévision d'Etat chinoise CCTV s'est déclaré depuis quelques minutes à peine, que Niubi balance la nouvelle sur son fil Twitter. Fini le temps de l'information contrôlée en Chine: Internet avait déjà ouvert des brèches géantes, voici venir le microblogging de Twitter et son potentiel de milliards de messages non filtrés.

Certes, Twitter ne concerne aujourd'hui qu'une toute petite élite connectée en Chine, mais dans un pays qui compte quelque 300 millions d'internautes et 650 millions de téléphones portables, le potentiel est gigantesque. Et effrayant pour un pouvoir qui n'a toujours pas renoncé à contrôler ce que savent et pensent ses concitoyens, tout en permettant le développement des technologies pour des raisons d'abord économiques.






Le soir du sinistre, alors que la capitale chinoise célébrait par des feux d'artifice la fête des Lanternes marquant la fin des festivités du Nouvel An chinois, les autorités ont tenté de limiter les informations sur ce spectaculaire incendie touchant le projet architectural phare de Pékin. Selon le site China Smack, les grands sites d'info chinois somme Sina.com ou NetEase ont initialement censuré les informations sur l'incendie et bloqué les forums de débat sur ce sujet.

Censure impossible

Mais c'était peine perdue: Twitter, puis les sites internet, ont multiplié les informations, les photos et les vidéos sur cet incendie dont on sait aujourd'hui qu'il a été déclenché par un feu d'artifice lancé illégalement à partir du toit de la tour en construction. Un pompier a trouvé la mort et la tour, qui devait abriter le futur hôtel Mandarin, un théâtre et un studio d'enregistrement, a été détruite par les flammes.

Le gouvernement chinois est contraint d'apprendre à vivre avec cette circulation d'information incontrôlable, raffinant sans cesse ses instruments de surveillance, mais adaptant aussi ses propres médias à la nouvelle donne.

Avec Twitter, un fil sur lesquels les messages ne dépassent pas les 140 caractères, c'est un cauchemar de plus pour les censeurs qui voit le jour. Les nouveaux outils technologiques sont testés par les plus audacieux: ainsi, "Zola", le blogueur phare du journalisme citoyen chinois, a ainsi créé un agrégateur de toutes les informations concernant cet incendie, avec force photos, vidéos, liens, google maps, twitts...

Non seulement les internautes chinois se sont empressés de faire circuler l'information sans attendre le feu vert officiel, mais ils s'en sont aussi amusés -malgré sa dimension tragique-, en détournant les photos pour en faire des scènes de films d'horreur. Une manière, aussi, de se moquer de la télévision d'Etat CCTV, dernier bastion de la propagande et de la langue de bois, dans un univers médiatique en plein bouleversement. Merci au site China Smack de les avoir recensés

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country skinner

Message Ven 13 Fév 2009 - 13:49 par country skinner

Le web 0, c'était du mail plus de l'échange de fichiers entre connectés
Le web 1, c'est de l'information en ligne (du texte en vitrine) avec multimedia
Le web 2, c'est de l'interaction en ligne (Les blogs et forums - "avec l'arrivée du Web 2, les internautes peuvent aussi donner leur avis")

Il y a une video sur le net qui montre que Lefevre est incollable sur ce qu'est le Web2...

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brusyl

Message Ven 13 Fév 2009 - 13:39 par brusyl

qui peut m'expliquer (avec des mots simples) ce que sera le Web 2 ????
Je vois partout des commentaires dessus mais je n'ai pas trouvé un site qui me l'expliquât !!!

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