Conférence de presse officielle, vulgarité et style mafieux au nom de la France

« Amis pédophiles, à demain ! »
Pourquoi avoir brisé le off de Sarkozy à Lisbonne



Depuis la publication par Libération du son intégral du « off » de Nicolas Sarkozy, les journalistes sont partagés. Les explications de mon choix sous forme de lettre ouverte à l’un d’eux. Ou les petits dessous d’un « off déclassifié »...

Cher Arnaud Leparmentier,

Nous ne nous connaissons pas.

Nous exerçons le même métier, celui de journaliste, mais dans des conditions bien différentes.

Vous êtes l’accrédité à l’Elysée pour Le Monde et, c’est à ce titre que vous êtes lu avec respect. C’est dire, en toute sincérité, le poids de votre travail et de votre blog : l’Elysée côté jardin.

Je suis ce qu’on appellerait un journaliste indépendant, accrédité nulle part, plutôt versé dans les affaires de police et de libertés publiques.

Vous comme moi n’étions pas à Lisbonne, vendredi dernier, quand Nicolas Sarkozy a tenu les propos que, désormais, l’on connait avec exactitude.

Vous comme moi savons que le journalisme est fait de zones grises, de doutes, de règles mouvantes, de manipulations à tous les étages, d’amitiés sincères ou de relations détestables, hypocrites, étouffantes, parfois, avec nos sources.

Bien.

Pour le reste, nous sommes en désaccord absolu sur ce qu’il fallait faire de cet enregistrement.

Désaccord, d’abord, lorsque dans un premier billet sur votre blog, vous avez assuré que « le off ne valait pas tripette », qu’« il n’y avait pas d’information », « rien de neuf ni de caché » insistiez-vous.

Votre billet venait en réaction aux articles de L’Express et de Mediapart qui, les premiers, avaient alerté sur ce qui s’était dit en marge du sommet de l’Otan. Et, pourquoi ne pas le reconnaître : articles qui avaient mis le feu dans les rédactions. Qui était à Lisbonne ? Qui avait bien pu garder ses notes ? Qui avait osé ne pas effacer son enregistrement, malgré les demandes pressantes de l’Elysée, quelques minutes après les propos tenus par le Président de la République ?

J’ai su, plus tard, comme vous, sans doute, que certains journalistes qui suivent les affaires politiques, s’échangeaient depuis plusieurs jours confidences, notes et souvenirs, quand il ne s’agissait pas de bribes d’écoute du fameux document, par téléphone interposé.

Puis, après la mise en ligne du son intégral, dont je m’étais procuré copie avant de le remettre à Libération [1], et dont vous comprendrez qu’à mon tour je taise la ou les sources [2], vous êtes revenu dans votre blog sur ce que vous appelez « un rituel ». Le rituel du off présidentiel. Un « rituel bien rodé, écrivez-vous. C’est en marge d’un déplacement à l’étranger. On attend le conseiller diplomatique du président, Jean-David Levitte. Et c’est Nicolas Sarkozy qui débarque pour faire un briefing « off the record ». Sur le papier, la règle est claire : les propos tenus ne peuvent être attribués au président de la République, mais seulement à « l’Elysée ». En clair, l’information est libre, l’expression contrôlée. »
L’effacement de l’événement et son étrange démenti

Nos avis divergent ici.

Car, en exhortant les journalistes présents à effacer la trace de cet événement, l’information n’était plus libre. Elle n’existait plus. Elle était tue, elle était tuée.

L’expression était si contrôlée qu’elle en devenait cadenassée. Verrouillée. Devenue comme « classifiée ».

Une illustration parmi d’autres, l’article de l’Express qui, dès les premières fuites partielles, faisait état d’un démenti de l’Elysée : « Jamais le président de la République n’a insulté un journaliste en le traitant de pédophile » [3].

Rien que pour ces deux raisons — l’effacement de l’événement et son étrange démenti : car comment démentir un fait qu’on a soi-même tenté de faire disparaître en public ? —, rien que pour ce côté « bretelles et ceinture », donc, il était important que ces onze minutes et vingt secondes soient rendues publiques. Que le off soit déclassifié. Et que la conversation soit restituée dans son écrin, dans sa couleur, dans ses silences, ses rires, ses non dits, dans sa force brute, sa vérité. Celle d’un homme, Nicolas Sarkozy, qui tient quasiment seul plus de dix minutes sur des affaires (Karachi, Clearstream, Bettencourt), sans devoir même être trop relancé. Car en roue libre, car tout entier focalisé sur ces affaires-qui-n’existent pas.

Oui, nos avis divergent. Et les récentes déclarations de Frank Louvrier, le conseiller com’ de Sarkozy, pour qui « ces fuites sont regrettables, car elles trahissent la confiance accordée aux médias par le Président » ne risquent pas de nous rapprocher.

A mon sens, il était crucial que ce off — dont chacun sait qu’il est toujours à géométrie variable, surtout aussi ouvert, aussi public — soit brisé intégralement, au-delà du raisonnement par l’absurde sur la pédophilie supposée de tel ou tel. Car ce off en disait long dans sa... longueur. Les premiers à en avoir saisi la portée sont précisément... les services de l’Elysée qui ont tout fait pour que Lisbonne n’existe pas.

Ce que les accrédités ne peuvent révéler au risque de ne plus l’être, accrédités ; d’autres se doivent de le faire. Comme une sorte de partage des rôles qui permet à l’information de sortir, un second rituel si vous préferez. Ce que vous ne pouviez pas dire, nous l’avons dit.

Depuis, les journalistes qui enquêtent sur l’affaire de Karachi ont pris le Président de la République au mot et ont continué à faire ce que Sarkozy lui-même leur suggérait : « faites votre métier ». A Libération, au Canard Enchaîné, à France Inter, à Médiapart, au Monde, ailleurs.

Avec mon intime conviction,
Cordialement,

David Dufresne

http://www.davduf.net/Pourquoi-avoir-brise-le-off-de.html

Je suis bien d'accord avec toi Augure, sans forcément aller jusqu'à la planification parfaite dont tu parles ; il semblerait bien qu'il ait demandé l'effacement de ce faux off.

Mais comme tu dis, l'homme est brillant à exploiter toutes les faiblesses des corps (institutions, media, ...), et les faiblesses des hommes, et sa cohérence idéologique est sans faille.

Cette forme de brillance doublée de sa nature profonde et de ses soutiens idéologiques en fait la chose la plus obscure et dangereuse qu'ait connue la France depuis bien longtemps.

Le respectable magistrat Portelli que m'a fait connaitre Sylvie a je trouve parfaitement brossé la couleur brune de ce nouvel avatar de la bête immonde :
http://chroniquedelhumaniteordinaire.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/08/07/le-sarkozysme-la-droite-extreme-et-l-extreme-droite.html

Moué...

Et bien moi je ne suis pas convaincu qu'une "majorité" de français soit "choquée" de ces propos.

Pire... je pense qu'il s'agit là d'une stratégie redoutable, qui va encore une fois renforcer plutot qu'affaiblir. Il est tout à fait dans son ton habituel, et sa technique, qui a déjà fait ses preuves, roule tranquillement.

Et comme je peux être vraiment très parano... je me demande dans quelle mesure tout cela n'a pas été orchestré dans sa totalité...

Pour les plus de 20 millions de téléspectateurs du 20h, le seul document où est mentionné le nom présidentiel dans l'affaire Karachi n'est pas une preuve de quoi que ce soit...

Et à dire vrai... pour moi aussi... En l'absence de preuves concrétes, indéboulonnables, cela peut passer pour de l'acharnement... et sarkozy en joue. Dès lors, l'outrance, si outrance il y a, n'en est pas une...

Dans l'esprit d'un large public, les journalistes ne valent pas mieux que les politiques...

Si la manipulation est évidente, s'agissant de l'emploi de "pédophile", il n'en reste pas moins qu'il n'est rien de pire que d'être accusé d'un crime que l'on a pas commis, et encore plus quand il s'agit de pédophilie...

Sarkozy insuffle le doute, il joue sur tout les tableaux à la fois. Au pire, il fait croire que c'est un faux off qui est dévoilé contre sa volonté, et comme ce qu'il dit est cohérent, que la voix est calme, et qu'en fait il ne dit rien de vraiment extraordinaire... il en découle que cette révélation renforce l'idée d'acharnement journalistique contre sa personne, au mieux... il fait croire c'est un vrai off qui est dévoilé contre sa volonté et cela revient au même... dans tous les cas, il me semble évident que tout cela a été planifié... et je persiste à dire que sa voix est étonnament calme, qu'il parle doucement, comme sur le ton de la confidence, c'est une stratégie brillante. Il améne l'auditoire dans l'intimité, et là, au seuil de soi, tombe le couperet... pédophile... c'est simplement l'expression aboutie du machiavelisme, la quintescence de l'association de capacités manipulatoires extraordinaires et d'une intelligence stratégique particuli-èrement développée...

Ne le sous estimez pas, ses talents manipulatoires excellent à instrumentaliser les réactions "primaires" des gens... et il est trés probable qu'il a une stratégie sur court et moyen terme contrairement à ce que pensent ceux qui croient qu'il navigue à vue.

Jean-marc a écrit:Moi non plus Donald, j'ai juste eu l'occasion d'en fréquenter 2 de très près et même travaillé avec eux (putain, ils sont graves!),
et eu pendant quelques mois l'occasion d'en cotoyer quelques dizaines et les voir à l'oeuvre dans tous les domaines, humain, intellectuel, pragmatique, idéologique.

Je ne doute pas de ton temoignage, je dis simplement que ce n'est pas courant pour le vulgum pecus en general. De mon cote, j'ai frequente plutot des X ... et des ingenieurs de toutes sortes, je veux dire dans le boulot, parce qu'a la maison, c'etait plutot paysans, ouvriers, employes, et meme quelques enseignants ...

Rapproché d'autres faits comme ce qui sort des diverses commissions et organes où ils officient, Kesler ou pas, ma conclusion est sans appel, nous avons un réel "problème sociologique" avec eux.

Sur cette conclusion, je suis plutot d'accord avec toi.

Moi non plus Donald, j'ai juste eu l'occasion d'en fréquenter 2 de très près et même travaillé avec eux (putain, ils sont graves!),
et eu pendant quelques mois l'occasion d'en cotoyer quelques dizaines et les voir à l'oeuvre dans tous les domaines, humain, intellectuel, pragmatique, idéologique.

Rapproché d'autres faits comme ce qui sort des diverses commissions et organes où ils officient, Kesler ou pas, ma conclusion est sans appel, nous avons un réel "problème sociologique" avec eux.

Jean-marc a écrit:Que tu n'aies pas envisagé cette possibilité (sic) et que tu la connaisses à présent me fait plaisir...

Non parce que les enarchieurs ne font pas partie de mes relations les plus frequentes. Et j'ose ici generaliser a la majorite de la populace ...

Que tu n'aies pas envisagé cette possibilité (sic) et que tu la connaisses à présent me fait plaisir...

Ensuite, y adhérer ou non revient à ta réflexion personnelle cher Donald.

Jean-marc a écrit:Donald, pour alimenter ta réflexion si tu permets.
J'ai bien écris "qu'une des raisons qui ont amené Sarkozy au pouvoir".
Une...

J'avais bien lu et bien compris le "une des ... ". Ici, tu peux tout te permettre, mais une fois sorti, gare a toi !!!

mais bien d'une adhésion à '"quelqu'un de "différent'', au ton "différent", à la mentalité ''différente''.

et c'est bien a ca que j'ai repondu. Et a quoi j'ai du mal a adherer.

Or, et ce livre noir montre entre autre la dimension "clonante" de cette école, et le peuple ressent et rejette à mon avis ces clones qu'il voit depuis 30/40 ans sans forcément savoir qui ils sont réellement, et est attiré par la ''différence''.

J'entends plutot "Que des nantis de fonctionnaires" que "Que des clones d'enarque" ... Et puis toutes les ecoles sont clonantes ... sauf l'ecole de la vie ...

D'ailleurs et par hasard, j'ai regarde TV5 monde qui relayait les infos de la 2 avec Pujadas annoncant avec son petit sourire en coin que, ca y etait, on allait pouvoir jeter les fonctionnaires dehors comme de vulgaires ouvriers du prive. Ca, c'est de l'info capitale. Et entre le nombre de telespectateurs temoins de cette scene et le nombre de lecteurs attentifs de cette analyse sur l'ENA, y'a pas photo. Les enarques peuvent dormir tranquilles ...
A quand la fermeture de Bercy et le licenciement de tous ses fonctionnaires ?

Donald, pour alimenter ta réflexion si tu permets.

J'ai bien écris "qu'une des raisons qui ont amené Sarkozy au pouvoir".
Une...

Par ailleurs, quand j'ai parlé de l'Ena, je n'ai pas parlé du fait que le peuple sache ou non qui en sort ou pas, et à quel point l'énarchie est partout aux commandes de facto, mais bien d'une adhésion à '"quelqu'un de "différent'', au ton "différent", à la mentalité ''différente''.
Cela se joue pour beaucoup au niveau du ressenti, pas de la connaissance.
Or, et ce livre noir montre entre autre la dimension "clonante" de cette école, et le peuple ressent et rejette à mon avis ces clones qu'il voit depuis 30/40 ans sans forcément savoir qui ils sont réellement, et est attiré par la ''différence''.

Ce qui fait penser d'un point de vue sociologique, psychologique et politique, à l'époque je citais.

Jean-marc a écrit:Car on peut tout à fait envisager, et je l'affirme même, qu'une des raisons qui ont amené Sarkozy au pouvoir est que le peuple est fatigué, dégouté, de cette clique d'Enarques qui se succèdent dans les écrans télé depuis 30 ans.

Je n'avais pas envisage cette eventualite, en effet ... Je vais y reflechir, mais, de but en blanc comme ca, elle ne me semble pas bien fondee. Le discours securitaire qu'on lui a fait tenir a eu plus d'impact a mon avis, sur les esprits manipules depuis des annees sur l'insecurite par TF1 et consorts. D'ailleurs qui savait que Chirac etait enarque et qui le lui reprochait ? Et pourtant, il a tenu 12 ans. Je pense que l'election du nain vient aussi davantage d'une absence d'opposition tenant la route. Je n'etais pas tres pro-Royal qui, pour moi, manquait d'epaisseur politique pour etre convaincante ... Resultat : 53 a 47.

Difficile aussi de comparer l'Allemagne des annees 30 et la France des annees 2007 ...

Donald, tu dis :
"Ce qui est certain, c'est qu'il ne sort pas de l'ENA le nain gesticulateur ..."

Et c'est là que ça devient intéressant.

Car on peut tout à fait envisager, et je l'affirme même, qu'une des raisons qui ont amené Sarkozy au pouvoir est que le peuple est fatigué, dégouté, de cette clique d'Enarques qui se succèdent dans les écrans télé depuis 30 ans.
Ce rejet a entrainé une adhésion à 'quelqu'un de "différent'', au ton "différent", à la mentalité ''différente''.

Ainsi, en dehors de leur nuisance directe et absolue telle que bien décrite dans le live noir, l'Ena a une autre forme de nuisance, indirecte, qui est celle d'ouvrir la porte aux extrêmes qui s'appuient sur le rejet et le dégout populaire pour cette caste et sa coupure vis à vis du peuple.

Nous avons connu cette partie de configuration au début des années 30 en Allemagne aussi, exprimée de manière simplifiée bien sûr par "puisque la démocratie et les politiques habituels sont inefficaces et corrompus, choisissons un homme différent et qui semble fort".

Conclusion :
Ena, un des principaux cancers de la France, aux nombreuses metastases plus ou moins directement générées.

De toute facon, pour Karachi, il n'a rien vu, rien entendu et il ne sait rien ... D'ailleurs ca n'existe pas. Et puis qu'on arrete de l'embeter avec cette fable ... De Villepin aurait meme affirme qu'il n'y a aucun rapport ... Et Millon qui vient faire son charlot ...
Ce qui est certain, c'est qu'il ne sort pas de l'ENA le nain gesticulateur ...
En fait, Jean-Marc, c'est la fin des nuisances de cette bande qui serait le plus interessant ...

C'est la fin de cette bande qui est la plus ''intéressante".
Bien entendu, nous avons affaire à un sujet intéressant la psychologie, il y a des signes qui ne trompent pas. Ce qui rend très problématique la réaction des citoyens ou des quelques responsables politiques non rampants face à lui, car cet homme déséquilibré s'il se sent acculé est capable de tout.
N'oublions pas son credo, si tu n'es pas avec moi tu es contre moi, qui comme tu connais ton histoire fut celui d'un autre déséquilibré.

J'ai écouté la bande hier sur libé...(deux minutes c'est le délai maximal que mes oreilles peuvent supporter le son de sa voix avant que je pète les plombs)
Ce n'est pas son agressivité qui m'a étonnée (son niveau est plus bas que ce qu'avaient annoncé les article) mais sa réthorique en boucle... qui tourne et retourne et tourne encore autour de lui, de sa personne, je me fais les questions et j'y réponds...Ce passage le met dans une lumière très crue.
A mon avis symptôme évident de folie... faudrait l'avis d'un psychiatre

Ceci n'est pas un off, mais un point presse officiel, où cet homme dévoile une fois de plus ce qu'il est.
Je conseille de sauvegarder cet enregistrement sur disque dur car rien ne dit qu'il ne disparaisse assez rapidement, comme cela a été apparemment le cas dans l'enregistrement officiel de ce point presse.

http://www.liberation.fr/politiques/06012715-il-semblerait-que-vous-soyez-pedophile-ce-qu-a-vraiment-dit-nicolas-sarkozy

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Patrick Filleux, membre fondateur du Syndicat Autonome des Journalistes (SAJ-UNSA), réagit à la sortie de Nicolas Sarkozy contre les journalistes, vendredi 19 novembre à Lisbonne :

"Depuis trois ans et demi, on ne compte plus ses menaces, ses intimidations, son mépris, ses insultes, directement ou par seconds couteaux interposés.

Le voici venu à l'outrage, ou plutôt aux outrages.

La sortie soi disant «off» de Lisbonne, d'une rare vulgarité (lire l'article de Michaël Hajdenberg), le met définitivement au ban de la Nation, de son Histoire, de sa Culture, de ses traditions, de sa... politesse.

Oui, la «politesse» de la Nation qui se décline en savoir-vivre, élégance, respect de l'autre.
Cette politesse que de par sa fonction «il» est aussi chargé de représenter, tant devant notre peuple que devant les peuples du monde, «il» vient de la piétiner, donnant du même coup de notre pays l'image de la patrie des soudards.

Outrage: grave offense, atteinte à l'honneur, à la dignité de quelqu'un, affront, injure (le Larousse est prolixe).

Ce point de presse dans la capitale portugaise, n'était -au départ- en aucun cas «off» (traduction: non destiné à être rendu public), d'autant que c'est le conseiller diplomatique de l'Elysée, Jean-David Levitte, qui devait s'en acquitter.

Chacun sait qu'il n'est pas dans les habitudes de ce haut fonctionnaire (unanimement respecté au quai d'Orsay), de confier à la presse des secrets impubliables, ayant trait aux relations internationales.

Non, ce n'est qu'après la consternante et scandaleuse sortie que l'on sait, que «son» entourage s'est précipité pour mettre en garde nos confrères et leur intimer un silence qui a pour noms intimidation, pression, voire chantage aux graves ennuis professionnels pour ceux qui se mettraient en tête de faire tout simplement leur travail, ce pourquoi ils reçoivent un salaire.

Le «off» existe, certes, mais pas devant un groupe important de représentants de la presse. Un ou deux journalistes peuvent bénéficier d'une confidence propre à éclairer leur appréhension et compréhension d'un évènement.

C'est courant, légitime et suppose une relation de confiance entre les interlocuteurs qui en règle générale se connaissent bien.

Mais déclarer «off» ce qui ressemble plus à une conférence de presse qu'à un échange discret en coulisses est tout simplement grotesque..."

Sur le site de Médiapart.