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L’Islande est notre Utopie moderne

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L’Islande est notre Utopie moderne Empty L’Islande est notre Utopie moderne





En rejetant par référendum le sauvetage de leurs banques et le remboursement de la dette extérieure du pays, les Islandais ont montré qu’il est possible d’échapper aux lois du capitalisme et de prendre son destin en main, se réjouit un historien espagnol.
Miguel Sanz Loroño

Comme l’écrivait Oscar Wilde, une carte sans l’île d’Utopie n’est pas digne d’un regard. Or l’Islande est passée du statut d’enfant chéri du capitalisme tardif à un projet de démocratie réelle, ce qui laisse à penser qu’une carte sans Utopie est non seulement indigne de notre regard, mais qu’en outre elle est mensongère. Le phare d’Utopie, que les marchés le veuillent ou non, à commencé à émettre des signaux d’alerte ténus vers le reste de l’Europe.

L’Islande n’est pas Utopie. On le sait, des royaumes de liberté n’ont pas leur place dans cet empire de la nécessité qu’est le capitalisme tardif. Mais l’Islande est la preuve que le capital ne détient pas toute la vérité sur ce monde, quand bien même il aspire à contrôler toutes les cartes dont on dispose à son sujet.

Par sa décision de freiner la roue tragique des marchés, l’Islande crée un précédent qui peut menacer de casser les reins du capitalisme tardif. Pour l’instant, cette petite île, qui est en train de faire ce qu’on croyait impossible parce qu’irréel, n’est toujours pas plongée dans le chaos, semble-t-il, même si peu d’informations arrivent à filtrer. En effet, nous ne savons presque rien de l’Islande, alors qu’on nous abreuve d’informations sur la Grèce et ses prêts.
L'Islande n'intéresse pas les médias

Pourquoi l’Islande intéresse-t-elle si peu les médias, pourtant censés nous raconter ce qui se passe dans le monde ? Jusqu’à présent, définir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, ce qu’on peut penser et ne pas penser, faire et ne pas faire, était l’apanage du pouvoir. Les cartes cognitives servant à la connaissance de notre monde ont toujours comporté des espaces occultes où réside la barbarie dont se nourrit la domination des élites. L’existence de ces zones aveugles du monde va de pair avec l’élimination de l’adversaire, l’île d’Utopie. Il suffit de relire Walter Benjamin : tout document de culture est en même temps un document de barbarie.

Ce sont ces élites, secondées par des théologiens et des économistes, qui définissent ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Dans le même mouvement, elles indiquent ce qui est réaliste, suivant leur définition de la réalité, et ce qui ne l’est pas – ce qui donc constitue une aberration de la pensée et ne mérite pas qu’on s’y attarde. Autrement dit, ce qu’il faut faire et penser, et ce qu’il ne faut pas faire et ne pas penser. Cette définition est toujours en accord avec ce qui constitue le fondement même du pouvoir et de sa violence : le terrible concept de nécessité. Il faut faire des sacrifices, nous dit-on d’un air accablé. L’ajustement ou la catastrophe inimaginable relèvent de la nécessité. Une chose est sûre, la logique du capitalisme tardif a quelque chose de perversement hégélien : tout ce qui est réel est nécessairement rationnel, et vice-versa.
La rebellion pacifique des Islandais

En janvier 2009, le peuple islandais s’est rebellé contre l’arbitraire de cette logique. De grandes manifestations pacifiques ont provoqué la chute du cabinet conservateur de Geir Haarde. La gauche, minoritaire au parlement, est revenue au pouvoir et a appelé à des élections en avril 2009. L’Alliance social-démocrate de la Première ministre, Jóhanna Sigurðardóttir, et le Mouvement gauche-vert, ont renouvelé leur coalition gouvernementale en remportant la majorité absolue.

A l’automne 2009, suite à un référendum d’initiative populaire, l’Islande a confié à des assemblées citoyennes la rédaction d’une nouvelle constitution. En 2010, le gouvernement a proposé la création d’un conseil national constituant, dont les membres devraient être élus au hasard. Deux référendums (le deuxième en avril 2011) ont refusé le sauvetage des banques et le remboursement de la dette extérieure. Et en septembre 2011, l’ancien Premier ministre, Geeir Haarde, était poursuivi en justice pour sa responsabilité face à la crise.

S’imaginer que le monde est une tragédie grecque, où la roue du destin ou du capital tourne sans tenir compte du facteur humain, c’est nier la réalité. C’est oublier que cette roue est manœuvrée par des êtres humains. Tout ce que l’on peut concevoir comme possible est aussi réel que la réalité à laquelle les marchés veulent nous faire croire. En retrouvant l’imagination et l’art du possible, l’Islande nous montre que ces facultés sont aussi réelles que la nécessité pantagruélique du capitalisme. Nous n’avons qu’à répondre à cet appel pour découvrir le piège qu’on nous tend. Il n’y a pas d’alternative, nous assure-t-on. Ceux qui nous annoncent des sacrifices ont-ils seulement pris la peine de réviser leur carte du monde ?
La possibilité d'une différence

L’Islande démontre que notre cartographie est plus complexe que qu’on nous en dit. Qu’il est possible de dominer le réel, et que dans cette domination réside le principe de liberté, de nécessité. L’Islande n’est pourtant pas un modèle. Elle est l’une des possibilités de la différence. La tentative du peuple islandais de construire l’avenir de ses décisions et de son imagination nous montre la réalité d’une alternative.

Car enfin, la possibilité de la différence telle qu’elle est proclamée par le plus grand nombre est aussi réelle que la nécessité du même telle que l’exige le capital. Les Islandais ont décidé d’empêcher que l’avenir soit dicté par la roue tragique de la nécessité. Les autres pays vont-ils encore tolérer que le réel soit défini par le capital ? Allons-nous continuer à confier l’avenir, le possible et l’imagination aux banques, aux grands groupes et à ces gouvernements qui disent faire tout ce qu’il est vraiment possible de faire ?

Toute carte de l’Europe devrait avoir l’Islande comme point de fuite. Cette carte doit se construire avec la certitude que le possible est inscrit dans le réel, au même titre que la nécessité. La nécessité n’est pas seulement une possibilité en plus à l’intérieur du réel. L’alternative existe. L’Islande nous l’a rappelé en proclamant que l’imagination faisait partie de la raison. C’est à la multitude qu’il appartient de définir ce qui est réel et réaliste, en utilisant la possibilité de la différence. De cette manière, nous ne nous contenterons pas de consoler les rêveurs. Au contraire, nous nous appuierons sur une partie de la réalité que la carte du capital voudrait totalement effacer. L’existence d’Utopie en dépend, et avec elle le concept même d’une vie digne d’être vécue.

http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1320091-l-islande-est-notre-utopie-moderne
brusyl
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L’Islande est notre Utopie moderne :: Commentaires

Mister Cyril

Message Mar 26 Mar 2013 - 22:26 par Mister Cyril

Excellente synthèse mon canard!!! Bien sûr qu'il faut s'en inspirer même si l'échelle est différente...plus petit que Toulouse n'arrête pas de cancanner les avocats du système pour minimiser le sujet...+ le processus de constituante et bien d'autres bras d'honneur qu'ils ont lancé à la bienséance générale et la finance irréversible!

Modèle reproductible, j'en sais rien mais cela invalide totalement le TINA et c'est déjà énorme!

Chapeau bas à eux!!!

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Donald11

Message Mar 26 Mar 2013 - 18:17 par Donald11

Comment l'Islande traque ses "néo-vikings" de la finance, responsables de la crise

Avant la crise économique, Olafur Hauksson était commissaire de police à Akranes, petit port de 6 500 habitants planté au bout d'une péninsule glacée, à une cinquantaine de kilomètres de Reykjavik. Les plus grosses enquêtes de sa carrière concernaient quelques meurtres et viols commis dans la région. Le reste du temps, sorti de son commissariat, il aimait profiter de sa famille et pêcher la truite argentée dans les rivières islandaises.

Aujourd'hui, la taille de ses prises a changé. Depuis janvier 2009, il cherche et traduit en justice ceux qui ont joué un rôle dans l'effondrement économique du pays, en 2008. Un poste-clé dans ce pays de 320 000 habitants, soit moins que la population de deux arrondissements parisiens.

"QUE DIEU VIENNE EN AIDE À L'ISLANDE..."

Jusqu'à l'été 2008, les économistes ne tarissaient pourtant pas d'éloges sur le "miracle" islandais. Lancée à grande vitesse dans une libéralisation débridée, "l'Islande devrait être un modèle pour le monde entier", affirmait ainsi en 2007 le théoricien de l'économie de l'offre, Arthur Laffer, célèbre pour la courbe qui porte son nom. Privatisation de son secteur financier, fusion des banques d'investissement et des banques commerciales, dérégulation du marché du travail : la société islandaise devient rapidement un paradis pour les investisseurs. Dopés aux crédits bon marché, les Islandais sont alors considérés comme le peuple "le plus heureux du monde", selon le classement du World Database of Happiness.

Mais à la fin de l'été 2008, la bulle islandaise explose, conséquence de la crise des subprimes américaine. Deux semaines après la chute vertigineuse de Lehman Brothers, les trois principales banques du pays, dont la valeur représente 923 % du PIB, s'effondrent. La petite île isolée au milieu de l'Atlantique Nord est balayée par la crise, la couronne islandaise coule sans qu'aucune intervention ne puisse infléchir son cours. Le 6 octobre 2008, en direct à la télévision nationale, le premier ministre de l'époque achève son discours en demandant à Dieu de "sauver l'Islande".

"RÉVOLUTION DES CASSEROLES"

Depuis cette date fatidique, l'Islande a connu des jours troubles. En 2009, les Islandais, pourtant peu habitués aux démonstrations sociales, crient leur colère contre les politiciens et ces "néo-vikings" de la finance qui les ont trompés. La "révolution des casseroles" conduit à la démission du Parlement et du gouvernement conservateur. Parmi les revendications de ce mouvement, figure le jugement de ceux qui ont tiré profit de la situation économique et qui ont poussé l'Islande dans l'abîme économique.

La "révolution des casseroles" avait mobilisé plusieurs milliers de personnes dans la capitale, un exploit à l'échelle de ce petit pays de 320 000 habitants.

Les élections législatives anticipées portent la gauche au pouvoir. La nouvelle première ministre, Johanna Sigurdardottir, veut nommer rapidement un procureur spécial pour enquêter sur les causes de la crise. Mais les candidatures ne se bousculent pas pour occuper le poste.

CONFLITS D'INTÉRÊTS

Dans cette société si restreinte, le petit cercle de professionnels qui auraient pu prétendre à la fonction étaient eux-mêmes trop impliqués dans le système pour le juger. Le fils de l'ancien ministre de la justice en personne était par exemple le directeur général de Kaupthing, l'une des trois banques au cœur de la tourmente.

Olafur Hauksson, isolé dans son petit commissariat de province, avait le mérite de n'avoir aucune relation avec cette élite accusée d'avoir précipité l'île vers la faillite. Malgré son inexpérience complète en matière de justice économique, il sera le seul à se proposer pour le poste. Une candidature pas tout à fait spontanée : le pêcheur de truites du dimanche a cédé à l'aimable insistance de son gouvernement. A tel point qu'à sa nomination, les conspirationnistes les plus acharnés ont même accusé les autorités islandaises d'avoir choisi un procureur inexpérimenté pour faire échouer les enquêtes.

UNE CENTAINE D'ENQUÊTEURS

Plus de trois ans après sa nomination, Olafur Hauksson reconnait lui-même "ne commencer que depuis peu à se sentir bien dans sa fonction". D'abord à la tête d'une équipe de cinq personnes, il dirige aujourd'hui plus de cent collaborateurs. "Un dispositif exceptionnel, surtout dans une période de restrictions budgétaires", souligne le procureur. Pour l'épauler dans cette mission, le procureur spécial a également reçu l'aide d'experts internationaux, parmi lesquels la Française Eva Joly.

Leur tâche est double : "D'un côté, il s'agit d'enquêter sur toutes les suspicions de fraudes et délits commis avant 2009, de l'autre, nous engageons nous-mêmes des poursuites en justice contre les présumés coupables." Une méthode "complètement nouvelle", qui permet aux enquêteurs de "suivre les dossiers", et à la justice, de "connaître les affaires sur le bout des doigts". Une condition indispensable "pour pouvoir rivaliser avec des avocats de la défense très préparés".

Sigridur Fridjonsdottir, procureur lors du procès de Geir Haarde.

"PLEINE COOPÉRATION INTERNATIONALE"

Pour faciliter la mission du procureur, le gouvernement a procédé à des modifications législatives sur le secret bancaire. "Aujourd'hui, nous avons accès à toutes les informations, sans aucune objection possible", affirme Olafur Hauksson. Soupçons de fraudes bancaires, délits d'initiés, escroqueries, usurpations d'identité professionnelle, détournements de fonds, les enquêtes menées sont variées et les trois – bientôt quatre – salles d'interrogatoire ne désemplissent pas. Le procureur affirme travailler aujourd'hui sur "une centaine de dossiers prioritaires".

La plupart des personnes visées sont d'anciens responsables du secteur financier, membres des conseils d'administration des banques avant la crise. Des Islandais qui ont souvent choisi depuis de s'exiler dans des pays étrangers – au Luxembourg notamment – pour poursuivre leur carrière. Un éparpillement qui complique d'autant la tâche de l'équipe du procureur Hauksson. Mais celle-ci multiplie les perquisitions et ne s'empêche pas de poursuivre les enquêtes dans les filiales étrangères des banques islandaises, y compris auprès de ressortissants étrangers. "Nous avons une pleine coopération internationale", souligne Olafur Hauksson.

PREMIÈRES CONDAMNATIONS

A ce jour, quelques condamnations ont déjà été prononcées. Deux anciens dirigeants de la banque Byr, premiers à avoir été jugés, purgent une peine de quatre ans et demi de prison. L'ancien directeur de cabinet du ministre des finances au moment de la crise, Baldur Gudlaugsson, a été condamné pour délit d'initiés à deux ans de prison ferme. Plus récemment, c'est Sigurdur Einarsson, ancien président de la banque Kaupthing, qui a été condamné à rembourser à la banque 500 millions de couronnes islandaises – 3,2 millions d'euros – et a vu tous ses avoirs gelés.

D'autres attendent encore de passer devant la justice. Jon Thorsteinn Oddleifsson, l'ancien trésorier de la banque Landsbanki, devrait bientôt connaître son sort, tout comme Làrus Welding, l'ancien directeur général de la banque Glitnir.

LE CAS GEIR HAARDE

En septembre 2011, l'Islande s'est passionnée pour le procès de son ancien premier ministre Geir Haarde, accusé de "grande négligence" dans la gestion de la crise financière et de "violation des lois sur la responsabilité ministérielle". Les avocats de l'ex-chef du gouvernement ont plaidé l'impossibilité de le tenir pour responsable d'éventuelles fautes commises par d'autres, notamment l'ancien ministre du commerce de l'époque.

Une stratégie payante, puisque Geir Haarde n'a été reconnu coupable que d'un seul des quatre chefs d'accusation : ne pas avoir convoqué de réunion ministérielle le moment venu pour discuter de la situation. Le procureur avait pourtant requis la peine maximale de deux années de prison contre l'ancien chef du gouvernement, qui a ainsi échappé à toute sanction.

L'ancien premier ministre islandais, Geir Haarde, pendant son procès.

"Le cas de Geir Haarde a montré toutes les limites d'un tel dispositif judiciaire", analyse la politologue Rosa Erlingsdottir, professeure à l'université de Reykjavik. "Peut-on juger les décisions d'un homme politique en exercice et lui demander de rendre des comptes ? C'était toute la question contenue dans ce procès, et la réponse apportée par la justice a déçu beaucoup d'Islandais."

"IMPATIENCE CHRONIQUE"

Le travail d'Olafur Hauksson suscite en effet de vives critiques dans la population. "Le temps judiciaire reste relativement long pour le public", reconnait le procureur. Cette "impatience chronique" qu'évoque la politologue Rosa Erlingsdottir est une pression supplémentaire pour le bureau du procureur spécial. "On sait que les regards sont fixés sur nous, qu'on ne doit pas faillir", souligne Olafur Hauksson, mais "accélérer les choses conduirait immanquablement à faire des erreurs et dans le contexte actuel, avec tant de défiance envers les institutions de la part des Islandais, nous devons plus que jamais être irréprochables."

Mais difficile d'être "irréprochable" dans une société où les pratiques douteuses ont longtemps été la règle. En mai, deux membres de l'équipe du procureur ont ainsi vendu des informations pour 30 millions de couronnes islandaises (191 000 euros) à un mystérieux destinataire. Ces deux anciens policiers enquêtaient sur le dossier Sjovar/Milestone, une compagnie d'assurance dans laquelle la Banque centrale islandaise avait investi avant de céder de nouveau ses parts pour une somme moindre. Accusés d'avoir violé la confidentialité de leur fonction, les deux hommes ont été suspendus et mis à la retraite d'office. Olafur Hauksson a affirmé dans la presse islandaise "prendre l'affaire très au sérieux" et redoute une "détérioration de la crédibilité de son équipe".

BOUCS ÉMISSAIRES

D'autres voix s'élèvent pour critiquer le fait que l'équipe du procureur "s'acharne sur des boucs émissaires tout en laissant courir les vrais responsables", note Thoroddur Bjarnason, professeur en sociologie à l'université de Reykjavik. Le cas de David Oddson est le plus emblématique.

Premier ministre conservateur de 1991 à 2004, puis directeur de la Banque centrale islandaise de 2005 à 2009, il a été l'un des principaux acteurs de la transformation économique de l'île, avec son groupe de réflexion néolibérale, "La Locomotive". A la tête du pays, il fut à l'origine de toute une série de privatisations du secteur économique. En 2002, c'est même lui qui avait dissous l'Institut économique national d'Islande, autorité de régulation réputée pour son indépendance, pour ne plus se fier qu'aux départements d'analyse et de recherche des banques elles-mêmes.

Aujourd'hui pourtant, aucune charge n'a été retenue contre lui, et David Odsson est même devenu le rédacteur en chef du principal quotidien de Reykjavik, Morgunbladid. "Un peu comme si on avait nommé Richard Nixon à la tête du Washington Post pendant le Watergate", souligne le Monde diplomatique.

Façade de la banque centrale islandaise, en octobre 2008.

La "purge" du système financier islandais, comme aime à le dire Olafur Hauksson, ne sera pas immédiate. S'il table sur une fin de mission à l'horizon 2015, le procureur espère surtout que l'Islande, dont l'économie a progressivement repris, pourra un jour "regarder derrière elle, et être fière d'avoir su tirer les leçons du passé".

Pour l'ancien commissaire, la mission est déjà "un succès". "Je ne connais pas d'exemple de procédure similaire conduite dans le monde, et notre travail a permis de montrer à quel point le système bancaire qui avait été mis en place était à mille lieux de ce qu'on imaginait de lui." Un constat qui vaut aussi pour l'ancien commissaire du petit port de pêche d'Akranes.

Charlotte Chabas

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Donald11

Message Mar 26 Mar 2013 - 18:07 par Donald11

La justice islandaise va poursuivre d'anciens dirigeants de banque
Publié le 26 mars 2013 à 17h40

Le travail de la justice poursuit son cours. L'Islande a annoncé mardi 26 mars qu'elle allait inculper plusieurs anciens cadres et dirigeants, dont le patron, de son ex-plus grande banque, Kaupthing, pour des fraudes qui ont dissimulé la mauvaise santé de l'établissement avant sa faillite en 2008.

Chargé depuis janvier 2009 de chercher et de traduire en justice ceux qui ont joué un rôle dans l'effondrement économique du pays, le procureur spécial Olafur Thor Hauksson va lancer les poursuites le 24 avril contre Heidar Mar Sigurdsson et huit autres anciens responsables de la banque. Leur procès, s'il a lieu, pourrait durer "jusqu'à un an", a-t-il précisé.

325 MILLIONS DE COURONNES

M. Sigurdsson sera accusé d'avoir acheté des actions de Kaupthing grâce à un prêt de la banque, qu'il avait fait ensuite acheter par sa propre holding pour 572 millions de couronnes (3,6 millions d'euros actuellement), faisant grimper artificiellement le cours de Bourse. Grâce à cette transaction réalisée deux mois avant la faillite de Kaupthing, il aurait gagné 325 millions de couronnes, selon l'accusation.

Selon des médias islandais, six anciens dirigeants et cadres de la deuxième banque islandaise, Landsbanki, dont son ancien directeur général, Sigurjon Arnason, doivent également être poursuivis pour avoir eux aussi maintenu le cours de l'action de leur banque à des niveaux artificiellement élevés par diverses manipulations.

Ces deux banques et la troisième du pays, Glitnir, s'étaient effondrées à l'automne 2008, après des années passées à accumuler les actifs douteux lors d'une expansion internationale effrénée. Reykjavik avait choisi de les démanteler, prenant des mesures radicales plutôt que de tenter un long et coûteux sauvetage qui dépassait les capacités financières de l'Etat.

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Donald11

Message Dim 1 Jan 2012 - 16:58 par Donald11

Quel bel exemple à suivre !!!

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Mister Cyril

Message Dim 1 Jan 2012 - 13:36 par Mister Cyril

Excellent ma Bru...bizz et merde à la réalité et au pragmatisme!

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