Syncrétisme social?
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04122010
Syncrétisme social?
Contre les banques, Cantona cartonne
Retirer tout son argent pour dynamiter le système ? L’initiative de l’ex-footballeur a pris une ampleur inattendue, révélant une défiance contre le système financier.
La classe politique ferait bien de ne pas railler l’initiative à l’emporte-pièce d’un ex-joueur de football reconverti dans le cinéma. Ce qui n’était au départ qu’une provocation d’Eric Cantona, au plus fort des manifestations contre la réforme des retraites, est en train d’enfler sur le Net comme dans les conversations en ville. Pas une personne en France qui n’ait entendu parler de cette idée de «Canto» : pousser les gens à retirer leur argent de la banque afin de provoquer l’effondrement du système.
«Echo». A ce stade, on aurait tort de se préoccuper uniquement de la faisabilité du projet. L’important est davantage l’intérêt qu’il suscite. Preuve que la colère manifestée dans la rue pendant de longues semaines est loin d’être retombée. Colère contre la réforme du système des retraites mais, au-delà, contre tous les leviers politiques et économiques du pouvoir. Les altermondialistes d’Attac, vendredi, ne se privaient pas de le souligner : «Cette initiative rencontre un écho certain auprès de citoyens atterrés de voir des plans d’austérité déferler sur l’Europe au motif qu’il faudrait "rassurer les marchés financiers" et sauver les banques». Un sondage publié vendredi par Liaisons Sociales Magazine l’atteste : plus d’un Français sur deux (53%) se dit encore «en colère» à l’égard de la réforme des retraites. Et ce ne sont pas les propos tenus vendredi par le secrétaire général de la CGT après son entretien avec la patronne du Medef qui vont calmer le jeu : «Aujourd’hui, il n’y a pas de réponse à la hauteur de l’exaspération et du mécontentement social qui existent dans les entreprises» a affirmé Bernard Thibault.
Exutoire. L’affaire Cantona, à cet égard, est un parfait exutoire. Nombre d’intellectuels et de syndicalistes l’avaient d’ailleurs prévu à la fin du mouvement social : la contestation désormais risque de se manifester sous d’autres formes. «Nombreux sont ceux qui souhaitent agir ici et maintenant pour montrer aux gouvernants qu’ils refusent ces politiques irresponsables» poursuit Attac. Pour le mouvement altermondialiste, «le temps est venu d’agir pour des banques citoyennes».
Postée sur Internet le 6 octobre, la proposition d’Eric Cantona n’a d’abord été reprise que par les blogs sportifs, qui n’y voyaient qu’une blague de plus de la part de l’ancien footballeur. Il a fallu presque un mois et demi avant que le mouvement prenne de l’ampleur. Un collectif franco-belge a alors adopté l’idée de Cantona, fixé une date et créé un groupe Facebook puis un site Internet, bankrun2010.com, en sept langues. «Révolution ! Le 7 décembre, on va tous retirer notre argent des banques !» Il réunit déjà près de 58 000 personnes qui se sont engagées à retirer leur argent «certainement» ou «peut-être».
Les gens vont-ils agir ? A part Cantona qui a assuré à Libération qu’il serait le 7 décembre à la banque, difficile d’en être certain. Se mettre «en attente» d’un événement sur Facebook est rarement le signe d’un engagement.
Cynisme. Sur Twitter, si les mots «Cantona» ou «bankrun2010» ne sont pas encore les plus discutés, le flot de remarques sur le sujet est continu, plusieurs par minute. Surtout, il est dans toutes les langues. Les internautes sont souvent amusés, parfois critiques. Une blague un peu cynique revient souvent : «Je veux bien retirer mon argent de la banque, mais je n’ai rien sur mon compte.» Selon Google trends, l’outil de mesure des recherches Google, les mots «Cantona» et «bankrun» connaissent des pics depuis fin novembre. Avec la France, c’est dans les pays durement touchés par la crise que le terme a le plus de succès : l’Espagne, l’Irlande, la Belgique, le Portugal ou le Royaume-Uni. Il manque encore la Grèce.
Retirer tout son argent pour dynamiter le système ? L’initiative de l’ex-footballeur a pris une ampleur inattendue, révélant une défiance contre le système financier.
La classe politique ferait bien de ne pas railler l’initiative à l’emporte-pièce d’un ex-joueur de football reconverti dans le cinéma. Ce qui n’était au départ qu’une provocation d’Eric Cantona, au plus fort des manifestations contre la réforme des retraites, est en train d’enfler sur le Net comme dans les conversations en ville. Pas une personne en France qui n’ait entendu parler de cette idée de «Canto» : pousser les gens à retirer leur argent de la banque afin de provoquer l’effondrement du système.
«Echo». A ce stade, on aurait tort de se préoccuper uniquement de la faisabilité du projet. L’important est davantage l’intérêt qu’il suscite. Preuve que la colère manifestée dans la rue pendant de longues semaines est loin d’être retombée. Colère contre la réforme du système des retraites mais, au-delà, contre tous les leviers politiques et économiques du pouvoir. Les altermondialistes d’Attac, vendredi, ne se privaient pas de le souligner : «Cette initiative rencontre un écho certain auprès de citoyens atterrés de voir des plans d’austérité déferler sur l’Europe au motif qu’il faudrait "rassurer les marchés financiers" et sauver les banques». Un sondage publié vendredi par Liaisons Sociales Magazine l’atteste : plus d’un Français sur deux (53%) se dit encore «en colère» à l’égard de la réforme des retraites. Et ce ne sont pas les propos tenus vendredi par le secrétaire général de la CGT après son entretien avec la patronne du Medef qui vont calmer le jeu : «Aujourd’hui, il n’y a pas de réponse à la hauteur de l’exaspération et du mécontentement social qui existent dans les entreprises» a affirmé Bernard Thibault.
Exutoire. L’affaire Cantona, à cet égard, est un parfait exutoire. Nombre d’intellectuels et de syndicalistes l’avaient d’ailleurs prévu à la fin du mouvement social : la contestation désormais risque de se manifester sous d’autres formes. «Nombreux sont ceux qui souhaitent agir ici et maintenant pour montrer aux gouvernants qu’ils refusent ces politiques irresponsables» poursuit Attac. Pour le mouvement altermondialiste, «le temps est venu d’agir pour des banques citoyennes».
Postée sur Internet le 6 octobre, la proposition d’Eric Cantona n’a d’abord été reprise que par les blogs sportifs, qui n’y voyaient qu’une blague de plus de la part de l’ancien footballeur. Il a fallu presque un mois et demi avant que le mouvement prenne de l’ampleur. Un collectif franco-belge a alors adopté l’idée de Cantona, fixé une date et créé un groupe Facebook puis un site Internet, bankrun2010.com, en sept langues. «Révolution ! Le 7 décembre, on va tous retirer notre argent des banques !» Il réunit déjà près de 58 000 personnes qui se sont engagées à retirer leur argent «certainement» ou «peut-être».
Les gens vont-ils agir ? A part Cantona qui a assuré à Libération qu’il serait le 7 décembre à la banque, difficile d’en être certain. Se mettre «en attente» d’un événement sur Facebook est rarement le signe d’un engagement.
Cynisme. Sur Twitter, si les mots «Cantona» ou «bankrun2010» ne sont pas encore les plus discutés, le flot de remarques sur le sujet est continu, plusieurs par minute. Surtout, il est dans toutes les langues. Les internautes sont souvent amusés, parfois critiques. Une blague un peu cynique revient souvent : «Je veux bien retirer mon argent de la banque, mais je n’ai rien sur mon compte.» Selon Google trends, l’outil de mesure des recherches Google, les mots «Cantona» et «bankrun» connaissent des pics depuis fin novembre. Avec la France, c’est dans les pays durement touchés par la crise que le terme a le plus de succès : l’Espagne, l’Irlande, la Belgique, le Portugal ou le Royaume-Uni. Il manque encore la Grèce.
Mister Cyril- Nombre de messages : 2391
Date d'inscription : 15/08/2008
Localisation : Région parisienne
Syncrétisme social? :: Commentaires
Re: Syncrétisme social?
Salut mon canard,
si, il y a pas longtemps j'avais collé un papier de SebMusset...quant à Bankrun 2010 j'avais vu le jeune sur Taddéi un soir il avait été excellent...après s'il pense renverser le système juste avec son site, c'est dommage...regarde sa prestation télévisuelle, marrant le gus, il en faudrait beaucoup plus des jeuns comme ça!
si, il y a pas longtemps j'avais collé un papier de SebMusset...quant à Bankrun 2010 j'avais vu le jeune sur Taddéi un soir il avait été excellent...après s'il pense renverser le système juste avec son site, c'est dommage...regarde sa prestation télévisuelle, marrant le gus, il en faudrait beaucoup plus des jeuns comme ça!
Pour aller au dela de l'appel de Cantona ...
La revolution interieure ...
Y'avait quelques temps que je n'allais plus sur ce site ....
La revolution interieure ...
Y'avait quelques temps que je n'allais plus sur ce site ....
Normal, avec leur alphabet à la con et leurs hyéroglyphes imbitables, d'un côté, il ne comprennent rien à ce que nous écrivons, et de l'autre on ne comprend rien à ce qu'ils veulent dire !!!Qu'ils s'empapaoutent entre eux !!! Et pis, t'as essayé d'écrire Cantona en grec sur internet toi ?Mister Cyril a écrit:Avec la France, c’est dans les pays durement touchés par la crise que le terme a le plus de succès : l’Espagne, l’Irlande, la Belgique, le Portugal ou le Royaume-Uni. Il manque encore la Grèce.
L’appel d’Eric Cantona est irresponsable ? Soit. Mais qui est responsable de cette irresponsabilité ? On sait que le retrait simultané de l’argent déposé en banque par les particuliers placerait le système financier dans une situation impossible. Les banques ne gardent pas en caisse les sommes qu’on leur confie. C’est même leur raison d’être : elles transforment les dépôts en prêts qui financent les investissements. Exiger que ces sommes soient remboursées en billets, ce qui est le droit de tout déposant, c’est déclencher une panique générale. Et les banques peuvent entraîner dans leur chute le reste de l’économie. C’est ce qui s’est passé en 1929. C’est ce qui a manqué d’arriver au plus fort de la récente crise financière. Voilà pour le raisonnable. Mais pour le reste, quel symbole jubilatoire ! Pour une fois, ceux qui ont joué avec une totale désinvolture de l’argent des autres et refusé avec cynisme que les cabrioles de l’argent fou soient un tant soit peu maîtrisées, connaîtraient un début de sanction. Y a-t-il un seul spéculateur - un seul - qui ait exprimé un semblant d’excuse ou de repentir pour les souffrances sociales qu’il a causées, pour le chômage qu’il a provoqué, pour les dépenses qu’il a fallu consentir pour sauver le système ? Pour une fois, le citoyen, à son tour, montrerait ce qu’il en coûte d’ignorer le bon sens financier. Ce ne serait, au fond, que la réponse du berger en colère à la bergère cousue d’or.
L.Joffrin
L.Joffrin
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