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En Espagne, la leçon de "los indignados"

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23052011

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En Espagne, la leçon de "los indignados" - Page 2 Empty En Espagne, la leçon de "los indignados"





"Ne nous trahis pas !", avait lancé à José Luis Rodriguez Zapatero, dans la nuit du 14 mars 2004, une foule de jeunes électeurs qui avaient voté socialiste. Sept ans plus tard, alors que le président du gouvernement espagnol a subi, le 22 mai, une déroute aux élections locales, le constat est amer. Ces jeunes Espagnols, dont le vote a été essentiel à sa victoire d'alors, sont les frères aînés de ceux qui campent aujourd'hui sur les places des villes espagnoles au cri - adressé à tous les politiques - de : "Vous ne nous représentez pas !"


Depuis une semaine, un mouvement de mobilisation né sur Internet, puis relayé par les médias traditionnels, a fait converger dans les rues d'Espagne des milliers de personnes aux conditions et aux motivations hétéroclites. De jeunes diplômés sans emploi y côtoient des salariés précaires ; des familles surendettées par leur emprunt immobilier croisent des fonctionnaires ; les quinquagénaires et les retraités ont rejoint leurs cadets.

La majorité a plutôt le coeur à gauche, sans être altermondialiste, mais on rencontre aussi des électeurs plus conservateurs. Un même sentiment les réunit : celui de ne pas être entendus par les responsables politiques, d'être tenus à l'écart d'un système devenu sourd et aveugle aux préoccupations des citoyens "de la rue".

Il n'est pas anodin que ce mouvement de révolte touche un pays où la crise a fait bondir le chômage de 8 % à plus de 20 % de la population active et privé les jeunes diplômés des petits boulots qui leur permettaient de tenir. Pourtant, il faut écouter les revendications des "indignados" - "les indignés", par référence au livre de Stéphane Hessel, publié en mars en Espagne et dont des centaines de milliers d'exemplaires ont été vendus. Elles sont avant tout politiques et, à ce titre, pourraient trouver un écho dans d'autres pays européens.

Elles mettent en accusation un système qui confie leur représentation à un duopole composé des socialistes du PSOE et des conservateurs du Parti populaire, agrémenté, localement, de partis nationalistes régionaux bien établis. Un système qui choisit arbitrairement les aspirations populaires qui lui agréent et celles qu'il passera sous silence. Un système qui permet aux cohortes d'élus mis en examen pour corruption dans des scandales immobiliers de se représenter aux élections.

Les critiques qui, ailleurs en Europe, trouvent un débouché politique dans des mouvements d'extrême droite populistes accouchent, à Madrid, Barcelone ou Séville, de propositions aux allures de mémoires d'étudiants en sciences politiques : réforme de la loi électorale, du Sénat, critique du bipartisme. Corriger, grâce à Internet, le système sans passer par les politiques et leurs organisations - fussent-ils anti-système et protestataires -, tel est le pari de ce mouvement dans un pays peu coutumier des mobilisations de rue. C'est, peut-être, la leçon du "printemps arabe" à l'Europe : si le peuple parvient à changer le cours des choses dans une dictature, il doit lui être possible de le faire dans une démocratie
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En Espagne, la leçon de "los indignados" :: Commentaires

brusyl

Message Sam 19 Nov 2011 - 22:31 par brusyl

On prévoit un ras de marée pour la droite demain...
après la répression la récupération : sont gonflés tout de même au PS, après la politique qu'ils viennent d'imposer à leur peuple de récupérer les thèmes des indignés.

Merci pour cet article plein d'informations. Rassurant de voir que le mouvement est toujours actif... mais je lis qu'ils se spécialisent dans l'action contre les expulsions : faudrait pas tout de même qu'ils se transforment en Abbé Pierre !

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Mister Cyril

Message Sam 19 Nov 2011 - 22:09 par Mister Cyril

Courtisés, les "indignés" sont les trouble-fête des élections législatives

Ils sont toujours là. Empêchant des expulsions, tenant des assemblées quotidiennes, organisant des manifestations, dénonçant le bipartisme ou définissant leurs propres programmes électoraux. Sept mois après leur naissance, les "indignés" qui, depuis le 15 mai dernier, demandent une "vraie démocratie" et la fin de la "dictature des marchés" en Espagne, ont marqué la campagne, imposant leurs idées à l'agenda électoral de la gauche, faisant entendre leur voix de mille façons.
Ils sont la grande inconnue des élections législatives, dimanche 20 novembre. Ce sont eux que les sondages classent comme "indécis", déçus du Parti socialiste (PSOE) balançant entre l'abstention et le vote pour les petits partis. Tout sauf le "PPSOE", disent-ils, nom donné aux deux grands partis, Parti populaire (PP) et PSOE. Courtisés, ils voient comment les hommes politiques tentent de récupérer leur mouvement. "L'indignation doit avoir plus d'importance dans le congrès des députés, plus d'importance pour affronter les coups des marchés, des coups qui vont à l'encontre des droits sociaux et de la démocratie", affirmait ainsi Gaspar Llamazares, chef de file du parti des écolo-communistes de la Gauche unie (IU) dans sa première vidéo de campagne, leur lançant un clin d'oeil appuyé. Mais il n'est pas le seul.

"Bats-toi pour ce que tu veux", le slogan de la campagne du candidat socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba, "reprend l'idée de lutte sociale et utilise la typographie utilisée dans les pancartes des "indignés"", souligne Roberto Garcia-Patron, 28 ans, du groupe de travail de "politique à court terme" du "15 M" (nom donné au mouvement né le 15 mai). "Certains partis nous ont offert de participer à leurs listes. C'est le cas par exemple d'IU et de la Gauche anticapitaliste. Et au début du mouvement, Elena Valenciano, directrice de campagne du PSOE, nous a invités à un café pour que nous lui exposions nos revendications. De fait, le parti a repris certaines de nos idées, comme permettre le vote préférentiel, développer la participation politique des citoyens et créer une agence nationale de surveillance de la corruption dans son programme."

IU a ainsi réuni 15 000 personnes de toute l'Espagne pour composer son programme, à la manière des assemblées du 15 M. Le parti y a introduit de nombreuses mesures phares des "indignés", comme la destitution des élus impliqués dans des affaires de corruption ou l'effacement de la dette lorsque la banque saisit un bien immobilier.

Equo, le nouveau parti écologiste, a organisé des primaires ouvertes et a repris la grande majorité des propositions du 15 M. UPyD (Union, progrès et démocratie), le parti centriste créé en 2007 par une dissidente du Parti socialiste, a mis la lutte contre la corruption et la réforme du système électoral au coeur de son programme.

Seul le candidat conservateur Mariano Rajoy n'a pas fait de clin d'oeil aux "indignés" dans son programme. Mais il a pris soin de ne pas le critiquer. "Le PP n'a pas été très diplomate avec les "indignés" avant la campagne, mais il a été très respectueux pendant", souligne Ernesto Ganuza, chercheur en sociologie au Conseil supérieur de recherche scientifique (CSIC).

Il faut dire qu'un sondage réalisé en octobre par Metroscopia pour le journal El País souligne que 73 % des Espagnols soutiennent les idées du mouvement, dont 80 % des électeurs du PSOE, mais aussi, de manière plus surprenante, 50 % de ceux du PP.

"ENTRER DANS UN SYSTÈME QUE NOUS JUGEONS DÉVOYÉ N'A PAS DE SENS"

En dépit des pronostics qui leur prédisaient une courte vie, les "indignés" résistent. "Le 15 octobre, il y avait 100 000 personnes dans la rue à Madrid et autant à Barcelone. Huit millions de personnes disent avoir participé à un événement organisé par le 15 M. Sur les réseaux sociaux, le mouvement est très important. Les "indignés" ont rompu la barrière entre militantisme et citoyenneté et introduit un discours sur la démocratie, la transparence et la justice sociale qui n'existait pas", insiste M. Ganuza.




Manifestations à la Puerta del Sol de Madrid, le 23 juillet.AP

Malgré tous les appels du pied des politiciens, les "indignés" ont refusé de soutenir un parti en particulier. Et encore moins de fonder le leur. "Le 15 M est né comme un mouvement de pression pour régénérer la démocratie. Entrer dans un système que nous jugeons dévoyé n'a pas de sens", explique Miguel Angel Muñoz, 43 ans, membre de la commission "Elections 20N", créée spécialement pour informer sur les législatives, résumer les programmes des différents partis et expliquer les conséquences concrètes de chaque option - abstention, vote blanc et vote pour les partis minoritaires. Objectif : développer une culture politique.

"En Espagne, on appartient à un parti comme on supporte une équipe de football, sans analyse", souligne Chema Ruiz, membre de Démocratie réelle maintenant, l'organisation à l'origine du mouvement des "indignés", et porte-parole de la plate-forme des victimes des crédits immobiliers (PAH) qui a stoppé une centaine d'expulsions cette année. C'est dans ce combat que les "indignés" excellent. Des dizaines de sympathisants du mouvement se rassemblent régulièrement pour stopper les expulsions immobilières qui se sont multipliées avec la crise. A Madrid et Barcelone, des bâtiments abandonnés ont aussi été réquisitionnés pour reloger des familles qui se sont retrouvées à la rue. "Le nombre d'expulsions augmente de manière vertigineuse, s'insurge Chema Ruiz. Plus de 300 000 familles ont été expulsées ces trois dernières années, et 1,5 million d'ordres d'expulsion attendent d'être mis à exécution."

Pour lutter contre la crise, le mouvement a développé son propre programme : augmentation des impôts sur la succession et le patrimoine, réduction du budget militaire et plus d'emplois publics. Pour le mettre en application, ils demandent plus de participation citoyenne, le renforcement des initiatives législatives populaires (ILP) pour qu'elles aboutissent obligatoirement au vote d'une proposition de loi ou à la participation des habitants à l'élaboration des budgets municipaux.

Samedi, veille du scrutin et "journée de réflexion", les "indignés", qui ont prévu d'installer un nouveau campement pour le week-end, installeront un pupitre sur la Puerta del Sol pour que les gens exposent au prochain président du gouvernement leurs revendications. Une synthèse lui sera ensuite envoyée.

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Mister Cyril

Message Dim 16 Oct 2011 - 12:06 par Mister Cyril


Les Indignés de Madrid ne lâchent rien sur le terrain
Après les manifestations d'hier, le mouvement né en Espagne voudrait peser directement sur le débat politique.

Six cortèges de dizaines de milliers de personnes ont convergé vers la place de la Puerta del Sol.

Ils se savaient attendus. Les Indignés espagnols, à l'origine des manifestations qui se sont déroulées hier dans 700 villes à travers le monde, étaient conscients que leur rassemblement serait au centre de l'attention, cinq mois après la naissance du mouvement, le 15 mai à Madrid.

Hier, six cohortes ludiques et revendicatives, parties des quartiers extérieurs de Madrid, ont marché jusqu'au cœur de la ville, en direction de la Puerta del Sol. Une place que les Indignés avaient occupée pendant deux mois au printemps, grâce au système D et à une remarquable organisation, transformant ce lieu en symbole : depuis, « le modèle espagnol » a fait des petits, inspirant entre autres les protestataires de Wall Street.


Coupes budgétaires
Hier, les milliers d'Indignés madrilènes ont une nouvelle fois fustigé les coupes sociales et la corruption, et réclamé « une démocratie réelle », à l'image d'Isabel Martinsanz, 54 ans, employée dans l'éducation, qui dénonçait « la montée des inégalités entre le privé et le public ». Selon Rosa María Artal, auteur du livre « Réagissez ! » (éd. Aguilar), préfacé par Stéphane Hessel, cette mobilisation, loin de s'essouffler, va se propager : « Le mouvement se poursuivra car la situation sociale qui l'a provoqué n'a pas évolué. »

Depuis un an, José Luis Zapatero, en réaction aux soubresauts du marché, a procédé à de nombreuses coupes budgétaires, altérant considérablement l'« État providence » espagnol. Le chômage dépasse les 20 %, et 45 % des moins de 25 ans sont sans travail. Une situation sociale qui a servi de principal argument électoral au parti d'opposition (PP, droite), donné largement vainqueur pour les élections de novembre.

« Un mouvement pacifiste »
Ce terreau social miné a favorisé l'émergence et le succès des manifestations, selon Fermín Bouza, sociologue à l'université Complutense de Madrid : « Le mouvement est né en réponse à la crise. À mesure que le chômage augmentait, les jeunes se sont mobilisés. Au départ, c'était surtout une avant-garde sur Internet, mais qui a soudain eu de l'écho auprès des jeunes qui n'étaient pas politisés. » Pour Rosa María Artal, cette indignation, au-delà des slogans, rassemble des personnes aux parcours très variés. « Oui, il y a une majorité de manifestants entre 20 et 35 ans, mais il y a aussi de nombreuses personnes plus âgées, entre 50 et 75 ans, qui ont rejoint le mouvement. »

À l'avenir, les Indignés, qui bénéficient en Espagne d'un gros soutien populaire, peuvent-ils peser sur le débat politique ? L'absence de leader et leur rejet des partis sont parfois mal compris par les autorités. Ce que confirme Rosa María Artal : « Les politiques n'y comprennent rien. C'est un mouvement pacifiste et horizontal, venu de la base, qui fuit tout leadership et refuse de se définir par rapport au schéma gauche-droite. La majorité des gens qui suivent le mouvement ont une sensibilité de gauche mais ils rejettent les étiquettes car la politique telle qu'elle s'exerce actuellement ne leur convient pas. » Ce qui n'a pas empêché les Indignés de faire preuve d'efficacité cet été, lors de manifestations ayant retardé les expulsions de propriétaires surendettés.

« Au début, c'était surtout un mouvement de jeunes et de chômeurs, lié à la crise, mais il se pose un peu plus aujourd'hui en alternative idéologique », juge Fermín Bouza, avant d'ajouter : « Le mouvement a suffisamment de force pour générer une dynamique. »

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Mister Cyril

Message Ven 14 Oct 2011 - 21:23 par Mister Cyril

Les "indignés" espagnols se félicitent du succès mondial de leur mouvement

Madrid Correspondance - Dans plus de 860 villes de 78 pays, des citoyens devaient répondre à l'appel des "indignés" espagnols à manifester, pacifiquement, samedi 15 octobre : "United for a Global Change" ("Tous ensemble pour un changement global").
Cinq mois tout juste après sa naissance, le 15 mai, lorsqu'une manifestation dénonçant la dictature des marchés débouchait sur l'occupation pacifique de la Puerta del Sol, à Madrid, le mouvement de revendication citoyenne n'a pas changé d'objectifs.

Dans un manifeste, traduit en dix-huit langues, il demande toujours "une véritable démocratie". "Unis d'une seule voix, nous allons faire savoir aux hommes politiques, et aux élites financières qu'ils servent, que c'est à nous, le peuple, de décider de notre avenir."

Les "indignés" espagnols, qui ont vu comment la Grèce, l'Italie, le Chili, Israël ou encore plus récemment New York, avec le mouvement Occupy Wall Street, reprenaient le flambeau de la résistance citoyenne, se sentent plus forts et légitimes que jamais.

"Cela prouve que nos revendications ne sont pas seulement espagnoles. Partout dans le monde, nos droits - à l'alimentation, au logement, à une protection sociale - sont bafoués", souligne Carlos Paredes, porte-parole de Démocratie réelle maintenant (DRY), l'un des collectifs à l'origine du mouvement des "indignés".

D'un pays à l'autre, l'indignation a pris des formes différentes. A New York, les participants d'Occupy Wall Street s'appuient, par exemple, sur les syndicats, chose impensable en Espagne, une large frange de la société n'ayant pas digéré leur soutien à la réforme des retraites.

"Chaque géographie a ses particularités, reprend M. Paredes. Nous qui sommes dans ce mouvement depuis l'origine, nous avons un respect profond pour l'évolution du mouvement et je crois que nous pouvons être fiers. Ceci dit, nous sentons aussi une terrible responsabilité vis-à-vis de ce qui peut se passer."

La peur des débordements est une préoccupation des "indignés", dont le manifeste affirme explicitement le caractère "pacifique" des actions. "Et ce, même si ce mouvement est horizontal et que nous n'avons rien à voir avec les manifestations qui se dérouleront dans chaque pays", convient le porte-parole de DRY.

Dans la plupart des cas, les "indignés" se sont contentés de faire passer l'appel à la manifestation sur des forums, des réseaux sociaux et Internet en général. Plus rarement, ils se sont aussi mis en contact avec des groupes d'activistes d'autres pays pour relayer leurs mots d'ordre, comme en Italie ou à New York. "Il suffit d'aller sur Facebook et de chercher ceux qui veulent la même chose que nous, renchérit M. Paredes. Parfois, un dialogue s'instaure, mais, souvent, il n'y en a même pas besoin. Si l'idée semble bonne, les gens la reprennent..."

Et puis, il y a aussi les rassemblements tels que le Hub Meeting de Barcelone, en septembre, auquel ont participé des collectifs d'activistes venus de toute l'Europe. "En juillet, nous avions aussi été invités à une rencontre euro-méditerranéenne en Tunisie", affirme Tomas Muñoz, porte-parole de Jeunesse sans futur, un autre des collectifs à l'origine du mouvement des "indignés".

De quoi confirmer que le modèle de mobilisation qui associe campements protestataires, assemblées populaires et manifestations pacifiques séduit les activistes internationaux au-delà des frontières espagnoles.

"Mais nous n'avons rien inventé, insiste M. Muñoz. Nos pères sont les manifestants du "printemps arabe". A la Puerta del Sol, nous n'avons fait que reproduire leur combat, car nous luttons aussi contre une dictature, celle des marchés."

Tout a été fait pour que la mobilisation se propage comme une traînée de poudre, à grand renfort de communication virale et sites participatifs. Sur la page Internet 15october.net, chacun peut ainsi enregistrer le lieu où il pense manifester, le nom de l'organisateur et une adresse courriel pour lancer un appel à la mobilisation.

Le succès de la mobilisation, en revanche, reste un mystère. "Nous savons qu'en Italie, au Brésil et au Chili, la réponse devrait être très forte. Mais en Angleterre, en France ou en Allemagne, nous n'en avons aucune idée", avoue M. Paredes.

L'objectif pour les "indignés" espagnols est d'abord de continuer à aller de l'avant en Espagne même. Ces dernières semaines, ils ont participé à des manifestations en faveur de la défense des services publics, contre la loi des hypothèques, sont entrés dans les universités et les lycées.

A Santiago du Chili, Auckland, San Francisco, Montréal, Paris, Rome, Athènes ou Bruxelles, des manifestations auront lieu ce samedi sous un seul et même mot d'ordre. En Espagne, près de 60 villes y participeront. A Madrid, la manifestation se terminera Puerta del Sol, où tout a commencé. Et, fidèle à lui-même, le mouvement organisera sur cette place devenue symbolique une assemblée populaire. Pour parler du futur des "indignés".

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brusyl

Message Sam 25 Juin 2011 - 21:50 par brusyl

Pacte de l’euro : les Indignés espagnols ne faiblissent pas

Un mois après le premier appel à s’indigner sur les places publiques, des centaines de milliers de personnes ont manifesté hier à Madrid et dans les principales villes du pays contre la crise et les directives européennes. Un succès social et citoyen. Madrid (Espagne), envoyée spéciale.

Il faisait très chaud hier à Madrid. Mais les yeux étaient surtout rivés sur le baromètre social et citoyen. Un mois après son premier appel à s’indigner sur les places publiques, le Mouvement du 15 mai a récidivé. Haut la main. À l’heure des tapas, sur la place Neptune, à 300 mètres d’un congrès des députés encerclé par la police, les six colonnes regroupant les 104 mini-manifestations de la capitale et de ses environs ont conjugué leur indignation. « Non, non, ils ne nous représentent pas ! » scandaient les uns à l’encontre d’un système bipartite dépassé, ou encore : « El pueblo unido jamas sera vencido ! » Combien étaient-ils ? Impossible d’avancer un chiffre, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Mais cette foule bigarrée, inventive et revendicative, était aussi fournie, voire plus, que lors du 15 mai, où 200 000 personnes avaient manifesté dans toute l’Espagne. « Le campement de la Puerta del Sol a été levé mais nous ne sommes pas partis, nous nous étendons », déclare Ana. Ce succès isole les critiques et les sceptiques de tout bord. « La liberté de l’économie s’arrête là où nos droits sociaux sont menacés ! » proclame un jeune Indignado remonté contre la crise, le capitalisme et le pacte de l’euro.

Cinq millions de chômeurs

Paquita, septuagénaire enveloppée dans un drapeau républicain, a le verbe bien trempé. Cette communiste de « mère en fille » s’exaspère du gâchis. « Les politiques et le patronat détruisent un par un nos droits. Ils nous veulent à genoux, surtout les jeunes qui n’ont aucune protection, si ce n’est leurs parents. » C’est cette génération, la « ni ni », ni emploi ni logement, qui a pris le haut du pavé, consciente qu’elle n’a rien à perdre. En assemblées générales de quartier, les habitants de Malasaña ont opté pour défiler avec des parapluies peinturlurés de slogans mi-moqueurs, mi-rageurs : « Il n’y a pas assez de pain pour tant de chorizos » – surnoms donnés aux corrompus et aux profiteurs. « Ce sont des parapluies de contestation, mais aussi pour nous protéger des mauvais coups sociaux », déclare Juan. Cet avocat de profession estime que le pacte de l’euro est à l’image de « la construction européenne, inégalitaire, et de la façon dont on traite les pays périphériques comme le Portugal, la Grèce et l’Espagne ». Les déclarations d’Angela Merkel, selon lesquelles les Espagnols et les Portugais ne travaillent pas assez, ont fait l’effet d’une douche froide dans un pays qui compte cinq millions de chômeurs. « Les directives européennes, en l’occurrence celles de l’Allemagne et de la France, imposent des coupes budgétaires dans les dépenses publiques pour réduire les déficits, poursuit Juan. Mais leurs conséquences vont être terribles pour les gens. »

À Madrid, le budget de l’éducation publique a été amputé de 40 millions d’euros, près de 2 500 postes d’enseignants ont été supprimés. Celui de la santé sera amputé de 20 %. Ainsi en ont décidé, mercredi, les parlementaires. Ce jour-là, dans une vaine tentative de diaboliser le mouvement, les caméras n’ont préféré retenir comme images que les « incivilités » commises par une poignée d’Indignés… et de flics infiltrés (voir le point de vue). « On ne parle jamais de la violence d’un salaire de 600 euros », coupe court 
Carlos, étudiant en journalisme et militant de Jeunesse sans futur, qui rejette les débordements de quelques-uns car contraire à l’esprit du mouvement. « Il n’y a pas une raison de s’indigner mais trop de raisons, et cette manifestation pacifique nous rend davantage légitimes », dit-il. Et après ? « Nous manifesterons en octobre. D’ici là, nous poursuivrons nos actions. » D’autant que les choses ne sont pas pour s’arranger avec « cette classe politique qui veut résoudre la crise avec les mêmes recettes qui l’ont engendrée ».

Hier soir, les Indignados devaient encore se réunir en commissions de travail et en assemblées générales de quartier, où le mouvement travaille à sa structuration. Leur état d’esprit, lui, était lisible sur certaines pancartes : « Tournons le dos au système pour cesser de survivre et commençons à vivre. »

Actions tout azimuts À travers le pays

En moins d’une semaine, les indignés sont parvenus à empêcher plusieurs expulsions 
de familles surendettées. Ils ont chahuté, avec sifflets et autres bruits de casseroles, les investitures de maires, une visite officielle du prince et futur prétendant au trône, Felipe. Lors de l’assemblée des actionnaires de Santander, la principale banque espagnole, deux Indignés ont dénoncé les fraudes et autres dérives bancaires. Le Parti populaire (PP, droite) attaque. La présidente de la communauté autonome de Madrid, Esperanza Aguirre, a qualifié les assemblées générales d’indignés de « totalitaires », et pressé le ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, de siffler la fin de la partie. Mais, à moins d’un an des élections générales, le candidat socialiste refuse de se charger de la sale besogne. Le Congrès des députés devrait, mercredi prochain, aborder « la question » des Indignés, sur demande du député d’Izquierda Unida, Gaspar Llamazares. Après un mois de mobilisations…

http://www.humanite.fr/19_06_2011-pacte-de-l%E2%80%99euro%C2%A0-les-indign%C3%A9s-espagnols-ne-faiblissent-pas-474587

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Message Sam 25 Juin 2011 - 20:21 par Invité

Merci pour ces infis, Cyril

Amicalement
Franz

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Mister Cyril

Message Sam 25 Juin 2011 - 17:24 par Mister Cyril

Une marche d'une cinquantaine d'"indignés" a quitté ce matin Barcelone (nord-est) pour parcourir 652 kilomètres en 29 jours et converger vers Madrid, avec d'autres marches parties de Valence (est) et Cadix (sud), pour une manifestation le 24 juillet. Comme les autres marches, le groupe a l'intention de traverser 29 villes et villages, dans ce qu'il considère comme "une étape supplémentaire pour faire parvenir l'indignation", explique David, un des organisateurs.

A chacun des arrêts, il y aura une assemblée "car nous croyons que marcher est un moyen d'échanger, d'écouter et de construire des avenirs, qui sont nombreux et divers mais qui sont ici unis par la même indignation", précise le communiqué du mouvement.

"Nous nous sommes préparés à tout type d'urgence, pour qu'il n'y ait aucun obstacle ni motif empêchant que la marche s'effectue normalement", a expliqué le médecin, Alvaro, qui indique partir "chargé de médicaments et de tout ce qui est nécessaire, surtout pour prévenir". Les marcheurs sont munis de sacs de couchage, de tapis de sol et tout le matériel pour éviter les piqûres d'insectes et les douleurs musculaires.

Dimanche dernier, au moins 200.000 personnes, selon des estimations, ont manifesté en Espagne pour la première grande mobilisation du mouvement des "indignés", contre le chômage et la crise économique. Né spontanément le 15 mai d'une petite manifestation de citoyens, ce mouvement s'est vite propagé à toute l'Espagne, largement relayé par les réseaux sociaux.

Après le démantèlement le 12 juin du campement de la Puerta del Sol à Madrid, symbole du mouvement, les "indignés" veulent maintenant consolider leur mouvement via des assemblées populaires et des manifestations ponctuelles.

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Mister Cyril

Message Dim 19 Juin 2011 - 20:58 par Mister Cyril

Des dizaines de milliers d'"indignés" ont manifesté dimanche dans tout le pays, en particulier à Madrid et Barcelone
35.000 à 40.000 manifestants, rassemblés au sein de six colonnes venues de tous les quartiers de la périphérie de Madrid, ont convergé sur la Puerta del sol, la place du Parlement.

"Contre le chômage. Organise-toi et lutte. Marchons ensemble contre le chômage et le capital", proclamait une pancarte qui ouvrait la marche de la "colonne sud-ouest".

"Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et des banquiers", affirmait une autre banderole en lettres rouges. "Nous devons préparer une grève générale. Nous allons paralyser ce pays", lançait un orateur au micro.

"Les banques et les gouvernements qui ont provoqué cette situation doivent savoir que nous ne sommes pas d'accord avec les mesures et les coupes budgétaires, que nous avons l'intention de nous faire entendre, et que nous le ferons", assurait la plate-forme des "indignés" qui appelait à manifester à travers toute l'Espagne.

D'autres manifestations à Barcelone, Valence, Grenade...
A Barcelone, la seconde ville d'Espagne, des dizaines de milliers d'indignés - 50.000 selon la police régionale - ont également manifesté dimanche soir contre le chômage et la crise. Sous le slogan "la rue est à nous, nous ne paierons pas pour leur crise", le cortège a traversé dans le calme le centre de la capitale catalane, de la Plaza de Catalunya à la Plaza de Palau, proche du parlement régional.

D'autres manifestations se sont déroulées dimanche en Espagne, notamment à Valence, troisième ville d'Espagne, où plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues, certaines avec un morceau de scotch collé sur la bouche en signe de pacifisme. Selon les médias, 5.000 personnes ont notamment manifesté à Grenade (sud), autant à Malaga (sud) et Bilbao (nord-ouest).

Première grande mobilisation des "indignés"
Cette journée marquait la première grande mobilisation nationale du mouvement des "indignés", né spontanément en Espagne le 15 mai. Ce mouvement rassemble des jeunes, mais aussi des citoyens de tous horizons, qui protestent contre le chômage (21,29% de la population active), la précarité sociale, les hommes politiques accusés de ne pas les représenter et les dérives du capitalisme.

Ils avaient démantelé dimanche dernier à Madrid leur campement de la place de la Puerta del Sol, qui était devenu le symbole de cette vague de contestation.

Les "indignés", profitant d'un large soutien populaire, veulent maintenant consolider leur mouvement en organisant des assemblées dans les quartiers et d'autres manifestations ponctuelles dans les semaines à venir

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Mister Cyril

Message Lun 13 Juin 2011 - 21:15 par Mister Cyril

Il ne t'aura pas échappé ma petite mélody que cet article du Monde et des grands quotidiens espagnols s'interrogent surtout sur le débouché pour le PS aux élections législatives, anticipés ou pas en octobre non début novembre car pendant les vacances...pitié sortons de tout cela!

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Mister Cyril

Message Lun 13 Juin 2011 - 21:12 par Mister Cyril

L'Espagne s'interroge sur l'avenir du mouvement des indignés

A Madrid, la Puerta del Sol, devenue depuis un mois le campement des "indignés" espagnols, a presque retrouvé lundi son apparence habituelle. Dimanche, les manifestants ont démonté leurs installations, laissant seulement derrière eux quelques pancartes et un large "espace d'information" pour montrer que le mouvement perdure.


[%Pixel%]Au lendemain de ce départ, la presse espagnole retrace l'histoire de ce mouvement inédit et atypique, et s'interroge surtout sur l'avenir de la contestation populaire. Pas toujours tendres avec les manifestants du mouvement du 15-Mai, mouvement qu'ils ont souvent négligé de couvrir, les journaux espagnols reconnaissent cependant que ce "bras de fer pacifique" a réveillé la société espagnole.

LE MOUVEMENT DE LA "SUFFISANCE"

Selon la presse espagnole, le retrait des manifestants de la Puerta del Sol dimanche a été pour le moins animé. El Pais, premier quotidien du pays, relate avec un certain amusement – outre l'attitude des récalcitrants décidés à rester sur la place madrilène – les quelques difficultés "techniques" qui ont compliqué la tâche des manifestants pour plier le campement. En cause, notamment, la "bibliothèque" du mouvement du 15-Mai, qui "en trois semaines de contestation, a réussi à s'enrichir, toujours grâce à des dons, de quelque 4 000 œuvres."

Le quotidien La Razon (sympathisant de la droite) évoque pour sa part ce chantier sous l'angle des commerçants de la place. Ceux qui ont vu leur chiffre d'affaires sévèrement baisser, soulagés, espèrent voir "revenir les 50 à 60 % des clients qui l'ont désertée".

El Pais s'interroge dans le même temps sur les raisons de ce départ. S'il évoque l'épuisement des manifestants, il publie également une tribune d'un professeur d'économie de l'université de Barcelone, Félix Ovejero Lucas, qui cherche à expliquer l'essoufflement du mouvement. Sous le titre "L'ignorance des indignés", le chercheur signe un texte très critique qui explique la fin du campement de la Puerta del Sol par le manque de "modestie" des manifestants.

"Les mobilisations du mouvement du 15-Mai ont provoqué toutes les réactions possibles et imaginables, mais presque toutes, opposées ou favorables au mouvement, dénonçaient une attitude : la suffisance", écrit-il. S'ils ont cru changer la société espagnole, les manifestants ont, selon le professeur, oublié qu'"une discussion démocratique, aussi irréprochable fût-elle, ne va pas résoudre les problèmes complexes de l'organisation des institutions politiques et économiques". Un caractère utopiste qui a décrédibilisé le mouvement aux yeux de la base populaire, pour Félix Ovejero Lucas.

QUEL AVENIR POUR LA CONTESTATION ?


Le quotidien El Mundo se montre moins acerbe envers le mouvement. Dans une brève chronologie du mois de contestation, le journal revient sur "ce qui a commencé le 15 mai comme une manifestation dans cinquante villes espagnoles pour une vraie démocratie, et a fini par devenir un bras de fer pacifique avec l'Etat espagnol". Pour El Mundo, les manifestants "sont sortis renforcés de la bataille", malgré qu'ils aient "failli à plusieurs reprises être sur le point de perdre la dynamique" du mouvement.

El Mundo poursuit sa réflexion sur le mouvement en confrontant les analyses de deux professeurs de sociologie. L'article constate que "les experts ne parviennent pas à trouver un consensus, entre ceux qui estiment que le mouvement du 15-Mai est déjà un acteur politique, avec une réelle capacité à se maintenir dans le temps, et ceux qui estiment que sa structure en assemblée va progressivement se dissoudre et manquer d'un projet politique concret".

Pour le chercheur Jaime Pastor, le "phénomène social du mouvement du 15-Mai expérimente une nouvelle phase dans sa structuration en abandonnant l'occupation des places publiques." Mais cette étape "ne signifie pas nécessairement que le mouvement va perdre en intensité", s'il parvient à trouver un soutien de la société, et à se convertir en acteur politique de premier plan. A l'inverse, le chercheur Ricardo Montoro Romero pense que "le mouvement ne prend pas forme mais se déforme", et qu'il doit impérativement "se transformer en parti politique" traditionnel pour perdurer.

Dans un autre article, El Mundo évoque la municipalité de Redondela, en Galice, où une "corporation" — système espagnol de représentation populaire —, le "groupement des lecteurs de Redondela", porte les revendications du mouvement du 15-Mai. Un scénario qui pourrait être reproduit dans plusieurs autres communes, selon le quotidien, et laisse à penser que le mouvement est loin d'être fini. Une conclusion pour laquelle opte aussi le journal barcelonais El Periodico, qui résume "Puerta del Sol s'en va, mais pas le 15-Mai".

PAYSAGE POLITIQUE EN CHANTIER

Pour la presse espagnole, le mouvement du 15-Mai est surtout une preuve supplémentaire des bouleversement qui modifient le paysage politique du pays. A peine le campement de la Puerta del Sol démonté, c'est désormais l'éventualité d'une élection législative anticipée, en novembre, qui occupe la "une" des journaux.

Selon El Pais, "la persistance de la crise économique, les circonstances politiques, la stabilité parlementaire et le climat social sont autant d'éléments qui pourraient conduire le chef du gouvernement à avancer les élections législatives", prévues en mars 2012. De hauts responsables du Parti socialiste (PSOE), au pouvoir, et des membres du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero travaillent sur ce scénario, affirme le quotidien.

La décision finale d'organiser ou non des élections anticipées reviendra à M. Zapatero lui-même, selon El Mundo. Le premier ministre répète depuis plusieurs mois qu'afin d'achever les réformes en cours, il n'envisage pas d'élections anticipées malgré les demandes réitérées de l'opposition conservatrice du Parti populaire (PP), renforcée par une victoire écrasante lors d'élections locales, le 22 mai.

Une stratégie qui pourrait s'avérer payante pour les socialistes, car le chômage a généralement tendance à baisser en été grâce à la création d'emplois saisonniers. Les deux journaux, citant le ministre du travail, Valeriano Góme, estiment que novembre serait donc un "bon moment" pour le parti socialiste, donné perdant des prochaines législatives par tous les sondages.

Laissant la parole aux lecteurs pour déterminer si ce scénario est légitime, El Pais souligne cependant que la tenue des élections en mars aurait l'avantage de "prouver la volonté de poursuivre les réformes, et surtout d'éloigner les élections législatives le plus possible de la déroute électorale du 22 mai".

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Donald11

Message Dim 12 Juin 2011 - 12:12 par Donald11

Poussinet, tu m'as devancé d'une demi-heure !!! T'es un rapido, toi ...
Bon t'aurais quand même pu citer ta source ... petit cachotier.
indignés

Mais les outils restent flous, les propositions concrètes rares, les leaders inexistants. Et l'avenir des "indignés", pourtant soutenus par l'opinion publique, très incertain.
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Info ou intox ? (NDC)
"Qu'ils nous apportent des propositions recueillant 500.000 signatures et nous les examinerons", remarquait un responsable gouvernemental. "
C'est en forme de bras d'honneur à un mois d'indignation ... En gros, les politiciens s'en battent les coucougnettes des indignés. (NDC)
Leur avenir dépendra de leur imagination afin de se maintenir unis et informés. Les indignés sont un collectif beaucoup plus vaste que ceux qui campent sur les places", analysait Antonio Alaminos, sociologue de l'université d'Alicante.
Pas très optimiste tout ça. (NDC)

(NDC : note du canard, çui d'ici)

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Mister Cyril

Message Dim 12 Juin 2011 - 11:26 par Mister Cyril

A Madrid, les «indignés» quittent la Puerta del Sol
Après un mois passé sur cette place devenue symbole de leur contestation, ils démontent le campement, mais assurent ne pas désarmer pour autant.

Après quatre semaines qui ont transformé la Puerta del Sol, à Madrid, en un symbole du malaise de l'Espagne face au chômage et à la crise, les jeunes "indignés" démontent leur campement dimanche en promettant de continuer à faire entendre leur voix.

"Si vous ne nous laissez pas rêver, nous ne vous laisserons pas dormir", avaient-ils prévenu en plantant leur village alternatif le 17 mai sur la grande place du "kilomètre zéro", au coeur de la capitale espagnole.

Presque un mois plus tard, malgré un avenir en point d'interrogation, les "indignés" annoncent d'autres rendez-vous, à commencer par une journée nationale le 19 juin.

"La place restera un lieu d'assemblées, chaque quartier continuera à travailler et nous poursuivrons le mouvement sur internet", assure un porte-parole, Marcos Quesada, étudiant en droit de 19 ans.

Déjà, les manifestants ont construit au milieu de la Puerta del Sol une structure en planches de chantier et matériaux de récupération, leur futur point d'information permanent.

"Pour que reste vivant le symbole de Sol", explique Irene Rodriguez, une jeune fille de 22 ans qui travaille à la commission des "infrastructures", "au chômage malgré deux diplômes d'architecte et d'ingénieur, et trois langues".

Le mouvement était né spontanément le 15 mai d'une manifestation de citoyens autour de cibles disparates: le chômage qui frappe plus de quatre millions d'Espagnols et presque la moitié des moins de 25 ans, les politiciens taxés de cynisme et de corruption, les banques, les dérives du capitalisme.

Très vite, relayé par les réseaux sociaux, il a tissé sa toile à travers l'Espagne, dans une fronde au ton libertaire, inédite dans ce pays où des campements ont fleuri sur les places publiques de dizaines de villes et villages.

«Canapés»

Après les rassemblements de dizaines de milliers de personnes au moment des élections locales du 22 mai, le campement s'est vidé au fil des jours, mais les "indignés" ne désarment pas.

"Je suis ici depuis le premier jour, et je suis fatiguée", confie Irene Rodriguez. "C'est difficile. Les gens doivent continuer leur vie, leur travail. Et beaucoup préfèrent regarder depuis leur canapé".

Ces jours-ci pourtant, ils sont passés à d'autres formes d'action: sit-in nocturne, mercredi, devant le parlement, ciblant la classe politique aux cris de "bien sûr, bien sûr qu'ils ne nous représentent pas".

Puis samedi, face-à-face mouvementé avec la police anti-émeutes pour accueillir la réélection du maire conservateur de Madrid, Alberto Ruiz-Gallardon.

Flou

"Depuis la décision mardi de lever le campement, le mouvement s'est réveillé, nous sommes revenus à notre but, avec des cibles politiques", assure un représentant des "indignés" en refusant de dévoiler son nom.

Leur plate-forme réclame une modification de la loi électorale, accusée de ne pas donner de place aux petits partis, la "transparence" des instances politiques et économiques, la participation des citoyens à la vie politique.

Mais les outils restent flous, les propositions concrètes rares, les leaders inexistants. Et l'avenir des "indignés", pourtant soutenus par l'opinion publique, très incertain.

"Qu'ils nous apportent des propositions recueillant 500.000 signatures et nous les examinerons", remarquait un responsable gouvernemental. "Leur avenir dépendra de leur imagination afin de se maintenir unis et informés. Les indignés sont un collectif beaucoup plus vaste que ceux qui campent sur les places", analysait Antonio Alaminos, sociologue de l'université d'Alicante.

"Il est important que cette indignation soit canalisée à travers des projets coordonnés", remarque Israel Rodriguez Giralt, professeur de sciences de l'éducation à l'université de Barcelone. "C'est la force et aussi le défi de ce mouvement".

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Message Mer 8 Juin 2011 - 16:29 par Invité

Donald, c'est plus pathétique que ça. Il ne s'agit pas d'avoir raison. Juste d'exister en projetant sa parole dans le lieu où il importe d'être entendu. Et qu'importe la profondeur de sa pensée. J'avoue que, pour avoir participé à de nombreuses assemblées de ce genre, je reste coi, éprouvan la vanité de ce genre d'exercice.

Amicalement
franz

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Donald11

Message Mer 8 Juin 2011 - 12:08 par Donald11

Franz a écrit:Trop souvent il manque cette volonté de progression, comme si on se contentait de s'enivrer de son propre discours.
C'est une réflexion que je me fais souvent. De tous ceux qui parlent, beaucoup n'ont pas grand chose à dire, et leurs propos s'écrasent contre le mur indifférend des autres bonimenteurs. Parce que j'ai forcément toujours raison, ce sont les autres qui ont tort. Les débats en sont rarement, et leur à-venir tombe dans l'oubli.
La seule question fondamentale est que doit-on faire pour l'humanité (pour sortir de la barbarie) ? Un milliard de crève-la-faim, ça ne vaut pas le coup de se pencher sur CE problème ?
Tout le reste relève de conversations de salon, ou de bistrot.

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Message Mar 7 Juin 2011 - 22:24 par Invité

En effet, le mouvement risque de se noyer dans la parole; Et la projection des individualités. J'ai connu cette manière romantique de vouloir absolument imposer son point de vue, quitte à faire capoter une motion. C'est toujours contre productif au regard de l'intérêt collectif. Par rapport à l'unanimité, la majorité simple a l'avantage de faire avancer les choses. On peut conserver l'unanimité pour décider de points fondamentaux, fondateurs et qui ont déjà été actés. Mais pour le reste, c'est un processus voué à l'échec.

Ce qui est important, et souvent négligé, c'est d'aller au bout de l'échange. Comme les orateurs sont nombreux, chaque point de vue succède à l'autre sans que l'on puisse rebondir. On peut opposer à cela l'échange sur les forum qui permet de vider un débat. Mais même là, ça s'enlise faute de synthèse.

En fait, pour avancer, il faut qu'une synthèse soit faite à intervalle régulier qui permette de mesurer l'avancement d'une discussion et avancer sans tourner en rond. C'est un travail qui devrait occuper plusieurs personnes. Ainsi, au bout d'un round de discussion, deux rapporteurs proposent un texte faisant état des points de vue et pointant les blocages. On approuve, ou non, on l'amende et on passe à la phase suivante. Ca prend du temps mais au final on peut espérer une progression.

Pour les motions des commissions, on peut procéder de la même manière. Si quelqu'un veut ajouter un point, il le propose à l'assemblée qui vote à la majorité simple. Et alors, on n'y revient plus pour un temps qui peut être défini.

Trop souvent il manque cette volonté de progression, comme si on se contentait de s'enivrer de son propre discours. Cela s'aggrave encore quand le temps est réduit. Chacun y va de sa petite expression sans trop écouter celle des autres. C'est un empilement de point de vue qui ne se rencontrent jamais et de perdent dans le brouhaha. Après la frustration, l'impossibilité de s'entendre, vient la désillusion. Et la démobilisation. C'est grave parce que ce genre d'opportunité ne revient pas d'un simple claquement de doigts.

Amicalement
Franz

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Message Mar 7 Juin 2011 - 20:46 par Invité

Voici le point de vue de Médiapart qui a un envoyé spécial à Madrid :

Confondre unanimité et consensus?

Pour la première fois depuis sa naissance il y a trois semaines, le mouvement a l'impression de patiner. De ne pas répondre assez vite aux attentes qu'il a d'un coup suscitées au sein de la société. Très peu de propositions ont jusqu'à présent été adoptées en assemblée générale. Certains s'impatientent. D'autant que les 22 groupes et commissions de travail, eux, travaillent toute la journée. «Courage, nous sommes en train d'apprendre, on peut tout à fait y arriver, il nous faut juste du temps», lit-on en ouverture d'un guide rédigé par la commission «dynamisation des assemblées», disponible en ligne. Manière de calmer les esprits.

D'où vient cette «lenteur», qu'ils sont de plus en plus nombreux à regretter? De la grammaire même de «Sol»: la démocratie directe, appliquée dans sa forme la plus radicale. Lors de l'assemblée générale, chaque soir jusqu'à minuit (sauf pluie), il faut l'unanimité des présents pour qu'une «proposition de consensus» soit «actée». Le principe, aussi généreux soit-il, pose, après une vingtaine de jours de pratique, bon nombre de difficultés.

Exemple samedi dernier: il est 22 heures, et la porte-parole désignée de la commission «santé» prend le micro. Elle présente une batterie de propositions, aux quelque 500 personnes présentes, regroupées en chapitres, dont «la santé n'est pas un business» ou encore «la participation du patient dans les politiques de santé». Une foule de mains se lèvent, pour signifier leur accord à chaque point. La porte-parole sourit, rassurée de voir que les deux semaines de travail, en interne, ont porté. Mais une ou deux personnes, isolées, s'opposent à chaque proposition. L'accord est repoussé. Il faudra reformuler l'ensemble, en tenant compte de l'avis minoritaire. Quitte à affadir les choses.
A confondre unanimité et consensus, «Sol» se serait inutilement compliquée la tâche, estiment certains «indignés». Dimanche en fin d'après-midi, ils sont une centaine, assis sous les fenêtres du siège de la banque Caja Madrid, à participer à l'assemblée «dynamisation», pour imaginer, une nouvelle fois, des manières d'améliorer le fonctionnement de «Sol». «Il faut un nouveau paradigme... Nous sommes beaucoup trop obsédés par le consensus», assure une jeune femme, mégaphone à la main, avant de prôner «l'injection d'un peu de multi-dimensionnel». En clair: à l'horizontal, ajouter du vertical, en l'occurrence une poignée de commissions spécialisées, qui pourraient garder la main sur certains sujets. Sa proposition ne sera pas gardée, perdue dans un océan d'interventions.

«Sol» est devenu un laboratoire à ciel ouvert, où l'on teste et invente chaque jour de nouveaux aménagements, pour faire vivre la démocratie directe. Les débats peuvent vite devenir ésotériques, et faire fuir des profanes, venus en quête de réponses concrètes à la crise. «Sol» traverse ce moment délicat, d'un retour sur soi, pour mieux rebondir. Mais le rebond tarde. Pour contourner l'obstacle de l'«unanimité», il a par exemple été décidé, depuis la semaine dernière, que certaines propositions, qualifiées d'«urgentes», pourraient être «actées» à la majorité des deux tiers.

La règle prévaudra par exemple pour voter l'éventuel départ de Sol et pourrait précipiter le scénario d'un retrait.
Des porte-parole de 56 campements à Madrid

Autre aménagement possible, qui n'a pas, celui-ci, été retenu pour l'instant: lorsqu'une personne isolée empêche un consensus en assemblée générale, il faut qu'elle parvienne à convaincre au moins dix personnes dans la foulée, en exposant ses arguments, pour que la proposition ne soit pas actée. D'autres avancent des solutions plus musclées – par exemple laisser l'entier pouvoir de décision aux commissions, elles aussi libres d'accès, et finalement tout aussi souveraines et légitimes que l'assemblée générale. Ce qui réduirait la réunion du soir à une pure chambre d'information.

Ces méandres madrilènes, preuve de l'extrême complexité de la démocratie horizontale, ne doivent pas faire oublier que le mouvement du «15-M», lui, poursuit son chemin à travers toute l'Espagne. D'abord, l'appel aux quartiers continue de mobiliser. En deuxième semaine, à Madrid et ailleurs, las «asambleas barriales», loin de «Sol», ont fait le plein samedi et dimanche, pour préparer, en douceur, la phase d'après les campements.

Surtout, Madrid a accueilli, de vendredi à dimanche, des «indignés» de 56 autres villes du pays, afin de coordonner leurs efforts pour les semaines à venir. Samedi 4 juin, 10 heures du matin, des dizaines de porte-parole, venus de Cadiz, Saragosse, León, La Corogne ou Ségovie, réunis place Carmen, ont ainsi échangé sur leurs actions. Ce fut un long inventaire, ville après ville, pendant plusieurs heures, des manières de s'indigner en Espagne ces jours-ci: concentration devant le siège d'une banque, retrait d'argent simultané, réunion d'une assemblée dans le hall d'entrée d'une mairie («pour faire, pour une fois, de la vraie politique à la mairie»), flashmobs, formation d'une troupe de théâtre («le théâtre des opprimés»), ouverture de radios locales et édition de journaux, etc. Autant d'initiatives qui confirment la puissance intacte du 15-M.

Les regards convergent à présent vers le 19 juin, lorsque la plateforme ¡Democracia real ya! tentera de rééditer le succès de la mobilisation du 15 mai. Un chantier parallèle a été ouvert, pour coordonner cette journée avec les mouvements grecs et portugais. D'ici là, les indignés madrilènes se seront peut-être entendus sur un socle de propositions un peu plus étoffées qu'aujourd'hui.

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Mister Cyril

Message Lun 6 Juin 2011 - 22:02 par Mister Cyril

brusyl a écrit:Quant à l'organisation horizontale, verticale ou en diagonale ... m'en fous, mais ce que j'en ressors est la communion de ce peuple, homme ou femme, quel que soit l'âge, le métier, le statut social, la région à ce mouvement, dans l'égalité la plus absolue...

Parole de Sage ma Bru
En Espagne, la leçon de "los indignados" - Page 2 251138945
Est-ce-qu'un prétendu binaire néo-stalinien peut adhérer à cet hymne à la démocratie réelle?
En Espagne, la leçon de "los indignados" - Page 2 3737723573

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brusyl

Message Lun 6 Juin 2011 - 21:57 par brusyl

article très très intéressant.
Je m'étais fait cette même réflexion au travers de tous les articles que j'avais pu lire sur le sujet : tous les interviewés, les intervenants, les animateurs appartiennent à la tranche d'âge 45 /60 ans...
Bizarre pour un "mouvement de la jeunesse" tel que nous le décrivent les media
Quant à l'organisation horizontale, verticale ou en diagonale ... m'en fous, mais ce que j'en ressors est la communion de ce peuple, homme ou femme, quel que soit l'âge, le métier, le statut social, la région à ce mouvement, dans l'égalité la plus absolue...

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Mister Cyril

Message Lun 6 Juin 2011 - 21:41 par Mister Cyril

1 point pour Country et l'autogestion horizontale...et - 2 points pour les hayatollahs du jeunisme!

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Mister Cyril

Message Lun 6 Juin 2011 - 21:39 par Mister Cyril

Un autre regard : les indignés espagnols vu de l’intérieur
On a pu écrire beaucoup de choses sur le mouvement social qui secoue actuellement l'Espagne. Cependant, il est difficile de savoir exactement quelle est la teneur de ce qu'il se passe sur les places et dans les rues de nombreuses villes espagnoles. Les médias classiques ne couvrent que partiellement et de manière biaisée les évènements, et si la toile voit fleurir de nombreuses analyses, elles sont trop souvent restrictives et parfois mal informées.

Cet article entend apporter un témoignage sur la réalité de la révolte espagnole, basé sur une visite de trois jours au campement de la Puerta del Sol (Madrid), le cœur du mouvement de contestation.


Nous n'avons pas la prétention d'apporter une analyse exhaustive ou une information globale, mais au contraire de mettre en lumière et d'insister sur deux éléments trop souvent négligés dans la médiatisation du phénomène.

Le premier élément frappant, lorsqu’on compare notre expérience sur place et le discours véhiculé par la majorité des médias, est la sous-estimation constante de l'ampleur du mouvement et la focalisation sur une « mobilisation jeune ».

Or rien n'est moins vrai. Si la composante générationnelle est présente, et qu'il est probable qu'elle ai été l'élément déclencheur, c'est caricaturer le mouvement que d'y voir une révolte de la jeunesse qui exprime son mécontentement en campant sur des places sans la moindre revendication construite. Il suffit de se balader dans le campement de Puerta Del Sol, d'assister à une Assemblée générale ou à une réunion d'un groupe de travail pour constater à quel point le public est diversifié. Ici les professeurs se mêlent aux jeunes diplômés au chômage, aux ménagères et aux pensionnés. De plus, si la composante jeune est néanmoins fort présente dans les assemblées du campement, le phénomène est en train de s'inverser avec la migration du mouvement vers les quartiers et villages. A titre illustratif, le 28 mai à 12h, le mouvement madrilène avait convoqué des assemblées populaires locales dans tous les quartiers et villages de Madrid. Au total, plus de 120 réunions ont eu lieu dans toute la ville et ses alentours, ce qui dépassait largement les prévisions. Les estimations du nombre de participants à ces assemblées varient entre 20.000 et 30.000 personnes, c'est-à-dire plusieurs dizaines de milliers de personnes, des citoyens de toutes les générations, des commerçants du coin, qui ont pendant plusieurs heures discuté de leurs indignations collectives et de la suite de la mobilisation...

Le second élément qui nous frappe est que très peu de médias ou d'analystes se sont penchés sur le fonctionnement quasiment inédit des mobilisations. Les femmes et les hommes de tous ages qui se réunissent sur les places et dans les rues d’Espagne s'organisent exclusivement à travers une conception complètement horizontale de la démocratie. C'est sans doute ici la plus grande radicalité du mouvement !

En effet, tout fonctionne à travers une méthode « assembléaire de consensus ». Les décisions sont systématiquement prises dans des assemblées ouvertes, dans des espaces publics où chacun à le droit de s'exprimer et de se prononcer sur les propositions (à travers un système de gestes symboliques). Les décisions sont prises au consensus. En cas de désaccord, ne-fut ce que de quelques personnes au sein de l'assemblée, la proposition est rediscutée et le cas échéant amenée dans un groupe de travail afin d'essayer de trouver une proposition de consentement. Cela peut paraitre anecdotique, mais lorsqu’un tel système est appliqué à des assemblées générales de 3.000 personnes, il prend tout sa signification.

Ce fonctionnement prend du temps, il demande d'interminables discussions, mais il marche... Tout les soirs depuis le 15 mai, les assemblées générales qui se déroulent à la Puerta del Sol voient affluer plusieurs milliers de personnes pour plusieurs heures de débat. Chaque commission et groupe de travail applique ce fonctionnement lors de ses réunions et parvient ainsi à faire émerger de nombreuses propositions collectives et imaginatives. La méthode est reprise à travers l'Espagne et l'Europe dans les nouveaux campements.

De plus, l'horizontalité revendiquée se traduit dans les faits par des tournantes régulières a tous les postes. Afin d'éviter toute personnification du mouvement ou tout émergence d'un quelconque pouvoir au sein de celui-ci, cette règle est particulièrement appliquée aux postes à haut capital symbolique (porte parole, dynamisateur d'assemblée...). Chacun est appelé à occuper ces fonctions, et si ces postes demande des compétences, des formations régulières sont organisées afin de pouvoir assurer une rotation permanente.

Il n'y a donc pas de chefs, pas de porte-paroles officiels, pas de responsables de commissions... et même pas de coordinateur1, que ce soit au niveau général ou au niveau des groupes de travail ou des commissions. Il faut tenter d'imaginer un mouvement qui touche, si on se limite à Madrid, plusieurs dizaines de milliers de personnes,où nul n'assure la coordination, mais où celle-ci est décentralisée et assurée collectivement par une multitude de commissions et de groupes de travail.

Cela ne se fait pas sans peine, sans des problèmes de circulation de l’information, sans des discussions longues et parfois interminables... Mais ce processus autogestionnaire d'horizontalité radicale et de réinvention de nouvelles manières de fonctionner collectivement est en train de toucher chaque jour davantage de gens. Il y a une véritable effervescence collective due au sentiment de trouver prise sur sa vie et sa société, au sentiment de se sentir faire partie d’un mouvement étendu et synchronisé dans tant de villes et avec des références à l’échelle internationale, avec un répertoire de messages et d’actions très large et chaque fois plus créatif. Tout cela aura un impact sur toutes ces personnes, qui dans leur grande majorité ne sont pas des militants ou des activistes, mais des citoyens ordinaires. De cette expérience peut donc surgir un nouveau cycle de mobilisations soutenues dans le temps et de plus en plus coordonnées, mais surtout une nouvelle manière de concevoir la participation politique et collective !



1C'est-à-dire qu'il n'y a personne qui assume une fonction de coordinateur général. Il y a bien une commission de coordination interne, plus que nécessaire, mais celle-ci fonctionne au même titre que les autres.

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Donald11

Message Sam 4 Juin 2011 - 12:59 par Donald11

Enfin, tout ceci ne nous concerne pas, nous, avec notre énergie propre et nucléaire ... On fait pas de CO2 qui réchauffe la planète, mais quelques tonnes de déchets qui s'autodétruiront dans les siècles à venir ... On n'a pas encore bien déterminé où on va les stocker, mais puisqu'on vous dit qu'ils sont biodégradables en quelques milliers d'années ...
Ayez confiance ...
Et dormez tranquilles, braves gens ! (ça, ça m'a déjà valu une volée de bois vert)
Bon week-end. Avec concombres espagnols à tous les repas ... Putaing cong, si vous aviez pu voir mon regard suspicieux en croquant mes fraises au sucre hier soir, avec la chair de poule et les intestins noués ... Yes I can hard, je suis toujours vivant ...
A plus tard, peut-être !

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Donald11

Message Sam 4 Juin 2011 - 12:48 par Donald11

En ce qui concerne l'énergie en général et le pétrole en particulier ! du 4 septembre 2010

Avec les vidéos ici :

et là :


Pour les rétifs de la vidéo :
La face cachée du pétrole publication de Eric LAURENT.

Publication (XIIIes.) : substantif féminin. Action de rendre public, de faire connaître quelque chose à tous. Empr. au Lat.tard. PUBLICATIO "Action de dévoiler".
Nul terme latin ne conviendrait mieux pour présenter les recherches d'Eric Laurent, son travail d'investigation et ses écrits. Vous trouverez chaque semaine dans cette rubrique des extraits ou préfaces des différents ouvrages publiés depuis le commencement de sa carrière.


Et que faut-il encore pour convaincre de la néfastitude des financiers ?

Droit dans le mur et en klaxonnant ...

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brusyl

Message Sam 4 Juin 2011 - 11:17 par brusyl


Par Daniel Tanuro le Mardi, 31 Mai 2011

En visite au camp des indignéEs de la Place de Catalogne, à Barcelone, Eduardo Galeano a accordé un entretien au cours duquel il a dit notamment ceci : « La vie vaut d’être vécue (…). Il y a un autre monde possible dans le ventre de ce monde-ci. (…) Je ne sais pas ce qui va se passer. Et ça ne m’importe pas tellement de savoir ce qui va se passer. Ce qui m’importe c’est ce qui est en train de se passer. Ce qui m’importe, c’est le temps qui est, et ce temps qui est s’ouvre sur d’autres possibles qui seront, mais on ne sait pas ce qu’ils seront » (1).

Crise du crédit, crise du temps, crise de civilisation

Ces paroles du célèbre écrivain latino-américain incitent à creuser la signification du petit mot « ya » dans ce slogan du mouvement social en cours dans l’Etat espagnol : « Democracia real ya » (démocratie réelle maintenant). Lorsqu’on se livre à cet exercice, on arrive à la conclusion que ce « Ya », en fait, concentre tout le potentiel révolutionnaire de cette magnifique mobilisation : on veut que ça change maintenant, n’essayez pas de nous endormir avec vos promesses d’un avenir meilleur; on commence à imposer ce changement maintenant, par la lutte ici; cette lutte est dure mais source d’intelligence, de joie, de dignité ici et maintenant; elle entrouvre la porte vers un autre monde possible maintenant du fait que oui, il existe déjà, en creux, à l’envers du monde actuel.

« Toute économie se résout en dernière analyse à une économie du temps » (Marx).

L’importance du « Ya » renvoie en fait à la crise de la temporalité capitaliste et indique qu’il s’agit d’un aspect majeur de la très profonde crise de civilisation qui ronge cette société de l’intérieur. Système en constant déséquilibre, système pressé qui ne peut que courir de plus en plus vite en grossissant sans cesse, le capitalisme écrase constamment le présent sous le futur, repoussant devant lui problèmes et solutions. Les premiers grossissent, les secondes deviennent de plus en plus improbables ou inacceptables ? Le capitalisme n’en a cure : il continue de courir. Il ne peut tout simplement pas faire autrement, car chacun des capitaux qui le composent doit choisir: courir ou mourir.

Courir, c’est-à-dire investir, remplacer les travailleurEUSEs par des machines plus productives. Courir, c’est-à-dire vendre à tout prix, réaliser la plus-value sans tarder afin de la réinvestir. Courir, c’est-à-dire créer sans cesse de nouveaux besoins pour que la surconsommation (des riches) et le surendettement (des pauvres) absorbent la suproduction par les machines. Courir, c’est-à-dire fabriquer des marchandises à l’obsolescence accélérée, afin que la demande ne soit jamais apaisée. Courir, c’est-à-dire investir à crédit, vendre à crédit, acheter à crédit, vivre à crédit, aimer à crédit, mourir à crédit…

La dite crise financière a fait jaillir l’absurdité de cette fuite en avant permanente. Crise du crédit, c’est-à-dire du centre nerveux censé coordonner les activités des capitaux concurrents et égaliser le taux de profit, cette crise de la finance est en réalité celle du capitalisme mondialisé en tant que mode de production de l’existence sociale. C’est la crise du « demain on rase gratis » ; la crise du « achetez aujourd’hui et payez plus tard » ; la crise du théorème de Schmidt (« les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain ») ; la crise de la croyance en un deus ex machina technologique qui surgira à temps pour empêcher une catastrophe écologique ;… et la crise des autruches politiques corrompues, si serviles face au capital et si arrogantes face aux peuples, à qui le portefeuille tient lieu de cerveau et le néolibéralisme de pensée.

Non à la relance destructrice, oui à l’alternative. Maintenant

Le capitalisme ne résout rien, il détruit tout. Côté planète, l’Agence Internationale de l’Energie vient de le révéler : les émissions de CO2 ont augmenté de 1,6 Gt en 2010. Cette hausse sans précédent confirme que le plafond de 2°C d’augmentation de la température par rapport à la période pré-industrielle ne peut plus être respecté. Faute de mesure très radicales prises maintenant, le cap est mis d’ici la fin du siècle sur une augmentation d’au moins 4°C de la température de la Terre (2), entraînant une série de catastrophes irréversibles à l’échelle humaine des temps… Côté société, il suffit de jeter un œil sur les statistiques du chômage, en particulier le chômage des jeunes, pour prendre la mesure du carnage : plus de 40% en Espagne, plus de 30% en Grèce et en Irlande, plus de 20% en France et en Allemagne. Privés du droit de se rendre utile à la société, des millions de jeunes diplôméEs, qualifiéEs, sont condamnés à survivre avec 500 ou 600 Euros par mois… au milieu d’un océan de capitaux inemployés.

De plus en plus de personnes comprennent que relancer ce système pourri en espérant que demain tout ira mieux ne ferait qu’augmenter les destructions de toutes sortes. Sur le plan écologique, cela signifierait encore plus de marchandises produites, donc d’énergie consommée, donc de gaz à effet de serre envoyés dans l’atmosphère – sans compter l’appropriation capitaliste des terres, des forêts, de l’air, ainsi que les technologies d’apprentis-sorciers (OGM, nucléaire, agrocarburants, gaz de schiste, « charbon propre »… on en passe). Sur plan social, la relance de la production ne satisferait pas les besoins sociaux les plus criants, vu que ceux-ci sont généralement non solvables. Le capitalisme ne produisant que pour le profit, sa relance nécessiterait donc d’accepter les plans d’austérité du FMI et des gouvernements, qui visent tout simplement à détruire ce qui reste de l’Etat providence : allongement de la carrière, diminution de salaire, coupes sombres dans la fonction publique et la sécurité sociale, flexibilité et précarité accrues,...

Une alternative est nécessaire. Pas demain, maintenant. Une alternative immédiate, fondée sur l’utilisation intelligente de « ce qu’il y a de subversif dans le réel », selon la formule de Bernard Friot (3). Pour l’élaborer, pour en identifier les points d’appui existants, il faut penser ; pour penser il faut s’arrêter et se rassembler en un lieu déterminé. Reconquérir le temps et l’espace pour reconstruire du lien social: c’est ce que font les indignéEs dans l’Etat espagnol. Les manifestes qu’ils/elles adoptent, au terme de longs débats démocratiques en assemblées populaires, montrent que la méthode est féconde. Comme celle de la place Tahrir en Egypte ou de la Casbah en Tunisie, cette mobilisation atypique confirme ainsi une grande leçon de l’histoire du mouvement ouvrier : la lutte collective permet à la conscience de faire d’énormes bonds en avant ; cela peut changer complètement le rapport de forces car, comme le disait Marx, « quand les idées s’emparent des masses, elles deviennent des forces matérielles ».

« Try to begin to change the world »

Quelles idées ? Il n’en manque pas ! Toutefois, dans le foisonnement créatif de demandes formulées par les IndignéEs de Madrid, de Barcelone et d’ailleurs, deux revendications nous semblent particulièrement importantes : la nationalisation de la finance et celle de l’énergie. D’une part, elles s’appuient sur le fait qu’il existe déjà un secteur public – c’est « le subversif dans le réel », l’ouverture vers un autre possible. D’autre part, si nous en soulignons l’importance, ce n’est pas par attachement dogmatique aux recettes sacrées du Programme de Transition, mais pour des raisons stratégiques, basées sur une analyse précise : ces deux secteurs sont les principaux responsables de la casse sociale et de la casse environnementale, ils sont liés entre eux par les énormes crédits nécessaires aux investissements de long terme en capital fixe (plateformes pétrolières, raffineries, centrales électriques,…), ils dominent l’économie ainsi que la politique, et bloquent toute solution écosocialiste… de sorte que leur couple infernal est en train de mener l’humanité droit dans le mur.

Ensemble avec la réduction radicale du temps de travail (sans perte de salaire et avec embauche compensatoire) et avec des réformes démocratiques dans le champ politique, ces deux revendications nous semblent devoir être mises au coeur d’un programme anticapitaliste. Elles lui confèreront beaucoup de force et de crédibilité, parce qu’elles répondent indiscutablement à des nécessités objectives vitales, incontournables (notamment la nécessité de prendre d’urgence des mesures drastiques pour éviter une élévation du niveau des océans d’un mètre ou plus d’ici la fin du siècle !).

On entend déjà les sceptiques et les blasés : vous prenez vos rêves pour des réalités, les gens sont trop individualistes, les rapports de forces sont trop dégradés, l’emprise des bureaucraties syndicales est forte, la conscience de classe est en chute libre, le projet socialiste est discrédité… Certes, tous ces facteurs incitent à tempérer quelque peu l’enthousiasme. Mais il s’agit avant tout de saluer la magnifique leçon d’audace, de courage, d’intelligence et de volontarisme (dans le bon sens du terme) donnée par les IndignéEs de la Puerta del Sol et de la Place de Catalogne!

« Try to begin to change the world », disait Ernest Mandel, s’appuyant sur la dernière des onze thèses de Marx sur Feuerbach (« Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde, il est temps de le changer »). Quelques milliers de jeunes ont commencé, et ils ont prouvé en pratique que notre vieille amie la taupe, la révolution, creuse sous la surface aride de ce capitalisme faussement triomphant.

http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?view=article&id=2104:democracia-real-ya-le-credit-le-temps-lespace-et-la-revolution&option=com_content&Itemid=53

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Mister Cyril

Message Mar 31 Mai 2011 - 10:12 par Mister Cyril

Article Le Figaro...si, si...

Les «indignés» de Madrid s'interrogent sur leur avenir

Le mouvement de la Puerta del Sol s'essouffle, mais ne veut pas se dissoudre.

«¡No nos vamos!» Le cri s'échappe de milliers de poitrines réunies Puerta del Sol. Dimanche soir, au terme d'une longue assemblée générale, le mouvement des «indignados» a refusé de lever le camp. La semaine dernière, les manifestants avaient adopté la même résolution. Mais depuis, les choses ont changé. Une à une, les commissions - qui agissent comme des ministères de ce camp autogéré - ont égrené les problèmes qu'elles rencontraient.

La commission «alimentation» a dérivé en une espèce de banque alimentaire et éprouve des difficultés à nourrir les non-manifestants: des indigents, voire des opportunistes frappent à sa porte sans respecter les horaires. Les spécialistes de la communication, eux, demandent un prolongement maximum d'une semaine. Quant aux responsables des infrastructures, ils avertissent d'une possible pénurie d'électricité…

Outre les contingences, les «indignés» doivent faire un choix stratégique. Les assemblées de quartiers qu'ils ont lancées à Madrid et dans sa banlieue se sont mises en marche. Dans l'esprit de la majorité des manifestants, elles devront à terme prendre le relais de la Puerta del Sol.

Car ils en sont bien conscients: leur présence ne suscite plus l'unanimité initiale. Les commerçants de Madrid ont demandé à la police de les évacuer. Eux-mêmes en ont parfois assez de faire figure de zoo urbain, que les touristes prennent en photo. Plus grave, certaines voix s'élèvent contre une «déviation de l'esprit du 15-M» - l'un des noms du mouvement, né le 15 mai 2011. Des demandes unitaires de «démocratie réelle», on serait passé à une collection de chapelles. Ici les féministes, là les animalistes, plus loin les Sahraouis…

Et, à Barcelone, un avertissement a été lancé vendredi dernier. Sous prétexte de «nettoyer» la Plaza Catalunya avant la finale de la Ligue des champions - remportée par le Barça -, la police régionale a réalisé une charge violente. Bilan: plus de 120 blessés.

De l'autre côté, des raisons affectives pèsent aussi. Les Catalans ont donné aux Madrilènes un formidable exemple de résistance, disent les indignés. Après l'opération policière, ils sont revenus par milliers sur leur campement, la fleur à la boutonnière. Et, fait rare dans ce pays où les rivalités régionales sont exacerbées, les campeurs de la Puerta del Sol ont crié, des heures durant, leur solidarité avec Barcelone.

Décision finale reportée
Et puis, le mouvement semble prendre à l'étranger, en Grèce, en Italie, voire en France. La dispersion de la manifestation parisienne a beaucoup ému outre-Pyrénées. «¡Paris, no estás sola!» («Paris, tu n'es pas seul!»), ont chanté les «indignados» à plusieurs reprises. Depuis le début du mouvement, la France fournit quelques-unes des références de l'imaginaire collectif de la Puerta del Sol: la Bastille, Mai 1968 et l'amour légendaire des Français pour la révolte apparaissent régulièrement sur les pancartes.

Dans ces conditions, dissoudre le berceau international de la révolte ne serait-il pas un très mauvais signal envoyé aux autorités? L'assemblée, qui prend toutes ses décisions par consensus, a accouché d'une solution intermédiaire. Le campement restera, mais sera «restructuré». En clair, il devrait être réduit. Moins de tentes et de commissions, davantage d'espaces pour les passants, les touristes et les commerçants. Quant à la décision finale, l'assemblée l'a reportée… à la prochaine assemblée.

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Mister Cyril

Message Mer 25 Mai 2011 - 10:50 par Mister Cyril

brusyl a écrit:C'est donc un mouvement citoyen qu'il faut susciter et, avec Internet, les moyens existent maintenant pour ce faire : la Tunisie et l'Espagne viennent d'en faire la preuve par A+B.
De ces mouvements, que tu juges peut-être trop diversifiés, trop peu organisés et politisés ou pas assez révolutionnaires, pourront émerger de nouvelles personnalités, de nouvelles pensées. Deux thématiques principales ressortent de leur lutte : instaurer une véritable démocratie politique et un système de distribution des richesses plus égalitaire et juste.

Deux thèmes qui résument à mon sens très bien les dérives actuelles...et qui peuvent faire se lever un mouvement citoyen








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