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Quelques réflexions du la bactérie E Coli.

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09062011

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Quelques réflexions du la bactérie E Coli. Empty Quelques réflexions du la bactérie E Coli.




Nous a-t-on tout dit sur la bactérie qui sévit en Allemagne ? Voir cet article du Nouvl Obs qui ose quelques questions.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1990;e-coli-nom-de-code-o104-h4-bacterie-tueuse.html

J'en extrait quelques phrases qui ne me semblent pas anodines, même si l'essentiel du texte ne se focalise pas sur cette question

"On dispose donc d’une "machine de guerre" résistante aux antibiotiques les plus utilisés et armée d’une toxine très efficace."

"… si banale qu’elle aurait pu être sortie d’un laboratoire ou d’une erreur de manipulation de laboratoire."

Or, plusieurs chercheurs s'expriment ici ou là pour remarquer qu'il n'y a qu'en labo que l'on a ce genre de bête. Pour ceux qui lisent l'Anglais, voici un article assez dérangeant sur cette affaire
http://www.naturalnews.com/032622_ecoli_bioengineering.html

La problématique est la suivante : cette souche de la bactérie E Coli (0104) résiste à douze antibiotiques appartenant à des classes différentes, et a une capacité à produire une enzyme spéciale lui conférant des "superpouvoirs" techniquement connus sous la dénomination ESBL (Extended Spectrum Beta Lactamase), c'est à dire lui conférant une résistance aux "antibiotiques les plus utilisés dans beaucoup d'hôpitaux", selon l'Agence de Protection de la Santé britannique.

A partir de là, l'auteur échafaude une théorie assez osée qu'il convient de prendre avec des pincette. Mais qui a le mérite d'ouvrir un débat. Là je cite un autre auteur rapporté sur la liste InfOGM

"[il s'agirait selon lui] d'une arme biologique fabriquée en laboratoire, intentionnellement lâchée dans la nature afin de précipiter la prise de pouvoir des multinationales de l'agro-alimentaire sur l'alimentation : en jetant le discrédit et la terreur sur les produits frais, l'application des normes sanitaires de l'industrie (impossibles à appliquer ou refusées par les petits producteurs bio et les circuits courts) s'imposerait aux politiques. Je rappelle qu'il ne s'agit pas là seulement de paranoïa de l'auteur, mais qu'aux USA des attaques contre des laiteries bio ont été menées avec le concours des forces de police, comme s'il s'agissait d'arrêter des terroristes et que le Food Safety Modernization Act est une loi allant dans le sens d'un verrouillement des droits des bios à produire et à vendre."

Mais on ne peut s'empêcher de penser aux dernière règlementations européennes qui imposent des normes insupportables aux plantes de la médecine traditionnelle. Ou comme celles interdisant de fait le purin d'orties. Or, pour le moins, elles sont impuissantes à empêcher l'épidémie relative à cette bactérie mutante.

Il est à noter également comme le fait remarquer ce chercheur s'exprimant sur la liste (il tient à conserver l'anonymat) que les caractéristiques de cette bactérie "en font un outil d'étude de choix. Le plus étudié mais aussi le plus utilisé dans différents domaines. Par exemple, un laboratoire de Californie (LS9) utilise cette bactérie pour produire des hydrocarbures, en vue de parvenir à la synthèse du pétrole. De nombreuses recherche en biologie synthétique utilise E. Coli. Lors d’une conférence au Génopole d’Evry en décembre 2010, Philippe Marlière, biologiste et industriel, a proclamé que son équipe avait remplacé partiellement dans l'ADN de la bactérie Escherichia coli l'une des bases, la thymine, par un composant artificiel contenant du chlore". "….Ce remarquable potentiel évolutif, allié à une extraordinaire plasticité de son génome et à cette remarquable prolifération de manipulations et d’utilisations hasardeuses de cette bactérie, en font une bombe sanitaire potentielle.

Une de ces manipulations hasardeuses consiste à utiliser Escherichia Coli pour la production d’enzyme de restriction. Une enzyme de restriction est une protéine qui peut couper un fragment d’ADN au niveau d’une séquence de nucléotides caractéristique, appelée site de restriction. Chaque enzyme de restriction reconnaît de cette façon un site spécifique. Ces enzymes sont devenues des outils majeurs en génie génétique, notamment dans la fabrication des plantes génétiquement modifiées, des hormones de croissance pour le bétail, des polypeptides pour lutter contre des maladies infectieuses du bétail, la mise au point de vaccins, etc".

"En l’état des connaissances actuelles sur les gènes, les scientifiques imaginent que cette utilisation massive d’E. Coli pour trafiquer le vivant est absolument sans danger. Du point de vue qui est le leur, cela est vrai. Malheureusement leur point de vue se fonde sur leur connaissance extrêmement limitée et parcellaire du vivant. Et si quelque chose d’important leur avait échappé ? Et si, à travers ces manipulations fréquentes d’E. Coli, que l’on retrouve aussi bien dans la nourriture, que dans les médicaments et les vaccins, et bientôt les hydrocarbures, quelque chose que l’on ne soupçonne même pas avait lieu ? Et si nous commencions à payer l’addition de toutes ces frasques génétiques"

Je vous livre la suite de sa réflexion dont je ne retirai pas un mot :

« Foutaise! » répliqueront les scientistes, « en ce cas, on n’entreprendrait jamais rien ! » . Le génie génétique est bien entendu aussi « sûr » que le nucléaire. Et comme le nucléaire, il ne répond pas aux besoins humains, mais au besoin de l’industrie qui doit produire beaucoup et vite à moindre coût.

La définition des besoins réels

La sécurité, qu’elle soit sanitaire ou autre, est un besoin humain réel. Nul ne souhaite vivre sous une menace perpétuelle. Mais notre société excelle maintenant dans la production d’une sécurité maximale totalement illusoire qui nous place sous une menace grandissante réelle. Les normes sanitaires forment le bastion de cette grossière illusion. Elles servent à donner l’apparence d’un cadre très rigoureux alors qu’elles permettent précisément des mises en danger sans aucune mesure avec ce qui prévalait avant leur apparition. Là où les règles d’hygiène ont constitué une avancée remarquable, les normes imposent un recul en ce sens qu’elles tuent l’hygiène et lui substituent la chimie. Là où les règles de prophylaxie ont constitué une avancée remarquable, les normes tuent la prophylaxie et lui substituent la pharmacie (antibiotiques préventifs), les vaccins. Résultat, la chimie et la pharmacie dévastent les organismes vivants utiles et la moindre faille laisse la place à des organismes pathogènes très virulents ne rencontrant aucune résistance naturelle. La résistance aux antibiotiques issue de leur surconsommation dans les élevages industriels est, par exemple, un scandale sanitaire majeur que l’industrie agro-alimentaire tente par tous les moyens d’étouffer.

Mais c’est toujours soi-disant au nom de nos « besoins réels » que les normes sont définies et appliquées.

Nos besoins réels doivent donc d’abord être clairement définis et posés afin d’opposer une fin de non-recevoir aux normes de l’industrie. Et ceci n’est pas le plus simple. Car si l’on ouvre le débat sur ces besoins réels, on s’apercevra vite que des conceptions et des intérêts très opposés s’affrontent dans la société civile sur ce que sont ces besoins et comment y répondre. Or, pour pouvoir se débarrasser de la mainmise de l’industrie et des multinationales sur l’alimentation et la santé, il faut que la société civile mondiale dans son ensemble sache ce qu’elle veut et agisse de façon coordonnée. L’absence d’action efficace coordonnée ne provient pas d’une incapacité de la société civile à s’organiser et à agir, mais de son incapacité à réaliser un véritable consensus sur ce que sont nos besoins et comment y répondre. La société civile est paralysée par ses propres contradictions. Le jour où elle parviendra à intégrer et dépasser ses propres contradictions, la société civile retrouvera sa liberté et sa puissance d’action."

Amicalement
Franz
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Quelques réflexions du la bactérie E Coli. :: Commentaires

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Message Ven 10 Juin 2011 - 0:00 par Invité

brusyl a écrit:Ok, ok, la marchandisation de l'éducation et de la recherche n'ont pas l'air de vous brancher ni l'éloignement du citoyen par rapport aux questions techniques et scientifiques qui le concernent.... je quitte ce fil sur la pointe des pieds...laissons les chercheurs chercher.

Oui ? Mais quand je parle de techoscience financée par les investisseurs, il me semble que ça concerne bien la marchandisation de la science, non ? Je crois que la recherche a été en grande partie détournée de son objet. La recherche fondamentale (en dehors du CERN et peut-être de Cadarache qui a eux deux pompent le gros des financements publics) est devenue le parent pauvre. Voir les galères des doctorants pour trouver un chef de thèse et surtout un emplois ensuite. D'autre part, les politiques publiques, que ce soit par le biais des universités ou les grands centres de recherche, oriente de plus en plus la recherche publique vers l'industrie. Il y a donc bien marchandisation, essentiellement par syphonnage vers la technoscience, celle qui alimente le monde consummériste.

Bises
Franz

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brusyl

Message Jeu 9 Juin 2011 - 23:41 par brusyl

Ok, ok, la marchandisation de l'éducation et de la recherche n'ont pas l'air de vous brancher ni l'éloignement du citoyen par rapport aux questions techniques et scientifiques qui le concernent.... je quitte ce fil sur la pointe des pieds...laissons les chercheurs chercher.

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Message Jeu 9 Juin 2011 - 18:12 par Invité

D'accord avec toi, Franz et pour caricaturer, je dirai que tous les chercheurs souhaitent un maximum de diversité génétique afin de disposer d'un réservoir potentiel de gènes de résistance alors qu'un labo mercantile ne rêve que de vendre une seule espèce unique à toute l'Humanité, faisant courir un risque de disette mondiale comme cela s'est déjà passé en Irlande avec le Phylloxera.

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Message Jeu 9 Juin 2011 - 17:45 par Invité

Bienvenue Sylvie ;°) Rien à faire, les réponse me démangent. Mais va falloir que je me calme si je ne veux pas noyer ce forum. En plus j'ai aussi du boulot.

La question de la science n'est pas simple et s'inscrit elle aussi dans les tensions du débat public. Pas évident de lui assigner une limite qui serait définie par le mieux être, tu en conviendras. Les chercheurs cherchent, poussés par la curiosité et la soif de comprendre. Et on sait qu'il est problématique de prétendre leur assigner des limites. Voir ce que l'on tente avec la commission d'éthique. D'autant plus difficile que l'on ne sait pas à l'avance si une découverte aura des effets bénéfiques ou non. Souvent, c'est d'ailleurs les deux.

En fait la réponse de Foulque me paraît assez sage. Ce qui pose question ce sont surtout les financements de la recherche. On voit ce que cela donne avec des sociétés comme Servier. Il faut aussi admettre que la recherche n'est pas un monde isolé et aux intentions pures comme voudrait le faire croire un certain corporatisme poussé par ses mandarins. Elle s'inscrit dans une vision de la société, elle adopte des effets de mode, elle tient un discours imprégné de l'air du temps, Elle est sensible aux places , aux honneurs et au paraître. Elle participe au final au pouvoir, toutes choses qui n'ont rien de rationnel et d'objectif. D'autre part, la vie est aussi dure pour les jeunes chercheurs que pour les jeunes d'ailleurs. Très difficile de s'y faire une place et de pouvoir en vivre décemment.

Le gros problème concerne la techno-science. C'est-à-dire une science appliquée et qui est trop souvent mise au service des intérêts à court terme. Là il ne s'agit pas de chercher mais de trouver ce que l'on demande. Arpad Pusztai, chercheur hongrois vivant en Ecosse et qui a défrayé la chronique avec les pommes de terres transgéniques a été très surpris par les méthodes adoptées par cette technoscience.

Chargé par le gouvernement Britannique d'évaluer les résultats des laboratoires privés avant mise sur le marché, il a abordé le sujet avec un préjugé plutôt favorable. Pour s'étonner des méthodes employées. Pour une lignée de pommes de terres qui semblait fonctionner, des milliers d'autres ne marchaient pas. Pourquoi les jeter à la poubelle et ne pas commencer par se demander pourquoi cette majorité ne marchait pas ? N'était-ce pas là le contraire d'une démarche scientifique ? En réalité, le commanditaire exigeait un résultat conforme à sa commande (une pomme de terre résistant à un herbicide) et se foutait du reste. Quand ce chercheur a manifesté son étonnement, il a été relevé de ses fonctions et son travail rejeté avant même qu'il ne soit publié.

Quand Jacques Testard a fait naître le premier bébé éprouvette (Amandine), il a décidé de stopper sa recherche. Il avait conscience qu'il ouvrait une porte qui conduirait à de graves dérives. Cela répond en partie à une des remarques de Foulque.

" La peur génétique compulsive activée par certains est une escroquerie : la reproduction sexuée et la capacité à intégrer de nouveaux gènes sont à la base de l'évolution des organismes vivants donc de l'Humanité."

Toute la question est là. L'un des principaux acquis de la modernité, c'est la reproduction sexuée. Avant, les être vivant se reproduisaient par division (un certain nombre continue de le faire). Avec la reproduction, la carte du génome est rebattue à chaque génération. C'est l'invention des variété et de la diversité qui fait qu'aucun être vivant est exactement semblable à un autre. Avec le clonage, et autres manipulations génétiques, l'homme entend s'inviter dans cette redistribution et influencer le hasard.

Cette ambition n'a cessé de s'étendre parce que l'économie moderne veut de la norme, de l'uniformité, et déteste la variété. Au point qu'aux USA, il existe des société cotées en bourse et qui offrent un certain nombre de porteurs et de semences humaines présentant des caractéristiques définies dans un catalogue (yeux bleus, parents universitaires etc.). Ceci permet aux plus riches de prétendre se reproduire en se conformant à un être prétendu idéal. D'autre part, la médecine a tendance à définir ce que est normal et ce qui ne l'est pas dans le génome, en conduisant à éliminer les embryons sortant de cette norme.

Testard donne l'exemple des individus résistants au virus du Sida. Ces personnes présentent une "anomalie" génétique. Imaginons que ce caractère identifié sans savoir ses avantages, soit systématiquement éliminé. Au bout de quelques générations, les humains pourraient être décimés par la première épidémie qui passe. Ceci pour dire qu'en prétendant agir sur le capital génétique, on ne fait que l'appauvrir, affaiblir une espèce et la rendre vulnérable aux aléas de l'avenir.

Il faut savoir que les OGM, tels qu'ils sont abordés par les multinationales (ceux qui sont disséminés en plein champ et ne présentent que très peu d'intérêt du point de vue des consommateurs) jouent exactement avec cette question. Sans avoir la moindre idée des conséquences à long terme. Ceci pour dire que certes le vivant évolue et se transforme et qu'en permanence se produisent des mutations génétiques. C'est ce qui fonde l'Evolution. Mais sans en savoir grand-chose, avec quelques outils habilement bricolés nous nous sommes invités dans un processus dont l'unité de temps est totalement étrangère à la vie de l'homme. Cela mériterait un minimum de réflexion avant de lancer la machine à faire du fric dans une telle histoire.

Amicalement
Franz

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brusyl

Message Jeu 9 Juin 2011 - 17:02 par brusyl

@ Foulques

Laissons les chercheurs chercher et encadrons plus rigoureusement les activités des sociétés à caractère commercial

tout d'abord merci parce que ta réponse m'a poussée à aller m'informer sur la structure et les fonction de l'INRA , institut de recherche que je connaissais mal.

Votre échange est très intéressant.. N'ayez aucun scrupule à « monopoliser » l'espace, il n'y a dans ce forum aucune règle de préséance ni de droit d'ancienneté, personne n'a de droit exclusif sur rien et tout le monde est libre d'intervenir ou non sur ce qu'il veut et autant qu'il le veut.

Tu dois bien te douter Foulques de quel côté de votre débat mon coeur penche : comme Franz, j'éprouve beaucoup d'appréhension à l'égard d'une société où le technique, le scientifique régenterait tout (je veux dire par là, qu'ils seraient une fin en soi et détermineraient l'ensemble des autres activités humaines comme l'économique ou le politique) . Cela pose bien sûr la question de la finalité du progrès : la découverte scientifique doit elle être une fin en soi ou déterminée en fonction du mieux-être qu'elle apporterait à l'humanité ? Et tu sais bien, qu'à part quelques misérables et poussiéreux comités d'éthique dans certains pays, dont l'avis reste purement consultatif, il n'y a aucunes limites posées aux dérives scientifistes. Je ne dis pas que derrière tout chercheur se cache un docteur Frankenstein, mais l'absence de réflexion générale sur le pourquoi de la recherche me terrifie . Ainsi,nous avait-on promis, juré, craché, le génie génétique allait régler le problème de la faim dans le monde ! je ne peux que constater que la misère est plus que jamais criante et les peuples souffrant de famine toujours plus nombreux. Par contre, l'agriculture industrielle se met à tuer et à dévaster notre planète.

L'autre raison de mon inquiétude est que le seul nerf de l'activité intellectuelle est dans notre société post capitaliste est le profit : et que ceci n'épargne pas la recherche, comme j'ai eu l'occasion de l'expliquer dans un autre fil sur la recherche universitaire : la tendance générale est de passer de la recherche fondamentale à la recherche appliquée « finalisée » comme on dit dans ces milieux pour faire chic, de la découverte à « l'innovation », la grande différence étant que la première était relativement libre et dégagée du souci de rentabilité immédiate, car financée par des budgets étatiques et que la deuxième devient dépendante de ses maîtres d'oeuvre, de ses financeurs, à savoir les entreprises multinationales qui exigent que celle-ci puisse immédiatement générer du profit, sans le moindre souci du progrès ou de la régression que cela constituerait pour l'humanité.

C'est pourquoi ta phrase de conclusion de ton post, me semble bien courte : "laissons les chercheurs chercher."

Chercher quoi ? Dans quel but ? Pour qui ? Avec quelles conséquences sur l'écologie de notre planète ? Ces questions sur le long terme ne sont jamais posées clairement (et soigneusement évacuées du débat public) . Pour te donner un exemple tout bête, on découvre une nouvelle machine industrielle : a-t'on calculé combien d'emplois elle supprimerait ?
D'autre part, je me répète, écrire cela pré suppose que la recherche est libre et non inféodée aux entreprises, au besoin de profit et donc de croissance infinie du capitalisme, ce qui de moins en moins vrai : il est donc illusoire de vouloir comme tu le préconises la séparer « des entreprises à caractère commercial » Dirais-tu au sujet des medias actuels : laissons écrire les journalistes et contentons nous de surveiller comment les entreprises exploitent ces écrits ? Non hein ? Parce que nous savons bien que désormais, structurellement, medias et grosses entreprises sont imbriquées dans une communauté d'intérêts, de prises de participation, de dépendance.

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Message Jeu 9 Juin 2011 - 14:38 par Invité

Mon cher Franz, je doute fort que nous ayons l'occasion de nous étriper sur ce sujet. D'abord, ce ne serait pas convenable que 2 nouveaux s'accaparent un sujet aussi grave au détriment des anciens qui ont un droit de préséance; déjà qu'à nous 2, on occupe bcp la sphère maquisarde même si l'on a été repêché de M2 pour cette même raison: j'ai plaidé pour ton repêchage!
Revenons aux OGM que J.Bové a transformé en horreurs de la science. Nuançons! Le directeur de recherche de l'UMR de mon fils ne cache pas son opposition aux OGM de Monsanto et Bayer et l'a exprimé publiquement sur des médias. Son département a du mal a obtenir les ressources humaines et financières qu'il faudrait pour investiguer ce nouveau champ de la connaissance, le travail de l'INRA et de l'INSERM se limite à la connaissance et l'identification des gènes pathologiques dont l'exploitation financière des retombées est laissée au privé : Bayer, Novartis, Monsanto principalement qui développent des applications à partir des avancées publiques. L'obligation et le devoir de ses chercheurs là est de gagner des points en publiant dans les revues scientifiques cotées : Science, Nature, genetics, dont les articles sont repris et cités en référence en un mot comme en cent, ils ne travaillent que pour la gloire et souvent pour un salaire risible malgré de lourdes contraintes.
Le reste de ton texte traite des risques pris au détriment et à l'insu du public, ce n'est évidemment pas les scientifiques qui prennent des risques et encore moins dans le secteur public mais dans le privé où la rentabilité prime sur le risque comme on a pu le voir avec la plate-forme deep-water où des économies de bouts de chandelle ont permis la catastrophe écologique du golfe du Mexique. Dans le domaine de la gestion des risques dans un sens très large, on se demande légitimement s'il est raisonnable de confier des initiatives au privé dont le souci du bien commun est absent et ne pèse rien devant les profits courts-termistes.
Pour le nucléaire, la situation est différente parce que la dissémination nucléaire ne permet que des concessions et les états restent responsables quitte pour lui de mettre en place des agences de surveillance et de contrôle indépendantes et fiables. Je considère que l'arrêt annoncé du nucléaire civil en Allemagne a été décidé en partenariat avec l'état français qui lui vendra de l'électricité nucléaire malgré les dénégations officielles. Honnêtement TEPCO avait-il choisi les sites d'implantation de ses centrales? je ne le crois pas, car les conséquences pour une société privées sont ingérables en termes de dommages et qui plus est dans une zone de forte activité sismiques constituée de plusieurs failles connues et très actives.
Laissons les chercheurs chercher et encadrons plus rigoureusement les activités des sociétés à caractère commercial, c'est là que se situe le point faible avec la complicité (corruption) des politiques.

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Message Jeu 9 Juin 2011 - 13:05 par Invité

Enfin un sujet où nous allons pouvoir nous opposer frontalement. Pour commencer, je ne suis ni contre la science ni contre le "progrès". Je vais jusqu'à penser que sans elle, nous ne pourrions pas vivre aussi nombreux et encore moins envisager cette progression durant quelques années encore. Mais il faut se garder des grands principes qui, valables il y a cent cinquante ans à l'époque de la science triomphante peuvent et doivent être réexaminés sans a priori. Rien ne nous interdit de nous poser quelques questions.

- En premier lieu, de savoir à qui appartient et profite le progrès.
- Ensuite de prendre en compte l'impact croissant de la technologie sur l'ensemble d'une planète qui n'est pas sans limites.
- En dernier lieu, et malgré la parfaite bonne foi de personnes comme ton fils, de prendre en compte le recul que peut avoir celui qui s'exprime par rapport aux intérêts (je veux dire, la passion, l'engagement d'une vie) qui les motivent. Ce qui ne peut pas constituer une parole neutre.

Tant que la science est financée par les services publics, on peut penser qu'elle dispose du temps et du recul nécessaire pour avancer. Mais quand elle est majoritairement financée par des actionnaires privés, il faut admettre que ceux-ci exercent une pression constante pour obtenir le retour le plus rapide sur investissement. Ou quand, dans des pays acquis au libéralisme, actionnés par de puissants lobbies, les Etats encouragent les laboratoires publics à se mettre au service des intérêts privés érigés en cause publique. Suivant le principe habituel qui veut que les profits sont privés mais les risques collectivisés. Ainsi, TEMPCO, au Japon en est à la quasi faillite et c'est l'Etat Japonais qui va prendre le relais de sa défaillance. Il en va de même pour une multinationale aussi puissante que Monsanto dont les dirigeants passent régulièrement par les ministères US.

Deuxième point, les conséquences de nos progrès technologiques ont de plus en plus d'impact. Voir encore l'atome mais aussi les différentes crises que nous subissons depuis quelques décennies. Ceci a motivé la mise en place du principe de précaution qui irrite tant les chercheurs. Et, hélas, un divorce entre public et sphère scientifique qui n'existait pas au temps où Lindbergh traversait l'Atlantique. Des gens comme Testard l'ont compris et travaillent pour que les citoyens participent aux choix scientifiques qui ne sont jamais neutres mais s'inscrivent dans un contexte social.

Pour finir, il y a une tentation du tout technologique qui séduit les chercheurs. Celle qui considère le vivant comme un simple mécano et est convaincue que celui-ci sera maîtrisé dans peu de temps. Sans admettre que la connaissance ne cesse d'évoluer et que plus nous avançons et plus le monde se complexifie. En rendant obsolètes les théories avancées (ce qui est le principe même de la recherche). Ceci doit imposer une minimum de prudence et de modestie qui parfois finissent par se perdre. D'autant plus vite que l'on est poussé à mettre en œuvre les applications pratiques.

On le voit avec le tout génétique qui reçoit l'essentiel des subventions, privées et publiques. En laissant de côté d'autres recherches constituant, à partir de l'avancée de nos connaissances, à mieux utiliser la nature plutôt que de prétendre la domestiquer. Conviens que ce point de vue peut se discuter.

Amicalement
Franz

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Message Jeu 9 Juin 2011 - 12:32 par Invité

Il y a bcp de choses que je n'apprécie pas suite à cet article. J'ai interrogé ce dimanche mon fils qui est chercheur à l'INRA en pathologie Végétale et qui a choisi cette voie d'avenir qu'est la recherche génétique. Je savais qu'escherichia Coli était la bactérie la plus utilisée pour la mutagénèse car elle bien connue et aussi très abondante dans l'estomac- l'Homme possède plus de bactérie dans l'estomac que son corps ne possède de cellules. Je ne connaissais par contre rien des souches de E.C., il m'a alors entraîné dans un long discours dont je n'ai pas saisi grand chose, où il était question de plasmides, des petites chaines de gènes que peuvent s'échanger les bactéries et qui peuvent modifier les cellules en s'insérant dans le génome ainsi modifié: un OGM naturel en sorte. Point n'est besoin d'invoquer une manipulation intentionnelle ou même involontaire pour que les génomes évoluent. La peur génétique compulsive activée par certains est une escroquerie : la reproduction sexuée et la capacité à intégrer de nouveaux gènes sont à la base de l'évolution des organismes vivants donc de l'Humanité. Les gènes de résistance aux antibiotiques continueront à se diffuser c'est inexorable même sans apprenti-sorciers et au fur et à mesure que les chercheurs généticiens développeront de nouveaux antibiotiques, de nouvelles résistances apparaitront.
Jusqu'au siècle dernier, la lutte contre les nuisibles s'effectuait par des produits chimiques, pesticides primaires qui tuait indistinctement toute vie animale et était ingéré par les animaux et les hommes. depuis l'apparition de la génétique, il est possible d'avoir une lutte ciblée contre des insectes ravageurs et des champignons sans avoir recours aux pesticides et aux fongicides sauvant par exemple les abeilles mais aussi leurs prédateurs, la bataille est loin d'être finie car chaque nouvelle molécule n'aura qu'un temps de vie limitée à l'apparition de résistances par mutation naturelle. Savez-vous que le rythme de mutations est si constant que les scientifiques l'utilisent pour déterminer l'âge d'une spéciation (séparation en 2 espèces)? Avec la biologie génétique, nous sommes entrés dans une nouvelle ère de la connaissance du vivant, une révolution identique à celle qu'a été l'invention du microscope.
L'aventure humaine continue....Ouf, repos.

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