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Tu la vois, ton université?

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08042009

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Tu la vois, ton université? Empty Tu la vois, ton université?




C'est ce à quoi ils veulent en arriver en France: appauvrissement intellectuel, réflexion et analyse limitées dans le cursus universitaire, extinction des "humanités" au profit de la formation à vocation professionnelle sous prétexte de débouchés dans la vie active, formatage des cerveaux, Recherche livrée pieds et poings liés aux fonds privés qui permettra d'orienter les travaux et leurs résultats, suppression de tous les garde-fous démocratiques et règne sans partage du complexe militaro-industriel avec l'aval des universitaires du pays. Tu n'y crois toujours pas? Tu y croiras sans doute le jour où on ne pourra plus rien y faire. Ni pour l'école, ni pour l'université. Comme aux Etats-Unis.
Ou quand toute contestation finira dans le sang.
Comme partout où le capitalisme montre les dents après avoir orchestré avec arrogance et mépris le pillage des richesses mondiales.
Il n'est plus temps de se laisser bercer par les discours officiels, ni de regarder passer le train des "réformes"!

Voici un article sur le système universitaire aux Etats-Unis.
A peine un coin du voile.

"Higher Education Gone Wrong: Universities Are Turning into Corporate Drone Factories"http://www.alternet.org/workplace/133446/higher_education_gone_wrong%3A_universities_are_turning_into_corporate_drone_factories/?page=entire
Le système universitaire a mal tourné: les universités deviennent les usines à drones de Big Business

par Chris Hedges. 28 Mars, 2009.

Si nous ne reprenons pas les rênes en main, nous sommes condamnés à subir une forme plus violente du capitalisme qui devra recourir à la répression brutale.

Dans les sociétés en décadence, la politique devient du spectacle. Les élites, qui ont détruit le système démocratique pour servir l'état capitaliste, gouvernent grâce à l'image et aux apparences.
Elles clament leur indignation vis-à-vis des primes distribuées par AIG et leur empathie pour la classe ouvrière, alors qu'elles ont passé les dernières décennies à la dépouiller de ses droits démocratiques, et font des promesses aux familles en détresse en sachant pertinemment qu'elles ne les tiendront pas. Quand s'allument les projecteurs, elles lisent leur boniment avec l'émotion requise. Et quand ils s'éteignent, elles veillent à ce que Goldman Sachs et tout un tas d'autres grandes entreprises reçoivent bien les centaines de milliards de dollars d'argent public pour éponger les dettes qu'elles ont contractées en jouant au capitalisme de casino.

Nous vivons à une époque de nihilisme moral. Nous avons saccagé nos universités, les transformant en usines spécialisées qui fabriquent les drones du grand capital et courent après les subventions et les dons d'entreprises privées liées au ministère de la défense.
Les humanités, cet enseignement qui force à prendre de la hauteur et à se poser les grandes questions morales sur le sens et le but des choses, qui pose les questions sur la légitimité des structures, qui forme les gens à réflexion et à la critique de toutes les hypothèses culturelles, ont été réduites à peau de chagrin. La presse, qui devrait encourager les interrogations intellectuelles et morales, confond le pain et le cirque avec les informations et refuse de donner la parole à ceux qui contestent non pas les versements de primes aux cadres, ni le renflouement des organismes financiers, mais la superstructure pernicieuse de l'état au service des intérêts privés.
Nous nous prosternons devant le culte de soi, construit pierre par pierre par les architectes de notre société de consommation, qui interdit l'empathie, le sacrifice envers les moins nantis et l'honnêteté. Les méthodes utilisées pour réaliser nos voeux, sont, nous disent la "télé-réalité", les écoles de commerce et les gourous qui prêchent l'effort personnel, inappropriées. La réussite, toujours définie en terme d'argent et de puissance, se justifie d'elle-même.
L'aptitude à la manipulation est ce qui est le plus hautement prisé. Et notre déchéance morale est tout aussi effrayante et dangereuse que notre déchéance économique.
Theodor Adorno a écrit en 1967 un essai intitulé: "Education After Auschwitz", où il explique que la corruption morale qui a rendu possible l'holocauste est restée "largement inchangée".
Il écrit que les "mécanismes qui permettent que des gens soient capables de commettre de tels actes" doivent être mis en évidence. La mission de l'école est d'enseigner plus que des savoir-faire. Elle doit enseigner des valeurs. Si elle ne le fait pas, un autre Auschwitz est possible.

"Toute éducation politique doit être finalement centrée sur l'idée qu'Auschwitz ne doit plus jamais se reproduire", dit-il. "Ce ne serait possible que si elle se consacre ouvertement, sans craindre d'irriter les autorités, à ce problème de la plus haute importance. Pour ce faire, l'éducation doit se transformer en sociologie, c'est-à-dire, elle doit enseigner le jeu des forces qui s'opère en politique au-delà des apparences".

Nos élites sont en pleine implosion. Leur imposture et leur corruption sont peu à peu démasquées, au fur et à mesure que le fossé existant entre les discours et la réalité devient de plus en plus flagrant. La colère qui commence à monter dans tout le pays devra être contenue par les élites avec des moyens de contrôle moins subtils. Mais si nous ne saisissons pas le "le jeu des forces qui s'opère en politique au-delà des apparences", on nous imposera une forme plus brutale du pouvoir capitaliste, qui, elle, ne s'embarrassera plus des leurres sur l'attrait de la société de consommation mais qui exercera le contrôle du pouvoir par la répression brutale.
Il y a quelques jours, je déjeunais à Toronto avec Henry Giroux, professeur d'anglais et d'études culturelles à l'Université McMaster au Canada et qui a longtemps été titulaire de la chaire Waterbury (~ études des sciences de l'éducation, NDT) à l'université de l'état de Pennsylvanie ("Penn State").
Giroux, qui a été parmi les premiers à pressentir et à critiquer ouvertement la destruction systématique du système éducatif aux Etats-Unis par l'Etat capitaliste, a été marginalisé par le monde universitaire parce qu'il s'obstinait à poser les questions désagréables qu'Adorno disait que les professeurs d'université se devaient de poser. Il a quitté les Etats-Unis et est allé s'installer au Canada en 2004.
"L'apparition de ce qu'Eisenhower avait appelé le "complexe militaro-industriel et universitaire" a permis la mainmise sur les programmes universitaires, dépassant peut-être même ce qu'il avait pressenti et craint le plus", m'a dit Giroux qui a écrit dans "L'Université enchaînée: défier le complexe militaro-industriel et universitaire" ("The University in Chains: Confronting the Military-Industrial-Academic Complex http://www.amazon.com/University-Chains-Confronting-Military-Industrial-Academic-Imagination/dp/1594514232).

"Les universités, surtout après les événements du 11 sept, ont, en général, été assaillies par les nationalistes chrétiens, les néo-conservateurs réactionnaires et les intégristes de l'économie de marché, qui prétendaient qu'elles étaient les maillons faibles dans la guerre contre le terrorisme. Les étudiants de droite étaient incités à aller espionner les cours des professeurs de gauche, et l'étau du capitalisme se resserrait - comme on pouvait le constater non seulement dans la gestion des universités, calquée sur le modèle des entreprises privées, mais également dans l'injection de fonds destinés à la Recherche et aux programmes favorisant ouvertement les intérêts privés.
Et à Penn state, où je travaillais à l'époque, l'université était devenue assujettie aux intérêts privés et militaires. Autrement dit, l'argent du Pentagone et des entreprises privées servait maintenant à financer les programmes de recherche, et les études étaient de plus en plus axées sur les programmes militaires au service du développement des armes de destruction, de surveillance et de mort. Associez cette prise d'assaut au fait que l'université n'était plus une force d'opposition. Beaucoup d'universitaires se noyaient dans des discours qui ne faisaient plus peur à personne, certains, craignant d'être licenciés, évitaient tout simplement d'évoquer dans leurs cours les questions épineuses, et beaucoup n'avaient simplement plus la motivation de soutenir l'université en tant que sphère publique démocratique".
Frank Donoghue, auteur de "The Last Professors: The Corporate University and the Fate of the Humanities " ("Les derniers professeurs d'université: l'Université privée et le sort des humanités") décrit comment ont été démantelées les études classiques. Tout programme d'études qui n'était pas à but strictement professionnel a été, au mieux, marginalisé ou, dans beaucoup d'établissements, carrément supprimé. Les étudiants sont dissuadés de poser les questions dérangeantes qui conduiraient à critiquer les affirmations des élites dirigeantes ou un système économique qui sert le capitalisme.
Cette situation a jeté de nombreux étudiants brillants dans les bras d'entités privées dont ils ne remettront pas la morale en cause. Ils acceptent ce qu'on leur dit sur la culture d'entreprise parce qu'on ne leur a jamais appris à réfléchir. Seuls 8% des étudiants sortent actuellement de l'université avec un diplôme d'études classiques, c'est-à-dire 110.000 étudiants. Entre 1970 et 2001, le nombre de licences de lettres a chuté, passant de 7,6 % à 4%, de même que les diplômes en langues étrangères (de 2.4 % à 1%), en maths (de 3% à 1%), en sciences sociales et en histoire (de 18,4 % à 10 %).
Les licences de commerce, qui font miroiter des revenus substantiels, ont grimpé en flèche. Le nombre d'étudiants en commerce est passé depuis 1970-1971 de 13.6 % à 21.7 %. Le commerce est devenu aujourd'hui l'orientation la plus choisie à la place des sciences de l'éducation, qui sont passées de 21% à 8,2%.
Les valeurs intrinsèques à une société ouverte ont été anéanties. Actuellement, une université, comme l'écrit John Ralston Saul, "recherche activement des étudiants qui souffrent du déséquilibre approprié et entreprend alors de l'accentuer. L'imagination, la créativité, l'équilibre moral, la culture, le bon sens, une vision sociale – tout cela disparaît.
La compétitivité, la faculté d'avoir une réponse toute prête, le talent pour manipuler les situations, tout cela doit être développé. En conséquence, l'amoralité s'étend également. Il en est de même pour l'agressivité extrême quand des étrangers leur posent des questions; ainsi que pour une certaine confusion entre la notion de bien par opposition à avoir une réponse toute prête à toutes les questions. Et ce qui est surtout favorisé, c'est le développement d'une forme incontrôlée d'intérêt personnel, où ce qui compte, c'est gagner.
Ce nihilisme moral aurait épouvanté Adorno. Il savait que le mal radical n'était possible qu'avec la collaboration d'une population craintive, intimidée et désorientée, un système éducatif qui ne permet pas de se dépasser intellectuellement ou qui n'encourage pas la capacité à développer une conscience personnelle. Il craignait une culture qui réfute les angoisses et les complexités du choix moral, basée sur une hyper masculinité puérile encouragée par les capitalistes féroces (pensez aux coups de poignard dans le dos et aux divers coups tordus qui sont acclamés dans les émissions de télévision comme "Survivor") et les héros de films d'action hollywoodiens comme le gouverneur de Californie.

"Cet idéal d'éducation à l'insensibilité, auquel beaucoup croient sans se poser de questions, est totalement immoral" a écrit Adorno. "L'idée que la virilité relève d'un degré maximum d'endurance est devenu depuis longtemps l'écran qui cache le masochisme qui, comme l'a démontré la psychologie, va de pair avec le sadisme".
Le sadisme fait autant partie de la culture populaire que la culture d'entreprise. Il domine la pornographie, se propage comme un courant électrique dans les émissions de télé-réalité et les émissions de débats trash et est au centre de l'accommodant collectif d'entreprise. Le corporatisme, c'est anéantir la capacité de choix moraux. Et il se concrétise à Abou Ghraib, en Irak et en Afghanistan et dans notre absence de compassion pour les sans-abri, les démunis, les malades mentaux, les chômeurs et les malades.

"Les forces politiques et économiques qui poussent aux crimes contre l'humanité – qu'il s'agisse de guerres illégales, de torture systémique, d'indifférence inculquée à la famine chronique, aux maladies et aux actes génocidaires – sont toujours arbitrées par les forces éducatives", dit Giroux. "La résistance à de tels actes ne peut se faire sans un certain degré de connaissances et d'introspection. Il faut donner un nom à ces actes et remplacer l'indignation morale par des efforts concrets pour empêcher les violations des droits humains de se produire au départ".L'unique qualité essentielle nécessaire pour résister à ce mal, c'est l'autonomie morale. L'autonomie morale, comme l'a écrit Kant, n'est possible que grâce à la réflexion, l'autodétermination et le courage de ne pas coopérer.

L'autonomie morale, c'est ce que l'état capitaliste, en attaquant les institutions progressistes et les professeurs "gauchistes", a entrepris de détruire. L'état capitaliste est notre "manipulateur" (terme employé par Adorno) idéal. Le manipulateur a d'extraordinaires talents d'organisateur et est totalement inapte à vivre des expériences humaines authentiques. Il ou elle n'a pas d'affect et est motivé-e par un réalisme surestimé. Le manipulateur est là pour gérer le système. Lui ou elle a été formé exclusivement pour entretenir la structure capitaliste, et c'est la raison pour laquelle nos élites dilapident des sommes d'argent hallucinantes prises sur nos impôts afin de les distribuer à des entreprises comme Goldman Sachs et AIG.
"Il (ou elle) s'est fait un culte de l'action, de l'activité, de la prétendue efficacité en soi qu'on retrouve dans l'image que donne la publicité de la personne active", écrivait Adorno sur ce genre de personnalité.

Ces manipulateurs, des gens comme Lawrence Summers, Henry Paulson, Robert Rubin, Ben Bernanke, Timothy Geithner, Edward Liddy de AIG et le PDG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, ainsi que la majorité de la classe dirigeante, ont profité de l'argent et du pouvoir des entreprises privées pour fixer les limites de ce qui doit être débattu dans les salles de cours, sur les ondes et dans les couloirs du Congrès pendant qu'ils pillaient le pays.
"Il est particulièrement difficile de lutter contre cette situation" prévient Adorno, "parce que ces manipulateurs, qui sont en fait incapables d'expérience authentique, et qui pour cette raison, manifestent une absence de réceptivité comparable à la pathologie de certains malades mentaux ou psychotiques, à savoir les schizophrènes".



Chris Hedges, a été co-lauréat du "Pulitzer prize" pour une série d'articles publiés par le New York Times sur le terrorisme mondial. Son livre le plus récent: Collateral Damage: America's War Against Iraqi Civilians ("dommages collatéraux: la guerre des Etats-Unis contre la population civile en Irak").
brusyl
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Tu la vois, ton université? :: Commentaires

Donald11

Message Jeu 9 Avr 2009 - 11:41 par Donald11

brusyl a écrit:deviendrais-tu conspirationniste ? why not d'ailleurs ? mais j'ai du mal à imaginer quel serait le but ultime de ce projet....
Le but supreme : c'est J6M qui en apporte un eclairage (Jean Marie Messier Moi Meme Maitre du Monde). C'etait anodin et ca a beaucoup fait sourire a l'epoque.
Je prefere complot orchestre, avec des chefs d'orchertre puissants agissant masques, avec pour orchestre symphonique institutions et medias, et avec comme spectateurs le "bon" peuple ....
Conspirateur, moi ?

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brusyl

Message Jeu 9 Avr 2009 - 10:16 par brusyl

Et meme que je parle de complot organise

deviendrais-tu conspirationniste ? why not d'ailleurs ? mais j'ai du mal à imaginer quel serait le but ultime de ce projet....
moi je crois plus à la rapacité de certains, à la bêtise d'autres incapables de projeter dans un futur les effets de leurs décisions et à la lâcheté de beaucoup qui n'osent se dresser contre la pensée unique .....

Le capitalisme est l'avidité érigée en système comme le définissait je ne sais plus qui....

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Donald11

Message Mer 8 Avr 2009 - 17:07 par Donald11

brusyl a écrit:Ceci est la démonstration parfaite que la crise va permettre au gouvernement de faire passer en douce toutes les lois sécuritaires, liberticides, conservatrices, inégalitaires qu'il voudra : Hadopi ? bof c'est réservé à quelques internautes privilégiés, La réforme de l'université ? ils n'ont pas honte ces fonctionnaires de se mettre en grève !
Le décricotage du droit du travail ? pleurez pas, vous au moins avez un boulot !
etc... etc....
Et cela nous mènera où tout cela ? souvenons-nous des lendemains de la crise de 1929 !

Il nous faut être extrêmement, doublement vigilants actuellement car le danger est grand !
La crise, quelle crise ? Ce detricotage est orchestre de mains de maitres depuis plus de 15 ans, avec l'aval des syndicats, et sous la direction du Medef ... Nous sommes tout a fait dans l'histoire de la grenouille que l'on fait cuire lentement. Et a l'epoque, tout le monde applaudissait des deux mains a cette nouvelle ere qui s'ouvrait devant nous. Ringards etaient ceux qui n'adheraient pas ... voire presque fous furieux (bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou et pou donc pas fou) !!! Il leur aura fallu 15 ans pour tout miner.

Et meme que je parle de complot organise ... ou plutot orchestre !!!

Hadopi : votee par une quinzaine de branleurs d'elus ... paiement de l'abonnement pour le suspendu en plus ...

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brusyl

Message Mer 8 Avr 2009 - 12:04 par brusyl

au milieu de tous les petits soucis quotidiens traverses actuellement par une societe qui a du mal a trouver des reperes stables, le combat des universitaires passent quelque peu au second plan,


Ceci est la démonstration parfaite que la crise va permettre au gouvernement de faire passer en douce toutes les lois sécuritaires, liberticides, conservatrices, inégalitaires qu'il voudra : Hadopi ? bof c'est réservé à quelques internautes privilégiés, La réforme de l'université ? ils n'ont pas honte ces fonctionnaires de se mettre en grève !
Le décricotage du droit du travail ? pleurez pas, vous au moins avez un boulot !
etc... etc....
Et cela nous mènera où tout cela ? souvenons-nous des lendemains de la crise de 1929 !

Il nous faut être extrêmement, doublement vigilants actuellement car le danger est grand !

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Donald11

Message Mer 8 Avr 2009 - 11:50 par Donald11

J'ai fait deux remarques rapides hier soir :
1) que M2 n'est pas un site consacre aux intellectuels, ou aux universitaires, sauf a rentrer Arie, Bilger et Maris dans cette categorie ...
2) que le mouvement des universitaires est trop peu "mediatise". En realite, il est peut etre etouffe volontairement par notre elite actuelle bien pensante et droitiere, assistee par nos chers medias aux ordres.

Et puis j'ai ecrit aussi, qu'au milieu de tous les petits soucis quotidiens traverses actuellement par une societe qui a du mal a trouver des reperes stables, le combat des universitaires passent quelque peu au second plan, meme s'il est fondamental.

Et dans ma pensee de pequin moyen, il n'y a jamais eu la notion d'"avantages acquis". Et s'il n'y avait pas quelques millions d'indigents en France, les salaires, retraites chapeaux et autres parachutes dores d'une classe sociale arrogante, inhumaine et bourree de fric a en vomir me laisseraient de marbre. Je ne suis ni jaloux, ni envieux. En outre, ces salopards oublient qu'ils rejettent leur merde comme un vulgaire SDF, et qu'ils finiront tous bouffes par les asticots, sauf ceux qui auront pris la decision de se faire cramer. Et je serais tres curieux de connaitre la proportion de ces etres superieurs decides a passer au crematoire .... Une petite seance de pal leur ferait le plus grand bien ....

Le soleil brille sur Bucarest. La Moldavie est en revolte. Apres le G20, tout sera comme avant. L'Otan continuera a lutter contre le "communisme". Les affames crevent en silence. La vie continue ...

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brusyl

Message Mer 8 Avr 2009 - 10:43 par brusyl

Parce que , (contrairement à ce que tu écrivais hier duck) je pense que le combat que mènent actuellement les universitaires est fondamental pour l’avenir de notre pays, pour notre liberté et notre intelligence collective, et qu’il faut arriver à comprendre que ce qu’ils défendent va très au delà du maintien de quelques avantages acquis mais est véritablement le combat pour la liberté de l’éducation, je te demande de lire ce texte… »tu la vois ton université ». Il est un peu extrémiste mais il a le grand mérite d’annoncer ce qui va arriver si le gouvernement l’emporte sur les universitaire
Il décrit ce que sont devenues les universités américaines : des machines à produire du capitalisme, à formater les esprits. Tout ce que décrit ce texte sur les universités de ce pays est VRAI ! j’ai vécu l’explosion des filières commerciales et techniques au détriment des sciences humaines et de l’éducation, j’ai vu les universités privées du concours du financement de leur état ou de l’état fédéral se mettre au service des grandes entreprises sponsors qui les finançaient ou au service d’églises intégristes.
J’ai été témoin de professeurs « gauchistes » ou libéraux dénoncés par des étudiants intégristes ou néo-cons. (si tu veux je te donnerai des exemples précis)
J’ai vu les dégâts que peut faire une pensée pré-mâchée et uniquement tendue vers le but de la rentabilité économique immédiate, dans les cerveaux de ces jeunes : plus de réflexion chez eux, ni aptitude de synthèse, et même plus le moindre intérêt pour les questions humaines….le discours sur le "faire" a remplacé celui sur "l'être"
C’est cette machine à abrutir, à faire du fric que veut la France pour demain ? Si les professeurs, les chercheurs, les étudiants ne sont pas soutenus dans leur combat, c’est Sarkozy qui va l’emporter et mettre en place ses réformes qui vont dans ce sens tragique pour l’avenir de nos enfants (ou petits-enfants).
Non ce n’est pas un combat d’intellectuels rabougris que mènent les universitaires, ne tombons pas dans la propagande des medias à ce sujet c’est un combat pour demain.

La mutation a commencé avec le processus de Bologne qui avait pour but de mettre aux même normes toutes les universités européennes (réforme LMD en autre chez nous…) et a en fait imposé les normes anglo-américaines.
(depuis un an les universités espagnoles se révoltent contre le processus de Bologne ; étudiants et enseignants-chercheurs danois s’élèvent contre la mort de la liberté de recherche et la hausse des droits d’inscription ; le 13 mars les Finlandais ont manifesté contre leur réforme de l’université ; en Italie le mouvement spectaculaire de fin 2008 se transforme en une grève des travailleurs de la connaissance le 18 mars 2009.)

Ce combat n’est pas catégoriel, il n’est pas matériel, il est idéologique ; il est une lutte contre la marchandisation de l’enseignement et de la recherche : De pratique intellectuelle de compréhension du monde et de transmission des savoirs, la recherche et l’enseignement supérieur se verront bientôt réduits à de simples outils techniques de production de richesses et devront se mettre au service de l’économie pour contribuer à la croissance ( décision prise en 1988, déclaration de Bologne)

Quels sont les principaux points de cette réforme ? en trois coups de cuillère à pot….

- la réforme du statut des enseignants chercheurs : modulation de leurs heures de recherche et d’enseignement : ceux qui auront été reconnus « coupables » de ne pas assez chercher (selon quel critères ? probablement encore une fois de la rentabilité immédiate) seront « condamnés » à davantage enseigner….enseigner devient une punition

- la masterisation de la formation des enseignants : création d’un master d’enseignement, suppression de l’année de stage, allègement des épreuves du capes ou des épreuves de connaissances seront supprimées au profit d’une épreuve de « connaissance du système éducatif ». Problème supplémentaire : que feront les étudiants qui auront été refusés au concours ? deux années de master pour rien ?

- réforme des organismes de recherche : saucissonnage du CNRS en instituts, baisse du financement de base de la recherche au profit de recherches sur programmes thématiques et mise en concurrence immédiate des instituts

- Loi sur l’autonomie des universités : là aussi, mise en concurrence des universités pour obtenir de nouveaux financements. Forcément, ce processus aboutira à des universités à deux niveaux :celles qui bénéficieront des pôles d’excellences et donc de dotations plus importantes du gouvernement (les 10 plus grandes environ) et toutes les autres qui deviendront l’équivalent des collèges américains et n’auront plus les moyens de faire de la recherche. Ceci, forcément, renforcera à terme l’inégalité territoriale et l’inégalité sociale (imaginons les difficultés qu’auront les jeunes de petites villes de province, issus des milieux les plus défavorisés pour intégrer ce « top » des universités)
Accessoirement, augmentation démesurée des pouvoirs du président de l’université , au détriment de son conseil, réduit à une chambre d’enregistrement, donc risque accru de clientélisme…

Détaillons maintenant comment le gouvernement a mis en place ces réformes

Il y eut trois temps principaux :

- une « pédagogie » de la peur : la recherche française est sur le déclin, nos cerveaux fuient à l’étranger, baisse de nos université dans le classement de Shangaï etc…
- voir le « fabuleux » discours de sarkozy sur les enseignants –chercheurs, tout cela est archi- faux ! la recherche française est reconnue internationalement en dépit du peu de moyens dont elle dispose

- deuxième temps : enfumage et saucissonnage : le gouvernement sort son projet sous la forme d’une multitude de petites réformes : Loi L.R.U. pour les universités, Plan réussite Licence, Plan Campus, Pacte pour la recherche, création de l’A.N.R., création de l’A.E.R.E.S., réformes des organismes (CNRS, INRA, etc.) et la réforme à venir des statuts des personnels, tout cela avec l’enfumage de création de pseudo commissions de réflexions toutes acquises au projet , de pseudo-concertations et d’une multitudes d’affirmations mensongères.
Ceci explique pourquoi peu de personnes appréhendent la profondeur de cette réforme et la contre-révolution qu’elle va produire dans notre système éducatif…Or il ne faut pas se leurrer, c’est à une véritable destruction de notre système universitaire que l’on va assister

Troisième temps : le service après-vente : la ministre vendant son produit, l’excellence de sa réforme, les medias répercutant abondamment ce discours, et ignorant superbement toute les contestations de ces réformes,avec l’aide des mêmes medias, et lorsque ceux ci se résignent à en parler, c’est pour mieux accuser les profs de frilosité d’intellectualisme rabougri, de privilégiés, et pour donner uniquement la parole aux étudiants qui geignent sur les examens qu’ils ne pourront pas passer , sur le désordre et la gabegie dans les facs

Et hier j’ai entendu de toi ce que les medias veulent que les français répètent….Non pas toi ! ! ! !

PS : j’étais partie pour une intro de quelques lignes…..

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